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 Comme un air de famille...

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Comme un air de famille... Vide
MessageSujet: Comme un air de famille...   Comme un air de famille... Icon_minitimeSam 11 Mai - 20:34

La soirée était déjà bien entamée, et pourtant le ciel nocturne commençait tout juste à se foncer. C'était l'une de ces soirées de fin d'été comme Luisa les aimait  : elle adorait sa mère Patrie, mais Veracruz était bien trop près de l'équateur pour posséder ces journées allongées ou raccourcies au fil des saisons. Saisons qu'elle ne connaissait pas vraiment non plus, d'ailleurs.

Depuis qu'elle s'était installée de manière plus ou moins permanente à la Nouvelle-Orléans, la mexicaine profitait beaucoup de ces moments pour se balader dans les rues, prendre un dernier verre en terrasse et parfois même continuer la soirée à l'intérieur du bar ou d'un établissement quelconque.

Ces derniers mois, elle avait essayé de traîner Esteban avec elle, pensant que cela lui remonterait le moral, mais le jeune homme était encore un peu sombre et trop préoccupé par l'idée du procès pour accepter toutes ses invitations. Oh, il avait dû en accepter certaines : Luisa était bien trop têtue pour qu'on parvienne à toujours lui dire non.

Ce soir, cependant, elle ne lui avait même pas proposé. Elle revenait d'un voyages d'affaires et n'était pas encore passée à l'appartement, se contentant d'envoyer un chauffeur déposer sa valise auprès du concierge. Elle avait vu le soleil se coucher depuis le tarmac et avait eu envie de prolonger la soirée. Et de se détendre un peu : si elle était parvenue à signer ce contrat, cela n'avait pas été une mince affaire.

Elle avait donc demandé au taxi de l'amener dans le premier bar ou lieu d'amusement équivalent en ville depuis l'aéroport. Le Oogie Boogie était en périphérie, ce qui faisait de lui l'établissement le plus proche. Luisa ne portait pas vraiment les vodouns dans son cœur : elle avait eu à faire à certains en Haïti qui auraient -assez littéralement- vendu leur mère dans l'espoir de gagner quelques billets sur le dos de pauvres gens. Mais elle devait leur reconnaître une chose : ils savaient s'amuser.

Il était encore tôt, la boîte de nuit n'était donc pas bondée comme elle pouvait l'être une fois les carrosses de nouveau changés en citrouilles. La cheffe d'entreprise esquissa un léger sourire satisfait : c'était exactement ce qu'elle cherchait. Boire quelques verres tranquille puis danser jusqu'au bout de la nuit, en faisant potentiellement une agréable rencontre... Voilà un programme qui lui plaisait et lui permettrait de terminer la journée en beauté !

Se frayant facilement un chemin jusqu'au bar, Luisa prit place sur l'un des tabourets qui faisait face au meuble et interpella le serveur présent d'un geste de la main.

"Garçon ! Quelles sont les tequilas de la maison ?"
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Saul Ziegler
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Saul Ziegler

Comme un air de famille... Vide
MessageSujet: Re: Comme un air de famille...   Comme un air de famille... Icon_minitimeDim 12 Mai - 18:42

Ça faisait beaucoup trop longtemps qu'il était ici. Il avait piégé une suceuse de sang, mais le procès n'avançait pas : cette sale garce s'était volatilisée dans la nature. Le BIAS n'arrivait pas à mettre la main sur elle, la branche du TPH locale non plus. C'était à croire que cette ville lui voulait du mal : il y prenait beaucoup trop de risques, et rien ne s'y passait comme il le voulait.

Il lui était arrivé à quelques reprises de perdre sa cible de vue après l'avoir piégée. Dans ces moments là, il changeait plus régulièrement de couverture. Il n'écartait jamais entièrement l'option de quitter la ville si ça devenait trop dangereux pour lui. Et ça commençait, selon lui, à devenir très chaud. Esme s'était peut-être contentée de fuir, mais on n'était jamais trop prudent... Surtout tandis qu'il se planquait sous les traits du quasi sosie de son stupide frère cadet. Qui vivait spécifiquement dans cette ville.

Seulement, ses supérieurs lui avaient ordonné de rester en position. Il n'avait le droit ni de filer vers une prochaine destination, ni de quitter la peau de ce grand niais de Nathan, serveur au Oogie Boogie. On ne lui avait pas expliqué pourquoi, et il peinait à comprendre les raisons des grands pontes de l'organisation par lui-même. Qu'y avait-il de si important à la Nouvelle-Orléans, au Oogie Boogie club, pour qu'on le laisse sciemment stagner dans une telle situation ? A moins que ce ne fut lié à Esme ? Cette sangsue lui avait paru parfaitement banale, inoffensive, inintéressante, mais peut-être Saul ne savait-il pas tout ? Raison de plus, à son goût, pour qu'il redouble de précautions. Il commençait à se demander si il n'allait pas tout bonnement désobéir aux ordres. La sanction qu'il encourait serait probablement moins radicale que ce qui lui arriverait si cette vamp le retrouvait à un moment où il n'était pas préparé... Ou que le sort qui l'attendait si quelqu'un finissait par le démasquer.

"Hey ! Nathan, ça va ? On dirait que tu as vu la dame blanche..."

Saul s'était retenu de sursauter. Il était spécialement nerveux, en ce moment, pour des raisons évidentes. Il cligna des yeux puis tenta de lever les tensions dans ses muscles faciaux. Son personnage n'était pas du genre à garder les lèvres pincées lorsqu'il s'adressait à ses collègues, aux clients... au monde entier, en fait. Comment ce mec faisait-il pour être tout le temps souriant ? Il l'avait créé de toute pièce, mais il était tellement différent  de lui que parfois il avait l'impression que Nathan agissait indépendamment de sa volonté. Un autre signe qu'il était resté trop longtemps dans ce personnage.

"Ah... Désolé. Pas de souci Elliot, j'étais dans la lune, je dors mal en ce moment !"

Son collègue pouvait bien parler... Il était le premier à décrocher complètement de la réalité pour partir dans ses pensées en plein shift, en ce moment. Il lui décocha un grand sourire, auquel l'autre serveur répondit par une grimace de pitre. Puis Nathan reprit du service, direction les salles de restauration où ses tables attendaient qu'on prenne leur commande, ou d'être nettoyées. Alors qu'il allait justement débarrasser quelques couverts, il fut interpellé par une cliente qui le détourna donc de son itinéraire prévu. Saul aurait bien aligné quelques noms d'oiseau pour évacuer sa frustration, mais Nathan était ravi de se montrer utile. Grand sourire donc, encore. Pas de tensions. Un air angélique, et un ton aimable tel qu'il finirait bien par être élu employé du mois, si il restait ici plus longtemps.

"Bonsoir madame. nous avons de la Tapatio blanche, et de la Jose Cuervo gold."

Serviable, Nathan se glissa derrière le comptoir. Le barman était à l'instant présent surchargé, tandis que le service restauration tournait au ralenti. Il apprécierait probablement le coup de main.

"Je peux vous servir quelque chose ?"
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Comme un air de famille... Vide
MessageSujet: Re: Comme un air de famille...   Comme un air de famille... Icon_minitimeMar 14 Mai - 22:11

Aucun Selva Moreno n'avait l'habitude d'attendre qu'un barman overbooké daigne lui accorder son attention quand quelqu'un de vraisemblablement moins occupé que lui passait par là. Les Selva Moreno n'avaient pas l'habitude d'attendre, en réalité. Qu'importe donc que le serveur puisse se diriger vers une tâche potentiellement importante, Luisa était sur place et à l'instant même rien d'autre que sa satisfaction personnelle ne pouvait prévaloir. Après tout, elle avait le compte en banque prévu à cet effet. Il y avait des comportement qu'une pauvre petite année dans l'humanitaire vingt ans plus tôt ne pouvait effacer. Il était déjà beau que la mexicaine en ait gardé quelque chose.

Elle ne tourna même pas la tête vers le serveur qui lui répondit. Sa moue pincée montrait qu'elle n'était pas entièrement satisfaite des options qu'on lui présentait, mais elle avait beaucoup trop envie de ce verre pour faire la difficile. Bien entendu, elle aurait pu appeler son fournisseur local et lui demander de livrer une bouteille de Clase Azul ici même mais... avait-elle vraiment envie d'attendre ?

Plongée dans sa réflexion, Luisa mit un peu de temps à répondre au jeune homme. C'était que le dilemme était réel ! C'est quand il lui adressa à nouveau la parole que la cheffe d'entreprise reprit contact avec la réalité. Elle soupira -laissant clairement voir sa déception- avant de répondre.

"Va pour la Tapat...wow."

La mexicaine s'interrompit. Elle venait de relever la tête vers son serveur. Et la sienne, de tête, lui disait diablement quelque chose. Incapable de se rappeler où elle avait pu voir ce jeune homme, elle lui posa donc la question qui s'imposait, sourire aimable, un brin amusé, aux lèvres.

"Dites, cela va vous paraître étrange, mais votre tête m'est familière... On se connaît ?"

Ce n'était pas rare qu'une telle chose arrive à Luisa au Mexique, son pays natal, où elle faisait partie des têtes connues et avait rencontré énormément de monde. A la Nouvelle-Orléans cependant... beaucoup moins.

Bon sang, mais de qui s'agissait-il...
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Saul Ziegler
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MessageSujet: Re: Comme un air de famille...   Comme un air de famille... Icon_minitimeMer 15 Mai - 9:45

Nathan avait failli dégainer son carnet, puis s'était ravisé : inutile de noter la commande qu'il allait immédiatement servir. Commande qui, par ailleurs, mettait du temps à venir. Le serveur attendit patiemment que sa cliente se décide. Elle paraissait circonspecte. Peut-être avait-elle du mal à choisir... Peut-être était-elle habituée à avoir plus d'options. Pas le problème de Saul. Quant à Nathan, il savait que son travail consistait maintenant à attendre une réponse quelconque et à y réagir avec son amabilité habituelle.

Le choix vint enfin. Nathan entama un mouvement en direction de la bouteille élue. Il fut interrompu par une exclamation parfaitement inattendue, qui lui dressa instantanément les cheveux sur la tête. Ce genre de réactions de mauvaise augure, c'était ce que Saul craignait depuis le moment où il avait décidé qu'il était resté ici trop longtemps. Sourd aux sueurs froides qui coulaient dorénavant contre ses oreilles et dans son dos, le marchand de mort se fit violence pour ne pas donner la moindre impression qu'il avait accusé le coup. Il força ses traits à une impassibilité qu'ils ne perdirent que pour afficher un étonnement discret, puis il se tourna vers la cliente en donnant l'air de ne pas comprendre ce qui la perturbait tant. Ce qui n'était pas tout à fait faux.

"Dites, cela va vous paraître étrange, mais votre tête m'est familière... On se connaît ?"

Les sueurs froides redoublèrent d'intensité. C'était donc bien ce qu'il avait redouté. Hors de question de céder à la panique, cependant : il rentra de plus belle dans son personnage, tout en gardant en tête sa plus sombre identité. Il commença par effectivement atteindre la bouteille de tequila, qu'il ramena avec lui tandis qu'il inspectait son interlocutrice attentivement. Il n'avait pas souvenir de l'avoir déjà croisée au Oogie Boogie - à en croire ses réactions, c'était de toute façon la première fois qu'elle venait ici. Il ne se rappelait pas non plus l'avoir vue, et encore moins lui avoir parlé, alors qu'il arborait le visage de Caïn. En dehors de la Nouvelle-Orléans ? C'était très improbable, d'autant qu'il était presque impossible de faire le lien entre deux de ses visages, grimé comme il pouvait l'être. Il afficha une moue incrédule et hocha brièvement la tête de gauche à droite pour illustrer son affirmation :

"Désolé mais je ne crois pas..."

Retour au travail, maintenant, en espérant qu'elle passerait rapidement à autre chose. Il y avait bien une autre raison pour laquelle elle pourrait avoir l'impression de l'avoir déjà vu, mais mieux valait ne pas parler de malheurs.

"... Un shot, du coup ?"

A moins qu'elle ne veuille la boire autrement.
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MessageSujet: Re: Comme un air de famille...   Comme un air de famille... Icon_minitimeJeu 16 Mai - 17:53

Luisa continuait d’observer le jeune serveur, lèvres pincées. Il venait évidemment de lui dire qu’ils ne se connaissaient pas. Cela ne l’étonnait pas vraiment : c’était la première fois qu’elle mettait les pieds dans ce night-club, et l’homme n’avait pas donné l’impression de l’avoir reconnue. Ils ne devaient donc effectivement pas se connaître.

Et pourtant, il y avait quelque chose qui faisait tiquer la mexicaine. Comme une idée qui lui titillait l’arrière du crâne et qui ne voulait pas sortir, quelque chose qui lui disait que même si il ne la connaissait pas, elle le connaissait. Ou connaissait quelque chose en rapport avec lui. Sa tête lui était vraiment beaucoup trop familière.

« Hum… »

Pas convaincue. C’était bien mal connaître la cheffe d’entreprise de penser qu’elle allait se contenter d’une telle réponse. Il était particulièrement difficile de la convaincre de laisser tomber quoi que ce soit, et son instinct lui disait qu’elle était sur une piste. De quoi ? Aucune idée. Mais elle finirait bien par le découvrir.

« Sel et citron. Vert, si possible. »

Quelques secondes plus tard, elle tendit le doigt vers le serveur.

« Oh ! A moins que vous ayez du chile ? Les vodouns sont plutôt épices-friendly si je ne m’abuse… »

Un moyen détourné de savoir s’ils avaient pu se croiser par hasard des années plus tôt sur une île ? Peut-être… Mais il n’avait clairement pas l’air assez vieux pour ça, il aurait eu quoi ? Quatre, six ans ? Le seul humanoïde de cet âge auquel elle avait prêté attention avait toujours été Esteban.

La pensée de son neveu appela aussitôt son portrait dans son imaginaire mental. Elle essaierait de le sortir à nouveau, maintenant qu’elle était de retour. Elle n’aimait pas le voir aussi renfermé sur lui-même. Heureusement, Karl avait probablement dû lui rendre visite pendant son absence…

« C’est ça ! »

La mention du Norme avait appelé une autre image, qui s’était aussitôt superposée à celle du serveur qui préparait sa commande. Elle sourit de toutes ses dents, ravie d’avoir réussi à résoudre ce mystère.

« C’est fou ça, vous lui ressemblez comme deux gouttes d’eau… Vous n’auriez pas un frère, par hasard ? »

Luisa, ou l’art de viser en plein dans le mille tout en mettant les pieds dans le plat.
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Saul Ziegler
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Saul Ziegler

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MessageSujet: Re: Comme un air de famille...   Comme un air de famille... Icon_minitimeJeu 27 Juin - 14:14

Il était plutôt content d'avoir détourné l'attention de son interlocutrice sur sa boisson... Cependant, il ne se faisait pas non plus trop d'illusions. Elle allait probablement continuer à réfléchir jusqu'à trouver la raison pour laquelle son apparence lui rappelait quelque chose. Restait à espérer que ladite raison était anodine.

En attendant il voulait bien lui servir tout le sel et tout le citron vert du monde, si cela pouvait la faire taire. Et si elle voulait du chile, elle l'aurait aussi. Nathan avait été formé et connaissait donc tous les produits proposés par l'établissement. Le Oogie Boogie disposait en effet d'une généreuse collection d'épices et de denrées à base d'épices, même si il aurait été incapable de dire si il devait cela aux habitudes culturelles de ses gérants. Si on demandait à Saul, ce dernier répondrait que ce qui caractérisait les vaudouns à ses yeux, c'était surtout l'odeur de charogne pourrie qu'ils lui évoquaient.

Nathan décocha un large sourire et hocha la tête en signe d'assentiment.

"Je devrais pouvoir trouver ça."

Il s'éloigna brièvement le temps d'aller chercher tout ce que Luisa avait demandé, puis il revint pour lui servir, en accompagnement de l'alcool qu'elle avait choisi au préalable.

« C’est ça ! »

... oh que ses épaules étaient nouées. Il lui fallait pourtant donner le change et ne surtout pas montrer sa tension. Cette cliente était stressante. Alors qu'il s'était presque convaincu qu'elle avait finalement lâché l'affaire, voilà qu'elle revenait à la charge sans prévenir. L'air de rien, il leva le nez de son oeuvre récemment achevée. Il affichait une interrogation distraite.

« C’est fou ça, vous lui ressemblez comme deux gouttes d’eau… Vous n’auriez pas un frère, par hasard ? »

... Saul eut l'impression de sentir un seau d'eau froide s'écraser sur sa tête. Lui qui mentait/jouait la comédie comme il respirait eut tout le mal du monde à ne pas accuser le coup. En proie à une panique silencieuse, il essayait de faire taire son besoin primitif de fuir à toutes jambes. Il essayait de se raisonner : c'était probablement une coïncidence. Fâcheuse, d'un humour douteux, mais une coïncidence quand même. Cette ville était grande, quelles étaient les chances pour que cette femme connaisse effectivement son frère ? Le bougre n'était pas exactement célèbre, même si il fréquentait une racaille qui l'était nettement plus. Il ne pouvait tout de même pas s'être laissé avoir par les paparazzis alors qu'il traînait à proximité de sa sangsue de compagnie ? Non. De toute façon, le mort-vivant avait disparu de la circulation. Personne ne semblait savoir où il était. Plus de cadavre ambulant, plus de photos malencontreuses dans la presse à scandales.

Qu'avait-il décidé, pour Nathan, déjà ? Il connaissait habituellement son rôle par cœur, mais son interlocutrice lui avait fait perdre ses moyens. Il ne fallait pas qu'il invente une autre version que celle à laquelle il s'était jusqu'à présent cantonné. C'était comme ça qu'on se faisait avoir. Suite à un bref silence interdit, Nathan leva un sourcil interloqué et afficha un pâle sourire d'excuse.

"... Non, j'ai deux soeurs cadettes, l'une au lycée et l'autre qui est encore en primaire. Je ne savais pas que j'avais un sosie."

Et d'échapper un rire poli. Dieu seul savait comme Saul n'avait pas envie de rire à cet exact moment.
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Comme un air de famille... Vide
MessageSujet: Re: Comme un air de famille...   Comme un air de famille... Icon_minitimeVen 28 Juin - 22:02

La réponse du serveur ne donnait pas l'impression d'avoir saisi le sens caché de la question de la mexicaine. Soit ce n'était pas un vodoun, soit il n'avait pas particulièrement envie de se dévoiler à la première inconnue à qui il servait un verre, ce que Luisa pouvait comprendre. Dans tous les cas, quelque chose lui disait qu'elle était sur une fausse piste. Elle acquiesça rêveusement, histoire de montrer qu'elle avait prit connaissance de ce qui venait d'être dit, mais son esprit continuait de tourner afin de trouver le chaînon manquant...

...Jusqu'à Tebi. Puis Karl, qui fut la révélation. Révélation qu'elle s'empressa de partager au serveur qui la regardait de façon vaguement intriguée. Pas de quoi renforcer le trait et heureusement pour lui, car sinon "Nathan" aurait eu bien du mal à parvenir à faire croire quoi que ce soit à la mexicaine et à son instinct hors-normes.

Néanmoins, le silence du serveur pouvait être interprété de plusieurs manières. Il ne s'attendait vraisemblablement pas à une telle conclusion de la part de la cheffe d'entreprise. Soit parce qu'il n'avait jamais entendu une question pareille (ce qui se tenait), soit parce qu'elle venait de mettre le doigt sur quelque chose.

Malgré l'univers dans lequel elle avait été élevée, celui dans lequel elle évoluait à présent et tout ce dont elle avait pu être témoin au cours de sa vie, la cadette Selva Moreno n'était pas prompte à la paranoïa. Le silence du serveur lui parut somme toute normal, d'autant qu'il pouvait s'expliquer par le fait qu'il disait n'avoir que des sœurs : se voir affubler d'un frère avait donc de quoi étonner. Et pourtant, à la mention d'un sosie, la brune ne put faire autrement que de surenchérir.

"C'est impressionnant, la ressemblance est particulièrement troublante..."

On sentait à son ton qu'elle était encore un peu dubitative, pas dan le sens où elle doutait des paroles du serveur, mais plutôt parce qu'une coïncidence de ce genre laissait toujours un peu pensif. Luisa prit son verre et trempa brièvement ses lèvres dans la tequila (comment voulez-vous la goûter autrement ?) avant de le reposer avec ce petit quelque chose dans le regard que ses proches -surtout Esteban- avaient appris à repérer comme une alerte à "plans foireux".

Mais bien évidemment, personne ne les nommait comme tels. Ce n'était pas convenable.

"Est-ce que vous me laisseriez prendre une photo, pour la lui envoyer ?"

Dans son malheur, Nathan avait tout de même beaucoup de chance : il était rare que Luisa explique ses plans foireux avant de les mettre à exécution. Généralement, les victimes se contentaient de subir les humeurs de la mexicaine, et les conséquences positives comme -surtout- négatives qui allaient avec. Seulement, il s'agissait d'un sujet sensible : la brune avait eu affaire aux paparazzis plus souvent qu'à son compte et avait un rapport très controversé à ces derniers. Elle prenait donc bien plus au sérieux la notion de droit à l'image que beaucoup -trop- d'autres choses.

Heureusement pour "Nathan", qui avait encore une chance de s'en sortir.
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Saul Ziegler
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Saul Ziegler

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MessageSujet: Re: Comme un air de famille...   Comme un air de famille... Icon_minitimeJeu 11 Juil - 19:20

"C'est impressionnant, la ressemblance est particulièrement troublante..."

Au goût de Saul, c'était l'insistance de cette femme, qui devenait un peu troublante... Quelles étaient les chances pour qu'il ait un sosie dans cette exacte ville où vivait son frère, SANS qu'il s'agisse effectivement de son frère ? Elles étaient probablement bien maigres. Il devenait urgent pour lui de rompre tout contact avec son interlocutrice, et a fortiori avec le Oogie Boogie club. Ça avait fini par arriver : sa couverture était compromise.

Il écoutait d'une oreille ce que lui disait la cliente et réagissait distraitement à ses gestes et à son contact visuel, mais Saul était déjà en train d'imaginer un plan d'évasion. Peu importait qui était réellement cette connaissance à laquelle Nathan ressemblait tellement, Saul ne pouvait pas se permettre le moindre risque qu'elle amène Karl jusqu'à lui. Par conséquent il lui fallait agir comme si le pire pouvait arriver à tout moment.

Et en parlant de pire... Voilà qu'elle lui demandait une photo. Son sang ne fit qu'un tour. Une QUOI ? Non mais elle n'était pas bien ? C'était bien évidemment hors de question et il ne s'embêta pas à cacher sa réticence dans l'attitude de Nathan. Il y avait plein de gens qui refusaient les photos, et il comptait bien jouer là-dessus pour se tirer d'affaire.

Ignorant son coeur qui battait à tout rompre il leva les mains face à lui comme pour stopper Luisa. Il lui laissa à peine le temps de terminer sa phrase.

"Ah je... Désolé mais je déteste les photos, surtout sur ces téléphones... Maintenant, tout est immédiatement stocké sur le cloud et on ne sait pas exactement ce qu'ils font avec..."

Si par malheur elle transportait sur elle un polaroid caché, il faudrait qu'il trouve une seconde excuse, mais il était probablement tiré d'affaire. Par contre, et si il voulait éviter le moindre soupçon, à ce stade il allait falloir qu'il donne le change. Qu'il cesse de paraître exclusivement sur la défensive, et de vouloir absolument changer de sujet.

"Cela dit vous me rendez curieux... Vous avez une photo de lui sur vous ? Enfin. Si ce n'est pas trop indiscret étant donné que je ne veux pas vous laisser prendre la mienne."

Et d'afficher un léger sourire amusé. Si elle obtempérait, cela lui permettrait aussi de confirmer ses craintes... Ou de les infirmer, dans le meilleur des cas.

... Une photo. Elle en avait d'autres, des idées de ce genre ? On ne prenait PAS le marchand de mort en photo. Jamais. Si elle ne lui lâchait pas la grappe, elle allait finir par lui causer un malaise cardiaque... Jamais dans sa carrière il ne s'était trouvé dans une position aussi délicate. Tout ça à cause de la négligence de ses supérieurs. Ou de leur trahison. Saul ne voulait pas y croire... Et pourtant, l'éventualité lui apparaissait de plus en plus nettement comme étant la seule qui tenait encore debout.

... Mais pourquoi ?
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Comme un air de famille... Vide
MessageSujet: Re: Comme un air de famille...   Comme un air de famille... Icon_minitimeDim 1 Sep - 18:55

Nathan aurait pu tomber sur n'importe quelle connaissance de Karl qui n'aurait pas fait un tel spectacle. Des amis étudiants, qui se seraient contentés de s'amuser de la situation sans même en parler au serveur concerné ; des professeurs, qui auraient pu noter la coïncidence et se demander intérieurement s'il ne s'agissait pas du jeune homme qui faisait un petit boulot pour aider à payer ses études... Mais non, il avait fallu qu'il tombe sur Luisa, qui était incapable de détourner son esprit une fois qu'elle avait quelque chose en tête. C'était comme si on instinct lui soufflait qu'elle était sur une piste qu'elle devait suivre. Et comme cela lui avait toujours porté chance dans sa vie privée comme dans les affaires qu'elle gérait depuis des années, loin d'elle l'idée d'envisager changer de méthodes.

Et pour le moment, ce qu'elle avait en tête, c'était qu'il fallait absolument que Karl voie ce jeune homme. C'était tout simplement trop gros comme coïncidence pour qu'elle le laisse passer. Et dans son esprit, ce n'était que cela : une énorme coïncidence, quelque chose de très drôle qu'elle avait envie de partager avec ses connaissances. Il ne lui serait jamais venu à l'idée qu'elle puisse ainsi mettre les pieds dans un plat plus gros qu'elle, d'autant que Karl n'avait jamais parlé d'un quelconque frère. Il ne parlait quasiment pas de sa famille d'ailleurs, mais c'était quelque chose que Luisa respectait : ici, elle faisait de même.

L'autre chose qu'elle respectait particulièrement était le droit à l'image. Elle ne supportait pas que l'on prenne sa photo sans son consentement et faisait très attention aux photographes qu'elle invitait lors de ses conférences de presse. Elle n'hésitait pas à entrer en procès contre paparazzis comme particuliers si elle voyait son image bafouée et avait un réseau d'employés dédiés à cet unique travail. Autant dire qu'il ne lui viendrait donc pas à l'idée de prendre quelqu'un en photo sans sa permission, hors situations très exceptionnelles, catégorie dans laquelle cette rencontre fortuite ne rentrait pas. Luisa demanda donc au jeune serveur si elle pouvait prendre une photo pour la montrer à son ami, mais l'employé réagit de manière assez brutale : les mains devant lui, une réponse très rapide, des excuses qui paraissaient bien répétées.

Au vu de ce qu'on venait d'observer des interactions de la mexicaine, on aurait donc pu s'attendre à ce qu'elle ne fasse que peu de cas des réticences de Nathan, mais elle se contenta d'hocher sagement la tête. Vraisemblablement, les photos, c'était son frein à elle. Pour le moment, du moins.

"Je comprends, ce n'est pas une idée qui m'est particulièrement confortable non plus."

Elle aurait pu lui préciser qu'il n'y avait rien à craindre avec son propre téléphone qui était protégé de toutes les façons possibles et imaginables, notamment par le fait qu'elle possédait la compagnie qui les produisait, mais elle n'avait pas particulièrement envie de se vendre à ce point. D'ailleurs, le serveur détournait déjà habilement le sujet. La mexicaine tourna à nouveau le regard vers lui, vaguement amusé par la proposition : il était vrai que demander une photo d'une autre personne après ne pas avoir voulu en prendre une de soi-même était assez cocasse.

Elle hocha brièvement la tête, vida son verre, et entreprit de chercher son téléphone dans son sac.

"Je vais regarder."

De fait, la cheffe d'entreprise n'avait pas particulièrement envie de lui montrer une photo d'Esteban et Karl ensemble. Non pas qu'elle n'aimait pas l'idée de ce couple (oui, elle osait), loin de là même, mais elle cherchait à préserver l'intégrité de son vampire de filleul, et le montrer en photo au premier inconnu qui passait -alors qu'il était évident qu'il s'agirait d'un cliché post-transformation n'était absolument pas une bonne idée. Encore moins si elle tenait à garder le plus secret possible son appartenance à la famille Luz-Descalzo.

Non, elle finit par trouver la photo idéale : un cliché de Karl et Gael. Prise à l'insu du second mais qui avait accepté qu'elle la garde (Gael était impossible à prendre en photo s'il ne s'agissait pas des cliché obligatoire lorsqu'il se trouvait au second plan à surveiller les moindres faits et gestes de la population, Olivia à ses côtés), elle montrait les deux hommes en train de jouer aux échecs (jeu qu'ils avaient probablement trouvé dans les affaires d'Esteban, un jour qu'ils refaisaient la décoration du penthouse). Le plus vieux était penché sur le plateau, la main sur le menton, les sourcils froncés et l'air pensif sans pour autant donner l'impression d'être inaccessible ou hargneux (ses expressions faciales de base). Karl, lui, observait l'objectif avec un demi-sourire aux lèvres et un éclat amusé dans ses prunelles grises. Il venait de gagner cette partie. La photo n'était pas prise de très près, mais elle était suffisante pour que la ressemblance entre l'étudiant de la photo et le serveur soit immanquable.

"Tenez."

Luisa tourna le téléphone afin de lui montrer la photo, tout en le gardant dans la main. Nathan pouvait zoomer s'il le souhaitait, mais hors de question qu'il lui prenne l'objet des mains sans forcer. Comme dit, Luisa n'était pas fan de laisser des informations personnelles entre les mains d'inconnu. Et il n'y avait rien de plus personnel qu'un téléphone portable.

"Alors, qu'est-ce que vous en dites ? Il y a comme un air de famille, non ?"

Ah, Luisa... Si près et pourtant si loin, car la remarque n'était faite que pour témoigner d'un amusement tout à fait innocent. Pour une fois.
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Saul Ziegler
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Saul Ziegler

Comme un air de famille... Vide
MessageSujet: Re: Comme un air de famille...   Comme un air de famille... Icon_minitimeMer 11 Sep - 10:14

Saul vivait des ascenseurs émotionnels particulièrement intenses, ce soir. Heureusement qu'il était très bon acteur. C'était ce qui lui valait d'être encore en vie. Affirmation qui était particulièrement vraie dans cette situation inédite où les particularités de son faciès n'étaient pas grimées par les divers maquillages et déguisements dont il se parait habituellement. Soulagé, il laissa le sourire de Nathan s'élargir. C'était une chance que cette femme se montre compréhensive. D'autres n'auraient pas eu tant d'égards pour son droit à l'image et auraient probablement insisté, voire auraient tenté de prendre une photo malgré tout, derrière son dos, furtivement.

Il n'était pas encore à l'abri d'un revers de situation : elle pouvait tout à fait lui mentir pour qu'il abaisse sa garde et se laisse abusivement capturer dans la cage binaire de son smartphone. Cependant, il ne pensait pas qu'elle essaierait. Cela ne l'empêcherait pas de faire attention : prudence était mère de sûreté.

Ironiquement, alors qu'il avait lui-même refusé de lui donner ce qu'elle voulait, il lui demanda une photo de cette fameuse connaissance qui lui ressemblait tant. Il fallait qu'il essaie : si Karl se trouvait à une courte poignée main de lui, il fallait qu'il le sache et agisse en fonction. Par chance pour lui, elle obtempéra.

Tandis qu'elle fouillait dans ses affaires, le jeune homme s'occupa ainsi que son statut d'employé le justifiait : il rangea les bouteilles et nettoya le bar. C'était aussi un bon moyen de cacher sa nervosité. Serait-il resté droit comme un piquet devant elle à attendre qu'elle lui montre ce satané cliché, il aurait eu l'air suspect. De même, d'éventuels tics nerveux auraient été susceptibles d'éveiller les soupçons de son interlocutrice.

Voilà qu'elle lui tendait son téléphone sous le nez. Saul s'avança donc avec un sourire de remerciement poli et colla son nez sur l'appareil électronique. La photo n'était pas excellente en le sens où elle avait été prise d'assez loin, et de profil. Cependant, il lui en aurait fallu moins pour reconnaître Karl. Sa silhouette, son éternelle coupe de cheveux - même après tout ce temps il n'en avait pas changé, sérieusement ? - le peu qu'il voyait de ses traits... Cette expression de malice agaçante, qu'il avait en horreur. Pouvait-on se montre plus arrogant ?

Tout était là.

Il n'y avait donc plus aucun doute : il était la victime d'un coup de malchance absolument sensationnel, et pourtant relativement prévisible. Tout ce temps, il avait su que ça pouvait arriver.

Son cœur avait fait un bond gigantesque dans sa poitrine et il lui avait fallu tout le sang-froid dont il était capable pour que cela reste invisible. Ses jambes devenaient cotonneuses et une boule douloureuse se formait dans sa gorge, lui donnant l'envie furieuse de déglutir. Il voulait grimacer, et pourtant, Nathan souriait. Cet imbécile heureux de Nathan, qui lui rappelait bien trop l'idiot de la photo, souriait d'une façon qui devait très certainement rappeler à sa cliente l'abruti en question. Il comprenait mieux l'ampleur de son amusement, maintenant : cela faisait longtemps qu'il n'avait pas vu Karl. Il avait grandi, pris en maturité et... La ressemblance était devenue encore plus forte qu'avant. C'était terrible.

"... Oh ! Oui, dites donc en effet, c'est assez..."

Catastrophique ?

"... incroyable !"

Il fallait qu'il parte d'ici au plus vite. Ce n'était plus optionnel, n'en déplaise à ses supérieurs.
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MessageSujet: Re: Comme un air de famille...   Comme un air de famille... Icon_minitimeVen 13 Sep - 22:36

Bien qu'elle n'avait pas le moindre soupçon, Luisa chercha tout de même à décrypter la réaction de son interlocuteur. Heureusement pour lui, Saul était un excellent acteur (il ne serait plus en vie depuis longtemps dans le cas contraire) : impossible pour la mexicaine de se douter que le sourire sur les lèvres de Nathan pouvait être totalement faux. Au contraire, elle laissa même échapper un petit rire amusé en réponse à son exclamation.

"Oui, hein !"

La mexicaine rangea son téléphone dans son sac à main et laissa la conversation se tarir quelque peu. Son regard sombre navigua sur l'ensemble de la pièce dans laquelle elle se trouvait. Doucement mais sûrement, le Club commençait à se remplir. Revenant sur le serveur, la cheffe d'entreprise prit son minuscule verre entre deux doigts.

"Je vais reprendre la même chose."

Elle avait besoin de décompresser après cette journée de boulot. Et puis la soirée ne faisait que commencer ! Cependant, cette histoire de ressemblance entre Karl et le jeune homme en face d'elle la turlupinait. Assez pour qu'elle se fasse cette réflexion à voix haute.

"Je ne sais même pas s'il a des frères et sœurs, tiens... Il faudrait que je lui demande, à l'occasion."

Apparemment, elle ne pensait pas le faire de suite, ce qui était probablement un soulagement pour Saul. Elle pencha la tête sur le côté, toujours en pleine réflexion.

"Je suppose qu'il en aurait parlé, s'il en avait, c'est tout de même étrange de ne pas parler de ses frères et sœurs... Je parle sans arrêt de la mienne, mais il est vrai que je ne suis pas le meilleur exemple..."

Son monologue s'arrêta là, alors qu'elle s'adressait cette fois pour de bon à la personne qui lui servait son second verre.

"Vous parlez souvent de vos sœurs ? Peut-être que c'est quelque chose de typiquement féminin de parler des autres membres de sa famille, après tout."

Maintenant qu'elle y réfléchissait, Juan et l'autre connard qui lui servait d'aîné ne parlaient pas vraiment de Sergio... bien que ce ne soit pas un mal, selon elle.
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Saul Ziegler
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MessageSujet: Re: Comme un air de famille...   Comme un air de famille... Icon_minitimeDim 15 Sep - 9:30

Le cerveau de Saul tournait à trois cent à l'heure tandis qu'il organisait la suite de sa soirée. Dès qu'il aurait fini son shift, il rentrerait et préparerait son départ précipité. Il fallait qu'il libère l'appartement sans que cela soulève de soupçons. Ça impliquait trouver à Nathan de bonnes raisons de partir de la Nouvelle-Orléans en toute hâte... De même il faudrait qu'il donne des explications aux gestionnaires du Oogie Boogie Club, mais il était hors de question qu'il le fasse en personne : impossible pour lui de revenir ici après ce qui était arrivé. Il ne fallait pas que cette femme puisse le retrouver. Il était évident qu'elle allait parler de cette rencontre à Karl, et de là, la sécurité de Saul ne serait plus assurée.

Il aurait dû retourner au service des tables mais il traînaillait volontairement au bar afin de pouvoir surveiller la gêneuse d'un œil. Elle l'appela bientôt et lui demanda un nouveau verre. Avec un sourire, Nathan obtempéra. Il lui tendit son dû en même temps qu'il l'écoutait réfléchir tout haut.

... Elle allait bien trop vite à son goût. Si elle interrogeait Karl à propos de ses frères et sœurs, il n'était pas dit que ce dernier réponde... En tous les cas pas de manière exhaustive. Mais cela serait suffisant pour lui mettre la puce à l'oreille. Fichtre... Ça n'allait lui laisser que très peu de temps pour dégager d'ici.

Ne pas avoir l'air crispé. C'était l'actuelle priorité, et cela lui demandait des efforts inhabituels. Il s'efforçait à faire vivre Nathan quand cette personnalité secondaire s'étiolait de seconde en seconde, en résultat de son angoisse et de la poussée d'adrénaline induite. Écouter poliment et avoir l'air aimable... Ce n'était pourtant pas bien difficile. Même lorsqu'il était le seul d'entre eux deux à pouvoir goûter à l'ironie de cette entière situation.

Voilà qu'elle le prenait à partie concernant ses deux sœurs hypothétiques. Allez... Encore un petit effort. Qu'aurait dit Nathan, à sa place ?

Il s'arrêta et donna l'air de réfléchir, deux doigts autour du menton.

"Hm... A vrai dire je ne me suis jamais vraiment posé la question. Je suppose que j'en parle occasionnellement, si ça vient naturellement dans la discussion mais à cela près... Peut-être pas si souvent ? Je n'en sais rien."

Il esquissa un sourire d'excuse et fit mine de retourner à ses occupations, notamment en allant prendre la commande de l'homme qui venait de s'asseoir à un tabouret d'écart de son interlocutrice.
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MessageSujet: Re: Comme un air de famille...   Comme un air de famille... Icon_minitimeDim 15 Sep - 12:05

Ce qui était "marrant" dans cette configuration, c'était que Luisa n'avait pas la moindre suspicion entre Nathan (ou Saul). Non, elle avait tout simplement fait un constat de la conversation initiale et était maintenant en train de réfléchir sur son propre comportement, comme cela arrivait à n'importe qui lorsqu'on se trouvait face à une situation qui pouvait nous rappeler des souvenirs. De la similitude entre le serveur et Karl, Luisa était passée à sa propre attitude face à sa soeur, et se demandait si elle correspondait à celle que tout être pouvait avoir avec ses frères et soeurs. Ce n'était même pas malicieux, et encore moins malintentionné.

Et pourtant, comme à chaque fois ou presque, Luisa touchait particulièrement juste. Sans le vouloir, pour une fois. Elle ne s'en rendait cependant pas compte, car elle n'avait aucune raison de soupçonner Nathan de cacher son identité. Aurait-elle été plus informée des actions du TPH, peut-être que cela l'aurait titillée un moment, mais sans plus. Elle avait beau être relativement méfiante, il y avait des choses que même elle était incapable de voir.

Perdue dans ses pensées, elle prit le verre qu'on lui tendait et se mit à jouer avec tout en écoutant la réponse de son interlocuteur. Elle fronça les sourcils, toujours aussi pensive.

"Maintenant que j'y pense, c'est vrai que j'ai plus tendance à parler de mon neveu que de ma soeur, en ce moment... Il faut aussi dire qu'Esteban n'en rate pas une."

Malgré les paroles potentiellement moqueuses, la voix de la mexicaine ne traduisait que de l'affection pour le neveu en question. Et un peu d'inquiétude, peut-être.

Le prénom lui avait échappé. En temps normal, elle tentait d'éviter de le nommer en public parce qu'elle ne savait jamais qui pouvait l'écouter. D'autant que son neveu restait recherché par des instances qui voulaient sa mort. Sans compter le fait que révéler à tire-larigot qu'elle était liée à la puissante famille Luz-Descalzo n'était pas la chose la plus maligne à faire. Encore moins dans un bar Outre. Mais la tequila à jeun après un voyage d'affaires particulièrement éreintant avait tendance à la rendre moins prudente.

Promis, après celle-là, elle arrêtait.

Son regard se tourna vers l'homme qui s'était installé à côté d'elle et que Nathan était en train de servir. Plutôt bien habillé, l'allure typique d'un col blanc en fin de journée qui venait prendre un verre pour se détendre avant de rentrer chez lui. Elle décida de l'inclure dans la conversation.

"Et vous, Monsieur, avez-vous des frères et soeurs ?"

Elle eut à peine le temps de finir sa phrase.

"Bon sang, ne me parlez pas de cet avorton ! Encore en train de me casser les pieds, pète plus haut que son cul parce qu'il est "le vodoun de la fratrie", blablabla... Pourquoi, il vous a fait un grigri foireux et vous venez vous plaindre ?! Toujours le même qui règle les problèmes dans cette famille à la con !"

Luisa retomba dans son verre. Oups, mauvaise pioche.
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MessageSujet: Re: Comme un air de famille...   Comme un air de famille... Icon_minitimeLun 16 Sep - 21:16

Esteban. Fichtre. Les neurones se connectaient dans sa tête. Esteban Luz-Descalzo était le meilleur ami de Karl. C'était un nom commun, mais soyons sérieux... Quelles étaient les chances pour que l'Esteban dont elle parlait ne soit pas celui auquel il pensait ? Karl et elle n'étaient pas de la même génération, ils avaient relativement peu de chances de se rencontrer sans une très bonne raison... Et elle ne lui donnait pas l'impression d'être prof.

La tante du célèbre héritier déchu, en revanche ? Elle en avait le profil criant. Dans un autre cas, Saul aurait jubilé : elle parlait du vampire comme si elle l'avait vu récemment... Hors, il avait disparu de la circulation depuis un long moment, échappant dès lors à toutes les tentatives du TPH visant à l'éliminer. Il était à deux pas d'un très gros coup. Et il ne pourrait absolument rien en faire, parce qu'il fallait qu'il parte de toute urgence.

C'était terriblement frustrant.

Il se contenta d'un sourire poli et d'une petite réflexion amusée. Ainsi qu'il s'en était déjà fait la réflexion, Esteban était un prénom fréquent. Et comme il n'était pas censé connaître Karl, il n'avait aucune raison de se douter de quoique ce soit :

"C'est bien la famille, ça... Il en faut toujours un pour faire les quatre cent coups."

Il aurait voulu développer plus avant mais cela impliquait être prêt à dérouler toute une anecdote en improvisation relative. Il n'était plus assez serein pour se le permettre. Il ne fallait pas qu'il hésite face à elle.

Un peu de chance dans un océan de malchance... Elle s'adressa à son voisin de comptoir alors que Saul était en train de le servir. L'homme fut très prompt à répondre à sa question avec moult détails qu'on ne lui avait pas demandés. Cela permettait à Nathan de s'effacer un peu plus, à Saul de retrouver ses esprits... Et c'était très bien comme ça.

Il constatait, cela dit, qu'elle paraissait avoir plus de mal avec les vodouns qu'avec les vampires. En lui révélant ses origines, le client lui avait fermé le clapet. C'était bien quelque chose que Saul ne comprenait pas, ça... Comment pouvait-on être aussi hypocrite ? Accepter une aberration pour en regarder une autre de travers ? Il n'aurait pas de réponse ce soir. Sans importance. Il avait des chats plus urgents à fouetter.

"Et voilà votre zombie..."

Oui, car c'était le nom du cocktail qu'avait demandé le vaudouisant râleur. A défaut de les relever lui-même, il était visiblement capable d'en commander. Ha, ha... Quel timing, quel humour.
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MessageSujet: Re: Comme un air de famille...   Comme un air de famille... Icon_minitimeMar 17 Sep - 22:58

L'alcool n'était vraiment pas un bon allié ce soir. Sans le savoir, Luisa avait failli mettre en danger son neveu de façon drastique, en le vendant presque au Marchand de Mort du TPH. Tout ça parce qu'elle avait laissé échapper le prénom d'Esteban. Il y avait de quoi s'en vouloir terriblement.

Heureusement pour elle, sa présence avait également mis Saul en danger. Le lien qu'elle avait fait presque immédiatement entre le jeune serveur et Karl l'avait amené à redéfinir ses priorités. S'approcher d'elle pour trouver le jeune Luz-Descalzo était hors de ses possibilités. Ce qui était une bonne chose pour la cheffe d'entreprise. Elle ne s'en serait pas remise, dans le cas contraire.

La réplique du serveur lui arracha un éclat de rire amusé. Effectivement, il en fallait toujours un pour faire les quatre cent coups dans une famille... Les concernant, elle se demandait s'il ne s'agissait pas plutôt d'un par génération !

"Je parie que ce n'est pas vous..."

Nathan paraissait calme, posé, et travaillait probablement à mi-temps pour payer ses études. Il n'avait pas le profil d'un enfant perturbateur... Du moins il lui semblait. Elle n'avait jamais trop été au contact des enfants à part son neveu, et s'il était clair qu'il n'était pas tout à fait perturbateur et bien... il n'était pas entièrement calme non plus.

Dans une simple envie de faire la conversation, Luisa s'adressa à son voisin de comptoir, avec une question normalement bénigne... mais le client n'avait apparemment pas une bonne relation avec sa fratrie, et aucunement l'intention de le cacher. En l'entendant, la mexicaine choisit de se retourner sur son verre. Elle paraissait avoir touché un point sensible... Pas que cela la dérangeait fondamentalement (c'était plutôt sa marque de fabrique), mais tout de même, l'homme semblait avoir passé une mauvaise journée.

Elle venait d'avaler son second shot quand le serveur revint avec un nom de cocktail qui lui fit relever la tête. Zombie, vraiment ? Ce n'était pas offensant de donner à des boissons des noms de personnes ? Luisa haussa intérieurement les épaules. Pas son problème. Cependant...

"Je devrais jeter un œil plus intéressé à cette liste de cocktails..."

Ce qu'elle fit, donc, ignorant totalement l'homme à ses côtés qui continuait de rager dans son coin, verre à la main. Son doigt passait sur les différents noms, s'amusant de certaines correspondances. Elle finit par se décider.

"Je vais vous prendre un Eshu."

Puisqu'ils n'avaient pas de mojito dignes de ce nom, elle se contera de l'équivalent brésilien. Et après cette caïpirinha, elle s'arrêterait. Pour de vrai, cette fois.

Son téléphone vibra. Une alerte boulot, qu'elle ignora superbement. Elle avait suffisamment travaillé pour aujourd'hui. Cependant, à présent, son téléphone était sorti, et sacrément en train de la narguer...

Et si elle appelait Karl, pour lui parler de cette rencontre incongrue ?
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MessageSujet: Re: Comme un air de famille...   Comme un air de famille... Icon_minitimeMer 18 Sep - 9:51

Nathan émit un éclat de rire amusé. Saul quant à lui avait surtout envie de rire jaune. C'était une fois de plus très ironique. Si leurs parents avaient du choisir lequel des deux frères leur posait le plus de problèmes, il n'était pas dit qu'ils auraient choisi Karl. Certes, son orientation sexuelle était à l'origine de tensions majeures depuis l'instant où elle avait été révélée, et son amitié avec le vamp Luz-Descalzo était certainement devenue un problème du moment où ledit gosse de riches était devenu une monstruosité. Cela dit, considérant qu'il avait fugué de chez lui il y avait de cela plusieurs années pour devenir un agent spécial du TPH et qu'il n'avait plus jamais donné de nouvelles à sa famille, comme fauteur de troubles, Saul se posait aussi un peu.

"Vous avez le sens de l'observation... Non, en effet. Ce serait plutôt ma soeur cadette... Une vraie terreur à l'école, à ce qu'il paraît. Du genre à entraîner ses amis dans des aventures à faire s'en arracher les cheveux des adultes."

Et... C'était exactement le genre de discussions qu'il avait voulu éviter. Fort heureusement, la cliente décida plutôt de s'intéresser à la vie de famille de son voisin de bar, qui parvint à la distraire efficacement du serveur. Après avoir servi un cocktail Zombie à son "sauveur", Saul dut encore se tourner vers la Luz-Descalzo ou assimilée, qui commençait à devenir sensiblement éméchée. Elle voulait encore boire. Eh bien qu'elle fasse... Si elle pouvait l'oublier au passage, il n'allait pas s'en plaindre. D'un geste poli, il l'invita à consulter la fameuse liste de cocktails. Elle avait un menu sous les yeux.

Quelques minutes plus tard, il lui posait son Eshu sous le nez. Heureusement que Nathan avait été formé pour tenir le bar en cas de manque de personnel, tout de même.

"Hey Nathan, t'embête pas va... Je peux m'occuper du bar tout seul.
- Ah ne t'inquiète pas... J'y retourne dans quelques minutes, mais il y a plus de monde ici qu'aux tables."

... Ne pas serrer les dents. Son "collègue" venait de le mettre encore un peu plus dans la merde (se montrer plus poli aurait été synonyme d'euphémisme) : il ne pourrait plus rester très longtemps à proximité pour surveiller la gêneuse, sans quoi il finirait par avoir l'air suspect.
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MessageSujet: Re: Comme un air de famille...   Comme un air de famille... Icon_minitimeMer 18 Sep - 17:54

Luisa sourit en entendant les histoires de la petite soeur du serveur. Elle se reconnaissait beaucoup trop bien dans la description, de la mention "cadette" à celle des aventures hors de toutes proportions. Yuuuup, elle avait fait ça aussi. Dans les grandes largeurs. C'était drôle, cette série de coïncidences, vraiment.

La mexicaine aurait pu le faire remarquer, mais au lieu de cela elle choisit de faire la conversation à son voisin de tabouret. Grand mal lui en prit, car les histoires de fratrie qu'il avait à raconter n'étaient pas aussi joyeuses que celles que Luisa avait et souhaitait entendre. Elle replongea donc dans son shot de tequila, avant de s'intéresser à la liste de cocktails que possédait le club, juste parce que le nom de celui de son camarade de droite l'avait intriguée. Pas franchement dans le bon sens, mais elle vit un nom qui lui parla plus que les autres. Probablement parce qu'elle avait envie de décompresser complètement.

Elle avait pris un taxi pour venir ici, elle en prendrait un autre pour rentrer chez elle. Ce n'était pas un problème.

Elle remercia le jeune serveur d'un sourire aimable alors qu'il posait son cocktail devant elle, la distrayant efficacement de son téléphone pour quelques secondes. Jusqu'à ce que l'un des collègues interpelle le jeune homme en l'appelant par son prénom. Nathan. La cheffe d'entreprise jeta un regard en coin au serveur. Ça lui allait bien. Pas autant que Karl, ceci dit.

Tout en sirotant sa caïpirinha renommée, Luisa prit son téléphone et chercha dans sa liste de contacts. Nathan. Karl. C'était vraiment une trop grosse coïncidence pour qu'elle n'en parle pas de suite. A ce rythme, d'ici à ce qu'elle rentre, il y avait des chances pour qu'elle ait oublié.

Tonalité, une sonnerie, deux sonneries, trois sonn...

"Allo.. ?"

Karl semblait interloqué. Il était vrai qu'elle ne lui téléphonait pas très souvent. Ils fonctionnaient plutôt par messages textes, quand il échangeaient. Joyeusement -peut-être un peu trop, faute à la boisson- elle reprit.

"Coucouuuuu ! Comment vas-tu ?"

On entendit le sourire amusé dans la voix de Karl quand il lui répondit.

"Plutôt bien... et toi ?
-Su-per bien ! Figure-toi que je me suis arrêtée dans un bar en rentrant de l'aéroport. Une longue journée, besoin d'un verre -... ou deux, ou trois, en réalité. Un cocktail, ça compte pour un ou deux ?- bref ! Tu ne devineras jamais ce que j'ai trouvé !
-Hmm... au hasard, encore deux shots et un verre de vin blanc ?"


Luisa rit brièvement en prenant une nouvelle gorgée de son verre.

"Tu me connais trop bien, Karlito. J'ai dénigré le vin pour un cocktail, cependant. Leur caïpi est délicieuse d'ailleurs !"

Comme il semblait gentiment (mais avec un amusement certain) attendre qu'elle continue, elle ne se fit pas prier.

"Il y a un serveur dans ce bar, je te jure que c'est ton portrait craché. On dirait des jumeaux ! Enfin presque. Il a l'air un petit peu plus vieux... Je me demande quel âge il a tiens..."

L'ambiance se refroidit immédiatement alors que Karl répondit, laissant à peine le temps à Luisa de finir sa phrase. Visiblement, il n'a pas su se retenir :

"Pardon ?"

Elle qui s'apprêtait à décoller son oreille du téléphone pour poser la question à Nathan, la réaction de Karl la retint. Ce fut à son tour d'être interloquée.

"...Un serveur. Qui te ressemble. Deux gouttes d'eau. Pourquoi, tu as un frère ?"

Son regard se tourna -ou du moins essaya de se tourner- vers Nathan.

Karl paraissait hésiter. Ce n'était pas le genre de trucs dont on aimait beaucoup parler à froid, au téléphone... cependant ce n'était pas vraiment un secret.

"Un frère aîné oui... Il doit avoir 24 ans maintenant. Il était impliqué dans 'certaines choses'. Plus personne ne l'a vu depuis six ans... tu es où exactement ?"

Luisa sembla beaucoup plus sérieuse d'un coup. Vingt-quatre ans... ça pourrait coller. D'autant que Nathan n'était plus dans son champ de vision direct, soudainement.

"Au Oogie Boogie Club..."

La conversation se tarit d'elle-même ensuite, Luisa se doutant que Karl allait probablement venir vérifier ses dires. Elle garda tout de même le téléphone à la main, n'ayant pas coupé l'appel (mais Karl l'avait peut-être fait, lui), mais ses prochaines paroles furent pour Nathan, qu'elle venait de retrouver non loin.

"Nathan, si je puis me permettre, vous avez quel âge ?"

Intérieurement, elle doutait encore un peu. D'autant qu'elle n'arrivait pas à se remettre du fait que oui, Karl avait un frère. Elle n'aurait jamais cru, tant il n'en parlait pas... Esteban était-il au courant ?

Et si oui... Pourquoi n'en avoir jamais parlé ? Qu'avait dit Karl, déjà ? Impliqué dans 'certaines choses'...
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MessageSujet: Re: Comme un air de famille...   Comme un air de famille... Icon_minitimeJeu 19 Sep - 11:14

Du coin de l’œil, Saul remarqua que la cliente avait sorti son téléphone. Et m*****. Ça ne pouvait vouloir rien dire comme ça pouvait être très mauvais signe. Il fit mine de quitter le bar - ainsi qu'on l'y avait invité - et se dirigea en direction d'une table placée directement derrière la femme qu'il surveillait. Elle venait d'être libérée et il fallait donc la nettoyer. Il rapporta les verres vides derrière le bar, avant de retourner nettoyer la planche de bois souillée. Ça tombait bien : elle était pleine de restes de cocktails sucrés bien collants et de miettes de biscuits apéritifs grignotés sans soin. Il pouvait prendre son temps sans qu'on se demande ce qu'il était en train de fabriquer.

Il était donc très bien placé pour entendre la conversation téléphonique, le tout sans que le regard de la gêneuse soit directement posé sur lui. Il ne lui fallut pas longtemps pour sentir une boule d'angoisse se former dans sa gorge, car des formulations qu'elle empruntait jusqu'à l'utilisation du surnom "Karlito", tout allait dans le sens de ce qu'il avait craint. Elle était déjà en train de lui parler de ce qui venait d'arriver.

Au stress, se mêlait une profonde contrariété : il n'allait pas pouvoir rentrer chez lui. Il ne faudrait pas longtemps à Karl et à cette femme pour comprendre qu'il y avait anguille sous roche et pour mener leurs petites recherches parmi les employés du Oogie Boogie, qui auraient tôt fait de leur donner l'adresse de l'appartement de Nathan. Son plan B était donc déjà en train de tomber à l'eau... Ne restait plus que la solution extrême qu'il avait prévue en cas d'urgence : brûler les preuves, adopter une toute nouvelle identité et loger ailleurs dès le soir même.

Au moins, ça lui donnerait une bonne excuse pour quitter le travail plus tôt.

Il ne fallait pas qu'il le fasse de façon précipitée. Rien de mieux que de succomber à la panique et de partir comme un voleur pour se donner l'air suspect. Non... Au contraire, il fallait qu'il agisse sans empressement, qu'il ne cherche pas à éviter le contact. C'est cela qui permettrait à Nathan de rester crédible encore un petit peu plus longtemps malgré les circonstances, et rien d'autre.

Il prit donc sur lui, malgré l'adrénaline qui monta en flèche lorsque la cliente le repéra et se tourna à nouveau vers lui pour lui poser une question qu'il savait ne pas être anodine. Karl parlait si facilement de lui au téléphone... Vraiment ?

L'air vaguement étonné, Nathan releva la tête et fixa Luisa un instant. Il cligna des yeux puis finit par répondre :

"J'aurai 23 ans dans deux mois... Pourquoi ?"

Si il y avait bien une chose sur laquelle Saul avait insisté, c'était pour que son personnage n'ait AU MOINS pas le même âge que lui, ou en tous les cas pas exactement. Il y avait bien assez de ressemblances en l'état. Elle pourrait vérifier sur les photocopies de ses papiers qu'il avait données à ses employeurs si elle voulait : cela ne ferait que lui confirmer la même chose.

Karl avait entendu la question posée par Luisa mais la réponse à l'autre bout du fil ne lui était parvenue que sous la forme d'un marmonnement inaudible. Peu importait : si c'était vraiment Saul, alors ce qu'il pouvait raconter n'avait pas la moindre forme d'importance. Son frère était un menteur né.

"J'arrive. Si Saul te raconte des cracks c'est normal : c'est sa spécialité."

... Il ne pouvait pas être sûr que c'était lui, mais il ne pouvait pas être sûr de l'inverse non plus, alors il fallait faire tout comme. Karl se mit en route, mais resta en ligne. Il préférait garder une oreille sur ce qu'il se passait à l'autre bout.

Saul fit mine de recevoir un texto. Il était en réalité en train d'en envoyer un lui-même, contenant un code bien précis, envoyé à un numéro automatique bien précis... Il avait prévu le cas de figure où il serait loin de chez lui au moment où il lui faudrait activer son plan d'urgence. Il avait donc fait en sorte de pouvoir le lancer à distance. Il y avait dans son appartement une machine qui n'attendait que son mot d'ordre pour allumer un brasier mémorable...

Maintenant que c'était fait, il n'avait plus qu'à attendre. On aurait tôt fait de réellement l'appeler pour le prévenir que son logement était en train de partir en fumée. Avec un sourire détendu, Nathan termina donc de remettre cette petite table de quatre en état pour ses prochains clients. Il avait aussi enlevé les miettes des sièges : il n'y avait rien de pire que de s'asseoir dans la nourriture des précédents !
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MessageSujet: Re: Comme un air de famille...   Comme un air de famille... Icon_minitimeSam 28 Sep - 17:28

Luisa avait l'impression d'avoir mis le pied dans un tout nouvel engrenage dont elle ignorait totalement l'ampleur. Karl n'avait pas éteint son téléphone alors qu'ils ne se disaient plus rien et elle pouvait presque sentir la tension du jeune homme à l'autre bout du fil. Se pourrait-il qu'il s'agisse vraiment de son frère aîné ? Ce serait le plus grand des hasards, mais la mexicaine elle-même devait avouer qu'elle avait le chic pour tomber sur ce genre de drôles de coïncidences... N'était-ce pas comme ça qu'elle avait retrouvé Esteban ?

Une question innocente posée au serveur dont elle avait enfin retrouvé la trace (était-ce un simple hasard qu'il soit soudainement parti laver cette table précise ?) plus tard, elle entendit un commentaire dans son oreille, signe que Karl ne perdait pas une miette de ce qu'il se passait ici. Apparemment, son frère était un menteur né. Si c'était bien à lui que Luisa faisait face, serait-elle capable de percer son masque ?

Tenant toujours son téléphone d'une main, elle prit son cocktail dans l'autre, sirotant son breuvage tout en gardant un œil sur le serveur. Voilà une soirée qui s'annonçait beaucoup plus passionnante que prévu !

"Oh, pour rien ! Je me demandais si vous pouviez également être de la même année, mais non. Il paraît qu'on a tous sept personnes qui nous ressemblent dans le monde... J'aimerais organiser une telle réunion !"

La mexicaine prit une nouvelle gorgée de son verre. La cachaça ne valait pas la tequila question goût, selon elle, mais tout était rattrapable avec un peu de sucre et de menthe ! Dans ses pensées, elle regardait le serveur envoyer son texto sans se douter la moindre seconde de ce qu'il était réellement en train de faire. Elle se demandait s'il tiquerait à l'usage du prénom que Karl avait laissé filer...

Saul. C'était ironiquement biblique, quand on y pensait. Luisa avait beau ne pas avoir très bien suivi les leçons de catéchisme de l'église à côté de chez ses parents (où elle avait été envoyé depuis son plus jeune âge), elle n'avait cependant pas eu d'autre choix que d'écouter celles de sa sœur aînée (condition imposée pour qu'elle ait le droit de faire "l'église buissonnière"). Et ce nom lui disait farouchement quelque chose. Un roi, ou du genre...

"Dites, Nathan... Vous croyez au destin ? Ou à une forme de pouvoir suprême ? Une religion peut-être ?"

C'était la suite logique de la conversation qu'elle avait plus ou moins entamé. Un hasard des réunions, une coïncidence des âges -qui finalement ne fonctionnait pas... Pas du tout une façon détournée d'apprendre éventuellement quelques informations en plus sur sa famille, pas du tout.

Même si, aussi éméchée qu'elle fut, Luisa n'était pas dupe : Si le jeune homme en face d'elle était effectivement le frère de Karl, il cachait très bien son jeu et n'avait clairement aucune envie d'être découvert... même si c'était ce qui était arrivé, à son insu.
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MessageSujet: Re: Comme un air de famille...   Comme un air de famille... Icon_minitimeDim 29 Sep - 14:23

Pour Saul, il ne faisait plus aucun doute : Karl avait parlé de lui à cette femme qui, dorénavant, le soupçonnait très fort de ne pas être celui qu'il disait être. Elle cherchait à le percer à jour en lui faisant des réflexions, en lui posant des questions qui avaient toutes les raisons de le faire tiquer, et aucune de perturber Nathan.

Mais c'était peine perdue : maintenant qu'il s'était résigné à activer son plan de dernière mesure, plus rien de ce qu'elle pourrait dire ou faire n'avait d'importance. Il lui suffisait d'attendre ce coup de fil, et il aurait une raison légitime de s'esquiver sans qu'elle n'y puisse rien faire. En attendant, il lui suffisait de continuer à bluffer en dépit du risque apparent que cela représentait. Plus son personnage serait crédible, moins elle parviendrait à croire qu'il puisse réellement lui mentir. Et cela lui gagnerait du temps pour fuir.

Qu'elle insiste pour qu'il rencontre Karl n'avait plus rien d'effrayant, compte tenu du fait qu'il allait disparaître dans la nature incessamment sous peu. Cette réunion n'existerait pas.

Et cela même si son frère était déjà en chemin.

"Haha... Je n'ai jamais trop cru à cette légende urbaine, elle ne se repose sur aucun fait scientifique. Cela dit je dois admettre que dans ce cas précis, il y a de quoi se poser des questions."

La place étant nettoyée, Nathan se désintéressa de son interlocutrice et leva plutôt le nez, à la recherche de sa prochaine tâche. Il y avait encore deux tables qui nécessitaient un traitement similaire. Des clients venaient de s'installer un peu plus loin, ils étaient donc prioritaires.

Avant qu'il ait eu le temps de s'élancer vers eux, on le sollicita encore. Il tourna un regard distrait sur la cliente du bar, laquelle ne voulait évidemment pas lâcher l'affaire. A sa place, il aurait fait pareil. Nathan eut une moue peu convaincue. Il venait de parler de science, et ce n'était pas pour rien.

"J'espère ne pas vous offenser mais.. non, je dois l'admettre, pas vraiment. Je crois au hasard, mais le destin... Ça me paraît un peu trop téléphoné. La Révélation a remis beaucoup de choses en cause et je comprends que l'influence des religions ait grimpé en flèche depuis lors mais personnellement, je n'ai pas l'impression que ça soit la preuve de quoi que ce soit..."

... Pour ça, elle n'avait la preuve de rien du tout, et elle pouvait se brosser pour qu'il la lui donne.

"Excusez moi, je dois aller prendre cette commande."

Dès que Luisa lui fit signe qu'il pouvait y aller, Nathan retourna donc faire son travail, comme le bon petit employé modèle qu'il était. Karl venait de s'habiller à vitesse grand V et maintenant, il était sur le point de sortir de chez lui.

"Je ne pense pas que tu arriveras à le faire parler."
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MessageSujet: Re: Comme un air de famille...   Comme un air de famille... Icon_minitimeDim 29 Sep - 23:13

En temps normal, Luisa se serait sentie vexée d'être aussi facilement percée à jour. Mais d'un autre côté Saul était un professionnel, ce n'était donc pas si étonnant. Par ailleurs, le doute subsistait : en soi, le serveur n'avait pas donné le moindre signe laissant à penser qu'il pouvait effectivement être ce frère aîné dont Karl parlait. Il n'avait pas paru inquiet de la voir passer son appel, ni de la moitié de conversation qu'il avait entendue (bien qu'il était dans le dos de la mexicaine à un moment, certes) et semblait continuer allègrement leur conversation comme si de rien n'était. Le mieux que la cheffe d'entreprise pouvait faire pour le moment, c'était de continuer à discuter comme si de rien n'était, bien qu'elle ait volontairement choisit des sujets qui pouvaient être perçus de plusieurs manières différentes. Mais elle était effectivement intéressée par les réponses.

Ainsi, elle pencha la tête sur le côté avec un sourcil haussé en signe d'étonnement lorsqu'elle l'entendit parler de légende urbaine.

"Ah bon ? J'étais persuadée qu'il s'agissait de quelque chose de prouvé... Il va falloir que je vérifie mes sources mieux que cela."

Elle n'insista pas plus sur la situation particulière qui les avaient amenés à discuter de cela. S'il était réellement le frère de Karl, elle ne voulait pas non plus lui donner trop de raisons de la fuir... même si c'était potentiellement déjà trop tard.

La seconde question tomba alors qu'elle s'interrogeait intérieurement sur la provenance de son prénom, ou du moins celui que l'étudiant au téléphone venait de lui donner. Apparemment, il n'était pas un grand fan de religion. Ou du moins disait ne pas en être un. Là-dessus, il s'attirait la compagnie de sa cliente, qui reprit d'ailleurs une gorgée de cocktail (presque fini) avant de répondre.

"Oh, vous ne m'offensez pas, loin de là ! Chacun est libre de ses propres croyances, je me posais simplement la question à cause de votre prénom."

A lui de voir s'il allait tiquer ou non.

Quand il s'excusa sous prétexte de prendre les commandes, Luisa lui fit un signe de la main (celle qui tenait son verre à présent vide) et un sourire qui voulait dire "Bien évidemment, ne vous gênez pas pour moi !". Dans le téléphone, on lui glissait une autre phrase, à laquelle elle finit par répondre une fois que le serveur s'était éloigné quelque peu.

"Oh je sais. Mais ça ne me coûte rien d'essayer, non ?!"

Après tout, théoriquement, le jeune homme était là pour la soirée. Ceci dit, si elle avait l'intention de faire la même chose, il serait de bon ton qu'elle réduise la consommation d'alcool... voire qu'elle prenne un verre d'eau. De l'extérieur, et avec uniquement la moitié de la conversation téléphonique, on pourrait presque croire que la mexicaine était une femme qui cherchait à attirer de jeunes hommes fougueux dans son lit... La pensée la fit rire doucement dans son verre.
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Saul Ziegler
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MessageSujet: Re: Comme un air de famille...   Comme un air de famille... Icon_minitimeMar 1 Oct - 21:36

Un sourire poli, toujours très agréable. Nathan était tout à fait persuadé de ce qu'il venait d'avancer, mais il ne voulait pas vexer sa cliente en lui laissant entendre qu'elle s'était fait prendre à un piège évident. Au temps pour d'éventuelles explications à base de codes ADN et de probabilités.

Il savait qu'elle savait et était donc extrêmement vigilant. Il n'avait jamais été aussi important qu'il parvienne à se glisser efficacement, presque entièrement, dans la psyché de son personnage. Comme il était extrêmement concentré, il vit le piège arriver de loin.

Saul était un prénom biblique très connu. Nathan était aussi un prénom biblique, mais on le savait beaucoup moins. Beaucoup de parents devaient certainement passer à côté de la référence, considérant juste l'aspect esthétique du prénom.

Il n'y avait lui-même pas pensé lorsqu'il avait créé cette identité. Rien d'étonnant, de ce fait, à ce que le jeune serveur paraisse un peu perdu face à cette réflexion. Les connaissances que Nathan avait de la Bible se cantonnaient au récit de Moïse et à la passion du Christ. Il cligna des yeux.

"A cause de mon prénom ?"

Explications, pas d'explications... En tous les cas il avait une commande à prendre, et cela devenait urgent. Son téléphone se mit à sonner pile alors qu'il était en train de noter les boissons des convives attablés.

Il l'ignora.

Il savait ce que c'était, mais il savait aussi que Nathan n'aurait jamais manqué de professionnalisme au point de prendre un appel tandis qu'il servait des clients. Saul ne se faisait pas de bile : ça allait très vite sonner à nouveau, et cela justifierait qu'il décroche, cette fois... car si on insistait à ce point, après tout, c'est que c'était peut-être important.

"Deux pintes de blonde, un verre de vin rouge et un Filtre d'Amour pour la 16."

Le barman lui répondit avec un sourire et un hochement de tête. Ah... Quelle belle soirée. N'est-ce pas ?

Le vibreur qui s'affolait sans prévenir. Voilà. Le coup de fil qu'il attendait.

Nathan sortit son téléphone de sa poche en fronçant des sourcils intrigués. En voyant le numéro des urgences s'afficher à l'écran, il prit instantanément l'air inquiet. Pourquoi était-il donc appelé par un numéro d'urgence ?

... Oui vraiment, pourquoi. Le suspens était à son comble (ou pas).

"Allo ?
- Nathan Wood ?
- Oui c'est moi.
- C'est la NOPD. Où vous trouvez-vous en ce moment ?
- Sur mon lieu de travail... Je veux dire, au Oogie Boogie Club. Il s'est passé quelque chose ?
- Une explosion a retenti il y a une dizaine de minutes dans votre immeuble. Votre appartement est en train de brûler... C'est déjà beau que vous ne soyez pas dedans.
- ........ Pardon ?
- Un feu s'est déclaré dans votre immeuble, votre appartement et quelques autres sont en feu, les pompiers sont en chemin. Est-ce que vous pouvez venir rapidement sur place ?
- Je... Oh mon dieu. Oui.. Oui bien sûr je... Est-ce que tout est ?
- J'en ai bien peur."

Le jeune homme paraissait sur le point de s'effondrer.

"... Nathan, ça va ?"

Il coula un regard hanté sur son collègue barman.

"... Non. Non je crois que.. Non. Pas vraiment."

Maintenant, l'homme était vraiment très inquiet.

"Hey. Prend deux minutes ok, je peux gérer tout seul quelques minutes.
- Je pense qu'on va te renvoyer Eliott, mais merci, j'apprécie.
- A ce point ?
- J'en ai bien peur..."

L'étudiant, bien chamboulé, prit la direction de la salle staff. Il marchait comme en flottant... Comme si la réalité s'était détachée.
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MessageSujet: Re: Comme un air de famille...   Comme un air de famille... Icon_minitimeMer 19 Fév - 9:19

"Mmh hmm !"

Luisa hocha la tête, en essayant de ne pas faire de mouvements trop brusques de sorte à ne pas réveiller les maux de crâne avant l'heure. La tequila n'était peut-être pas du plus haut niveau, mais les cocktails de cet endroit étaient fichtrement bons, c'était certain !

"...Moui... Un Roi, il me semble. Ou un prophète. Truc du genre."

Elle n'était pas vraiment d'humeur à faire des leçons de catéchisme. D'abord, parce qu'elle n'en avait pas retenu grand chose, malgré les leçons qu'Olivia l'avait forcée à suivre. Ensuite, parce que le jeune serveur n'en avait sensiblement rien à faire. Elle avait cependant tenté de le faire tiquer une nouvelle fois : en effet, Nathan n'avait rien d'un roi. Saül, par contre...

Nathan l'ignora, se concentrant sur ses nouveaux clients. Soit il était terriblement bon menteur -comme l'avait prévenue Karl- et rien ne pouvait le détourner de son personnage d'emprunt (est-ce qu'il y avait là une forme de mythomanie compulsive ?), soit lui et ce frère dont Karl venait de lui révéler l'existence n'avaient absolument rien en commun, au-delà d'une ressemblance physique particulièrement intrigante. Et un petit quelque chose dans la voix aussi, peut-être...

...autant dire que des deux versions, Luisa continuait de pencher pour la première. Mais elle n'avait malheureusement aucune façon de prouver sa théorie... autre que celle d'attendre l'arrivée de Karl, bien entendu.

La mexicaine n'était pas inquiète : ce n'était pas comme si le jeune homme pouvait s'échapper, après tout. Elle fit donc signe au seul employé resté au bar, pour lui demander un verre d'eau. Au téléphone, elle pouvait toujours entendre Karl bouger, probablement se presser pour les rejoindre. Mais ce n'était pas comme si Nathan pouvait s'échapper aussi facilement de son lieu de travail, non ?

Si Luisa avait su le point auquel elle se trompait, elle se serait probablement tapé la tête contre le bar de dépit, elle qui ne supportait que très peu d'avoir tort.

La brune fronça légèrement les sourcils en voyant le serveur décrocher son téléphone. Qui décrochait son téléphone personnel sur son lieu de travail ? Il n'y avait bien que les partons (ou les personnes enfermées entre les quatre murs d'un bureau, un ordinateur pour seule compagnie -pourquoi croyez-vous que les open space sont devenus la norme ?) pour se le permettre. Ça et un appel d'urgence, bien entendu. Mais...

"Oh oh. Euston, nous avons un problème."

La mexicaine murmurait à l'adresse de son propre correspondant téléphonique. Elle n'entendait que la moitié de la conversation, mais c'était bien assez pour comprendre qu'il se tramait quelque chose. Ça et la tête entre affolement et désespoir du jeune homme, évidemment.

D'ailleurs, elle n'était vraisemblablement pas la seule à l'avoir remarqué : le collègue barman s'inquiétait également et prit des nouvelles de son camarade. Ils étaient probablement assez près pour que Karl lui-même entende ce qu'il se disait, Luisa se fit donc toute petite, sirotant les glaçons qu'il restait dans son verre (ce n'était pas comme si elle allait interrompre le barman pour commander).

Néanmoins, dès que Nathan fit mine de se diriger vers l'arrière du club, elle se risqua à quelques nouveaux mots.

"A ta place, je me grouillerai et chercherai directement l'entrée des artistes..."

Ce n'était pas comme si elle allait faire une esclandre pour essayer de le retenir, n'est-ce pas ?

...N'est-ce pas ?

"...Je vais en reprendre un."

Verre vide en main, la cheffe d'entreprise descendit de son tabouret de bar tout en faisant signe au barman de lui apporter le prochain verre un peu plus loin. Plus précisément, à une table qui lui permettait d'avoir une meilleure vue sur la salle staff. Rien d'extraordinaire malheureusement : deux-trois silhouettes et des bruits étouffés, provenant probablement de la cuisine. Mais c'était sûrement mieux que rien.

Et, avec un peu de chance, elle pourrait agripper le serveur remplaçant et lui demander quelques informations supplémentaires sur l'état de son collègue et la raison de sa défection soudaine.
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Saul Ziegler
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MessageSujet: Re: Comme un air de famille...   Comme un air de famille... Icon_minitimeMer 4 Mar - 18:13

"Oh, je vois..."

Saul voyait clair dans le jeu de cette femme. Elle jouait pertinemment sur la confusion entre sa fausse identité et celle que Karl avait dû lui révéler au téléphone. Nathan quant à lui n'avait pas grand chose à faire de l'existence d'un quelconque homonyme biblique, roi ou pas. Il ne savait même pas si c'était bien de la Bible qu'elle lui parlait, même si il pouvait s'en douter faute aux consonances de son prénom. D'où cette réponse polie, légèrement laconique, mais toujours aussi aimable. Le sujet n'ayant pas l'air de passionner sa cliente non plus, il n'allait pas la forcer à donner plus d'explications.

Voilà tout ce que cette nouvelle tentative pour le piéger lui inspirait. Ce n'était plus qu'une question de temps, désormais... Ni elle, ni Karl ne pouvaient plus l'atteindre.

Un premier coup de fil qu'il laissa passer... Puis un second, qu'il décida finalement de prendre. Il était temps de sortir le grand jeu.

Effondré, le jeune homme échangea quelques mots avec son collègue puis s'éloigna en direction de la salle staff.

"Oh oh. Euston, nous avons un problème.
- ... Nan. Il s'en va ?"

Une angoisse inhabituelle perçait dans la voix de Karl. Cela dit, il n'avait pas l'air très surpris.

--

Nathan se pressa de trouver son chef afin de lui expliquer de quoi il en retournait.

"Nathan ? quelque chose ne va pas ?
- C'est... c'est peu de le dire. C'est horrible. C'est les secours. Ils ont... Le téléphone. Je veux dire ils ont appelé. Je veux dire ils insistaient alors j'ai quand même décroché et je...
- Calme toi, respire... Prend une chaise.
- Non je n'ai pas le temps c'est...
- Juste le temps de m'expliquer Nathan... Tu tiens à peine sur tes jambes."

Le jeune homme avala bruyamment sa salive, tremblotant. Saul était parvenu à modifier la couleur de son teint par un jeu d'apnée et d'hyperventilation, si bien que son personnage donnait véritablement l'impression d'être sur le point de tourner de l’œil.  Il suivit les conseils bien intentionnés de son chef puis il reprit, moins incohérent.

"Je dois retourner chez moi... Tout a explosé. Mon appartement est parti en fumée... La police veut me voir immédiatement.
- Mon dieu mon pauvre... Tu m'étonnes que ça n'aille pas ! Ils savent déjà ce qui est arrivé exactement ? Viens avec moi, il faut que tu prennes un verre d'eau avant de partir sinon tu vas nous faire un malaise... Tu as un endroit où dormir ce soir ?"

Côté salle, le barman inquiet venait de resservir Luisa, les sourcils froncés, troublé par la discussion qu'elle continuait à entretenir au téléphone. Son regard était ouvertement désapprobateur. Que voulait-elle à Nathan ? Le gamin avait l'air d'être en train de vivre la pire nuit de sa vie, ce n'était pas le moment de lui chercher des noises...

"A ta place, je me grouillerai et chercherai directement l'entrée des artistes..."

Luisa eut droit à une exclusivité particulièrement... exclusive, soit celle d'entendre Karl, habituellement calme et poli, jurer bruyamment de l'autre côté du combiné.

"... Je fais de mon mieux, mais je pense que je n'y serai jamais à temps."

Un autre jeunot sortit de la zone des employés, paré pour remplacer Nathan. Eliott Foster, que Luisa connaîtrait bientôt pour d'autres raisons que ses qualités de serveur, se glissa derrière le bar et jeta à voix haute en direction de son collègue :

"Eh, il t'a dit ? Je l'ai entendu parler au chef... c'est chaud, son appart a explosé, l'immeuble est encore en feu et tout.
- ELLIOTT.
- ... Bah quoi ?
- La discrétion, tu connais ??
- Roh ça va... C'est pas comme si ça allait rester un secret longtemps hein. Je parie qu'ils en parlent déjà aux infos."


Et aussitôt, le jeune homme saisit la télécommande qui contrôlait la télévision du comptoir pour mettre la chaîne d'informations locales.

"Éteins ça, c'est pas cool pour Nathan..."
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MessageSujet: Re: Comme un air de famille...   Comme un air de famille... Icon_minitimeMar 10 Mar - 11:10

Au bout du compte, Luisa allait devoir admettre qu'elle avait trouvé plus fort qu'elle, quelque chose qui lui arrivait bien trop rarement pour qu'elle en ait l'habitude. Mais les faits étaient là : s'il s'agissait bien du frère de Karl -et les coïncidences étaient bien trop grandes pour qu'il n'y ait pas anguille sous roche- il jouait terriblement bien la comédie. Avait-il songé à se lancer dans une carrière d'acteur ? Il ferait un tabac, d'autant qu'il avait les atouts pour faire de la concurrence au plus hollywoodiens des vampires, avec cette jolie gueule...

Bref, elle digressait. Cependant il n'avait plus grand chose à faire ni à dire : le serveur s'était contenté d'une remarque laconique puis s'en était retourné à ses occupations, Karl faisait tout pour se dépêcher à l'autre bout du fil et n'était incidemment pas prompt à la conversation et le verre de la mexicaine était vie -l'eau des glaçons ne comptait pas. Luisa était donc en train d'hésiter fortement entre passer une troisième -à moins qu'il ne s'agisse de la quatrième ?- commande pour avoir l'air crédible ou se draper dans ce qui lui restait de dignité et qui n'existerait probablement plus après un nouveau cocktail.

Il y eut néanmoins rapidement assez d'action pour qu'elle mette fin à ce dilemme cornélien : Nathan prenait un appel, avait l'air complètement affolé et partait dans l'arrière-salle après quelques mots échangés avec son collègue. Elle tint bien sûr Karl au courant de toute la scène, de manière assez succincte pour ne pas éveiller les soupçons. Malin comme il l'était, l'étudiant comprit aussitôt de quoi il était question. La brune eut l'air aussi désabusée que lui en lui répondant.

"Yuuuuup. Ça m'en a tout l'air."

Il n'y avait plus trente-six solutions. Si elle voulait continuer à savoir ce qu'il se tramait, Luisa allait devoir se déplacer. Régler la facture et sortir en espérant suivre le gamin était hors de question : cela prendrait trop de temps. Et puis, son petit doigt lui disait que le collègue -l'autre barman- n'allait pas la laisser s'en sortir aussi aisément... Sans compter le fait qu'elle n'avait pas de moyen de locomotion, puisqu'elle était venue en taxi.

Non, la seule solution viable était de se mettre à un endroit qui avait une vue sur la salle de repos du personnel. Elle n'allait peut-être pas entendre grand chose, mais ce serait déjà ça. Ensuite, il n'y avait plus qu'à prier pour que le petit frère arrive à temps... Mais ce n'était pas gagné.

Au diable donc la dignité. La cheffe d'entreprise se déplaça et commanda à nouveau, tout en donnant quelques indications à Karl. Au regard croche que le barman lui adressa, Luisa répondit par un sourire aimable. Ce n'était pas comme s'il pouvait deviner exactement ce qu'il se passait, et elle ne pouvait pas le lui dire non plus. Ses doutes étaient néanmoins fondés : il  avait une chance pour que celui-là lui donne du fil à retordre. Une bonne chose qu'elle ait décidé de ne pas suivre Saul.

La mauvaise était donc qu'ils allaient probablement le perdre. Aux injustes qu'elle entendait à l'autre bout du fil, Karl l'avait compris également. Les lèvres de la brune s'étirèrent en un sourire franchement amusé. Dans un autre contexte, elle aurait fait une remarque au jeune homme toujours si composé. Mais même dans son état d'ébriété, elle était capable de comprendre la désolation du meilleur ami de son neveu et ne souhaita donc pas en rajouter. Il n'était pas Esteban -car il était bien connu qu'avec lui, elle se le serait permis quand même.

Bien que cela lui en coûte de l'admettre, Luisa s'apprête donc à abdiquer. Et pourtant, une dernière pirouette vient changer la donne. Cette pirouette, c'était le remplaçant de Nathan, un gamin encore plus jeune qui n'avait apparemment pas le moindre ses de la discrétion. Parfait. Elle apprend donc ce qu'elle n'a pas réussi à savoir même en se mettant le plus près possible de l'arrière-salle, et le répète à voix haute, à l'intention de son interlocuteur téléphonique.

"Son appartement vient d'exploser... L'immeuble est en feu."

Cette fois, le barman ne risque pas de lui faire les gros yeux : il est bien trop occupé à sermonner Elliott pour lui prêter attention à elle. Luisa en profite donc pour s'adresser à Karl.

"Je me demande s'il va vraiment rejoindre la police... Tu penses qu'il l'a fait exprès ?"

Bien qu'elle l'ait dite elle-même, la proposition lui paraissait complètement loufoque. Et pourtant, alcool aidant probablement, le fait de l'avoir dit à voix haute rend le tout étrangement créadible...

"On le rattrapera jamais."

C'était mort. Un mec prêt à mettre le feu -non, à faire exploser- son propre appartement ? Ils ne le coinceraient pas comme ça. Et pourtant, ils n'étaient pas mauvais. En désespoir de cause, Luisa haussa les épaules.

"...Bon. Si tu tiens quand même à me rejoindre, Karlichou, je t'offrirai un verre."

Elle n'était pas du genre à baisser aussi facilement les bras, en règle générale. Mais contre un mec qui faisait potentiellement exploser son propre appartement sous prétexte qu'elle lui avait fait part d'une ressemblance entre lui et un autre garçon de sa connaissance ? Non, même pour elle, c'était trop.

Trop pour cette fois, en tous cas.
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