[Antre de la Terreur] Premier groupe

Vous passez la porte de l'Antre. Brièvement, vos os se glacent, et puis vous arrivez au sein d'un chapiteau rond qui semble bien plus grand que la tente dans laquelle vous êtes entré, à en croire l'acoustique des lieux. Ici, il fait bon, mais toujours très sombre : vous ne voyez pas grand chose de plus que le sol granuleux à vos pieds.

Ceux qui n'ont pas les oreilles encombrées entendent quelqu'un s'exclamer dans le noir :

Jimmy Knight :

"... Pardon ? Qui a éteint la lumière ? Sylvia, vous êtes là ?"

Rien, si ce n'est le bruit de diverses respirations.

"... Sylvia ? Mince. J'étais persuadé qu'elle me suivait. Hé oh, du bâteau ? Enfin, façon de parler. Il y a quelqu'un ?"

Subitement, le centre de l'arène s'illumine. Un brasier vert émerge du sol tandis qu'un rire caverneux retentit. Les flammes se condensent peu à peu jusqu'à ce que se forme en leur centre la silhouette d'un crâne spectral, grimaçant.

Ceux qui peuvent sentir la magie sont en mesure de remarquer la quantité colossale qui en a été déployée pour cette mise en scène. Après avoir longuement glissé en arrière, le crâne se redresse brutalement et semble vous "regarder" tour à tour. Son attention est dérangeante et vous donne l'impression de figurer au menu de son prochain repas.

Bien que verdâtre, il y a maintenant suffisamment de lumière dans l'antichambre pour que vous puissiez vous voir les uns les autres : Artémis Cyan, le grand mage que la curiosité perdra, Andele, véritable apparition dans ce décor angoissant et Jimmy Knight, agent du BIAS vraisemblablement égaré.

Jimmy Knight :

"... Je suppose qu'elle ne m'a vraiment pas suivi. Hm... Bonjour ?"

Avant que quiconque n'ait le temps de répondre, le crâne vert prend la parole. Sa voix tonitruante est la même que celle qui vous a accueilli avant de franchir le seuil de l'Antre.

"... Aaaah... Qu'avons nous là. Voici un groupe bien hétérogène... Cela leur servira t-il ou au contraire, cela les handicapera t-il ? Seul le temps nous le dira."

Le crâne se trémousse, comme secoué d'une hilarité silencieuse. Puis il reprend :

"Pour sortir, vous devez trouver la clé. Classique, me direz-vous, mais facile ? Attendez plutôt de voir ce qui vous attend... Maintenant, choisissez une porte, mais une seule ! Enfin... Ce n'est pas comme si on vous laissait le choix."

Vous remarquez que la porte par laquelle vous êtes entré a disparu. En contrepartie, sur les bords du chapiteau quatre nouvelles issues apparaissent, au dessus desquelles des symboles lumineux brillent. Le premier représente une citrouille, le second représente une clé, le troisième un papillon, et le dernier un crâne grimaçant très semblable à celui qui vous parle à l'heure actuelle.

Cyan avait plus de 98 ans et demi. On pourrait penser, à raison, qu’après un peu moins d’un siècle passé sur terre, un homme fini par s’assagir, par réagir avec tempérament. D’ordinaire, les adultes avaient tendance à devenir de plus en plus sérieux en grandissant, voir à devenir plus facilement légèrement ennuyés. A force d’arpenter la même planète pendant trop longtemps, il grandit parfois une ombre assez étrange dans le coeur des hommes, qui les lasse de tout et leur donne l’impression d’avoir tout vu et tout vécu, et qu’il ne reste plus grand-chose d’intérêt à découvrir. On y retrouve alors l’image de l’immortel lassé de l’existence, fatigué du monde, qui ne trouve ni intérêt ni émerveillement dans le monde qui l’entoure.
L’émerveillement est traditionnellement réservé aux enfants, ou aux benêts. Pas aux sages et vénérables personnes âgées.

Cyan, donc, avait plus de 98 ans et demi. Et pourtant, l’expression qu’on pouvait lire sur son visage était digne de celle d’un enfant de moins de 10 ans.

Ses yeux bleus, d’ordinaire si froids, étaient grands ouverts et pétillaient d’un honnête, et vaguement ridicule sentiment d’émerveillement qui les faisaient étrangement pétiller. Les vagues d’énergie entourant le feu émeraude central étaient énormes, captivantes, gigantesques.
Il avait avancé dans le noir, un peu hésitant, sans trop savoir où il allait. Le bruit de sa canne sur le sol n’avait fait écho qu’à sa propre solitude pendant quelques temps. Puis d’autres pas s’étaient joints aux siens, dans le noir, dans son dos. Il s’était retourné au son des éclats de voix, mais n’avait pas vraiment eu le temps d’en analyser le pourquoi du comment.
Le centre de la salle s’était embrasé, grondant et dessinant le funeste présage d’une crâne grimaçant et ricanant. Du coin de l’œil, il avait remarqué les deux autres silhouettes dans son périmètre, mais il n’y prêta pas attention de suite. Son regard était rivé sur la construction magique illuminant le chapiteau dans lequel ils étaient tous rassemblés. Quelque part, agitant un sentiment profondément enfoui dans sa tête, le crâne et son regard vorace lui faisait peur, avec son sourire de flammes et ses yeux sans fonds. Mais cette peur était rapidement submergé par de vagues de curiosité poussée. La chose le regardait comme si elle allait le dévorer, mais Cyan se serait volontiers laissé faire juste pour en observer la dentition depuis l’intérieur.
Il hésita à recourir à des incantations pour décortiquer la chose, puis se dit que ça risquait d’amoindrir le spectacle.

A part le crâne, il n'était pas complètement seul non plus. Du coin de l'oeil, il pouvait voir deux silhouettes humaines, a qui il s'apprêtait à adresser une remarque simple, courtoise, et somme toute de peu d'intérêt. Il avait un jeu sous les yeux, ce qui reléguait de suite les relations entre êtres sensibles à une place bien inférieur de sa liste de choses intéressantes. La salutation ne franchit pourtant pas ses lèvres.
Une jeune femme, silhouette livide, se tenait dans son dos. Il mit quelques secondes à comprendre ce qui n'allait pas avec elle, ce qui irritait légèrement ses sens. En faisant attention, il pouvait sentir, dans l'air des volutes de magie, fondamentalement différentes de celles qui animait l'Antre et pourtant remarquablement semblable. Des volutes qui semblaient entourer la silhouette, voir qui semblait en émaner. Plus que ça, autour de la jeune femme, il ne sentait rien. Pas d'aura, pas même la moindre minuscule parcelle d'énergie. Juste un nuage de magie antique, pulsant dans l'air, dansant avec les tourbillons d'énergie du chapiteau en lui même.

Il avait une faë devant les yeux. L'air émerveillé s'était légèrement fané, et se serait normalement cantonné à ses yeux. Il n'en fit rien du tout, et reprit un peu d'ampleur.

-Cyan. Enchanté. lança-t-il aux deux autres.

L'alchimiste cligna des yeux. Un mystère à la fois. D'autant qu'il n'avait pas de quoi disséquer la faë sous la main, aussi n'était-elle pas d'un intérêt incroyable. Il aurait peut-être l'occasion de discuter avec elle plus tard. Ses yeux revinrent sur les portes, observant les différents symboles. Une citrouille, une clef, un papillon et un crâne. Son regard s’attarda un court instant sur la porte surmontée d’une clef. Pas tant pour spécifiquement passer cette porte : mais, si il avait eu le sort adéquat sur lui, peut-être aurait-il pu faire passer cette image de clef en véritable clef en 3 dimensions. Ils auraient ainsi trouvé la clef. Le vieil homme nota quelque part dans sa tête qu’il lui faudrait plancher sur l’idée, pour une prochaine fois.

Il observa les symboles. Différentes raisons pouvaient le pousser à choisir tel ou tel passage, toutes plus valides que les autres. Il se tourna vers les deux autres : il jouait à un jeu. Autant jouer en équipe.

-Des propositions, pour la porte à choisir ?

Toute personne aurait logiquement retiré ce qui lui encombrait les oreilles en se retrouvant perdu dans le noir. il paraît que c'est un étrange réflexe, comme lorsque l'on est perdu en voiture : afin de mieux se concentrer, notre première action est de baisser le volume de la radio. Une sorte d'instinct de survie un peu étrange, peut-être.

Ce n'est pourtant pas ce qu'Andele fit. Son instinct de survie à elle, était de garder la musique flottant dans ses oreilles aussi longtemps que le spectacle serait déplaisant. Et croyez-le : le Noir, ce n'était pas le Gris, mais ça s'en rapprochait quand même sacrément. Surtout quand un frisson à glacer les os vous prenait.

Du coup, il lui fut bien impossible d'entendre les voix qui parlaient dans le Noir. Bonne, ou mauvaise chose ? Peu importe, car la lumière fut. Andele poussa un cri ravi à l'apparition du brasier : sa couleur préférée ! Evidemment, écouteurs toujours bien ajustés, elle n'entendait pas les sons allant avec l'image et qui la rendaient tout de suite plus effrayante. Quant à la formation du crâne, ce n'était pas le genre de choses qui effrayait la faë : elle en avait vu d'autres. Probablement nettoyé des os elle-même, en plus de neuf cent années d'existence. De plus, elle était capable de sentir la magie qui émanait de l'apparition : elle en possédait une similaire. Et bien qu'il la regardait comme s'il allait la manger, elle savait parfaitement que ce n'était pas comme ça que cela fonctionnait ! A moins qu'il s'agisse d'une goule, et honnêtement, elle en doutait fort.

Andele accueillit donc l'expression du crâne avec une moue qui pouvait paraître à la fois intriguée et dubitative. Elle était tentée de mettre sa main dans le feu, car il n'avait pas l'air de brûler réellement... mais elle avait Flocon dans les bras, et elle ne voulait pas le laisser par terre pour le moment. Tant pis, une prochaine fois peut-être !

Obnubilée par la présence magique, elle en avait occulté la présence des deux autres humanoïdes. Oh, pour sûr, la puissance magique de l'un aurait pu l'effleurer... mais face à cette autre démonstration de puissance, il n'était pas étonnant qu'elle n'en fasse pas cas.

De la même façon, l'entier discours du crâne lui passa au-dessus de la tête, qui dodelinait toujours au rythme de la musique. L'une de ses mains caressait le chien blanc qu'elle tenait dans les bras, peignant ses doigts de rouge lorsqu'elle s'approchait trop du faux-sang qu'elle s'était amusée à lui mettre dessus. Une allure de Dame Blanche qui aurait fait peur à n'importe qui, mais ce n'était ps comme si elle allait rencontrer beaucoup de monde dans cet "Antre", n'est-ce pas ?

Enfin, les signaux lumineux firent leur apparition. L'un d'eux attira le regard de la lorialet car il se trouvait dans sa vision périphérique, juste assez présent pour la détourner de la lumière verte du crâne grimaçant. En se tournant, Andele remarqua qu'il y avait effectivement d'autres personnes dans cette pièce : peut-être avait-elle réussi à effrayer quelqu'un ? Elle leur fit un grand sourire, comme pour répondre -tardivement- à des présentations qu'elle n'avait de toute façon pas entendu. Puis, finalement, son regard gris clair rencontra l'un des signes qui était apparu. Son sourire s'agrandit.

"Flocon, peux-tu percevoir ce papillon ?"

Et ce fut sans considération aucune pour les deux autres -et encore moins pour ce que le crâne vert avait pu leur raconter- qu'Andele se mit à gambader joyeusement en direction de la porte portant le symbole ailé, dans la ferme intention de l'ouvrir et de voir ce qu'elle pouvait renfermer.

Vous semblez avoir perdu Jimmy depuis le moment approximatif où le crâne est sorti du néant et vous a tous assourdis par sa présence et sa voix puissante. Le pauvre agent du BIAS est en effet figé, la bouche entrouverte tirée vers le bas, les yeux ronds et brillants fixant sans ciller l’étrange créature vaporeuse.

De ce fait, l’agent Knight, lequel parait avoir du mal à retenir le contenu de sa vessie, a bien du mal à réagir aux politesses de Cyan, et plus encore à ses questions. La mâchoire crispée, il se contente d’émettre un couinement suraigu puis met une dizaine de secondes avant de se rende compte qu’on le sollicite. Trop longtemps, connaissant la spontanéité d’Andele qui fonce sans attendre sur la porte ornée du fameux papillon. On n’en aurait pas attendu moins d’elle.

La porte s’ouvre dans un claquement brutal. Les autres disparaissent dans un souffle de fumée noire et puis l’antichambre se met à trembler. Dans le même temps le crâne verdâtre géant tombe à la renverse avant de s’étioler à son tour. Son rire caverneux couvre les grondements du sol en colère. Il s’y fond jusqu’à entièrement disparaître. Les bords de l’arène commencent à s'effondrer dans un néant étrange et angoissant. Pas le temps de réfléchir : il vous faut courir (… ou marcher vite pour ceux qui courent relativement mal) pour éviter de vous retrouver piégés !

Andele n’a pas ce problème, puisqu’elle a déjà franchi la porte. Rien ne tremble de son côté. Au contraire, tout est très calme et silencieux… Un silence de mort. Derrière la porte papillon, c’est un mausolée qui vous attend. La pièce est carrée, basse de plafond, et uniquement éclairée par des torches aux murs. Le sol est divisé en cinq rangées de grandes dalles pierreuses, lesquelles s’enfoncent légèrement dans le sol en émettant un raclement de pierre dès qu’on marche dessus. Il y a des écritures au mur, et puis trois sorte de sarcophages à gauche, à droite, et en face. L’une d’entre vous est déjà libre d’explorer la pièce… Les autres sont probablement trop occupés à sauver leur peau.

Façon de parler. Ce n’est qu’un jeu, après tout, non ?

Jimmy Knight :

"AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAH !!!"

Oubliés son mutisme et sa passivité des premiers instants : terrorisé à l’idée de se faire happer par les ténèbres, l’agent Knight court comme un dératé jusqu’à la porte et, dans la panique, se prend le pied dans les reliefs du seuil. Il achève son mouvement par un vol plané spectaculaire saupoudré du raclement des fameuses dalles amovibles qu’il a involontairement écrasées.

"…ïe. C’est… Ce n’est pas drôle. Bon sang ce n’est pas drôle du tout. Ils osent proposer ce genre d’attractions sans avertissement décent à l’entrée ??!"

Knight se plaint pour le principe de se plaindre et pour se rassurer. On entend qu’il est loin d’être aussi sûr de lui qu’il voudrait en donner l’air (chose qui était certes déjà rendue compliquée par sa posture actuelle, à plat ventre sur les pierres).

Cyan observa avec un air tout à fait placide l'effacement du décors. Autour de lui, le monde se remplissait de néant et les ombres rampaient à toutes vitesse dans sa direction. Pendant un instant qui aurait pu être plus bref, le vieil homme hésita à rester parfaitement immobile. L'effet était saisissant de réalisme et il si il avait eu un quelconque sortilège de protection sur lui il l'aurait très probablement érigé. Après tout ça n'était qu'une attraction de foire. Malgré la conséquente complexité magique que dégageait l'endroit, il était peu probable que les abysses dans lesquelles il plongeait son regard soit un véritable danger pour lui.
Techniquement parlant.

Dans le doute, il arracha un bouton de sa manche, et le jeta dans le vide. Le petit disque de bois fut happé par les limites de ce monde en effondrement. Satisfait, le vieil homme se remis en marche, avançant du plus vite qu'il pouvait: la curiosité de ce qui se cachait derrière la porte s'avérait plus importante que celle des ombres qui lui soufflaient sur la nuque.

Le vieil homme se mit en marche. Autour de lui, l'arène s'effaçait comme un dessin à la craie soudainement balayé par la pluie, se déconstruisant en vrilles de ténèbres rampantes. La seule chose qui n'y semblait ni trouble ni vaporeuse était l'ouverture rectangulaire, juste devant lui, qui crachait une lueur vacillante sur le sable.
Cyan accéléra le pas.

Il jaugea d'un regard critique la distance entre lui et la porte. Jeta un coup d'oeil à l'avancée du néant autour de lui. Accéléra a nouveau. Gelt, comprenant par lui-même l'urgence de la situation, le dépassa et se précipita vers la porte.

Il paraissait très peu probable qu'il atteigne le seuil sans se mettre à courir. Et il paraissait tout aussi peu probable qu'il se mette à courir, compte tenu de sa jambe. Le vieillard fronça légèrement les sourcils et accéléra le pas à nouveau.

Clairement, il n'y arriverait pas à pied.
Entre ses dents serrées, il se mit à murmurer un chant aux sons rythmés, secs et sifflants. A ses pieds, dans un sol qui semblait irrémédiablement vouloir se soutirer à ses pas, quelque chose s'anima. Cyan ferma les yeux, ajoutant une prière muette à sa mélopée.

L'instant d'après, un quelconque souffle mystique projetait le vieil homme au travers de la porte, le faisant pirouetter par-dessus Gelt, assis calmement devant l'entrée, pour l'envoyer valdinguer directement sur l'agent Knight encore au sol. Son familier s'approcha, suivit du discret bruit de ses pattes sur le sol dallé. Dans leur dos, la porte se ferma avec un claquement sec.
Cyan se redressa péniblement, toussotant légèrement. D'ordinaire, c'était un mantra qui fonctionnait plutôt bien, et qui l'aurait tout simplement déplacé en avant sur quelques mètres. A croire que l'acoustique devenait sacrément tordue, une fois qu'on commençait à effacer le monde dans lequel on chante.

Le vieil homme se redressa en position assise, s'écartant légèrement de Jimmy Knight. Ses yeux se levèrent par réflexe sur les murs, mais revinrent très vite sur le sol. En se déplaçant, Cyan avait fait raclé une autre dalle. D'un air curieux et du bout de sa canne, il poussa la dalle d'à côté, qui bougea de la même façon. Il haussa un sourcil curieux, et entreprit de se remettre debout. D'un air légèrement distrait, il tendit la main à Jimmy Kinght pour l'aider à se relever.

Le Wiccan jeta un coup d'oeil circulaire à ce qui semblait être un mausolée, agrémenté d'un sol de dalles amovibles. La magie était encore présente ici, mais il n'était pas tout à fait sûr de son origine: était-ce celle qui faisait tourner l'Antre de la Terreur ? Quelque chose de plus spécifique, ayant trait à cette salle ?
Le bruit de sa canne résonna étrangement sous le plafond de pierre, d'un son presque lugubre, tandis qu'il s'approchait des sarcophages. Il y en avait trois. Le vieil homme, dans un temps plus ou moins lointain, avait travaillé pour un musée et n'hésitait jamais vraiment à augmenter son savoir de quelques connaissances supplémentaires (d'autant plus si il s'agissait d'artefacts de temps anciens). Il entreprit de les regarder un par un, suivit de près par son familier, qui en reniflait les alentours. Peut-être pourrait-il en tirer quelque chose ?

-Vous vous sentez mieux ? Vous aviez l'air au bord de la syncope, tout à l'heure.

Son ton était cordialement froid, presque clinique. Visiblement, ça n'était pas motivé par l'envie de discussion, ou par la considération d'un être humain décent par un autre. Peut-être, plus prosaïquement, pour être sûr de ne pas avoir à s'occuper d'un Norme évanoui pendant le reste de l'attraction.
Cyan s'amusait comme un fou. Ce serait dommage d'avoir à interrompre le jeu pour s'occuper de son compagnon.

Le silence de la nouvelle pièce n'est pas un problème pour Andele, étant donné qu'elle n'avait toujours pas enlevé ses écouteurs. Dans ses bras, Flocon aboyait, mais elle ne l'entendait pas. Le petit animal semblait vouloir grimper sur ses épaules pour regarder derrière elle, alors elle rit et desserra un peu son étreinte. Son regard à elle se posait sur les torches, les messages au mur, puis les sarcophages. Un grand sourire apparut sur son visage.

"Retour à Acre !"

Pas tout à fait, mais cela y ressemblait. Finalement, la lunatique s'approcha d'une torche, s'accroupit pour laisser son chien par terre et se releva avant de chercher à déloger le bout de bois pour le prendre en main et faire le tour de la pièce, écouteurs toujours vissés sur les oreilles. Sous ses pieds, elle pouvait sentir le sol bouger, alors elle essayait de peser le moins lourd possible pour ne pas faire se déplacer les dalles. C'était comme un jeu : bientôt, elle allait pouvoir se mettre au chat-perché !

Flocon, quant à lui, se mit à renifler tout ce qu'il pouvait dès qu'il eut les pattes qui touchaient le sol. Clic-clic-clac-clic, on pouvait entendre ses petites griffes explorer le terrain. Il se dirigea rapidement vers Jimmy -qui venait de s'étaler au sol dans la pièce- le renifla rapidement, aboya joyeusement dans sa direction avant de continuer sa promenade.

Jusqu'au moment où un autre chien apparut près de la porte. Flocon le sentit avant de le voir et s'arrêta net dans son exploration, se tourna vers l'animal et... aboya de nouveau gaiement, avant de courir vers son camarade. Il s'arrêta dans un dérapage plus ou moins contrôlé -croisant le vieil humain qui était en train de faire sensiblement la même chose- et s'assit à côté de Gelt, imitant sa posture comme un enfant chercherait à imiter un parent. Sa queue touffue frappait le sol avec ferveur et ses oreilles ivoire étaient bien droites, tout ravi qu'il était de se faire de nouveaux amis. Flocon décida également de suivre l'autre chien dans le moindre de ses mouvements. Même si cela impliquait renifler des endroits où il était déjà passé. C'était décidé : ce soir, il suivrait Gelt comme son ombre !

Au bout d'un moment, une voix douce et curieuse retentit, semblant provenir de l'un des sarcophages.

"Pourquoi passer la porte par terre ? Serait-ce une coutume comme le costume ?"

Initialement, Andele s'était perchée sur le sarcophage de droite. Et puis, voyant que le vieil homme commençait à s'approcher, elle était descendue... et avait atterri derrière. De là, son esprit facétieux n'avait fait qu'un pas, et elle avait décidé de leur jouer un petit tour...

...Au moins, elle avait ôté l'un de ses écouteurs : il aurait été dommage de louper les réactions à sa petite mise en scène.

Tandis que Cyan examine les sarcophages, il est en mesure de remarquer plusieurs choses : celui du mur d'en face paraît parfaitement lisse. Il est entouré de deux torches verdâtres, fixées au mur à distance symétrique. Une torche éclaire aussi le sarcophage de gauche, mais elle est toute seule. Là encore, aucun relief n'apparaît sur la dalle de pierre qui ferme le tombeau. Juste au dessus de ce dernier, un texte paraît avoir été gravé dans le mur, qu'il est certainement possible de lire en s'approchant assez. Le sarcophage de droite est lui aussi surmonté d'un texte. Contrairement aux deux autres, il présente une surface irrégulière : deux petites fentes agrémentent la pierre qui le ferme. l'une est horizontale, L'autre verticale.

Jimmy Knight :

... Ce petit chien est quand même trop mignon, malgré le faux sang qui le recouvre. Jimmy profite de raser le sol pour lui caresser le dos à deux ou trois reprises. Puis l'animal s'éloigne, et il est temps de se remettre sur ses deux pieds.

Difficile de faire autrement que de remarquer la façon dont le plus vieux (... en apparence) de ses compagnons n'en a absolument rien à cirer de lui et de la façon dont il vit cette sordide plaisanterie. Mais il s'est montré poli en lui demandant comment il se sentait. Jimmy tourne donc un regard bref sur Artémis, et commente tout aussi brièvement, histoire de ne pas gaspiller sa salive.

"... Vaguement. J'aimerais juste sortir d'ici rapidement, si c'est possible."

Il soupire et regarde autour de lui.

"C'est moi ou ça ressemble à une salle d'énigme ? Ne me dites pas que c'est l'un de ces escapes games wiccans..."

Et de grimacer si copieusement qu'on l'entend presque grincer. Il s'approche du mur d'en face, sur lequel Andele a pris l'une des deux torches entourant le sarcophage. Les sourcils froncés, il approche sa main du socle désormais vide. Est-ce la symétrie qui le dérange ? A t-il joué à trop de jeux, vu trop de films ?

Pas le temps de vérifier, comme une voix non-identifiée retentit soudain, paraissant sortir d'un des trois mystérieux caveaux. Il sursaute, ferme les yeux, respire très fort, se tourne vers la source du bruit. L'absence d'Andele dans son champ de vision lui permet de conserver un minimum de sang-froid, car il l'associe immédiatement à ce qu'il vient d'entendre.

"Ah non. Pas les momies maintenant. Mademoiselle, veuillez sortir de là ce n'est absolument pas drôle !"

Malgré tout, il n'a de nouveau plus l'air très rassuré.

-Si vous voulez mon avis, ça ressemble plus à un tombeau.

Le sarcasme était une façon comme une autre de demander plus ou moins poliment à ce que l’interlocuteur cesse de se plaindre -… ou de parler, en fonction des préférences. Sa voix n'avait rien d'agressif, si ce n'est une légère pointe de moquerie, suffisamment discrète pour ne pas passer pour une insulte hautaine. Le vieil homme était penché sur le sarcophage de droite, observant les fentes qui en marquaient la surface. Il n’y comprenait pas grand-chose, à vrai dire, si ce n’était que ces fentes étaient une caractéristique propre à ce seul cercueil. Le vieil homme jeta un regard en arrière, rapide, vers Jimmy Knight.

-Je n’ai jamais essayé les escapes games Wiccans. L’asymétrie des torches vous en rappelle quelque chose ?

Cyan leva les yeux vers le texte sur le mur. Il avait remarqué son jumeau, sur le mur d’en face, mais guidé par un esprit méthodique il avait préféré étudier les éléments un par un, et s’était focalisé sur les cercueils (passant la main sur leur surface lisse, cherchant des gonds pour les ouvrir sans jamais le faire). Il plissa les yeux, et plongea la main dans une poche intérieure de sa veste. Il en tira une paire de lunettes à monture métallique et les mit sur son nez. Il s’approcha à la fois en tendant le buste, et en faisant quelques pas.

La voix d’Andèle, jaillissant du sarcophage juste sous nez alors qu’il était concentré sur quelque chose d’autre, fit rater un battement à son coeur. Le vieil homme eut un brusque mouvement de recul, ses yeux écarquillés se fixant immédiatement sur le cercueil de pierre, prenant une brusque respiration hachée. Constatant finalement que ce n’était que la Faë qui s’amusait à leur jouer, le vieil homme laissa souffla presque de soulagement. Il prit quelque minutes pour reprendre son souffle, jetant un regard vers l’agent Knight et haussa discrètement les épaules avec une moue vaguement compatissante. Il finit par rassembler ses esprits, lut l'inscription au mur, puis fit demi-tour pour aller étudier de plus près l’autre panneau.

- Pourquoi vous êtes-vous donc cachée derrière ? Serait-ce une habitude, voir une aptitude ?

Cyan se mit à lire le texte de gauche. Il n’avait pas encore retiré ses lunettes, et en premier s’assura discrètement que personne, cette fois, ne se cachait derrière le sarcophage planté sous ses yeux. Il y avait fort à parier que dans un autre contexte (… ou d’ici 5 minutes), le vieil homme aurait accordé toute son attention à Andèle. Il avait de multiples questions à lui poser, qui n’avaient pas encore trouvé leur chemin dans la situation. Ce n’était probablement qu’une question de temps.
Dans un coin de la pièce, suivant la scène avec un intérêt sommes toutes relatif, Gelt était assis en sphïnx dans un angle. Planté à ses côtés, une petite boule de poil blanche fixait la salle avec au moins autant de détermination que le vieux chien noir n’avait de désintérêt. Lorsque Flocon s’était approché de lui, il l’avait reniflé avec surprise. Il l’avait observé de ses yeux noirs et brillant, d’un air curieux – un peu comme si il allait le manger, et qu’il lui faisait passer l’examen de sa digestion. Pour autant depuis quelques minutes, il semblait s’être fait à sa nouvelle ombre. Aussi y avait-il deux sphïnx pour juger les trois humanoïdes déambulant dans la pièce.

Au bout d’un moment, cependant, Gelt se leva et s’approcha doucement d’Andèle. Il ne la lâchait pas du regard depuis qu’il était entré dans la pièce, et les mouvements de sa truffe laissait entendre qu’il y avait quelque chose qui émanait de la Faë qui le fascinait. Il était jusque là resté à distance respectueuse, trottant ici et là (et ignorant plus ou moins l’agent Knight, frôlant tout au plus sa jambe), flairant l’endroit comme pour s’y repérer. Passé un moment cela dit, l’animal s’était dirigé vers la Faë, aussi inexorablement qu’un insecte se laisse happer par la flamme qui danse devant lui. Cyan le remarqua. Et ne fit pas un geste.

Andele fut très fière de son effet. Entre ses paroles, sa cachette, et la torche qu'elle tenait dans les mains et qui faisait une lumière qui n'était pas sans rappeler celle du crâne un peu plus tôt, elle avait trouvé une bonne petite farce. Oh, qu'elle avait hâte de la raconter à ses frères et sœurs ! Monomen notamment serait très fier.

Elle avait obtenu exactement les réactions qu'elle attendait. Deux sursauts, deux regards plus ou moins affolés, deux respirations précipitées. Les humains étaient parfois prévisibles, mais ils n'en restaient pas moins divertissants.

A la demande de l'agent Knight (bien sûr qu'elle l'avait reconnu ! Entre figures d'autorité, c'était toujours une bonne idée), Andele sortit de sa cachette, un sourire amusé (et inquiétant, au vu de son maquillage d'Halloween) lui fendant le visage.

"Pourquoi ? C'est pourtant poilant !"

Un nouveau mot de son vocabulaire. Ce n'était évidemment pas Esteban qui le lui avait appris, celui-ci, bien qu'il ne soit pas en reste pour les mots les plus "convenables" de son vocabulaire. ...Bien qu'elle n'ait toujours pas compris de quoi il s'agissait.

Maintenant que tout le monde était au même endroit, il paraissait inutile de garder une lampe pour soi. La lorialet reposa donc la torche à sa place avant de tourner sur elle-même au rythme de la musique qu'elle entendait toujours d'une oreille et s'arrêter pour faire face au vieil homme qui venait de lui poser une question.

"Pourquoi ? Pourquoi pas ? Habitude de dérision, de divertissement, définitivement ! Pour l'aptitude... Je ne puis pronostiquer par moi-même !"

L'Éveillée pencha la tête sur le côté. Le vieil humain sentait la magie à plein nez. Plus que la moyenne. Elle était intriguée, mais bien moins que le chien noir qui se trouvait présentement à ses pieds. D'un geste fluide, la lunatique monta sur le sarcophage de droite, derrière lequel elle s'était cachée, ses grands yeux fixant le labrador.

"Imprudent petit, peux-tu penser qu'il n'est pas bon pour toi de passer si près ? Si six cent sept Faës font tourner des têtes, sept autres les font tomber aussi ! Hihihi !"

Andele chantonnait sa comptine à voix basse, balançant ses pieds nus qui ne touchaient plus le sol, peu soucieuse de savoir qu'elle pouvait malencontreusement taper dans l'animal curieux.

D'un bon, elle se redressa, posant les pieds sur le sarcophage, évitant soigneusement les fentes repérées plus tôt, se pencha (au cas où la hauteur de plafond ne lui permettait pas de rester entièrement debout sur le cercueil de pierre) et entreprit de s'approcher du mur pour lire le texte qui y était inscrit. Peu importe la taille, elle en suivrait le tracé de ses doigts (l'amenant peut-être à descendre du sarcophage ou à s'accroupir au bout d'un moment).

Flocon, lui, s'était déjà lassé de son nouveau jeu et préféra s'approcher de Monsieur l'agent. C'était le seul qui semblait assez désœuvré pour lui porter attention, de toute façon.

Jimmy Knight :

L'agent Knight n'apprécie pas beaucoup la plaisanterie d'Andele et il le fait comprendre en grimaçant encore un peu. Poilant ? Ce n'est pas le terme qu'il aurait utilisé.

"Sincèrement, cet endroit est assez glauque sans qu'on ait besoin d'en rajouter une couche."

Jimmy ne donne pas l'impression d'avoir compris la moquerie d'Artémis, peut-être parce que qualifier le lieu de tombeau lui paraît loin d'être hors de propos. Plongé dans ses réflexions, il fixe le sarcophage entouré des deux torches et ne se détourne de sa contemplation silencieuse que pour répondre à la question du wiccan.

"C'est plutôt leur symétrie qui m'intéresse, dans ce cas précis."

Andele repose à sa place la torche qu'elle a prise. La dite symétrie est donc à nouveau complète, et les yeux de l'agent Knight se mettent à briller.

"Hey , mais !"

Il vient de remarquer quelque chose qui lui avait jusqu'à présent échappé. Un mot gravé dans le mur entre les torches et au dessus du sarcophage. Avec une source de lumière en moins, la pénombre avait été probablement trop intense pour qu'il remarque ce détail avant. A moins, évidemment, que l'inscription soit apparue comme par magie dès que le socle avait retrouvé la lampe qu'il lui manquait.

"C'est écrit... Traho ? C'est un mot, Traho ?"

Pendant ce temps là, Artémis est occupé à déchiffrer l'inscription au dessus du sarcophage de droite, celui dans lequel on trouve les trois fentes. Le texte est partiellement effacé, mais on peut encore lire :

"REC---RE Q--D --RIPT-- ES-".

Andele fait exactement la même chose mais avec le sarcophage de gauche. Là aussi, le texte est partiellement effacé :

"---ITA-- -UI- SC----UM --T"

"Imprudent petit, peux-tu penser qu'il n'est pas bon pour toi de passer si près ? Si six cent sept Faës font tourner des têtes, sept autres les font tomber aussi ! Hihihi !"

Cyan interrompis sa lecture pour lancer un regard à Andèle. Gelt la fixait de ses yeux sombres, l'air aussi méfiant qu'intrigué. Le chien tiquait au moindre mouvement brusque de la Faë, suivant ses mouvements dans une position pour le moins tendue. Quelque part, le vieil homme comprenait son familier: la supposée-jeune-femme radiait d'une énergie étrange. Élégante et ancienne, elle faisait clairement dénoter ce qui aurait pu être une simple femme dans tout l'aspect lambda du terme (un peu perchée, certes, figurativement comme littéralement) du commun des mortels: le Wiccan était légèrement indécis quand à la façon dont il fallait l'aborder, ou si il fallait l'aborder. Andele évoluait clairement dans un monde qui n'était pas le sien, et était à sa façon une créature de légende. Qui venait à demi-mots de menacer son familier.
Le vieil homme claqua des doigts, rappelant Gelt à ses pieds. Il ignorait où s'arrêtait l'humour de la Faë, mais ne préférait pas prendre trop de risques: après tout, elle ne pouvait pas mentir. Sa vieille main noueuse vint se perdre entre les oreilles de l'animal, jouant pensivement avec sa fourrure sombre.

"C'est écrit... Traho ? C'est un mot, Traho ?"

-C'est un verbe latin, répondit Cyan du tac-au-tac. Qui veut dire bon nombre de chose mais dont le sens le plus courant est "tirer". Littéralement, "je tire". Mais aussi "j'entraîne", "je livre", "je me livre..."

Il se détourna de la plaque mural sur laquelle il était penché, et fit disparaître ses lunettes dans une poche intérieur de sa veste. Il jeta un regard rapide à Andèle, puis reporta son attention sur Jimmy Knight.

-De même, pour les deux autres inscriptions: elles sont aussi en latin, et apparemment elles se complètent. Ou ont dit la même chose, avant d'être partiellement effacée. "Recitare quid scriptum est", réciter ce qui est écrit.

A nouveau, le vieil homme lança un bref coup d'oeil vers la Faë, histoire de vérifier son approbation sur ce qu'il était en train de dire (... si elle y prêtait la moindre attention). Il s'était tranquillement rapproché de l'agent du BIAS, au bruit des dalles mouvantes. Il détourna de nouveau son regard vers le seul humain de la pièce, avant de glisser sur lui pour observer l'inscription entre les torches, à la recherche de quoi que ce soit qui aurait pu échapper à son compagnon (dans les sphères magiques plus que physiques, principalement).

-Vous pensez que les sarcophages peuvent s'ouvrir, détective Knight ?

Le ton était tout ce qu'il y avait de plus innocent. Calme, tranquille, une question comme une autre lors d'une visite de courtoisie autour d'une tasse de thé. Et pourtant, un égo sensible sentirait probablement une très légère pointe d'ironie autour du terme "détective", peut-être trop fugace pour être saisie. Ou vérifiée. Ou certifiée.

-Et tant que j'y suis, vous n'auriez pas une théorie sur le sol, par hasard ?

« Glauque ? »

Andele fixait l’agent du BIAS avec un air intrigué, la tête penchée sur le côté. Voilà un mot qu’elle n’avait pas entendu assez souvent pour l’assimiler. Il fallait dire que si, souvent, les siens étaient qualifiés ainsi, c’était rarement le cas lorsqu’ils étaient dans les parages pour en être témoins ! Quand bien même elle en connaîtrait la signification exacte, la lorialet ne serait probablement pas d’accord avec le norme. C’était souvent ainsi, avec les humains.

La jeune faë finit par monter sur l’un des sarcophages, ses pieds se balançant dans le vide, dangereusement près de la tête du labrador qui semblait être très attiré par elle. Sans cesser ses gestes, Andele prit la parole, et l’autre humain (propriétaire de la bestiole) tourna la tête vers elle. Ses grands yeux gris se déplacèrent un instant sur l’apparent vieil homme (pourtant tant de fois plus jeune que lui !) et elle esquissa un sourire qui tenait plus de son frère de cœur que de la bienveillance, avant qu’il ne se décide à rappeler son chien. Quelle bonne idée !

Sans se soucier de l’image qu’elle peut renvoyer (quand l’a-t-elle fait ?), Andele se détourna pour monter pieds nus sur le sarcophage et lire les inscriptions au-dessus de ceux-ci. L’une de ses oreilles se tourne vers la discussion entre les deux humains, quand l’autre est toujours prise par la musique suggérée par son A’kiilainen. Elle ne répondit pas aux premiers échanges, toute à son propre travail de déchiffrage.

Dès que ses doigts ne rencontrèrent plus de lettres taillées, elle descendit du sarcophage aussi gracieusement qu’elle y était montée, avant de danser jusqu’au milieu de la pièce, faisant voler sa robe de « Dame Blanche Ensanglantée » de film d’horreur. Elle tournait encore à la manière d’une danseuse étoile quand elle répondit.

« Oui oui oui ! Peut-être peut-on tirer des torches ? »

Puis elle s’assit, aussi rapidement qu’elle avait commencé. C’était qu’elle commençait à avoir le tournis, avec tous ces tours ! Flocon s’approcha et elle mit sa main dans la fourrure blanche rougie, comme un portrait de femme cannibale ayant laissé à son animal le reste de la proie.

« Ce serait moins simple avec des sarcophages… »

Enfin, elle s’allongea, contemplant le plafond alors que le Grand Mage parlait d’analyser le sol. Peut-être y avait-il d’autres inscriptions ?

« Quid scriptum est ? Traho, traho, traho ho ho… »

Elle chantonnait les mots à la manière d’un echo.

"Recitare quid scriptum est"

Au moment où le Grand Mage prononce ces mots à voix haute, une sensation de poids étrange gagne l'une de ses poches. Ce qui ne semble pas l'empêcher d'interroger l'agent Knight pour avoir son avis sur plusieurs questions. A commencer par la possibilité pour les sarcophages de s'ouvrir, ou non.

Jimmy Knight :

"Je ne sais pas... Mais c'est très possible."

Jimmy met la main sur l'une des torches au mur puis pose les yeux sur celle qui est de l'autre côté du sarcophage, symétriquement opposée. Il n'a pas les bras assez larges pour faire ça seul. Le Grand Mage Cyan lui pose une nouvelle question. Il balaye le sol d'un regard distrait et répond tout aussi distraitement :

"Pas pour le moment... Je pense que nous n'avons pas assez d'indices pour régler le problème du sol. On devrait se concentrer sur ce qu'on peut faire, pour le moment."

Ça y est... Il est à fond dedans ! Si c'est la seule façon pour eux de sortir d'ici, autant qu'il se prenne au jeu comme si il s'était agi d'une enquête pour le travail. Le résultat sera peut-être plus probant/moins frustrant que dans la vie réelle...

La jeune femme a la même idée que lui : tirer des torches. C'est bien beau mais il va avoir besoin d'aide. Il se tourne donc vers ses deux compagnons.

"Oui, c'est bien l'idée. Si l'un de vous pouvait m'aider en tirant sur l'AUTRE torche, simultanément, ça serait top..."

Les babillages d'Andele commencent à lui porter sur les nerfs.

Cyan haussa un sourcil. Il connaissait bon nombres de sortilèges par coeur, ne serait-ce que par habitude. Il pouvait reconnaître multitude d'énergies, d'envoûtements, d'ensorcellement et d'artefacts.
Pourtant, à cet instant précis, il ne sentit rien. Rien ne lui frôla les côtes, rien n'agita ses sens. Il ne perçut aucune dimension de la cause, et ne ressenti que les conséquences. Curieux, le magicien plongea la main dans la poche de son pantalon. Il n'était pas habitué à se sentir lesté de la sorte, et surtout pas de manière aussi soudaine. Il tira ce qui s'y trouvait pour l'observer à la lumière des torches.

Il ne releva les yeux que lorsque l'agent Knight se retourna vers Andèle et lui. Il jeta un regard interrogatif à la fée ("Auriez-vous l'amabilité de vous en charger ?"), près à s'avancer si elle ne cherchait pas à aider l'agent du BIAS.
Cyan n'avait jamais connu les Faës pour être prévisibles, ou même assimilables au fonctionnement humain. Mais il fallait bien admettre qu'Andèle était une exception parmi son propre peuple. Elle semblait tour à tour dans la lune, très présente, ou lancée en boucle sur une chansonnette. Même son petit animal semblait dans les mêmes dispositions d'esprit.
Il y avait quelque chose d'à demi-perturbant dans le fait de la voir tourner dans sa robe ensanglantée en chantant une mélodie répétitive, en plein milieu de la pièce, avant de s'allonger au sol d'un air à moitié rêveur. Quoique, du point de vue de Cyan, il y avait une élégance toute spécifique à sa voix et à sa danse.

Rapidement, il se passa les différentes espèces Faëriques connues, s'amusant presque par réflexe à théoriser la sous-espèce d'Andèle.

Andele tourna sur l'agent Knight un regard rond, billes grises au-dessus d'un grand sourire dément qui n'avait rien à envier à celui qui était son frère en tout sauf par le sang (...et encore !). Ignorer ses questions et s'attendre à ce qu'elle obéisse sagement, c'était bien mal la connaître. Andele n'était pas Feu Follet pour rien, elle partageait avec les siens cet esprit facétieux qui n'aimait rien de plus que la musique et les tours. Lui refuser une réponse, c'était faire obstacle à sa curiosité naturelle et ainsi, s'attirer ses foudres en termes de farce.

...Pour l'éventail, elle ne le sortirait pas de suite, mais ce serait certainement le prochain élément.

Plutôt donc que de se rendre utile en tirant effectivement sur la torche, elle décida de ne faire que le mentionner. Que Jimmy Knight se débrouille, s'il ne daignait pas lui répondre !

Alors qu'elle tournoyait encre, dans sa tête plus qu'en vrai, la conversation vira sur les sarcophages. Il faudrait une force d'ogre pour les pousser ! Ou les tirer, ma foi. Un troll peut-être en serait capable. A l'idée d'avoir un troll de plus dans leur équipe, la lorialet ricana doucement, assise au sol. Un constat plus tard, elle s'était allongée, observant le plafond qui n'avait pourtant rien de particulier, caressant Flocon qui s'était approché.

Contenté, l'animal s'éloigna pour aller renifler l'un des sarcophages en question. Entre temps, le norme avait demandé de l'aide. Andele n'avait pas la moindre intention d’obtempérer, mais elle croisa le regard du wiccan. On lui avait dit d'être agréable avec les wiccans. Peut-être que celui-ci accepterait de rentrer avec elle au Village, pour qu'ils commencent leur armée d'humains utiles afin de rouvrir le Sidh ? L'Éveillée, toujours au sol, frissonna. Elle n'était pas certaine de vouloir rouvrir le Sidh. Elle savait déjà ce qui les attendait là-bas.

Néanmoins, elle obéissait aux ordres. Elle se releva donc et adressa un grand sourire enfantin -peut-être quelque peu contredit par la folie latente, propre aux lorialets, que l'on pouvait distinguer au fond de ses prunelles grises.

Elle n'avait pas cessé de chanter, et fit même exprès de passer tout près de l'agent Knight pour l'agacer. Riant, elle tournoya ensuite jusqu'à la seconde torche et tendit la main vers cette dernière, avant de regarder le norme.

"Top... tip top ! Top tip ? Trois, deux, un..."

Une fois son étrange décompte terminé, elle tira donc sur l'objet comme on lui avait demandé. Par un étrange réflexe, ou peut-être une notion de plus que d'autres, ou un instinct de survie sur-développé, elle avait utilisé son autre main pour remettre son second écouteur dans l'oreille qu'elle avait volontairement libéré un peu plus tôt. Elle se fierait aux humains pour l'enlever à nouveau.

Cela expliquait peut-être pourquoi elle fixait du regard l'agent Knight sans même donner l'impression de vouloir cligner des yeux.

Par un quelconque miracle, Artémis trouve donc dans sa poche trois objets qui n'y étaient pas plus tôt. Une clé ronde, un clé carrée, et une clé plate. Reste à voir ce qu'il faut faire avec, maintenant...

Mais là n'est pas ce qui les intéresse immédiatement puisque Jimmy Knight est sur sa propre théorie, qui concerne les torches. Et il attend toujours qu'on l'aide.

Jimmy Knight :

L'inspecteur est fondamentalement agacé par le comportement d'Andele, mais il serre les dents et prend sur lui. Un soupir plus tard, il attend qu'elle s'installe.

"Top tip... Tip hein ?"

Pas le temps de se demander quoi car voilà que la jeune femme se met à faire un décompte. Ca, il comprend. Il se prépare à tirer sur la torche qu'il tient et la rejoint rapidement :

"Deux, un... !!!"

Effrayé, il recule brutalement

Rien de terrible ne se passe, pourtant, si ce n'est que le sépulcre entre Andele et Jimmy s'ouvre dans un raclement de pierre rauque. A l'intérieur, il y a ce qui ressemble à une momie. Une momie parfaitement immobile. Tout semble donc aller pour le mieux, à cela près que c'est effectivement un peu angoissant dans la forme.

La momie (... Toujours bien morte) semble avoir une chaîne autour du cou, par dessus ses bandelettes. Une petite étiquette de tissu y est accrochée sur laquelle on lit le message suivant : "Brûle moi". Alice et le pays des merveilles n'ont qu'à bien se tenir.

Cyan observa les trois clefs, une à une, essayant rapidement de voir si il pouvait en tirer quoi que ce soit d'un examen rapide à l'oeil nue. Il jeta rapidement un oeil sur le côté, vers le cercueil marqué de fentes. Pendant une fraction de secondes, le vieil homme se demanda si ses clefs pouvaient y entrer d'une façon où d'une autre. Il n'eut pas vraiment le temps d'approfondir cette hypothèse, attiré par le lourd raclement du cercueil en face de lui.

Le vieil homme se tourna vers ses deux compagnons, et s'approcha un peu. "Brûle moi". Charmant. Cyan jeta un bref regard aux torches, puis à ses compagnons. Il leva la main, brandissant ses trois clefs avec un léger cliquetis.

-A titre informatif, elles sont apparues lorsque j'ai lu à voix haute la phrase latine. Si vous y trouvez une quelconque utilité, maintenant ou plus tard.

Le vieil homme lança un regard en biais à la Faë, remarquant qu'elle avait revissé un de ses écouteurs dans ses oreilles. Le libraire ignorait tout à fait pourquoi, à vrai dire. Par ennui, peut-être ? Il enregistra l'information dans un coin de son cerveau, puis se retourna vers l'agent Knight.

-Autrement... vous voyez autre chose digne d'intérêt, sur la momie ou autour ?

Sous-entendu: "Si non, cramons la".

Pas manqué, le sarcophage s'ouvrit avec un bruit qui parvint à lui agresser les oreilles malgré toutes les précautions qu'elle avait prises. Andele retint un crissement identique et lâcha la torche pour poser ses mains sur ses oreilles, les yeux cette fois fixés sur l'énorme tombe de pierre. Ce ne fut qu'une fois convaincue que rien n'allait se mettre à bouger à nouveau qu'elle laissa retomber ses bras le long de son corps, lèvres tremblantes.

Flocon, sentant probablement la catastrophe à laquelle ils venaient tout juste d'échapper, trottina jusqu'à sa maîtresse pour se frotter contre ses jambes. L’Éveillée ne se fit pas prier, prenant l'animal dans ses bras avant de poser la tête contre la fourrure blanche et rouge. C'était un peu inquiétant, vu comme ça, mais qu'est-ce qu'il ne l'était pas à Halloween ?

Le mouvement de Cyan et de ses clés capta l’œil de la jeune femme, qui retira à nouveau l'un de ses écouteurs, avec moins de franchise dans le geste que précédemment. Elle écouta cependant les paroles du wiccan, baissa les yeux vers la momie, notant le mot sur le bout de tissu. A vu de nez, rien d'autre d'intéressant dans le sarcophage. Très bien.

Sans attendre de réponse ou de discussion plus avancée, Andele reposa le chien à terre, prit la torche et la jeta sur la momie.

"Non."

Pas de grandes élucubrations pour cette fois. Un mal pour un bien ? Avec les lorialets, plus encore les membres des Feux Follets, on n'était jamais vraiment sûr.

Les yeux fixés sur les flammes, la faë se demandait s'ils devraient brûler ainsi les corps restants, si le Sidh venait à réouvrir...

"Peut-être, peut-être pas. Pourquoi pas, pas pourquoi..."

...pour un peu qu'il y ait des corps, évidemment.

La rapide observation d'Artémis lui permet de remarquer que les deux fentes dans le sarcophage du mur de droite, horizontale et verticale, paraissent en effet capables d'accueillir la forme de la clé plate apparue dans sa poche. C'est une piste à explorer, qu'il choisit cependant de mettre entre parenthèses pour mieux se concentrer sur les frasques d'Andele et de Jimmy.

Avant que quiconque ait le temps de dire "ouf", Andele jette la torche verte sur la momie.

... L'objet touche les bandelettes dans un "poc" étouffé, puis tombe au sol sans que rien ne se passe de plus. La momie ne brûle pas, le linceul qui l'entoure n'a même pas bruni au contact du feu.

Jimmy Knight :

Suite à un silence interdit, l'inspecteur Knight soupire bruyamment.

"Raaah mais c'est pas vrai ça... Vous savez ce que ça me rappelle, ces bêtises ? Ces fameux jeux de point and click PAS LOGIQUES où le héros a un couteau mais que, NON, c'était du coupe-papier qu'il avait besoin pour récupérer un quelconque objet dans une quelconque fente. On a une torche magique enflammée mais nooooon c'est pas le bon feu ! Génial."

Il soupire encore et, blasé, se tourne dans la direction de Cyan.

"... Ces mêmes jeux où on est obligé de jeter les trois quarts de son inventaire entre chaque chapitre sans raison apparente sauf celle de nous obliger à artificiellement chercher d'autres solutions... Bref. Si vous voulez mon avis, la momie est intéressante, mais on a pas tout trouvé. Il faut qu'on cherche ce qu'on a manqué. Genre une serrure pour ces fameuses clés, pour commencer."

Intrigué, il s'approche du mur de gauche, désespérément vide à l'exception du sarcophage fermé en son centre.

"... Y avait un truc sur le mur de droite. Y a un truc par terre. Une momie ignifuge en face. Est-ce qu'on a raté quelque chose ici ? Ou sur le mur de l'entrée ?"

Jimmy paraît hésiter... Cela dit, il faudra bien finir par tout analyser, tout scruter, pour être certain de n'avoir manqué aucun coche.

- C'est un peu anti-climatique.

Cyan ramassa la torche et observa la flamme verte. Sur un malentendu, on aurait pu discerner une lueur amusée dans ses yeux bleus. Il jeta un regard en biais à Jimmy Knight, et l'étincelle qui y brilla était remplie de compassion. Sur un autre malentendu, on aurait pu croire qu'il voyait précisément de quoi il était question - et qu'il compatissait aux grommellements frustrés qui accompagnent généralement les parties de point-and-click illogiques.
Il reposa la torche sur son socle mural et se tourna vers le sarcophage de droite. Il tira la clef plate de sa poche et essaya de l'insérer dans la fente. Si possible, il essayerait de la tourner - mais à ce stade, il serait probablement plus amusé si le sarcophage avalait sa clef plutôt que de fonctionner comme une serrure normale.

- Vous voyez quelque chose d'intérêt, Agent Knight ? ajouta-t-il d'un ton léger en insérant la clef dans le mécanisme.

Andele faisait la moue. La momie ne brûlait pas. Pourtant, elle était certaine du sens des mots "Brûlez-moi". De plus, au vu de la réaction de ses compagnons, ce n'était pas normal. Il y avait donc bien quelque chose qui n'avait pas fonctionné.

Les explications de Jimmy lui passaient complètement au-dessus de la tête. Il faisait référence à des choses qu'elle ne connaissait pas et ne connaîtrait probablement jamais, au vu du désamour des siens pour la technologie. Elle haussa donc les épaules pour faire part de son ignorance.

"Trop de fer."

Comprenne qui pourra. Ce n'était de toute façon pas la chose la plus importante à saisir pour le moment : Vraisemblablement, il fallait que cette momie brûle, et elle ne brûlait pas. De ce qu'elle comprenait des paroles de l'agent du BIAS, il y avait d'autres étapes. Et le wiccan avait des clés.

"Trois clés... trois serrures. Trois personnes."

La clé plate semblait déjà avoir deux serrures à elle seule. Ils manquaient de serrures carrées et rondes. Andele s'accroupit pour appeler Flocon, qui rappliqua aussitôt.

"Cherche Flocon. Cherche !"

Elle entendait beaucoup les propriétaires de chien dire cela. Peut-être Flocon allait-il trouver l'une des serrures manquantes ? Il était beaucoup plus intelligent qu'il ne le laissait croire. D'ailleurs, le voilà déjà en train de renifler autour de lui. Pendant ce temps, la lorialet décida d'observer le mur de l'entrée, suite aux paroles du Norme de l'équipe. Il était vrai qu'elle n'y avait pas fait attention. Alors qu'elle marchait, elle sentait les dalles bouger légèrement sous ses pieds. Cela lui rappelait quelque chose. Une sorte de jeu de danse, dont on lui avait parlé. Les flèches s'illuminaient, et il fallait les suivre au bon moment...

"Les dalles... doivent-elles être activées en dansant dans un ordre donné ?"

Si elle avait bien compris, c'était parce qu'ils n'avaient pas fait les choses dans l'ordre que la momie n'avait pas pris feu, alors tout était possible... D'autant qu'il serait étonnant que ces dalles bougent pour rien. Ca, c'était bien quelque chose dont elle était certaine : tout avait une utilité, chez les humains comme chez les Faës.

Cependant, elle n'avait pas l'intention de s'occuper du sol pour le moment, préférant analyser le mur par lequel ils étaient arrivés. Restait-il seulement une porte ? Elle se rendait compte qu'elle n'avait pas regardé jusqu'à présent. Il y avait eu bien plus amusant.

*Clic*, fait la clé plate en rentrant dans l'une des deux fentes du sarcophage de droite, soit la serrure horizontale ainsi que les dés en ont malencontreusement décidé. Dommage, il y avait une chance sur deux.

... De minuscules fenêtres s'ouvrent dans les murs, le sol et le plafond. Il en sort ce qui ressemble au canon d'une arme à feu. Ou d'un lance-flammes. Six goulots métalliques sombres crachent donc chacun un torrent de feu vert durant deux ou trois secondes. Vous échappez tous de justesse aux flammes. Cependant, risquiez-vous réellement vos vies ? Il ne s'agit que d'une attraction... Et puis le feu n'a pas été accompagné par la moindre vague de chaleur.

Il reste une seconde serrure plate qui sera peut-être en mesure de débloquer quelque chose, elle... A moins qu'il ne s'agisse d'un second piège mortel ? Aucun moyen de le savoir avant d'avoir essayé.

Jimmy Knight :

"AAAAAAAAAAAAAAAAAAH !!!"

Best intervention ever. Excusez Jimmy cela dit, il vient de se faire roussir les poils de nez. Terrorisé, l'inspecteur s'est plaqué contre le mur de gauche. Il a les yeux écarquillés et il lui faut un long moment avant de réussir à commenter :

"... Qu'est-ce que c'est que cette attraction ? Aucun moyen que ça soit légal. J'vais t'en leur coller un procès moi, vous allez voir ! "

Cependant il faut commencer par réussir à sortir de là. Andele fait une réflexion que Jimmy juge intéressante. Il acquièsce, mais il lui faut encore un moment pour développer :

"Inutile de danser sans doute mais ça ne m'étonnerait pas qu'il faille marcher sur certaines dans un certain ordre.. Ou bien juste sur certaines, quoi. Mais on n'a pas assez d'inf... hm ?"

Plaqués contre le fameux mur de gauche, ses doigts touchent une irrégularité. Il se retourne et remarque une fente, contre laquelle il glisse les doigts.

"... Haha !"

Il parvient à extraire un morceau de papier coincé entre les dalles de pierre constituant le mur. Il le déplie et lit sur un ton pensif :

"Lourde tâche que de partager,
Par deux, par trois, quatre fois.
L'enclume est un paradoxe, elle porte la charge légère.
C'est pourtant de l'autre bout qu'elle est tributaire.
Lourde tâche que de partager,
par trois, par deux, trois fois sans masse inerte.
Le nombre est entendu, il faut participer.
De haut en bas, de gauche à droite,
Les vingt-cinq attendent ordonnées.

... Okaaaay... Vous y comprenez quelque chose, vous ?"

Une trappe s'ouvre dans le plafond et lâche une enclume qui tombe sur le sol, étrangement sans faire aucun bruit.

"... C'est vaguement moins métaphorique que prévu. Enfin, quand même un peu trop je crois."

[Antre de la Terreur] Premier groupe Sol10