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 Luisa Selva Moreno

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Luisa Selva Moreno Vide
MessageSujet: Luisa Selva Moreno   Luisa Selva Moreno Icon_minitimeDim 12 Juin - 13:47

État Civil

Nom : Selva Moreno
Prénom : Luisa Magdalena Dolores
Race : Norme
Âge : 38 ans, mais tout comme sa soeur, elle en paraît beaucoup moins. En réalité, c'est déjà bien quand on lui donne la trentaine, et elle est loin de s'en plaindre !
Date de Naissance : 24 avril 2015
Situation de Famille : Célibataire, à ce qu'il paraît. Mais elle est tellement discrète là-dessus qu'elle pourrait avoir quelqu'un.e (ou même plusieurs !) sans que personne ne soit au courant !
Profession / Activité : Véritable businesswoman, Luisa tient d'une main de fer les entreprises de la famille Selva Moreno, où elle préside plusieurs des comités de direction, dont certains aux côtés de son père. Par ailleurs, Olivia et elle sont à l'origine d'une fondation internationale oeuvrant dans la recherche contre le cancer et autres maladies du même type. De façon plus solitaire, Luisa a aidé de nombreux entrepreneurs dans son Mexique natal, faisant d'elle une actionnaire majeure dans plusieurs entreprises, et une cliente d'honneur dans bon nombre de magasins de tous types (coiffeurs, restaurants, agences de voyage...). Il n'existe pas un mexicain qui ignore son prénom, bien que ce soit loin d'être le cas aux Etats-Unis (ce dont elle se réjouit).

Morphologie

Taille : 1 mètre 68. Elle peste souvent contre sa taille qu'elle estime "petite", surtout parce que cela sous-entend "plus petite que son aînée". Cependant, ne vous en tenez pas aux apparences : ce n'est pas parce que vous la dépassez d'une (...ou plusieurs) tête(s) que vous pouvez aisément avoir le dessus. Au contraire. L'ensemble des Luz-Descalzo de seconde génération peut confirmer.

Poids : Une cinquantaine de kilos, répartis élégamment sur l'ensemble de sa silhouette pour donner une vue agréable.

Corpulence : On le sait déjà, la génétique a fait des miracles avec la famille Selva Moreno. Luisa est, tout comme sa soeur, ce que l'on peut qualifier de "bien proportionnée" : fine et délicate, mais avec ce qu'il faut pour attirer les regards quand elle le désire. Elle fait très attention à son apparence et à l'image qu'elle renvoie, bien qu'elle soit capable de passer de la femme d'affaires intraitable à l'adulte qui s'offre une soirée de congé en passant du tailleur à la robe mi-longue. Tout comme sa soeur, elle paraît toute fine, et son cou élancé est chez elle uniquement orné d'une chaîne simple au bout de laquelle pend une petite croix en or blanc, régulièrement cachée par ses longs cheveux.

Couleur de cheveux : Tout comme l'ensemble des Selva Moreno, Luisa possède des cheveux brun foncés tirant sur le noir. Ils sont un peu plus clairs que ceux de sa soeur, mais cela ne se voit vraiment que lorsqu'elles sont côte à côte. Elle les garde généralement détachés, ondulant légèrement le long de son visage et de ses épaules jusqu'à sa poitrine. Elle aime bien les mettre sur le côté, mais il lui arrive parfois de les coiffer dans une queue de cheval stricte lorsqu'elle doit faire quelque chose de plus sportif, ou qu'une négociation s'annonce serrée. En bref, si vous la voyez les cheveux attachés, c'est soit qu'elle va vous traîner dehors pour un jogging, soit qu'elle s'apprête à démonter des arguments à coup de remarques acerbes, édifiantes et bien placées. A moins d'aimer courir, mieux vaut donc l'éviter dans des moments pareils. Si elle vous en laisse le choix, bien entendu.

Couleur des yeux : Fidèle au stéréotype mexicain, Luisa possède de grands yeux d'un marron profond. Selon la lumière, cependant, on peut y distinguer quelques nuances de vert. Ils brillent d'un amusement presque constant (sauf quand elle négocie serré) et de cette étincelle qui dit qu'elle vous juge sans un mot, comme si elle voyait à travers vous, tant qu'il est parfois dérangeant de la laisser plonger son regard dans le vôtre un peu trop longtemps. C'est que la cadette Selva Moreno a une sacrée intuition, dont elle n'hésite pas à se servir...

Allure générale : La mexicaine dégage une assurance et une prestance qui peut en assommer plus d'un(e). Malgré son sourire aimable, elle paraît distante au premier abord, si bien qu'on n'ose pas vraiment l'approcher, en général. Et pourtant, qui s'y risque trouvera un joyau d'amabilité et de bonne humeur, avec une pointe d'humour mordant et un soupçon d'analyse critique. Du moins, tant que vous n'êtes pas là pour la menacer, elle ou sa famille. Parce que dans ce cas-là, elle sort les crocs (...imaginaires, évidemment).

Allure vestimentaire : Quand elle enfile ses talons de femme d'affaires, on croisera souvent Luisa avec un pantalon (de marque) droit, de préférence noir ou gris, avec un haut coloré et une éventuelle veste assortie au pantalon suivant le temps (ou la force de l'air conditionné). Dans d'autres circonstances officielles, elle fera l'effort de porter une robe qui tombe bien, pas trop longue (parce que ça la fait paraître plus petite encore) et généralement bustier, dans des motifs floraux et/ou colorés. Si Olivia est présente, elles s'amusent à coordonner leurs tenues : il lui est même arrivé une fois de l'accompagner en costume-cravate, simplement parce qu'aucun des cavaliers habituels de la Dame n'était disponible. Si elles se sont beaucoup amusées ce soir-là, leurs familles ont beaucoup moins apprécié et depuis Luisa fait attention à paraître aussi féminine que possible lors de ces occasions, avec un roulement d'yeux interne au souvenir de la réaction de sa mère. Dans d'autres occasions, si elle sort seule, ou dans des situations décontractées, Luisa se contente d'un jean et d'un débardeur basiques, le tout toujours parfaitement cintré et de qualité, accompagnés une fois de plus d'une veste (en cuir végétal généralement) suivant la fraîcheur ambiante.

Particularités éventuelles : Tout comme le reste de sa famille (et celle que sa soeur se coltine par alliance) Luisa est richissime. Et elle le sait. Cependant, elle en donne moins l'impression que les autres. Peut-être parce qu'elle a plus conscience de ce que cela lui apporte, dans ce monde où l'argent n'a pas d'odeur mais où tous espèrent trouver le chien renifleur qui ferait des miracles. Elle sait donner l'apparence d'une femme simple, et garde les pieds bien plus sur terre que son aînée... ce qui lui permet parfois de réussir à lui mettre du plomb dans la tête, tout en lui rappelant qu'on n'a qu'une vie, et qu'il est nécessaire de mettre la convenabilité au placard une fois de temps en temps !

Psychologie

Défauts : Luisa est une teigne. Elle déteste avoir tort et fait souvent preuve d'une mauvaise foi inimaginable pour ne pas admettre qu'elle n'a pas raison. Ceci dit, elle l'assume, elle. Têtue et bornée, il lui arrive très souvent de foncer droit dans le mur et de parler sans réfléchir (du moins dans le domaine privé). Elle est obstinée et tient à ses idéaux plus qu'à toute autre chose (après sa famille), ce qui rend ses discussions avec sa mère plutôt houleuses. Par ailleurs, elle est incapable de refuser un défi. Si vous voulez quelque chose d'elle, c'est facile, commencez par lui dire "Il n'y a aucune chance que tu y parviennes, mais...", ça marche à tous les coups (Olivia confirmera).

Extrêmement discrète dès lors que l'on touche à sa vie privée, il est très difficile de rentrer dans sa sphère personnelle : elle fait partie de ces gens que vous avez l'impression de connaître, mais dont vous n'apercervez en réalité qu'une couche superficielle. La seule personne qui la connaît de fond en comble est son aînée, et pour ces raisons certains la jugent distante et froide, parfois même fausse. Cependant, les critiques glissent sur elle comme l'eau sur les plumes d'un canard, et il lui arrive même d'en jouer.

Elle est également un peu flemmarde sur les bords : disons qu'elle tient à son lit -qu'il lui est toujours difficile de le quitter le matin- et que si elle peut traîner un peu plus, elle n'hésitera pas. Incapable de travailler correctement autrement que dans l'urgence, elle a tendance à tout remettre au lendemain tant que c'est possible, ce qui agace ses collaborateurs et sa famille. Mais, comme elle fait superbement bien son travail (et que c'est elle la Patronne) on ne peut pas lui dire quand chose.

Aussi, elle n'est pas DU TOUT du matin : n'essayez même pas de l'appeler avant 11h, vous n'obtiendrez aucune réponse. Quand à organiser des réunions du C.A., c'est hors de question.

Enfin, Luisa n'est pas une Selva Moreno pour rien : tout comme sa soeur, elle a la langue bien pendue. Au contraire de cette dernière, par contre, elle ne mâche pas ses mots. Franche et directe, elle n'hésite pas à dire ce qu'elle pense, n'en déplaise à certains. Depuis qu'elle a découvert à l'âge de 5 ans que les "gros mots" faisaient frissonner Mère, elle a pris pour lubie de collectionner le plus d'insultes possibles, que ce soit dans sa langue maternelle ou dans celle de Shakespeare... et prend un malin plaisir à en faire usage en réunion de famille, ne serait-ce que pour voir les dents grincer et Olivia la réprimander avec cette lueur amusée (si peu convenable !) dans le regard.

Qualités : S'il y a bien une chose qu'on ne peut nier à la cadette Selva Moreno, c'est son amour pour sa famille. Attention, par "famille", elle entend d'abord sa soeur et son neveu. Les autres viennent après, et elle n'hésite pas à défendre ces deux-là becs et ongles. D'ailleurs, du côté mexicain, elle a été la seule à approuver sans conditions l'assignation de Darian en justice par Esteban et la procédure de divorce entamée par Olivia.

C'est également une fine analyste et une excellente stratège : qu'il s'agisse du bien-être de ses entreprises ou de sa vie privée, elle possède un excellent instinct qui lui fait généralement prendre les bonnes décisions, que ce soit pour la prospérité d'une affaire ou pour juger d'une personne (preuve en est qu'elle n'a jamais pu souffrir Darian, et ce malgré son apparence physique et morale plus qu'agréable).

Généreuse et aimante, Luisa peut donner sans compter et sans jamais rien attendre en retour. Au Mexique, on ne compte plus les petites entreprises qui ont pu se lancer grâce à une donation de Mademoiselle Selva Moreno, ce qui fait d'elle un personnage public particulièrement apprécié. "Si elle se lançait dans la politique, elle aurait ses chances", murmure-t-on dans les lieux les plus selects. (Mal)Heureusement, cela ne l'intéresse absolument pas pour le moment. Peut-être quand elle sera tannée des affaires, ce qui est toujours possible puisque, énergique et plus que déterminée, elle ne tient pas en place et multiplie les projets.

Elle possède également un humour vif, particulièrement caustique, à l'image de son caractère mordant : elle adore titiller les gens sur ce qu'ils assument le moins, et c'est particulièrement parlant dans le domaine dans lequel elle évolue : le monde des "bonnes gens" ne supporte que très peu qu'on lui remette ses faux pas dans la gueule... Ce que Luisa fait sans la moindre hésitation, mais toujours avec les formes empêchant de lui retomber dessus : elle a été bien élevée, après tout.

Ouverte d'esprit, elle laisse passer beaucoup plus "d'écarts" que n'importe qui d'autre dans la famille, ce qui n'est pas sans lui causer du tort au sein des Selva Moreno et des Luz-Descalzo (entre autres). Mais tant que sa soeur ne la lâche pas, autant le dire clairement : elle n'en a rien à foutre.

Aventureuse, elle ne dit jamais non à un défi, ce qui l'entraîne parfois dans des situations loufoques dont elle finit toujours par se tirer sans encombres : la faute à son instinct ou à une chance insolente, on ne saurait le dire avec exactitude.

Croyances : Luisa croit fermement en la famille. Pour la sienne, elle est prête à tout. Mais elle pense aussi que la famille est celle que l'on se choisit. Donc la sienne se limite (pour le moment) à Olivia, Esteban et Gael, ainsi qu'à Christian dans une moindre mesure. Elle est également convaincue que tout le monde est capable du meilleur tant qu'on lui en donne l'occasion, et c'est pour ça qu'elle n'hésite pas à subventionner la création d'entreprise dans son pays natal. Pour elle, tout le monde peut réussir, pour un peu qu'on lui en donne les moyens.

Par contre, s'il y a quelque chose en quoi elle ne croit pas du tout, c'est au mariage : pour elle, ce n'est qu'un ramassis de conneries, et les unions qu'elle a vues célébrées jusqu'à présent ne l'ont jamais convaincue du contraire, qu'il s'agisse de ses parents ou de sa soeur. D'ailleurs, vous auriez dû voir la gueule de ses parents quand elle a annoncé qu'elle ne se marierait pas : un délice pour les yeux, beaucoup moins pour les oreilles. A ce jour, sa mère espère encore la faire changer d'avis. Apparemment, elle n'a pas remarqué à quel point sa fille cadette était têtue.

Religion : Catholique, mais bien moins pratiquante que le reste de la famille. Disons qu'elle va à l'église pour faire plaisir, mais si jamais sa mère (ou pire : sa soeur) l'apprenait, elle aurait droit à des sermons sans fin.  Cependant, elle adhère aux principes dits "de base" de l'Eglise Catholique : la Paix, l'Amour de son prochain (sauf quand son prochain est un enfoiré de première) et le soutien entre les peuples. L’annihilation des Démons et la haine des Outres, ça... beaucoup moins. Elle a toujours un chapelet dans son sac à main, qui était d'ailleurs celui d'Olivia : elles se sont échangés leurs biens lors de la confirmation de la cadette.

Goûts : Si on la compare avec le reste de la famille, Luisa est particulière sur tous les plans : D'abord, elle est végane, et ne mange, ne porte ou n'utilise rien qui soit d'origine animale, au grand dam de son père qui adore tenir des rendez-vous d'affaires autour d'un bon barbecue de viande hors de prix importée des meilleurs fermes d'Argentine. Les cuisinières personnelles de la famille Selva Moreno ont eu bien du mal à contenter la jeune fille, qui alla même jusqu'à leur montrer elle-même quels plats cuisiner. Cependant, elle ne déroge pas à la règle ultime de tout mexicain(e) qui se respecte, et raffole de tout ce qui est (vegan et) épicé.

Tout comme sa soeur, elle est bonne cavalière, et apprécie une balade à cheval de temps en temps. Elle n'a pas sa passion des chiens, par contre, mais la comprend tout à fait. Ce qu'elle préfère, c'est l'océan : c'est une excellente nageuse, et elle estime qu'il n'y a rien de mieux que de piquer une bonne tête pour se changer les idées après une journée chargée. Relativement sportive, il lui arrive également de s'adonner à un jogging matinal de temps en temps, particulièrement quand elle sait que de grosses négociations l'attendent (...et qu'elle arrive à se lever).

Là où la petite dernière des 5 enfants de la seconde génération de Luz-Descalzo/Selva Moreno détonne vraiment, c'est concernant ses attirances. En effet, Luisa est bisexuelle, et totalement assumée. Oh, elle n'a pas fait la Une des journaux, loin de là (elle tient à garder sa vie privée... privée, et le fait qu'elle ne soit pas autant impliquée dans la politique locale (ou internationale) aide beaucoup), mais elle n'a pas hésité à l'annoncer à sa famille. D'abord par provocation, mais aussi par envie de reconnaissance. Bien sûr, elle a eu droit aux éclats de voix et aux grincements de dents habituels, se prenant les réflexions sur la côté immoral de ses "pulsions", sur le fait que ce n'était qu'une phase, que ça allait lui passer... mais elle a tenu bon. Puisqu'elle sait se faire immensément discrète sur la scène publique dès que le sujet de ses amours tombe aux mains des journalistes, on la laisse tranquille. Luz-Descalzo comme Selva Moreno sont très bons quand il s'agit d'ignorer ce qu'ils ne veulent pas voir... Depuis quelques années, Luisa s'amuse à leur faire au moins une réflexion par réunion, juste pour voir leur têtes et capter le regard identique sur les visages de sa soeur et de son neveu.

Talents, savoirs notables : Elle... sait cuisiner. A peu près. Disons que quand on a des "goûts particuliers", comme dirait son père, on doit apprendre à se contenter par soi-même. Et puis elle a vécu quelques temps sans personnel de cuisine, donc elle n'a pas eu d'autre choix que d'apprendre. Ceci dit, il ne vaut peut-être mieux pas la laisser cuisiner tous les jours hein... Le fait qu'elle commande très régulièrement en dit certainement long sur ses "talents".

Tout comme son père et sa soeur, elle possède un excellent sens des affaires et des qualités de leadership certaines. Elle est également parfaitement consciente des règles de bienséance et de ce que toute son éducation voudrait qu'elle soit...ce pourquoi elle transgresse certaines de ces règles en toute connaissance de cause, mais jamais d'une façon qui pourrait causer du tort aux familles auxquelles elle est affiliée, de près ou de loin.

Conséquence de son éducation, justement, elle parle couramment anglais, même si elle s'amuse à faire ressortir son accent hispanique de temps en temps, histoire de faire rager la famille. Jamais dans des situations mondaines, néanmoins. Elle possède aussi de bonnes notions de français, ayant vécu près d'un an entre Haiti et la République Dominicaine.

(+) Espoirs, buts, rêves : Luisa est persuadée que sa soeur a été malheureuse presque toute sa vie, et se fait un point d'honneur de lui changer les idées chaque fois qu'elle la voit. Pour elle, son but principal et de rendre sa famille (comprendre Liv et Tebi) heureuse, et pour ça, elle ne recule devant rien. Ce qui ne l'empêche pas de ne pas approuver certains de leurs choix, et de leur faire savoir. Au-delà de ça, elle espère pouvoir continuer à faire prospérer les entreprises familiales tout en trouvant un moyen d'y parvenir tout en respectant la faune (y compris humaine) et la flore... Pas gagné, mais elle a toute la vie pour y arriver, non ?

(-) Angoisses, regrets, phobies : Elle regrette de ne pas s'être assez fait entendre concernant Darian. Si elle avait insisté sur le fait qu'elle ne sentait pas cette ordure, peut-être qu'il n'aurait pas eu l'occasion d'abuser son neveu. Mais elle n'aurait peut-être même pas eu de neveu. Alors l'un dans l'autre, elle ne sait pas trop. Mais elle aurait définitivement voulu l'arrêter avant. Elle déteste les journalistes et autres paparazzis qui se croient tout permis au point de la suivre partout pour obtenir le scoop du siècle, même si elle est bien plus tranquille que sa soeur à ce niveau-là. Cependant, depuis qu'Esteban a lancé ce procès contre son père, elle en voit de plus en plus, et elle en vient à développer une peur panique des appareils photos en tous genres. Quand on fait des conférences de presse sur le dernier contrat signé, c'est un peu gênant. Mais elle se contient.

Si on vous parle des Outres, vous réagissez comment ? C'est... compliqué. Depuis toute petite, Luisa a appris à avoir peur des Outres, voire à les haïr, ces êtres différents, démoniaques et manipulateurs. Pourtant, après quelques années, elle en est venue à se demander pourquoi. Pourquoi sont-ils différents ? Pourquoi les pense-t-on démoiniaques ? Ce qui est dit est-il toujours vrai ? Bien placée pour savoir que le sordide ne fait aucune différence entre Normes et Outres, riches et pauvres, elle reste circonspecte à ce niveau-là. D'instinct, elle se montrera plus méfiante à l'égard d'un inconnu estampillé "Outre". Par éducation, elle aura peut-être même un mouvement de recul. Mais de là à cataloguer tous les Outres de la même façon ? Non. Comme il y a différents types de riches et de pauvres, il y a différents types d'Outres. Du moins il lui semble.

Elle possède une rancune tenace contre les vodouns depuis son incursion en Haïti, mais elle n'est pas pour autant fermée à la discussion. Par contre, elle éprouve une méfiance certaine à l'égard des faës. Elle ne sait pas pourquoi exactement, mais son instinct lui dit que, derrière leurs airs de petites fées et autres créatures mythiques toutes mignonnes se cache quelque chose. Peut-être, peut-être pas, mais son intuition lui fait rarement défaut. Pour qu'un faë déclaré l'approche, donc, il faudra plus de temps. Et si elle devait apprendre qu'une de ses connaissances appartenait à cette race, elle aurait certainement une réaction que le reste de sa famille approuverait sans discuter.

Et votre sentiment vis à vis des Normes ? Il y en a des bons, des moins bons, et des enfoirés comme son beau-frère. Et puis, faisant elle-même partie de la Norme, Luisa est bien placée pour savoir l'étendue de ce dont ils sont capables. Au courant des activités de sa famille dans les diverses associations du type TPH et autres mafias affiliées, il serait malvenu de sa part d'affirmer que les Normes valent mieux que les Outres au sens "honorable" du terme, elle n'en pense pas un mot. Une ordure est une ordure, avec ou sans pouvoir surnaturels. Il suffit de regarder son beau-frère pour s'en rendre compte.

Êtes-vous satisfait de votre existence ?  Plutôt oui ! Encore dans la fleur de l'âge, avec une occupation prenante mais qui lui plaît énormément et le temps de profiter de la vie (et l'argent pour le faire), pourquoi Luisa ne serait-elle pas satisfaite de sa vie ? D'autant que maintenant qu'elle s'en vient rejoindre la Nouvelle-Orléans pour une durée plus ou moins indéterminée, elle va avoir de quoi s'amuser (...pardon, s'occuper) pendant un long moment !

Possibles évolutions ou objectifs futurs : Alooooooors... Retrouver son neveu, aider sa soeur à remonter la pente, réunir sa soeur et son neveu, le tout en profitant de la vie à la Nouvelle-Orléans pour sortir en compagnie de son "neveu par alliance" (et du vrai, si elle arrive à le faire sortir de sa tour d'ivoire) et faire des rencontres des plus intéressantes. Et puis, à long terme, pourquoi pas se lancer dans la politique ? What a Face

Particularités éventuelles : Rien de plus à ajouter.

Relations Sociales

Relations particulières notables :
  • Olivia "Liv" Luz-Descalzo : Sa soeur aînée, qu'elle adore. Elles ont beau avoir des caractères et des visons du monde diamétralement différentes, elles s'entendent bien mieux que la plupart des soeurs. Tous les souvenirs d'enfance de Luisa sont liés de près ou de loin à sa soeur et elle n'imagine pas sa vie sans elle, même si elles ne se voient pas souvent. Elle est parfois agacée par sa tendance à faire passer les apparences convenables avant tout, mais elle sait que c'est aussi partiellement sa façon de garder le cap. Et puis, tant qu'elle arrive à lui faire faire des petites entorses au règlement de temps en temps et à la faire rire comme quand elles étaient enfants, tout va bien.

  • Esteban "Tebi" Luz-Descalzo : Son cher neveu, unique et préféré, qu'elle chérit énormément même si ça ne se remarque peut-être pas au premier abord. Tout comme Olivia, elle est folle de cet enfant, mais ne l'avouera jamais, si bien que le principal intéressé l'ignore peut-être lui-même. Lors de leurs différentes visites, elle a toujours cherché à traîner Esteban un peu partout (...avec ou sans l'accord de sa mère) pour lui faire découvrir le monde autrement que par les critères des Luz-Descalzo. En ont résulté un certain nombre d'aventures qui font la plupart du temps rire aux éclats la tante et bouder (ou rougir) le neveu, et une certaine complicité entre les deux, même si Esteban aimerait bien qu'elle arrête de lui donner ce surnom ridicule. Ce qu'elle ne fera jamais, évidemment.

  • Christian "Krikri" Luz-Descalzo : Son neveu "par alliance". Ils n'ont théoriquement aucun lien de sang, si ce n'est qu'elle est la soeur de sa tante, mais elle a toujours apprécié le côté fonceur de ce gamin, et sa façon de profiter de la vie tout en restant dans les bonnes grâces de ses parents et du reste de la famille. On dirait elle, tiens...

  • Darian Luz-Descalzo : L'enfoiré de mari de sa soeur. Elle n'a jamais pu le voir en peinture, bien qu'elle n'ait jamais pu expliquer pourquoi. Appelez-ça "l'instinct" ou tout ce que vous voulez, toujours est-il qu'elle ne l'a jamais aimé. Mais comme elle n'avait pas d'explication logique et que Monsieur ne commettait jamais d'impair, impossible de faire partager ses soupçons. Maintenant, elle pourrait dire "Ah, vous voyez bien que c'est un enfoiré !", mais les dents grincent un peu trop pour qu'elle se le permette. Elle a une certaine tenue, tout de même. Ceci dit, elle est ravie qu'Olivia ait décidé de le quitter et supporte sa décision à plus de 200%.

  • Juan (et Cassandra) Luz-Descalzo : Des partenaires à plus d'un titre. Quand elle a commencé à travailler aux côtés de son père, elle a souvent eu à faire affaire avec Juan et sa femme. Si elle respecte l'industriel pour son intelligence et ses capacités de gérant d'entreprise, elle a un peu plus de mal à adhérer à certaines de ses décisions. Ils ont plus d'une fois eu de houleux débats, réglés à l'amiable, essentiellement grâce au respect mutuel qu'ils ont pour l'autre. Ceci dit, avec ce qu'elle a appris sur les non-actions des Luz-Descalzo pour couvrir les actes ignobles de Darian, le respect de Luisa pour Juan est descendu d'un cran... et ça se sent.

  • Sergio Luz-Descalzo : Sergio... Luisa ne sait pas trop quoi penser de lui, à présent. Plus jeune, elle a toujours méprisé cette façon qu'il avait de se laisser faire sans se défendre, comme s'il était une pauvre bête sans la moindre griffe. Et puis alors, cette dispute avec Liv, qu'il n'a jamais cherché à récupérer... Il l'agaçait, avec ses grands principes et sa soi-disante ouverture d'esprit. Elle avait l'impression qu'il prenait ce pas-là simplement pour contredire le reste de la famille. Elle ne le trouvait pas franc. Pour toutes ces raisons, elle se méfie. Elle n'aime pas du tout l'idée qu'Olivia vive chez lui et sait parfaitement ce qu'il se passe à la Casa del Sol, même si sa soeur n'en dit rien. Et ça ne lui plaît pas du tout.

  • Karl Ziegler : Le meilleur ami de son neveu. Elle ne l'a jamais vu, mais alors qu'est-ce qu'elle a pu en entendre parler ! Et même pas de la bouche d'Esteban, en plus, mais bel et bien de celle de la mère poule, qui est convaincue que le jeune homme va lui voler son fils chéri et lui apporter la pire des damnations. Pour l'avoir vu en photo, Luisa dirait plutôt qu'il y a pire comme façon d'être damné, mais bizarrement, Olivia n'a pas aimé son trait d'humour...

  • Gael Santos : Le garde du corps d'Olivia, son meilleur ami, et l'espion personnel de Luisa. Il la tient régulièrement au courant de ce qu'il se passe du côté états-unien de la frontière, sans lui cacher les infos que Liv refuse régulièrement de lui donner, sous couvert qu'elle ne veut pas que Luisa s'inquiète pour elle. Ils s'entendent très bien et partagent le même humour, même si Gael en fait rarement preuve en présence des autres : il n'est qu'un employé, après tout.

  • Giovanna Lasombra : Figure importante de la Genonsis Corp, Luisa a été amenée plusieurs fois à faire affaire avec elle. Les deux femmes étant connues pour leurs tempéraments tenaces, cela aurait pu mal finir, mais elles se sont au contraire bien entendues, tellement qu'il leur arrive régulièrement de faire les boutiques ensemble, depuis que Luisa a emménagé à la Nouvelle-Orléans. Enfin, ça, c'est ce qu'elles disent...

  • Thaddeus O. Lann : A venir.



[La partie "Antécédents" se trouve dans le message suivant.]

Quelques détails à savoir sur votre arrivée à la Nouvelle Orléans? Vous y êtes natif ? Elle a pris le premier avion possédant une place en classe business quand Gael lui a avoué l'état dans lequel se trouvait sa soeur. A l'heure actuelle, elle est à quelques 10 000 mètres au-dessus du sol et recherche un appartement libre grâce au wifi de l'avion (hors de question qu'elle réside chez qui que ce soit, encore moins un Luz-Descalzo !).


- Bas les Masques -

Derrière l'écran, vous êtes : *se fait les griffes sur un canapé en cuir ROUGE* miarrrrroux.
Vous serez souvent là avec nous ? Normalement.
Comment avez-vous connu Voodoo Child ? Ah ha.
Avez-vous déjà un double/multi compte ? Oui. What a Face
Avez-vous des suggestions, des questions, des compliments ou des tomates à nous jeter à la figure ? Elle vient quand, la refonte Vodoun ? Very Happy /sbaf/ (Je suis déjà dehors.)

Vous attestez avoir lu le règlement, et vous engagez à l'appliquer à-la-lettre ? (La main sur le coeur et dites « je le jure » u.u !) :
*revient pour prêter serment* Oui oui oui ! Very Happy
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Invité
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Luisa Selva Moreno Vide
MessageSujet: Re: Luisa Selva Moreno   Luisa Selva Moreno Icon_minitimeDim 12 Juin - 13:51

Antécédents :

Quelque chose à dire sur votre Famille ? ("C'est qui tes parents?")
Rois du pétrole depuis des décennies, les Selva Moreno sont l'une des familles les plus riches du Mexique. Javier, son père, est un homme aimant mais pris par le travail et donc peu présent dans le domaine familial. Olivia et Luisa ont donc été élevées par leur mère, Alejandra, ainsi que par le personnel adéquat. Pour Luisa, cependant, elle a surtout été élevée par sa soeur. Si au départ il a été compliqué pour Olivia de partager l'attention de ses parents, des nourrices et autres professeurs particuliers avec quelqu'un d'autre, elle s'est très vite habituée à Luisa et -forte de leur sept années d'écart- lui a rapidement appris tout ce qu'elle savait de plus que sa petite soeur chérie. Plus intrépide que sa soeur, et moins prompte à obéir, Luisa a de son côté transmis à Olivia sa passion des désobéissances et des blagues à répétition, surtout concernant le personnel et les Luz-Descalzo de seconde génération. Autant dire que les deux ont toujours formé une sacrée paire.

Événements de votre passé qu'il convient de connaître :
Il fait bon vivre, quand on naît Selva Moreno. Pour Luisa, il fait encore meilleur vivre Selva Moreno lorsqu'on n'est pas la première née. Très vite, la cadette a réalisé qu'elle avait bien plus de libertés que sa grande soeur (qu'elle suivait partout en temps normal). Elle a également très vite réalisé que c'était partiellement la faute de ces trois garçons qui venaient chez eux et avec qui sa soeur partait tout le temps jouer.

D'aussi loin qu'elle se souvienne, les frères Luz-Descalzo ont toujours passé l'été avec elles. Luisa ne les aimait pas, animée par cette jalousie enfantine qui faisait qu'elle trouvait toujours que ces garçons passaient trop de temps avec sa soeur. Surtout le dernier. Jusqu'à ses six ans, elle s'évertua donc à faire la vie dure aux trois frères dès qu'elle les voyait, que ce soit simplement en les suivant partout, ou en faisant quelques bêtises qu'elle était toujours ravie de leur mettre sur le dos. Olivia faisait de même, d'ailleurs. Elle avait ceci de commun avec son aînée que, lors de sa petite enfance, on lui donnait le Bon Dieu sans confession. Sa soeur lui avait bien appris.

Hors de ces périodes, autre chose l'ennuyait beaucoup. L'école, c'était sympa, mais elle avait vite fait le tour de la cour (qui, bien que conséquente, ne valait pas son jardin) et il n'y avait guère de petits camarades de son âge prêts à faire les quatre cents coups dans cet établissement privé hors de prix (...pour le commun des mortels). Mais on y apprenait plein de choses très intéressantes, alors c'était bien. Même si, grâce à Olivia, elle était plutôt en avance et il lui arrivait parfois de s'ennuyer.

Non, ce qui était vraiment nul, c'était les cours de catéchisme, à l'église catholique de leur quartier. C'était d'un ennui ! Et le pire, c'est qu'elle ne pouvait même pas se plaindre avec Olivia, car cette dernière adorait ça ! D'autant qu'elle allait déjà vers sa confirmation quand Luisa prit ses premiers cours (bien qu'elle ait eu auparavant maintes occasions de constater à quel point les leçons religieuses étaient barbantes à la maison, entre sa mère, sa soeur, et leurs divers professeurs particuliers). Luisa, elle, entendait le principe et adhérait même, du haut de ses sept ans, à certaines idées. Vu qu'on les lui répétait depuis... trèèèèèèèès longtemps, il valait mieux. Mais bon, il y avait quand même certaines choses qu'elle ne comprenait pas. Et bien sûr, pleine de vivacité et d'innocence, elle posait (déjà) les questions qui fâchaient. Tant et si bien que les soeurs en eurent assez, et qu'elle finit par avoir des cours particuliers avec le prêtre, afin de ne plus "perturber la foi de ses camarades". L'homme était strict et peu affable, et les beaux yeux de Luisa n'eurent aucun effet sur lui. Il la fit même travailler plus souvent que les autres comme enfant de choeur lors des messes, pour soi-disant "raffermir sa foi en Dieu". C'est donc à l'âge de 10 ans, une fois sa communion faite, que Luisa commença à s'adonner un art qu'elle ne cesserait de perfectionner par la suite : celui de l'école (enfin de l'église, dans ce cas précis) buissonnière.

Aidée par sa soeur qui la couvrait sans cesse (passant sur les écarts de sa petite soeur bien plus facilement que ce que l'éthique indiquait -un trait qu'elle a plus tard étendu à son fils parfait), Luisa cessa toute séance de catéchisme, restant blanche aux yeux de ses parents un certain nombre de semaines. Le jour où elle crut être prise en flagrant délit par le prêtre lui-même, qui n'était pas du genre à se laisser berner bien longtemps, ce dernier fit une crise cardiaque, et ne dût qu'à la vivacité d'esprit de la fillette de ne pas rejoindre le Ciel plus tôt que prévu (quoiqu'elle lui répliqua que le Bon Dieu aurait certainement préféré qu'elle ne perturbe pas l'Ordre Divin et le laisse monter au Paradis, mais soudainement le prêtre tenait un autre discours...). C'est à ce moment-là qu'elle conclut sa première véritable affaire, échangeant le service qu'elle venait de rendre contre des leçons de catéchisme en moins. Les leçons qu'elle recevait d'Olivia (condition que son aînée avait posée pour continuer de la couvrir auprès des parents) lui suffisaient amplement, de toute façon !

Et puis, Olivia eut dix-huit ans. De suite, les parents lui mirent la pression pour choisir un mari. Enfin, "choisir" était un bien grand mot, puisque l'heureux élu devait absolument posséder le nom de famille Luz-Descalzo, et le prénom Darian, Juan étant pris depuis peu de temps et Sergio faisant l'unanimité dans le mauvais sens. Par (mal)chance, Olivia était assez naïve pour s'éprendre de celui que Luisa considérait déjà comme un "vieux shnock" (terme qui ne plaisait pas du tout à sa mère, d'ailleurs), à qui elle rappelait régulièrement qu'il avait plus de deux fois son âge. Maintenant qu'elle y repensait, elle aurait dû se méfier du sourire sucré, amusé, qu'il lui renvoyait dans ces moments-là. Les fiançailles furent célébrées à l'église peu avant que sa soeur ne parte pour l'Université privée de la capitale, à plus de 300 kilomètres de là, ce qui avait fini de contrarier la cadette Selva Moreno.

En effet, maintenant que Luisa était la seule enfant de la famille encore sur place (et la seule à marier, en prime !), l'attention de leurs parents (enfin, surtout de sa mère, puisque son père était très occupé par ses affaires) retomba sur elle. Et subitement, Alejandra sembla se rendre compte que sa cadette n'avait pas l'obéissance et la complaisance de son aînée. La vérité, c'était que Luisa avait toujours été comme ça : vive, franche et intrépide, n'hésitant pas à faire ce qu'elle voulait et uniquement cela (après tout, elle avait l'argent pour, alors pourquoi se priver ?). Seulement, jusqu'à présent il y avait eu sa soeur pour la réguler. Olivia avait toujours eu un effet positif sur sa petite soeur, la rendant plus docile aux yeux des autres (...ce qui ne les empêchait pas de faire les quatre cent coups toutes les deux). Olivia absente, Luisa n'avait plus de réelle raison de faire plaisir à ses parents... encore moins quand ces derniers tentaient de lui expliquer que son attitude n'était pas celle d'une jeune fille convenable, et qu'elle devait apprendre à parler moins, écouter plus, s'habiller avec plus de robes (en-dessous du genou, car plus haut c'était vulgaire et plus bas faisait trop vieux pour une préadolescente de 12 ans) puisqu'elle avait passé l'âge d'être "mignonne" en salopette et surtout, surtout, arrêter de donner son avis sans arrêt et d'ennuyer les adultes avec ses questions. La cadette Selva-Moreno se lassa vite.  Très vite. Il ne lui fallut que trois mois pour prendre une décision qui -maintenant qu'elle regardait derrière elle- changea le cours de sa vie.

Elle était partie de nuit, une fois assurée que tout le monde, y compris le personnel sensé veiller à sa sécurité, dormait (on ne pouvait pas en vouloir aux Humains de s'assoupir... enfin si, on le pouvait, mais en ce cas précis cela l'arrangeait), équipée d'un baluchon contenant ses vêtements (hors de prix) préférés et la carte bancaire que ses parents lui avaient laissée "en cas d'urgence". Elle passa par le jardin qu'elle connaissait par coeur, fit un détour par les écuries et emprunta le chemin menant à la plage privée pour sortir de la maison. Elle se souvenait encore de la sensation de liberté qui l'avait assaillie alors qu'elle marchait les pieds dans l'eau, seule dans la nuit. Elle avait toujours aimé la mer, mais c'est certainement à ce moment-là qu'elle réalisa à quel point. Le ciel nocturne et le silence entrecoupé seulement par le bruit des vagues l'apaisaient plutôt que de l'effrayer, et c'était sûrement lié à ses nombreuses escapades nocturnes avec Olivia sur cette même plage.

Bon sang, ce que sa soeur pouvait lui manquer ! Sans elle, l'immense demeure paraissait bien vide, avec Mère et le personnel pour seule compagnie. Bien qu'elle se montre facétieuse dans le domaine privé, Luisa parvenait à garder une grande allure et paraître à la hauteur de son rang en société, ce qui faisait que Père n'avait rien à redire sur son comportement. C'était Alejandra, qui voyait à quel point l'absence de l'aînée jouait sur l'obéissance de la cadette ! (Mal)Heureusement, il était bien trop tard pour régler le comportement par moments peu convenable de Luisa, d'autant plus que l'adolescence était la période de rébellion par excellence... elle le prouvait d'autant plus cette nuit !

Relativement sportive, il lui avait tout de même fallu un moment avant de rejoindre la gare. Elle marcha plus d'une heure, et eut la chance de trouver son chemin sans finir dans un coupe-gorge, les grandes villes du Mexique n'étant pas réputées pour leur sécurité. Au lieu de la prudence que cette expérience aurait pu lui apporter, donc, l'ado qu'elle était ne fit que gagner en assurance. Au temps pour les "pauvres" parents...

Elle avait pris quelques fois le train pour des voyages scolaires, et même si elle devait avouer que le confort ne valait pas l'avion privé de la famille, elle s'en contenterait pour cette fois. Si le guichetier était un peu soupçonneux de voir une jeune fille faire ce genre de demande à une heure si tardive, Luisa parvint néanmoins à négocier, à l'aide de bons mots (et d'un brin de chance), un aller simple dans le premier train pour Mexico City, en Première Classe, s'il vous plaît Monsieur. Elle comprit plus tard que le rayonnement platine de l'American Express qu'elle avait en main avait certainement aidé, pas encore assez consciente de ce qu'impliquait son statut social auprès des "pauvres gens", à l'époque. Il fallait dire qu'elle n'avait côtoyé que la crème de la crème donc, pour elle, tout le monde était logé à la même enseigne. C'était une perception du monde qui allait rapidement changer.

Le trajet lui parut court, certainement parce que le petit-déjeuner compris dans le prix était agréable (elle avait particulièrement apprécié les fruits de saison) et que le paysage sans cesse changeant de son pays ne cessait de l'étonner. Et puis, l'excitation de retrouver sa soeur lui fit oublier le principal...

...Elle n'avait aucune idée d'où aller. Dès qu'elle avait quitté la gare de l'imposante capitale mexicaine, et posé les yeux sur les dizaines et les dizaines de passants qui se rendaient au travail ou revenaient d'une nuit très agitée, elle s'était rendu compte qu'elle allait avoir des problèmes à rejoindre sa soeur. Bien sûr, elle aurait plus l'appeler... si elle n'avait pas pris "l'intelligente" décision de laisser son téléphone portable dans sa chambre, justement pour éviter que les parents la contactent. Oh, qu'à cela ne tienne, elle demanderait son chemin ! Mettant en place son plus beau sourire, Luisa entreprit donc d'accoster un passant, qui lui indiqua une route... puis une autre... puis une autre. Ah, oui, c'est qu'ils sont nombreux, les campus universitaires ! Mince, Liv a dit qu'elle étudiait quoi, déjà ?! Ca lui apprendrait, à partir de maintenant elle prêterait plus d'attention aux babillages incessants de sa soeur, promis ! Peu inspirée, Luisa prit donc une direction au hasard. Ce n'était pas sa première incursion dans la capitale (elle y était souvent venue faire du shopping avec sa soeur et sa mère), mais jamais à pieds. Plutôt dans une sublime berline avec chauffeur et vitres tintées. Autant dire qu'elle ne reconnaissait pas grand chose.

Au bout d'une petite heure, elle en eut assez de tourner en rond, et entreprit de demander à la première personne qu'elle croisa de lui prêter son téléphone. C'était un jeune homme de l'âge de sa soeur, aux cheveux bruns ébouriffés et au regard noisette chaleureux. Du moins, c'était ce qu'elle pensait jusqu'à ce qu'il lui parle.

"Tu as perdu tes parents, Pequeña ?"

De quel droit lui parlait-il sur ce ton, avec une telle condescendance en prime ?! Elle n'était pas "petite", non mais ! Luisa lui répondit avec sa franchise habituelle que non, elle n'était pas perdue mais qu'elle cherchait simplement sa soeur, le dos droit et le nez en l'air, posture initialement piquée à Olivia (qui devait elle-même la tenir de leur mère) mais qu'elle imitait parfaitement. Au lieu de se sentir gêné et de présenter ses plus plates excuses (comme il aurait dû le faire, le vil manant !), l'étudiant l'observa un instant les yeux ronds, avant d'éclater de rire. C'en était fini, Luisa était vexée. Les bras croisés sur son buste, le baluchon coincé dans son coude, elle fit la moue et s'apprêta à faire demi-tour, quand la voix du jeune homme la retint.

"Laisse-moi deviner... Luisa, c'est ça ?"

...Alors ça ! Qu'on connaisse son nom de famille, elle avait l'habitude. Mais qu'on devine son prénom, comme ça ? On ne lui avait jamais fait un coup pareil. Et, quelque part, cela lui fit un bien fou, d'être reconnue comme une personne à part entière, et pas une autre membre de la grande famille Selva Moreno. Son comportement changea du tout au tout, et elle se fit bien plus agréable que prévu envers le jeune homme. Elle apprit qu'il se nommait Gael, et qu'il était un ami d'Olivia. C'était pour cela qu'il l'avait reconnue, parce qu'elle avait exactement les mêmes expressions que sa soeur (à qui elle ressemblait énormément, ajouta-t-il). Il lui fit la conversation pendant tout le trajet jusqu'à l'Université, sans jamais plus mentionner son âge. Pour la première fois depuis le départ de sa soeur, Luisa avait l'impression d'être considérée autrement que comme une simple enfant, et ça, c'était génial.

Cette chanceuse rencontre fut ce qui scella le destin des trois jeunes gens : sans elle, Luisa n'aurait probablement pas retrouvé sa soeur, et cette dernière n'aurait certainement pas développé cette confiance sans limite et ce sentiment de sécurité en présence de Gael, qui n'aurait alors peut-être jamais décroché le poste de garde du corps personnel de la demoiselle. Mais pourtant, quand elle l'avait présenté ainsi à Olivia des années plus tard, son aînée n'avait pas été convaincue... Apparemment, elle avait causé la peur de sa vie à sa soeur, qui avait été informée de son absence de la demeure familiale très tôt dans la matinée, via un appel d'un des membres du personnel. Quant à l'esclandre publique à laquelle elle a eu droit, en plein milieu du hall de la fac d'histoire... Luisa s'en souviendrait toute sa vie. La tête d'Olivia quand elle l'a vue arriver... un chef d'oeuvre, si elle ne s'était pas aussitôt mise à lui hurler dessus dans un espagnol si rapide que même elle (pourtant habituée au débit de son aînée) avait eu du mal à suivre. L'étreinte qui avait suivi lui avait donné l'impression d'avoir été absente pendant des années... mais aussi d'avoir retrouvé sa place. Ah, ce que sa soeur lui avait manqué !

Les quelques jours qui suivirent leur firent énormément de bien à toutes les deux. On ne peut pas en dire autant de l'absence des deux filles du domaine familial. Olivia rentra avec sa soeur le weekend suivant, qui se passa sans le moindre problème excepté les remontrances habituelles des parents Selva Moreno, et celles un peu moins attendues de quelques membres du personnel : Luisa n'avait pas pensé les inquiéter, même s'ils étaient effectivement sensés veiller à sa sécurité. Ce ne sont que des employés, après tout, pourquoi prendraient-ils cette histoire tant à coeur ? Seraient-ils plus que les corvées qu'ils étaient chargés d'exécuter ? Ce fut le début de questionnements de plus en plus profonds sur le "véritable" monde, loin de cette cage doré dans laquelle elle (et le reste de sa famille) vivait. Mais avec le retour d'Olivia à Mexico City vint une nouvelle qui aura tôt fait de plonger directement Luisa dans la vie des "petites gens".

Ses parents l'envoyaient dans une école publique. En guise de "punition" pour son mauvais comportement. Enfin, quand elle disait "ses parents", elle voulait plutôt dire sa mère. Son père avait d'ailleurs vaguement tenté de faire changer d'avis cette dernière, insistant sur le fait que le niveau du public ne serait jamais aussi bon, que Luisa allait s'ennuyer plus chose et qu'il vaudrait mieux la priver de sortie pendant un temps indéterminé, mais Alejandra n'avait rien voulu entendre. Cette seconde erreur de jugement concernant sa fille cadette eut le mérite de faire de Luisa la femme de caractère qu'elle est à présent.

Elle finit son année scolaire dans le privé, puis fut inscrite dans un établissement public à la rentrée suivante. Olivia avait également tenté de faire changer sa mère d'avis, mais s'était finalement résignée et rangée à son jugement, comme l'enfant docile qu'elle était. De toute façon, cela ne dérangeait pas Luisa, qui avait très rapidement réalisé que cet événement n'aurait rien de la punition tant attendue... bien qu'elle ait prétendu le contraire toute l'année durant.

Il fallait avouer qu'étudier dans le public apportait un certain nombre de leçons. D'abord, Luisa comprit rapidement que son nom, extrêmement connu, n'était pas unanimement apprécié. Mais son intelligence, sa répartie et son humour acéré lui valurent rapidement une certaine réputation. Et, avec elle, vinrent les premiers camarades de classe qu'elle put appeler "amis" en le pensant réellement.

Carlos, Monica et Anabel faisaient partie de ceux que ses parents classaient aussitôt dans la catégorie "peu recommendables". Olivia se contentait de lui dire qu'ils n'avaient pas l'air convenables, avec leur style vestimentaire "particulier", leurs coupes de cheveux "étranges" et le fait qu'ils n'étaient certainement "pas de bons catholiques". Tout autant de raisons pour lesquelles Luisa, elle, les adorait. Ils étaient un peu plus âgés, mais ce n'était pas une surprise : plutôt mature sur de nombreux sujets, elle ne s'entendait pas bien avec ceux de son âge, même s'il lui arrivait de faire preuve d'une immaturité sans bornes dès qu'il était question de faire les quatre cent coups. Ou de se lever tôt pour le simple plaisir de 'profiter de la journée' : elle avait toujours trouvé ça futile. Pour en revenir à ses amis, c'était Ana qui avait engagé la conversation la première, après avoir observé Luisa remettre à sa place un jeune homme qui lui avait fait une énième remarque sur sa famille. Le fait que le lascar, pédant et désagréable au possible, n'était pas apprécié de la majorité des élèves avait certainement aidé, mais c'était surtout la force de caractère de Luisa (ainsi que sa jolie frimousse) qui avait plu à Anabel. Il ne fallut pas longtemps pour qu'elle lui présente ses compagnons d'aventure, et encore moins pour qu'elle décide de faire l'école buissonnière avec eux dès que l'envie leur en prenait. Javier avait eu raison sur un point : le niveau était plus bas ici que dans l'institution privée pour jeunes filles bien nées d'où elle venait, et elle s'ennuyait profondément en cours. L'avantage, c'était qu'elle pouvait les sécher sans craindre que cela se répercute sur ses résultats, et donc que ses parents s'en rendent compte : ce qui était bien avec le public, c'est qu'on était beaucoup moins sur les dos des élèves. Pour un esprit aussi libre que celui de la cadette Selva Moreno, c'était parfait.

Elle vécut de nombreuses aventures adolescentes à leurs côtés, dont peu valent vraiment la peine d'être racontées. Cependant, elles eurent pour effet d'amener la jeune fille à jouer une sorte de double-jeu : fille de bonne famille la plupart du temps, elle laissait sa personnalité s'exprimer au grand jour quand elle était avec eux, dans tout ce qu'elle avait de moins convenable. Ce que ses parents soupçonnaient, ils ne purent jamais le vérifier, tant Luisa avait appris à bien se conduire en société. Elle comprenait enfin que, pour être tranquille, mieux valait faire ce qu'il fallait et se montrer à la hauteur de la réputation de la famille quand on le lui demandait, car le reste du temps, elle était libre de faire ce qu'elle voulait, dans les limites du raisonnable. Alejandra voulait se montrer plus stricte (un peu trop tard), mais Javier et Olivia l'avaient mise au parfum : tant qu'on n'en parlait pas de façon péjorative dans les journaux et qu'il n'y avait pas de "mauvais bruits" qui couraient parmi la haute société mexicaine (ou américaine, maintenant qu'elle allait être liée aux deux de façon irréversible -si l'on croyait au mariage, cela va sans dire), il n'y avait pas de problème. Son cynisme lui permettait de profiter doublement de l'ironie de la situation...

Malgré tout ce qu'elle pouvait penser de sa famille et de ses idéaux, elle devait s'avouer que certains étaient bien ancrés. Aussi solide que fut son amitié fusionnelle -presque dérangeante pour certains- avec Anabel, elle ne résista pas à la révélation de la nature d'Outre de la jeune femme. La réaction de peur instinctive de la cadette Selva Moreno fut de trop pour la métamorphe découvrant tout juste son totem, ce qui signa un début et une fin. La fin d'une période, sans aucun doute, qui laissait place à une adolescente plus sûre d'elle, consciente de sa place et de la façon dont elle pouvait s'en accommoder, mais également le début d'un questionnement sur la nature démoniaque des Outres, et sur ce qu'ils étaient vraiment (ou pas). Doucement mais sûrement, à partir de cet épisode, la vision de Luisa sur les Outres évolua, mais elle se garda bien d'en faire part au reste de la famille... elle ne savait que trop bien que cela ferait partie des "mauvais bruits", si cela venait à se savoir.

Les années avaient passé. Luisa avait fini par retrouver son institut pour jeunes filles de bonnes familles, et avec lui l'ambiance soporifique au possible. Sans sa soeur pour lui tenir compagnie, et après ce qu'elle avait vécu dans son ancienne école, c'était pire que tout. Jusqu'à ce qu'elle reçoive ce carton d'invitation en or sur fond ivoire. Elle se souvenait d'avoir couru dans sa chambre pour y balancer son plus beau chapelet de jurons...et se faire réprimander parce qu'il n'était pas convenable pour une jeune fille de seize ans de courir ainsi dans des couloirs de marbre (avait-elle seulement idée du bruit que cela faisait ?! Et son père, qui était en réunion dans son bureau, y avait-elle pensé ?!).

La cérémonie de mariage de sa soeur et Darian, à l'église (comment aurait-il pu en être autrement ?!) la laissa contrariée. Oh, évidemment, Olivia était sublime dans cette robe sur-mesure, et elle ne pouvait s'empêcher de sourire en la voyant aussi radieuse, mais quelque chose lui disait que tout n'allait pas être aussi rose qu'il paraissait. Elle mit son intuition sur le compte d'une jalousie fraternelle, ainsi que sur la contrariété impliquée par cette union : Olivia allait quitter le pays. Déjà qu'elles ne se voyaient plus beaucoup, la cadette pensait que cela porterait un coup définitif à leur relation. Elle n'était pas si loin de la vérité : en effet, la fréquence des visites d'Olivia diminua plus encore, et Luisa ne put s'empêcher de l'imputer à l'absence de son abruti de mari. Cependant, leurs correspondances se firent plus nombreuses, ainsi que les conversations par vidéoconférences et autres joyeusetés technologiques. Il y eut également quelques visites surprises, et des voyages sur un coup de tête -si typiques d'Olivia- auxquels son aînée n'oubliait jamais de la convier.

Pendant les années qui suivirent, Luisa termina ses études secondaires sans trop faire de vagues. La raison en était simple : souvent, sa soeur envoyait le jet privé de son cher mari la chercher pour qu'elle la rejoigne dans l'Arkansas. Alejandra et Javier avaient fini par comprendre le fonctionnement de leur cadette, et seule la menace de se voir privée de ces weekends avec Olivia convainquait la jeune femme d'exceller, à la fois dans ses résultats et dans son comportement. Approchant de la majorité, il lui fut demandé de multiplier les sorties publiques, et elle en vint à suivre de plus en plus son père dans divers dîners et/ou déjeuners d'affaires. Plus d'une fois, elle fit preuve d'un esprit d'analyse qui enorgueillissait son père et lui permit de signer des contrats bien plus juteux que prévus, ou d'en éviter certains qui n'aurait pas été aussi profitables qu'il n'y paraissait. D'abord forcée, Luisa se prit au jeu de la négociation commerciale, jeu auquel il devint rapidement évident qu'elle était très douée. Son père la surveillait du coin de l'oeil, sans mot dire, mais profitant de chaque instant pour tester, l'air de rien, le potentiel qu'il avait révélé par hasard chez sa cadette.

L'année de ses dix-huit ans devait signer son émancipation certaine. Elle avait l'intention de se diriger vers des études de commerce, marketing et gestion des entreprises, ayant hérité de son père un intérêt (et un certain don) pour les affaires. Avec ses résultats (mais surtout son nom et le porte-monnaie qu'il impliquait), il n'était pas difficile de se trouver une place dans la meilleure école du pays (ou même celle du pays voisin). Un autre événement, de taille, donna à cette année un goût particulier : la naissance d'Esteban.

L'annonce de la grossesse d'Olivia avait ravi tous les membres de la famille, des deux côtés de la frontière. Après quelques années de mariage stérile, "il était temps !" disaient certains. Luisa s'était montrée plus modérée à l'idée d'un nouveau venu dans la famille. Elle sentait déjà l'enfant prendre de la place dans le coeur de sa soeur, et cette part d'elle qui adorait être le centre de l'attention jalousait un peu le petit être : quelque part, elle avait peur qu'Olivia cesse de s'intéresser à elle pour s'occuper uniquement de son enfant. D'autant qu'elle serait majeure et vaccinée, et donc libre de vivre de ses propres ailes. Son aînée se disait sûrement qu'au contraire, c'était le moment idéal et qu'elle pourrait reporter toute l'affection dont sa petite soeur ne voudrait plus sur le bébé à naître. Bref, Luisa était prête à détester ce braillard de la même façon qu'elle avait détesté tous ceux qui s'approchaient de sa soeur étant enfant.

Et pourtant, quand on lui avait annoncé la naissance de Tebi, elle avait accouru à la clinique (merci le jet de Papa). Le visage d'Olivia, exténué mais heureux, lui avait arraché une grimace, mais son aînée avait démonté toute tentative de remarque sarcastique (et elle en avait un sacré paquet sur le bout de la langue !) en lui tendant l'amas de tissu qui contenait son neveu.

Luisa n'avait jamais vraiment aimé les enfants. Des deux soeurs Selva Moreno, c'était Olivia, la maternelle, la patiente et l'aimante. Elle, elle était plutôt du genre à se boucher les oreilles en tentant d'hurler plus fort que l'autre quand elle croisait un gamin qui piquait une colère. Notez que la méthode était efficace : l'étonnement généré par ce genre de réaction de la part d'une "grande personne" avait tendance à calmer aussitôt le plus vociférant des gosses. Et pourtant, quand elle avait baissé les yeux sur la petite chose qui dormait à présent entre ses bras, elle avait été envahie par une vague de tendresse qu'elle n'aurait jamais cru posséder. Instantanément, elle sut qu'elle adorerait cet enfant, et quand Olivia lui proposa d'en être la marraine, elle accepta sans même détourner les yeux de son neveu -et futur filleul.

A cette époque, le reste de la famille pensa que la naissance de son neveu allait mettre un peu de plomb dans la tête de Luisa, et qu'elle allait enfin accepter le destin qui devait être le sien : marier un jeune homme aux hautes compétences de gestion d'entreprise (de préférence bien né) que l'on mettrait à la tête des affaires des Selva Moreno quand le timing serait adéquat, et à qui elle ferait assez d'enfants pour permettre que le domaine reste dans la famille. Quand Alejandra lui avait exposé ces espoirs, peu après la naissance d'Esteban, même Olivia lui avait ri au nez (récoltant au passage un regard réprobateur de la part de sa mère) avant de se détourner vers le nourrisson qui demandait son attention pleine et entière. Luisa avait alors eu la confirmation que personne d'autre au monde ne la comprendrait aussi bien que sa soeur. Cependant, Javier n'était pas aussi dupe que sa femme. Mieux, il était capable de reconnaître le potentiel de sa cadette. Son caractère causait certes quelques discordes dans le milieu privé (et public à l'occasion) mais au niveau professionnel, cela faisait d'elle une vraie teigne. Et dans les affaires, c'était ce dont on avait besoin. Olivia avait certes un bon flair, mais elle était trop lisse. Luisa, elle, saurait imposer des idées qui ne feraient pas l'unanimité, et son instinct lui permettrait certainement de faire prospérer les investissements de la famille et des entreprises affiliées comme il le faudrait. Aussi, le patriarche prit sa décision.

Le jour de son vingtième anniversaire, Javier proposa officiellement à sa fille cadette de devenir son successeur au sein de ses entreprises. Ses études (jusque là effectuées brillamment, au niveau des résultats du moins) se termineraient à la fin de l'année scolaire, et le père de famille n'allait pas la laisser seule Maîtresse à bord : jusqu'à ce qu'il prenne sa retraite, ils seraient deux. L'idée plut à la jeune femme, qui émit cependant une condition : celle de bénéficier d'une année de battement, durant laquelle elle souhaitait effectuer une mission humanitaire. Olivia elle-même avait été emballée, quand elle lui en avait parlé un jour qu'elle était venue en vacances avec le petit. Esteban avait beau avoir plus de deux ans maintenant, et le droit de vadrouiller partout, son jouet préféré restait les doigts de sa mère, qu'elle agitait régulièrement entre deux phrases pour le faire rire. Luisa, elle, récoltait des moues pincées chaque fois qu'elle glissait sa main entre celle d'Olivia et de son filleul, confirmation pour elle qu'il était temps d'apprendre à ce gosse à se comporter autrement que comme un héritier Luz-Descalzo capricieux. Enfin, elle ferait ça en rentrant. D'abord, elle devait choisir où partir, et ce fut l'objet d'une grande discussion avec sa soeur sur le domaine, les objectifs du séjour et elles envisagèrent même la création d'une fondation au retour de Luisa, ce qui finit de décider leurs parents (qui avaient tout de même été positivement surpris par l'initiative) : oui, Luisa pouvait partir en mission humanitaire à l'étranger, et travailler aux côtés de son père ensuite. Parce que oui, chez les Selva Moreno, même à 20 ans on ne faisait pas de projet d'envergure sans l'accord du patriarche. Ou alors on était particulièrement doué dans l'art du secret et de la dissimulation.

Son élan d'altruisme n'avait rien d'intérieur, pourtant. Au départ, c'était un ami qui l'avait mise au défi : "Laisse tomber, une fille comme toi, bosser comme une dingue du matin au soir et vivre un an sans air conditionné ? T'y arriveras pas." Connaissant Luisa, son sens de la compétition et de l'aventure, c'était couru d'avance. Dès son diplôme en poche, elle partit pour un an entre Haïti et la République Dominicaine. Ceux qui connaissaient sa famille (il y en avait un ou deux dans l'équipe) se dirent rapidement qu'elle ne servirait à rien, et même si elle se vit effectivement interdire l'accès à la scie électrique après avoir manqué de couper un doigt à l'un des autres bénévoles, elle parvint tout de même à impressionner, non seulement parce que oui, elle savait faire cuire du riz (comme quoi, le véganisme avait du bon, quoi qu'en dise son père), mais aussi parce que sa joie de vivre et son franc parler (sans compter ses talents de danseuse de salsa dans les bars où ils se ruaient sitôt la journée terminée) avaient rapidement fait d'elle une camarade appréciée.

Ils distribuaient de la nourriture et des médicaments, construisaient des abris de fortune pour les plus démunis... Cette année rattacha Luisa à des valeurs qu'elle n'était pas certaine de connaître. La valeur de l'argent, d'abord, qui ne tombait pas du ciel comme elle avait pu le penser un bonne partie de son enfance et de son adolescence. Il lui arrive encore de se demander comment certains pouvaient être aussi pauvres, sans réaliser que c'est probablement la faute de familles comme la sienne : son auto-éducation n'allait pas jusque là.

Les valeurs familiales, ensuite. Luisa comprit que, malgré sa relation conflictuelle avec sa mère, elle avait de la chance de les avoir, son père et elle. C'est à ce moment-là qu'elle se résolut à faire de plus grands efforts, notamment en société, pour jouer un peu moins avec les règles... mais les habitudes ont la dent dure, surtout quand on peut s'amuser. Et puis, il y avait Olivia, bien entendu. Elle savait déjà à quel point sa soeur lui était chère, mais cette aventure lui rappela que tout n'était pas toujours aussi simple. Elle s'attacha d'autant plus à son neveu durant cette année loin des siens. Peut-être parce que "Bebeban" (comme il se nommait lui-même), commençait à parler et à foncer dans tous les coins de table, ce qui était hilarant y compris par webcams interposées. Bizarrement, Olivia n'avait jamais trouvé ça drôle...

Bon, cette année ne fut pas non plus uniquement celle des épiphanies et autres révélations. Elle trimait, mais avant tout, elle profitait : sorties entre amis, nuits passées à danser dans les bars et/ou dans les bras d'inconnu.e.s... et aucun photographe pour rapporter tout ça à Mama (...ou à Olivia) ! La belle vie quoi. C'est peut-être même là qu'elle commença à développer sa hantise des paparazzis... c'était tellement mieux quand ils n'étaient pas là !

Son point de vue sur les Outres prit également un sacré coup. Depuis l'adolescence, son opinion était restée mitigée, et les haïtiens n'y étaient pas aussi réfractaires que sa famille (qu'elle soit mexicaine ou américaine). Les vaudouns étaient particulièrement bien considérés. Pour Luisa, c'était comme plonger dans de l'eau glacée : contacter les morts, parler avec les esprits, relever des cadavres... ça lui faisait froid dans le dos, et elle n'était pourtant pas peureuse. D'autant que les moins intègres d'entre eux profitaient des familles en deuil, leur proposant de relever les êtres chers moyennant un prix exorbitant (...enfin, pour eux) ! Au final, les pauvres gens récupéraient un parent qui, la moitié du temps, détestait sa vie de zombi, et les enflures une main d'oeuvre inépuisable à prix plus que réduit. La jeune femme avait bien essayé d'attenter des procès bien sentis à certains, mais les réseaux de crime organisé étaient aussi bien protégés ici que chez elle. Elle en garde depuis une certaine rancune envers la communauté vaudou, que la Grande Révélation n'a fait qu'accroître.

Pour les autres... c'était différent. La majeure partie des familles auxquelles ils venaient en aide étaient des Outres. Apparemment, avoir des pouvoirs surnaturels n'empêchait pas d'être pauvre. Et d'ailleurs, elle rencontra une famille de métamorphes purement adorables. Il y avait des exceptions partout, peut-être... ? Une nuit un peu trop alcoolisée l'amena même à connaître le plaisir de la morsure vampirique. A l'époque, elle n'aurait certainement pas accepté si elle avait été totalement sobre. Aujourd'hui, le souvenir la hante encore, mais elle ne peut s'empêcher de penser que ça avait été tout sauf désagréable...

C'est également son année sur cette île qui lui confirma sa bisexualité. Elle se posait des questions depuis l'adolescence (et particulièrement ses histoires compliquées avec Carlos et Anabel), mais cette année loin de son environnement familial et de leurs idéaux catholiques qui ne l'avaient jamais totalement convaincue lui avait permis de faire le point sur ses ressentis. Ca, et Emmanuelle, une jeune haïtienne avec qui elle avait partagé la plupart de ses nuits de folie, que ce soit à danser dans les bars ou sur la plage, ou à d'autres activités qui ne vous regardent pas. Pour la première fois, elle ne se sentit pas étrange, ou immorale. Il n'y avait personne pour la juger ici, du moins pas sur ces critères. Et Luisa comprit que tout cela faisait partie de son identité, et qu'il était inutile qu'elle le cache plus longtemps. Elle ferait bonne figure, comme toujours, mais elle n'avait pas l'intention de mentir à sa famille sur ce qu'elle était. Ce fut compliqué. Alejandra refusa de lui parler pendant plusieurs semaines et Olivia tenta de la persuader qu'elle faisait erreur, mais c'était sans prendre en compte le caractère entêté de la cadette. Javier avait été le premier à se résigner : discrétion extrême obligatoire, et elle faisait ce qu'elle voulait. Elle accepta. Sa mère lui fit promettre de ne jamais épouser une femme. Elle accepta (ce n'était pas comme si elle comptait se marier de toutes façons, mais elle gardait cet affront-là pour plus tard). Olivia, quant à elle, lui demanda simplement de ne pas lui en parler. Elle accepta à moitié : ses réactions étaient vraiment trop drôles.

Puis l'année de service se termina et, en rentrant, Luisa prit la succession de son père, comme convenu. Enfin, il ne s'agissait pas d'une succession à proprement parler, puisque Javier Selva Moreno était toujours aux commandes, mais cela le deviendrait un jour. Et elle eut de nombreux défis à surmonter dès le départ. En effet, si être la fille du patron lui donnait le droit d'arpenter les couloirs comme si l'endroit lui appartenait (ce qui était techniquement le cas depuis la signature du contrat), beaucoup des collaborateurs de son père -forts de leur âge et de leurs savoirs qu'ils pensaient supérieurs- se croyaient en droit de remettre en question la décision du PDG. Et, pour ce faire, quoi de mieux que de mettre l'inapte jeune femme face à des défis décisionnaires qu'elle sera (évidemment) incapable de résoudre ?

Le patriarche, mis au courant des manigances de ses compatriotes par sa secrétaire (on oublie trop souvent la présence des petites mains... ce qui en fait les meilleures oreilles, si elles vous sont fidèles !), se contenta d'éclater de ce rire tonitruant (...qui faisait peur à son petit-fils) qui résonna dans tout l'étage administratif. "Qu'ils essaient donc !" s'était exclamé l'homme une fois son hilarité retombée. "Qu'ils voient d'eux-même que ma fille n'est pas du genre à s'en laisser conter." Et quelques jours plus tard, quand Luisa avait été confrontée au rachat problématique d'une société de production pétrolière indépendante, dont le patron jouait les durs à cuire récalcitrants... Eh bien elle gagna le respect (dubitatif) de certains en parvenant au résultat souhaité avant la fin de la journée.

Bien entendu, les mauvais joueurs laissèrent entendre que c'était son décolleté, et non ses mots, qui avaient convaincu, mais Mademoiselle Selva Moreno avait gagné une bataille, et avec elle un début de reconnaissance au sein de ce monde de requins qu'elle n'avait exploré jusque là que d'un oeil innocent, mais critique et perspicace.

Étonnamment (ou pas), ce fut l'appui de Juan, l'industriel Luz-Descalzo qui lui servait de beau-frère, qui scella définitivement sa place dans l'entreprise. Les deux groupes (assemblages de sociétés diverses et variées témoignant des empires des deux familles) étaient en étroite collaboration depuis des années (Selva Moreno et Luz-Descalzo n'étaient pas liés que par le(s) mariage(s), bien que l'un aidait souvent l'autre), et l'américain avait vite réalisé que le tempérament de gamine capricieuse qui ne lâchait pas les basques de sa soeur avait fini par se changer en un flair acéré et une verve efficace, talents particulièrement utiles dans leur métier. Il avait conclu quelques affaires juteuses avec l'aide de sa belle-soeur ("par alliance !" précisait toujours cette dernière) et de son instinct pour détecter les arnaques. Si Juan était un vrai requin des affaires, cela ne faisait pas de lui un ingrat pour autant, encore moins envers la famille. Il recommanda donc chaudement la jeune femme à ses collègues et collaborateurs, bâtissant la réputation de la Selva Moreno au nord du Rio Grande.

Au sud du fleuve, ce fut une affaire différente. Luisa tenait à aider son pays à prospérer. Et si elle avait compris quelque chose de ses expériences passées, c'était que les petites entreprises étaient celles qui servaient de moteur au pays. Les "petites gens", avec des idées parfois géniales, mais pas les moyens de les réaliser. C'était en aidant ceux-là qu'elle atteindrait son propre but. Seulement, les sociétés qu'elle voulait faire grandir n'étaient pas dans le carnet d'adresses de son père, et encore moins dans celui de Juan. Il lui fallait créer son propre réseau et, pour ce faire, il lui fallait une visibilité populaire. Et quoi de mieux que la télévision pour atteindre le plus grand nombre ?

A vingt-cinq ans, Luisa se lança donc dans une campagne publicitaire jamais vue : elle devenait un sponsor à la recherche de petites entreprises locales, régionales et nationales en qui investir. Pas de concours ou de télé-crochet, tout le monde pouvait gagner une somme coquette pour s'installer tant que le projet tenait la route et correspondait aux attentes de la femme d'affaires. L'annonce eut un effet boeuf. La villa des Selva Moreno (car la cadette n'avait pas encore réussi à se décider sur sa résidence principale et vivait donc toujours chez ses parents, malgré des résidences secondaires aux quatre coins du monde -dont certaines en co-propriété avec sa soeur) vit passer plus de gens que jamais, même si la majorité des Outres avait été dissuadée par le nom et l'intolérance peu cachée de la famille.

La jeune femme avait écouté des centaines de présentations de projets, discuté avec des dizaines et des dizaines de petits patrons en devenir ou souhaitant s'agrandir, s'était moquée de ceux qui n'avaient clairement aucune perspective et avait renvoyé sans ménagement -et grâce à quelques répliques bien choisies- ceux qui pensaient avoir vu là l'occasion de se faire facilement de l'argent sur le dos d'une famille illustre en se jouant de la "naïve" petite dernière. De ce défile avait découlé la signature d'un certain nombre de contrats, dérisoire par rapport à la foule qui avait envahi la pelouse à l'entrée du parc, mais suffisant pour la brune qui y voyait le début d'un accomplissement.

Elle réitéra l'expérience quatre ans plus tard, et n'eut cette fois qu'un nombre restreint de propositions, mais travaillées, sérieusement réfléchies, et un peu plus ambitieuses que les précédentes. Après avoir parlé à chaque personne impliquée, du premier investisseur au concepteur du projet, en passant par le futur patron et sa famille, Luisa accepta de financer tous les projets à hauteur de 65%. Ainsi, elle restait actionnaire majeure et permettait à tous les rêves de se réaliser tout en gardant un oeil sur le bon développement des projets, mais permettait aux créateurs de racheter des parts assez facilement pour redevenir capitaines et seuls maîtres à bords une fois la machine rodée. Ce choix qu'elle laissait à ceux en qui elle investissait, plus encore que le reste, fut ce qui lui forgea un prénom. Non seulement elle donnait les moyens aux rêves de se réaliser, mais en plus elle acceptait de rendre à César ce qui leur appartenait. Ironiquement, la plupart des néo-entrepreneurs apprécièrent tant le geste qu'ils laissèrent à "Mademoiselle Luisa" -comme on l'appelait à présent- un droit de regard à vie sur leurs entreprises, ce qui faisait que la jeune femme, pas tout à fait trentenaire, surveillait de loin près d'une centaine de micro (ou pas) sociétés dans tout le pays, en plus de celles qui lui appartenaient en nom propre, à elle et à toute la famille Selva Moreno.

Et il fallait dire que toutes ces entreprises eurent un succès fou. Ce restaurant d'altitude perché contre une falaise ? Un projet financé par Mademoiselle Selva Moreno. Ces chambres d'hôtel d'inspiration Maya en plein coeur de la forêt bordant Teotihuacan ? Financées par Luisa Selva Moreno. Ce projet de réinsertion des premières nations via une compagnie de théâtre et par là-même la sensibilisation à la culture mexicaine dite authentique ? Rendu possible grâce à Mademoiselle Luisa. Sans parler de cette entreprise de dressage de cochons nettoyeurs de plage...

Evidemment, cela créa de nouvelles tensions avec ses parents. Parce que les projets que Luisa décidait de supporter n'étaient pas toujours réalisés par des personnes qui trouvaient grâce aux yeux de la famille. Javier avait confiance en sa fille et son flair, et était convaincu que les affaires qu'elle choisissait de prendre en main fonctionneraient comme il faut, mais reste qu'il y avait certains projets qui ne correspondaient pas vraiment aux idéaux de la famille et lui faisaient grincer des dents... Alejandra, bien sûr, avait un avis beaucoup plus tranché sur la question. Plusieurs fois, elle ordonna à sa fille de cesser "son petit manège", mais Luisa n'en avait cure. Il faut dire qu'à bientôt trente ans, avec une vie professionnelle bien rodée (les différents dividendes qu'elle touchait lui permettaient largement de vivre comme bon lui semblait sans entamer son héritage) et une vie personnelle qui ne se portait pas moins bien (même si, fidèle à sa promesse, et appréciant plutôt l'idée, elle restait si discrète que ses amours étaient un mystère pour -presque- tous), on avait tendance à ne plus vraiment écouter les réprimandes des parents. Usant de sa dernière carte, ils lui ordonnèrent de quitter la maison si elle continuait. Ce qu'elle fit, partageant alors allègrement son temps entre son appartement en centre-ville de Veracruz, celui de Mexico City, et l'hôtel particulier de Cancun qu'elle avait acheté avec sa soeur quelques années auparavant. Au final, c'était Alejandra que cela ennuyait le plus car, fidèle à la tradition espagnole que la famille se faisait un honneur de suivre (sans pour autant négliger leur part de culture "indigène"), elle aurait aimé que son enfant ne quitte son toît qu'une fois mariée. Mais Luisa avait toujours tout fait pour la contrarier sur ce point, de toute façon.

Depuis ce dernier éclat, les relations entre la cadette et sa mère étaient restées tendues. Javier, une fois n'est pas coutume, s'était fait une raison. Et bien qu'il ne l'avouerait jamais en présence de sa femme, l'indépendance dont Luisa faisait preuve lui plaisait. Il préférait cela à la trop grande docilité de son aînée, même s'il aurait préféré qu'Olivia et Luisa équilibrent leurs caractères respectifs. Aînée qui tentait toujours de mettre de l'eau dans le vin de sa mère lorsqu'elle venait en visite, avec ou sans son fils, qui passait à présent beaucoup trop de temps chez son oncle (et Parrain) à son goût. Mais la bonne volonté d'Olivia ne pouvait pas grand chose face à l'opiniâtreté des deux générations de Selva Moreno (qu'on ne se demande pas de qui les soeurs avaient hérité ce trait !), qui prenaient cependant sur elles par égard pour la Luz-Descalzo par alliance.

Enfin, ça, c'était avant qu'Olivia ne demande le divorce. Il semblerait que maintenant, les deux filles soient en désaveu auprès de leur mère. Cela ne dérangeait pas plus Luisa que cela, qui préférait de loin s'outrager du comportement odieux de son enfoiré de (futur-ex) beau-frère, tout en gardant rancune à celui qui était également l'un de ses partenaires en affaires. Comment Juan avait-il pu être au courant et laissé faire une chose pareille ?! Des ordures comme ça, famille ou pas, ils méritaient au pire la prison, au mieux l'émasculation (et une stérilisation chimique, histoire d'être sûr). Que le frère ait voulu protéger son frère, Luisa aurait pu le comprendre. Mais là, il n'avait même pas s'agit de fratrie, juste de nom. Ce putain de nom de famille qui ne pouvait pas se permettre de subir une tâche de plus. Ah ben il avait tout gagné le Juan. Non seulement il y aurait une tâche, et une grosse, Esteban ayant enclenché le processus de mise en justice, mais en plus il perdait le respect de son propre fils et de son partenaire public numéro un. Parce qu'il pouvait être sûr que Luisa ne lui ferait pas de cadeaux. Elle avait même fait le déplacement pour le lui signaler, s'octroyant au passage l'amitié de l'adulte qu'était devenu Christian, et qui n'avait pas apprécié non plus le manège de ses père et oncle.

Profitant de son passage en terres américaines, elle était également allée saluer Esteban à la Nouvelle-Orléans, bravant les journalistes et photographes pour lui apporter son soutien de façon publique. Pragmatique, elle savait qu'il en aurait besoin. Et, connaissant son neveu comme elle connaissait sa soeur, elle était certaine qu'il n'inventait rien. Ce gamin n'était pas capable de sortir un si gros mensonge, surtout en sachant qu'il briserait le coeur de sa mère.

Ah, elle en passa, des journées et des nuits au téléphone avec une Olivia tantôt folle de rage, tantôt éplorée, se rendant coupable du moindre geste que cet enfoiré aurait pu avoir envers son fils. Luisa entendit parler de tout, dans les moindres détails que son aînée possédait, et cela lui donnait encore plus envie de détruire le pourri qui en était la cause. mais elle rongeait son frein. Esteban le ferait, obtiendrait sa vengeance, et lorsque Darian croupirait en prison, à ce moment-là, elle se ferait un plaisir d'aller le voir et de lui dire tout le bien qu'elle pensait de lui. Mais il lui faudrait être patiente, car le combat serait de longue haleine. Même si elle n'était pas impliquée dans les affaires de politique, Luisa en savait assez pour voir que cette affaire durerait un moment. Un LONG moment. Patience était mère de Vertu, comme on le lui avait appris dans les quelques leçons de catéchisme qu'elle avait été encline à suivre...

Et puis, il y avait eu l'annonce de la transformation d'Esteban. Elle l'avait apprise par les journaux, tant la famille avait fait du bon travail pour tout cacher. Elle avait aussitôt dégainé son téléphone et engueulé Gael, qui n'avait pas pris la peine de la prévenir. La voix fatiguée l'avait calmée aussitôt. Le garde du corps ne montrait jamais l'ombre d'une émotion, négative ou positive. C'était dans son contrat (du moins c'est ce qu'elle avait fini par penser, et il ne l'avait jamais nié quand elle avait fini par le lui dire en plaisantant plus ou moins). Elle l'avait donc travaillé au corps pour avoir le fin mot de l'histoire et savoir exactement ce qu'il se passait de l'autre côté de la frontière.
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Ailin Dyce
Vamps
Ailin Dyce

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Emploi: Maîtresse Vampire, ex-strip-teaseuse aux Plaisirs Coupables
Age apparent: 21 ans
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Luisa Selva Moreno Vote_lcap25/30Luisa Selva Moreno 160125120054759347  (25/30)

Luisa Selva Moreno Vide
MessageSujet: Re: Luisa Selva Moreno   Luisa Selva Moreno Icon_minitimeDim 12 Juin - 14:40

C'est tout bon pour tia Razz

Je ne te refais pas la totale mais un bref rappel de la marche à suivre : carnet mondain, inventaire, correspondances, fiche d'identification et liens divers sur le profil.
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MessageSujet: Re: Luisa Selva Moreno   Luisa Selva Moreno Icon_minitime

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Luisa Selva Moreno

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