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 Des verres vides et... une biquette ?

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Stephan Carter
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Stephan Carter

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Des verres vides et... une biquette ? - Page 2 Vote_lcap11/30Des verres vides et... une biquette ? - Page 2 160125120054759347  (11/30)

Des verres vides et... une biquette ? - Page 2 Vide
MessageSujet: Re: Des verres vides et... une biquette ?   Des verres vides et... une biquette ? - Page 2 Icon_minitimeDim 2 Oct - 16:17

Stephan n'avait jamais apprit l'histoire qui avait menée à sa nature de loup rouge... Il fut tout aussi surpris d'apprendre que son chat avait subi les mêmes effets que lui. Un chat rouge comme Asch? Ca devait valloir le coup d'oeil tout de même. Mais rien n'aurait plus surpris Stephan que l'expression du videur à ce moment-là. Certes elle n'était pas très visible, mais le changement était radical. Il retint un léger rire à la déclaration tout à fait banale que l'autre chat de sa tante avait explosé. "C'était crade" devait en effet être la meilleure description de ce genre de situation. Il n'avait jamais vu un chat exploser, ou n'importe quel animal d'ailleurs... Voir le chien des voisins de faire écraser par un camion avait été suffisant pour toute une vie.
Il maintint son sérieux quand il lui parla de sa mère et le collier magique... Il y avait bien des choses à déchiffrer, mais il était clair qu'il venait d'une famille de wiccans, et que ça ne pouvait être facile d'y être le seul métamorphe... Et sa mère... Il n'avait eu que des bribes de leur relation, mais quoi qu'il en était c'était mauvais. Il aurait bien tapoté son dos si cela n'avait pas été gênant ou pénible pour le méta loup.
Il ne savait pas trop quoi ajouter à ce sujet-là, et il aurait été triste d'assombrir ce moment d'avantage alors qu'Asch avait été si énergique, si content de parler... Donc il avait cru bon de continuer avec les histoires de chèvres et de chiens, et décidément, il était allé un peu trop loin dans son propre monologue et semblait avoir embrouillé Asch assez fortement. Déjà il se frottait les tympans et serrait les dents... Il le laissa exprimer ce qu'il ne comprenait pas. Ah, oui, il avait été un peu rapide et peu clair dans son explication. DIfficile de ne pas aller trop vite pour quelqu'un d'ivre.
Cette fois-ci il tapota l'épaule d'Asch qui disait avoir la gerbe avec son explication. Il reprit plus doucement pour ne pas juste faire comme si la conversation n'avait jamais eu lieu, car c'était quelque chose que Stephan tenait à coeur tout de même.

"Non non, les chiens sont des chiens. Les chèvres veulent juste les imiter, être comme eux."

Cela n'aurait peut-être pas plus de sens que le reste, mais il espéra que l'explication un peu plus lente et plus simple aiderait. Si ça ne marchait toujours pas il abandonnerait... Mais ça le rendait un peu triste qu'ils comprennent si peu l'un de l'autre; il voulait montrer à Asch qu'il était sincère dans tout ce qu'il faisait, surtout à son égard. Il ne pourrait certainement jamais comprendre comment lui se sentait dans l'état actuel des choses... Aucun des deux n'était apte à se mettre dans la peau de l'autre de toute façon. Une chèvre avec des envies de totem plus dangereux, et un loup rouge qui ne voulait rien avoir à faire avec son totem.

Il était un peu difficile de suivre ses propres pensées quand Asch à côté était bien plus visiblement émotionnel que d'habitude. Il parlait, il s'exprimait... C'était plaisant et triste à la fois, vu qu'il devait y avoir tant de choses qu'il ne comprenait pas chez lui, et qu'il ne saurait sans doute jamais au vu de leur relation devenue telle qu'elle était à cause d'une saison des amours. Quelque chose que Stephan venait de dire semblait tiquer chez Asch, par rapport au fait d'assumer sa nature. Le sujet rendit le méta rouge silencieux et contemplatif peut-être? Triste? Pas énervé en tous cas à l'heure actuelle. C'était étrange de le voir dans une autre émotion que cette dernière. Il frissonna, ce que Stephan interpréta comme le fait qu'il avait froid, mais en se demandant s'il n'y avait pas autre chose. Pousser Asch, comme toujours, serait risqué.

Que le sujet dérive dans la facilité l'aida grandement à retrouver des repères sur comment aborder les humeurs d'Asch. Au moins là il y aurait moins de chances de le froisser. Et visiblement, le méta rouge semblait quelque peu soulagé, bien que Stephan n'en connaissait pas la raison et avait du mal à voir en quoi il pouvait être détendu en parlant de mort subite après une jeunesse prolongée. Certes leur longévité était quelque chose que bien des gens enviaient, et cette même apparence aussi, mais l'idée de pouvoir mourir du jour au lendemain l'inquiétait toujours grandement, bien qu'il tentait au plus d'être léger sur sa vision du sujet, et faire comme s'il s'en moquait un peu. Il n'y a pas si longtemps il avait maudit ses pouvoirs de métamorphe et sa régénération, comme Asch, mais il avait été bien plus jeune, lui sembla-t-il. Découvrir qu'il était une chèvre avait bien été la pire expérience de son existence.

Asch le tira de ses pensées assombries et le fit sourire ne serait-ce qu'un peu. Il n'y avait rien de surprenant à ce qu'il se perde quand il avait bu, surtout au vu de la façon dont il décrivait l'expérience que "y'a tout qui bouge et tout". Fatalement oui, il ne devait pas y voir bien clair. C'était presque drôle tellement ça paraissait étrange pour la biquette. Heureusement qu'il n'avait pas octroyé un mot sur le sujet vu qu'Asch semblait déjà faire une moue un peu étrange qui n'était qu'un fade écho de son expression habituelle.

"C'est pas un problème, tant que tu as ton GPS pour au moins rentrer en sécurité chez toi."

L'idée même qu'Asch ait pu dormir à même le trottoir lui fit de la peine, mais ce n'était pas comme si c'était quelque chose qu'il n'avait pas pas vécu de lui-même. Ce que se faisait Asch... C'était quelque chose qu'il avait pu voir maintes et maintes fois, cette volonté d'auto-destruction, de mettre fin à la douleur qu'on pouvait ressentir quotidiennement quand on allait ainsi. Mais jusqu'à aujourd'hui il n'avait pas eu idée de l'étendue du désespoir d'Asch. Maintenant qu'il le savait, même si ce n'était quasiment que la surface de ce qu'il pouvait ressentir, que pouvait-il faire? Le videur ne voudrait pas de son aide une fois sobre, du moins il avait du mal à l'imaginer demander de l'aide à qui que ce soit au prix de sa fierté.

Stephan s'était arrêté avec soulagement quand le GPS indiqua leur arrivée. Il sourit en le disant, mais vit Asch ne pas réagir. Ah mince, ah, ah le voilà qui réagissait enfin, s'arrêtant finalement quelques pas plus loin. Il se tourna lentement pour regarder une porte voisine, qu'il vit avec un "euh" de non-reconnaissance, puis pris cinq secondes montre en main à finalement se décaler un peu plus afin de reconnaître sa porte d'entrée, avec un "ah" significatif de cela. Stephan était à ses côtés en un instant, et le vit sortir ses clefs. Il eut de l'espoir jusqu'à ce qu'il mette une clé minuscule par rapport à la serrure, qui était vraisemblablement loin d'être la bonne. Le barman sourit un peu de façon gênée à la constatation d'Asch. Non non, c'était la bonne porte.

"Fais voir un peu?"

Sans brusquer mais avec un peu d'insistance, Stephan prit les clefs de la main du videur pour changer de clé sur le trousseau. Il était placé un peu inconfortablement à moitié à côté, à moitié derrière Asch, vu la taille imposante de ce dernier, afin d'atteindre la serrure. Il réussi à déverrouiller la porte et la poussa.

"Après toi!"

Il eu à peine le temps de faire un pas que quelque chose... chargea sur Asch. Stephan se souvint momentanément du mot "léchouilles" en parlant de son chien. Il n'avait pas songé à la taille du dit animal. Stephan ne s'était pas non plus attendu à ce qu'Asch perde son équilibre; enfin, ça n'avait rien de surprenant mais ça demeurait une surprise... Surtout lorsqu'il vit le méta loup chuter presque au ralenti sur lui.

La biquette eu le réflexe de faire un pas en arrière et essayer d'esquiver autant que d'empêcher une chute trop douloureuse... Finissant par ne faire qu'un pas, et échouant lamentablement sa tentative de rattraper Asch avant qu'il ne puisse atterrir par terre. Le résultat fut qu'il tomba en arrière en même temps.
Une micro seconde plus tard il ouvrit les yeux. Il s'était tapé la tête sur le trottoir. Décidément, être à proximité d'Asch était une chose dangereuse pour sa tête... Aussi celle d'Asch avait heurté son estomac dans la chute, et voilà que Stephan avait les jambes un peu écrasées sous le poids du méta rouge. Cela n'aurait pas été gênant si l'énorme husky n'était pas sur Asch pour y rajouter un poids un peu conséquent. Il se dressa sur ses coudes pour regarder l'animal lécher avec véhémence le visage du loup rouge. Il aurait sourit si l'animal n'avait pas subitement eu les yeux sur lui.

Son coeur s'arrêta avant que son estomac se noue dans tous les sens. Stephan était à l'aise avec les animaux, et n'avait jamais eu peur des chiens... Mais. Les yeux qu'il voyait là, les crocs dans la mâchoire forte du canin, la position de faiblesse du barman dans le cas actuel... Tout lui rappelait la dernière fois qu'il avait vu un chien de taille conséquente. La forêt, après à peine deux jours à la Nouvelle Orléans. Il avait rencontré Brume, et ils avaient été attaqué par un chien. Stephan n'avait plus de blessures, mais l'animal lui avait tout de même fait une fracture à l'avant bras et lui avait presque arraché la gorge... Les séquelles visibles n'étaient plus grâce à la régénération métamorphe, mais là il venait de s'apercevoir d'une séquelle bien plus discrète, qui logeait dans un coin de son esprit depuis un bon moment.

Il entendit un cri, et se rendit compte qu'il venait de lui. Par automatisme il avait couvert sa gorge avec sa main et tentait de maintenir le husky à distance avec l'autre, tentant en même temps de déloger ses jambes de sous Asch, sans succès apparemment. Tous ses instincts lui hurlaient de fuir, et une terreur l'avait prit, une terreur qu'il avait longtemps ignoré, ne prenant pas au sérieux les cauchemars d'attaques par des nuées d'animaux à gros crocs. Il était tétanisé, et incapable de s'enfuir. Son esprit logique lui disait qu'il n'avait aucune raison d'avoir peur, ce n'était pas le même animal, ils n'étaient pas dans la forêt, il n'était pas en danger... Mais être rationnel quand une telle peur nous prend, ce n'est pas quelque chose que nous pouvons contrôler.
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Des verres vides et... une biquette ? - Page 2 Vide
MessageSujet: Re: Des verres vides et... une biquette ?   Des verres vides et... une biquette ? - Page 2 Icon_minitimeDim 2 Oct - 23:57

Ah. Bah fallait bien dire que les explications supplémentaires de Stephan l'aidaient à comprendre un peu mieux cette histoire de chèvres et de chiens là. Il avait du mal à cerner l'objectif suivi par les fameuses biquettes, qui les poussait à prendre le comportement d'un tout autre type d'animaux, mais bien que perplexe, il préférait éviter de réfléchir à ça plus longtemps. Il avait le cerveau emmêlé, et les yeux c'était pas mieux. Il recommençait à avoir vaguement la gerbe. C'était un signal éloquent. Stop les prises de tête. Maintenant on rentrait, et pis c'était tout. Il dodelina vaguement de la tête pour indiquer qu'il pensait avoir compris l'idée.

La discussion continua jusqu'à ce que Stephan signale à Asch qu'ils étaient arrivés. Le jeune homme eu bien du mal à trouver la porte. Lorsqu'il y parvint, ce ne fut que pour mettre la mauvaise clé dans le trou et croire un instant s'être encore planté de maison. Il était fatigué et il n'avait pas envie de se prendre le chou pour un bout de bois à la con, si bien qu'il laissa Stephan passer devant lui malgré sa fierté pincée. C'était ça ou faire dégager la porte à coup de pieds, et il était encore assez lucide pour savoir qu'il n'apprécierait pas la facture salée que son proprio lui adresserait en conséquence. Ni le froid qui s'infiltrerait dans l'appartement en attendant qu'on répare sa connerie. Il appuya une épaule lourde contre le chambranle. Un soupir gras passa ses lèvres, preuve des difficultés qu'éprouvait encore son estomac pour supporter son contenu.

"J'comprends p... as."

Il cligna des yeux, éberlué. Ce qu'il avait cherché à dire au premier abord, c'est qu'il ne comprenait pas pourquoi la porte lui résistait puisqu'il était presque certain de ne pas s'être planté d'appart. Mais Stephan avait réussi à ouvrir le loquet avant qu'il ait terminé sa phrase, si bien que sa signification avait légèrement changé en cours de route. Ce qu'il ne comprenait pas, là, c'est comment l'autre métamorphe avait réussi à s'occuper de cette porte aussi vite et aussi facilement lorsqu'elle lui avait si opiniâtrement résisté. Il n'était pas loin d'être vexé, blessé dans le peu d'amour-propre qu'il lui restait.

"Ouais bon... j'ai pas trop insisté et tout..."

Moue boudeuse comique affichée, il détourna les yeux d'une manière qui voulait tout dire : il était d'une mauvaise foi telle qu'il avait conscience d'avoir tort mais qu'il continuait quand même. Dans le même mouvement, il chercha à rentrer dans l'appartement.

Chercha. C'est le terme, étant donné que dans la seconde suivante, une fusée poilue lui sauta littéralement à la gueule. Il aurait dû savoir que ça allait arriver, mais l'alcool l'avait rendu distrait. N'ayant rien vu venir et ayant le sens de l'équilibrer déjà bien atteint par l'abus de vodka, il ne put compenser le poids d'Alcide et s'effondra le cul par terre, la bestiole sur les genoux. Il ne s'était pas fait trop mal... Faut dire qu'à ce qu'il sentait en dessous de lui, qui était approximativement mou (encore heureux) et chaud, Stephan lui avait servi de coussin. Il se serait enquis de son état si Alcide l'avait laissé faire, mais le chien était en train de lui lécher la gueule dans tous les sens. Son haleine rendait l'expérience moyennement agréable. Comme à son habitude, Asch se mit à râler sur son chien très haut et très fort :

"AAAAAH BORDEL ALCIDE ARRÊTE TU PUES. C'EST DÉGUEULASSE. T'AS BOUFFE LA POUBELLE OU QUOI ? C'EST QUOI QU'ILS FOUTENT DANS TA PÂTÉE C'EST IGNOBLE."

... Et comme ça ne devait pas être la première fois qu'une telle scène arrivait, les habitués étaient au balcon. Ou plus précisément à la fenêtre. Un voisin releva son store afin d'hurler dans sa direction :

"Ta gueule !"

Alcide venait de remarquer la présence d'une autre personne, si bien qu'il se désintéressa prématurément d'un Asch soulagé mais en colère, qui se tourna dans la direction du voisin et lui envoya un bras d'honneur (et le doigt qui allait avec) bien senti.

"Ooooh TA GUEULE toi même sale PLOUC ! T'as rien de mieux à FOUTRE ? J'VAIS TE METTRE UNE MISÈRE DESCEND DE LA PAUVRE CONNARD ! VIENS TE BATTRE AU LIEU DE CHIER DE LA BOUCHE DEPUIS TON PERCHOIR. PERRUCHE DE MERDE."

La situation aurait facilement pu dégénérer si un hurlement glaçant n'avait pas littéralement figé le rouquin sur place. Sans transition, Asch tourna un regard horrifié dans la direction de Stephan. Ce qu'il vit lui fit un choc tel qu'il devint blanc comme un linge. Ses prunelles serrées tremblaient à l'instar de sa bouche lorsqu'il prit Alcide par le col et tira sans ménagement dessus pour qu'il s'éloigne de la chèvre effrayée. Stephan, qui cachait sa gorge comme si il craignait qu'on la lui arrache. Stephan dont l'autre main bloquait la gorge de son chien comme si ce dernier avait tenté de l'agresser. Ces gestes, cette posture... Cette situation dans son entièreté faisait écho à un événement sordide suite auquel la vie d'Asch avait basculé. Il voyait cette fille blanche.. Il l'imaginait sans mal à la place de son collègue barman. Le cauchemar se reproduisait. A une exception près. Ce n'était pas de lui dont il était question, là... C'était Alcide, dont on parlait. Asch n'avait jamais connu de chien plus con que lui, certes, mais il ne connaissait pas de meilleure bête, ni de plus gentille non plus. Il râlait souvent, il ne donnait pas l'impression d'y être grandement attaché, mais le fait était qu'il aimait son chien et que ça lui brisait littéralement le cœur de voir la pauvre bête ainsi rejetée alors qu'elle n'avait rien fait de mal. Alcide n'aurait jamais mordu Stephan. Il en était persuadé.

"... Mais qu'est-ce que tu fais ?! Il est gentil ! C'est Alcide... C'est un bon chien.. Il est gentil... Il a jamais fait de mal à personne..."

Il avait les jambes en coton et s'effondra en position assise, subitement incapable de se remettre debout. Ses yeux se gorgeaient d'eau et des boules douloureuses se formaient à l'arrière de sa langue, empêchant sa respiration de passer correctement. Une puissante émotion, qui n'était pas cette colère à laquelle il était pourtant tellement habitué, grossit sans lui laisser aucune possibilité de contrôle. Alcide avait les oreilles dressées en signe de perplexité. D'autres que lui se seraient mis à grogner sur Stephan suite à son accueil et au cri effrayant qui lui avait échappé, mais pas Alcide. Alcide faisait preuve d'un calme à toute épreuve et observait tout prudemment, avec sa grosse bouille poilue inoffensive. Asch eut mal pour lui. Ou bien eut-il mal pour lui-même ? Se voyait-il au travers de son chien-loup malgré tout ce qui les différenciait ? Notamment le fait qu'il fut un loup tout court. Et nettement moins bien luné que son pauvre toutou.

"Il est gentil... T'es gentil Alcide... T'as jamais fait de mal à personne... Tu mords pas les gens t'es un bon chien... Soit pas triste... S'il te plaît soit pas triste Alcide..."

Subitement, l'idée que le chien put mal vivre le rejet que Stephan lui avait opposé lui paraissait tout bonnement insupportable Il prit l'animal dans ses bras et le serra fort contre lui. Alcide émit un gémissement inquiet. Il ne comprenait pas ce que son maître était en train de faire, mais il appréciait le câlin et il glissa sa tête dans le creux du cou du métamorphe, avant de laisser quelques coups de langue sur son oreille. Asch s'était mis à pleurer à chaude larme en berçant le chien, en lui assénant de petites tapes contre l'échine, en dessinant des ronds contre son poil avec sa main. Mais qui du chien ou du maître était vraiment en train de rassurer l'autre ? Alcide avait bien mieux pris la réaction de Stephan que le métamorphe rouge, qui paraissait inconsolable.

"Il a rien fait... Il est gentil...C 'est un chien..."

Tarek le chat rouge fit irruption en se frottant contre le bord de la porte, l'air royal et parfaitement indifférent. Il planta ses fesses par terre, et se mit à observer en silence le n'importe quoi ambiant. Ses poils étaient néanmoins hérissés. Un grondement rauque vibrant lui échappait de manière continue. Tout ce boucan ne lui plaisait pas. Si ça ne se calmait pas tout de suite, il allait probablement griffer quelqu'un histoire de donner à ces idiots une bonne raison de chialer.
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Stephan Carter
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MessageSujet: Re: Des verres vides et... une biquette ?   Des verres vides et... une biquette ? - Page 2 Icon_minitimeLun 3 Oct - 1:11

Stephan était quelqu'un de patient de manière générale, qui perdait peu son sang froid en multiples circonstances, sauf quand il s'agissait de défendre quelqu'un, ou lui-même... Là cependant, pas si facile à faire, bizarrement. Il aurait pu expliquer à Asch que c'était la mauvaise clé et tout ça, mais il ne se sentait pas d'attendre plus longtemps pour mettre le méta rouge au chaud et au calme. Il avait bien besoin d'une nuit de sommeil, c'était le moins qu'on puisse en dire. Puis vraisemblablement son envie de gerber était pas tout à fait passée, bien qu'il avait déjà dégobillé une bonne quantité de ce qui s'était trouvé dans son estomac juste en dehors du Wild Bar.
Il sourit un peu faussement aux mots d'Asch - d'abord le fait qu'il comprenait pas... Comprenait pas quoi? Pourquoi il n'avait pas réussi à ouvrir? Ce n'était pas grave, il devait bien voir trouble à l'heure actuelle. Puis par la réflexion qu'il n'avait pas trop insisté. Il aurait voulu lui tapoter l'épaule pour le rassurer, mais pas sûr que cela ait l'effet escompté. Tout ceci accentué au final par une moue tout à fait boudeuse qui aurait été comique et peu prise au sérieux dans d'autres circonstances. Si Stephan avait apprit quelque chose en côtoyant Asch, c'était qu'il était très compétitif, et mauvais perdant avec ça. Perdre la face devant une porte, ça devait être trop pour sa fierté.

Bien sûr Stephan n'avait pas prévu la suite des événements. Il avait rit, malgré sa petite douleur au crâne et au cul qui avaient percuté le trottoir, aux cris désespérés d'Asch quant à l'haleine de son chien. En même temps, ils n'étaient pas réputés pour sentir bon du gosier non plus - limite ils avaient mauvaise réputation d'odeurs d'avant et d'arrière-train. Cette charmante pensée fut coupée par le bruit d'un volet au-dessus d'eux, ainsi qu'un voisin qui leur cria rapidement dessus. Décidément, ils étaient rapides à venir se plaindre du bruit pour en faire tout autant dans le quartier; il avait eu un voisin comme ça, et c'était passablement désagréable... Presque comme s'ils attendaient avec impatience le moindre bruit pour en faire profiter à tout le monde par leurs plaintes.

La biquette aurait ri de la réaction du méta rouge si son attention n'avait pas subitement été fixée sur le gros chien qui avait maintenant ses yeux rivés sur lui, visiblement intrigué. Pas que Stephan ne l'aurait remarqué, tétanisé subitement comme il l'était. Son rejet de sa nature ne faisait pas de lui quelqu'un de très instinctif, et il était rare qu'il ait des réactions comme Asch ou le fait de s'emporter un peu trop provoquait des transformations involontaires. Il était d'ailleurs si peu d'instinct de survie que n'importe quel vamp aurait pu lui réclamer du sang avec un minimum d'histoire triste derrière qu'il aurait été prêt à donner un litre; chose qui n'aurait certainement pas été possible autrement.

Là, peut-être pour la première fois de sa vie d'adulte indépendant, il ressentait ses instincts primaires, son besoin de s'échapper, de n'avoir que ça comme solution. Peut-être que s'il n'avait pas été à moitié coincé sous Asch il n'aurait pas réagit comme un animal piégé dans un coin, encerclé par des animaux sauvages. Il ne vit pas le calme du husky, ou Asch qui le prenait par le collier pour l'éloigner. Il ne voyait rien que sa propre mort, que le souvenir de la morsure dans sa gorge, morsure qui avait failli lui coûter la vie... Le chien dans la forêt l'aurait tué si quelqu'un n'avait pas sifflé pour le ramener auprès de lui, et si Brume n'avait pas été là pour l'aider. Cela avait été la seule fois de sa vie où il s'était réellement sentit en danger, où il avait réellement cru mourir. Maintenant il fallait que cela provoque une peur irrationnelle du chien devant lui, animal qui était vraisemblablement plus comme une énorme peluche qu'autre chose.

Ce fut Asch qui le tira de cette terreur sans nom, et qui le ramena à la réalité momentanément, hors du souvenir cauchemardesque de cette soirée dans cette forêt. Maintenant libéré de toute contrainte il replia ses jambes contre lui, tremblant encore comme une feuille morte. Qu'est-ce qu'il avait fait? Pourquoi une réaction aussi violente? Bien sûr il connaissait la réponse, mais il n'avait jamais cru cela possible de lui-même. Il avait entendu de réaction imprévisibles après des traumatismes, cependant cela ne lui était jamais arrivé avant. Il avait l'impression d'être comme un client qu'il avait dû faire sortir une fois, tellement ivre qu'il s'était mit à halluciner que tout le monde dans le club allait le tuer ou voulait sucer son sang. Il avait même fichu une bonne torgnole à Stephan bien qu'il était un client régulier.

Les mots d'Asch lui fendirent le coeur, surtout la manière dont sa voix se brisait... Qu'avait-il fait? Pourquoi...? Evidemment le chien n'avait pas réellement réagit outre mesure, bien que la démonstration de frayeur aurait pu faire aboyer ou grogner n'importe quel animal... Stephan ne s'était jamais aussi senti aussi coupable face à un chien. Il se sentait coupable, idiot, et surtout il avait l'impression qu'il venait de mettre un coup émotionnel à Asch, chose qu'il avait tenté d'éviter depuis le début. Pourquoi fallait-il qu'il foire toujours tout? Pourquoi tous ses efforts servaient jamais à rien au final? Sa voix était coincée dans sa gorge alors qu'il vit Asch, incapable de se remettre sur ses jambes, pleurer en prenant le chien contre lui dans une étreinte rassurante, et presque désespérée. Et les mots qu'il utilisait pour rassurer le chien... C'était comme des mots qu'il aurait voulu qu'on emploie pour lui dans ces circonstances. Il n'avait pas vu le regard d'Asch, et pouvait à peine concevoir le rapport que le méta rouge faisait avec le chien dans ces circonstances, mais là, avec ces mots, ça dévoila une toute autre forme de désespoir, de besoin d'être rassuré. Finalement oui, c'était plus le chien qui rassurait Asch, mais Stephan était loin d'être capable de juger cela. Il ne savait pas quoi faire, assit comme un con à les fixer, comme si d'un instant à l'autre Alcide allait se jeter sur lui... c'était une peur irrationnelle, stupide mais présente. Il essaya d'ignorer les images qui le hantaient la nuit, ne pas penser aux yeux et aux crocs qui l'encerclaient...

Il prit une décision, bien qu'elle lui parut peu utile sur le coup. Il s'était levé, et tremblait comme une feuille morte, encore sous le choc de sa propre crise. La panique ne l'avait pas lâché, mais il avait reprit les rennes sur la réalité, et pouvait maintenant se contrôler bien plus correctement, bien que ses jambes lui paraissaient comme de la jelly. Il était maintenant debout, comme un con, immobile bien que tremblant. Il ne savait pas quoi faire, ne savait pas où se mettre. Asch pleurait, et ça lui faisait un propre hoquet menaçant de le faire verser quelques larmes - entre la peur, le soulagement et la tristesse, il n'en savait rien. Juste d'entendre le désespoir d'Asch était suffisant pour lui soutirer ce genre de réaction... Bien qu'il s'était juré de ne plus jamais se sentir aussi fragile.

Il fit un pas, tremblant toujours. Que faire? Il ne pouvait pas laisser Asch comme ça, mais sa panique était toujours là, lui rappelant que le chien était toujours là, et, bien que peu probable, il pouvait toujours décidé de l'attaquer. Pourquoi cette connerie de pensée?! Il était frustré, terrifié, mais ne pouvait pas finir en partant comme si de rien n'était.

"Asch... Je suis désolé... Il m'a surprit, je m'y attendais pas..."


Sa voix restait coincée dans sa gorge. Il ne savait pas quoi faire, il ne savait plus quoi dire... Il ne pouvait pas approcher quand son coeur battait si vite dans la peur. Il avait envie d'hurler d'impuissance. Comment pouvait-il rassurer le loup rouge? Il ne cessait pas, caressant avec ferveur son chien qu'il avait l'air de tant aimer... Alors voilà où la connerie de Stephan les avait mené? Il aurait eu du mal à comprendre sans le voir... Alcide devait être la créature la plus affective auprès d'Asch, la plus attentionnée, comme tout chien avec un amour inconditionnel pour son maître... Et c'était comme si Stephan venait de lui cracher dessus, ou pire l'avait blessé. Comment expliquer un état subitement phobique à Asch dans ces circonstances? La chèvre n'avait jamais voulu faire tout ça... Il avait l'impression d'avoir frappé le méta rouge de plein fouet.

Il cru subitement entendre le voisin dire quelque chose, une moquerie, une insulte peut-être... Il ne voulait pas y prêter attention, mais si ça continuait il pouvait tout autant leur balancer un seau d'eau sur la gueule pour les faire partir... Chose qu'il avait déjà vu faire. Et voilà qu'un chat rouge venait s'ajouter à l'image. Il arborait un comportement typiquement mécontent, et visiblement menaçait de passer à l'attaque sur la scène qui était déjà bien assez difficile comme ça. Maintenant que son attention était portée sur le chat, Stephan se sentit moins tendu, ou du moins plus apte à prendre une décision. il s'approcha, gardant le regard fixé sur le félin rouge. Il tremblait toujours, mais tant qu'il ne regardait pas trop le chien, ça avait l'air d'aller question panique et palpitations. Il s'approcha assez près pour pouvoir poser sa main sur l'épaule d'Asch. Il s'accroupit à ses côtés, bien trop conscient du fait que le chien à ses côtés était très près...

"Je... Je suis désolé Asch..."

Fortement conscient de ce qu'il allait faire, il avala une fois, prit une grande inspiration, et posa sa main sur le dos du chien brièvement pour le tapoter.

"Je suis désolé Alcide." Dit-il enfin. "J'ai... été attaqué par un chien une fois... J'ai eu tellement peur... Mais il est gentil Alcide, il a rien fait et il me fera rien."

Sa voix tremblait, ses mains tremblaient, il avait l'impression que son coeur allait lâcher tellement qu'il battait vite. Il était maintenant très conscient du chat qui les approchait dangereusement... Bon il ne comptait pas lui laisser le temps d'en venir aux griffes. Encore à moitié sourd de crainte et perturbé, Stephan se releva, ne sachant pas trop quoi faire.

"Asch il faut rentrer, ou tu vas vraiment attraper froid."

Oui c'était stupide, mais il n'avait plus de cerveau pour trouver une bonne excuse et était poussé entre urgence de son rôle de rameneur à la maison et panique. D'un geste certain la biquette approcha du chat qui, le voyant faire, cracha en reculant, le dos rond, la queue raide et ébouriffée pour se montrer plus imposant. Lorsque Stephan se montra plus déterminé à le faire rentrer à l'intérieur, il s'enfuit un peu plus loin, non sans lui jeter un regard qui disait que s'il essayait encore une fois de l'approcher, il finirait borgne.

Au moins le chat ne risquait pas d'attaquer Asch là tout de suite... Mais Stephan restait bloqué, coincé entre deux décisions. Il ne savait pas quoi faire, et ne savait pas comment Asch allait réagir... Il se rapprocha de la porte disant :

"Je suis vraiment désolé... Il serait peut-être mieux que je rentre maintenant...?"

Il venait de vraiment tout pourrir... Il rit nerveusement, voix tremblante. Il avait envie de disparaitre dans un mur.

"J'ai vraiment pas arrangé les choses." Conclu-t-il, de façon pitoyable et faible.
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Asch Räder
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MessageSujet: Re: Des verres vides et... une biquette ?   Des verres vides et... une biquette ? - Page 2 Icon_minitimeLun 3 Oct - 11:05

Le problème quand on avait trop bu, c'était qu'on devenait vite émotif. Et le problème lorsqu'on se tapait une crise de larmes ALORS qu'on avait trop bu, faute à la dite émotivité, c'était qu'il devenait compliqué, pour tout ce qui était à l'extérieur de la bulle de crise, d'atteindre la conscience du saoulard. Sans même parler de désamorcer la bombe en cours d'explosion. Asch ne sentit pas qu'on lui tapait l'épaule ni qu'on lui faisait des excuses. De toute façon, ce n'était pas lui qui en méritait, si bien qu'elles ne l'intéressaient pas.

C'était Alcide qui avait été traité d'une manière injuste. Ce pauvre husky tellement gentil qu'il en devenait stupide occasionnellement... Qu'avait-il fait pour qu'on lui hurle dessus et qu'on l'empêche d'approcher avec autant de vigueur que si il s'était agi d'un requin ? Ou plus probablement, d'un véritable loup.

Autant il ne faisait attention à rien de ce qui le touchait lui, autant il remarqua tout de suite la main de Stephan qui avançait pour tapoter l'échine d'Alcide d'une manière qui paraissait amicale. Il renifla, cessa vaguement de pleurer, et ses yeux clairs, trop expressifs pour les airs patibulaires qu'il aimait à se donner habituellement, se levèrent et croisèrent ceux de son collègue. Son regard était à la fois fragile et interrogatif. Il y avait quelque chose d'étrangement craintif dans son attitude. Il laissait si peu voir cette facette de lui-même lorsqu'il était sobre que l'image devait probablement être marquante. Loin de lui cette pensée. Il n'était pas capable d'avoir un tel regard sur lui-même lorsqu'il était en proie à pareille tristesse. Cela faisait longtemps qu'il avait basculé dans le gouffre et il continuait de tomber depuis lors sans savoir si il toucherait le fond un jour, ou si ce dernier n'existait pas. Sa chute venait d'accélérer. La vitesse le rendait sourd, hagard, incapable de penser.

"Oui il est gentil... Faut pas avoir peur il va être triste après... Il attaque personne..."

Dans son état normal, Asch aurait probablement été capable de comprendre qu'on ne  régulait pas si facilement une phobie, surtout lorsqu'elle était issue d'un traumatisme aussi grave qu'une agression de laquelle on avait failli sortir les pieds devant. Pour le moment néanmoins, il allait falloir se contenter de cette légère amélioration, car il n'avait plus suffisamment de neurones fonctionnels pour assimiler l'information. Alcide tira la langue et regarda Stephan un moment tandis que ce dernier lui flattait l'échine. On aurait dit qu'il était en train de sourire. Il se lécha le bout du museau et donna l'air de vouloir approcher du métamorphe chèvre pour lui donner une nouvelle preuve d'affection, mais il n'en fit rien.

Était-ce parce qu'il avait compris que Stephan était effrayé et qu'il ne voulait pas provoquer d'autres réactions extrêmes de sa part ? Sans doute que non. Le husky n'était pas suffisamment intelligent pour se faire ce type de raisonnements. Il était plus probable qu'il refuse de s'éloigner de son maître alors que celui-ci était encore en proie à des sanglots silencieux et qu'il le maintenait avec force contre lui, prouvant par ce biais qu'il avait besoin de sa présence. Ça n'arrivait pas souvent. Alcide n'allait donc pas passer à côté de cette occasion de prouver à Asch l'affection sans bornes qu'il lui vouait.

Le chien émit un nouveau gémissement inquiet, oreilles tirées en arrière, blanc des yeux bien visible. Il lécha doucement la mâchoire d'Asch qui ne prit même pas la peine de se récrier. Puis il frotta son museau contre sa joue et posa sa tête sur le front du métamorphe, lequel frissonna sous l'effet d'une "montée de bête" imprévue. Il sentit l'animal gonfler son cœur, envahir chaque parcelle de son organisme et en réchauffer la carcasse fatiguée. Ses yeux changèrent doucement de couleur et de forme. Il caressait la tête d'Alcide et se sentait vaguement ridicule. Qu'est-ce que ça pouvait bien révéler sur lui, que son chien fut capable d'appeler son loup de la sorte ? Il était beaucoup trop isolé. Beaucoup trop seul, avec cet animal en lui dont il ne savait que faire, qui était tout aussi triste et seul que lui, et qu'il aurait voulu contenter si seulement ça lui avait permis d'être en paix avec toutes les parties de son identité, plutôt que de juste bouffer des promeneurs en pleine forêt faute à son tempérament merdique. Il était un foutu danger public. Et de le savoir n'arrangeait rien à la situation.

On lui avait proposé de se rendre à l'intérieur de l'appartement plutôt que de continuer cette scène sur le pallier, mais c'était entré par une oreille pour ressortir par l'autre. Ce qui ne le fit pas, par contre, ce fut Stephan qui, penaud, proposait de partir sous prétexte de n'avoir fait qu'empirer la situation. En proie à une semi-transformation, Asch réagissait de manière plus instinctive encore qu'il ne pouvait déjà le faire habituellement. Ses yeux s'écarquillèrent. Par réflexe, leur tranchant doré se tourna vers le barman, et tout dans ce qu'ils reflétaient n'était qu'urgence et peur de l'abandon.

"Non !"

Alcide lui tenait compagnie. C'était vrai. Peut-être le chien était-il une des seules raisons pour lesquelles Asch était encore sur terre à cet instant précis, quand Tarek aurait plutôt augmenté les chances pour qu'il aille se mettre sous les roues d'un train vite fait bien fait. Mais Alcide n'était pas un être humain. Il pouvait peut-être combler un partie de la tristesse de son loup, mais Asch n'était pas qu'un loup. Son lui humain était en souffrance aussi, et ce depuis bien avant qu'il découvre sa nature de métamorphe, même si depuis, tout était devenu pire.

"S'il te plaît... Pars pas... Je veux pas rester seul... Le silence est trop... Il fait mal... Reste... D'accord ? J'ai... y a des trucs.. Prend ce que tu veux mais pars pas..."

Il retourna pleurer de plus belle dans les poils de son animal, qui était décidément très patient. Alcide lui posa une patte sur l'épaule et entreprit de lécher ses larmes doucement.
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Stephan Carter
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MessageSujet: Re: Des verres vides et... une biquette ?   Des verres vides et... une biquette ? - Page 2 Icon_minitimeMar 4 Oct - 12:27

Stephan avait décidément le don de se trouver dans des situations plus inattendues les unes que les autres, ainsi que d'avantage désagréables à vivre pour tous les gens présents.Il voulait aider, il voulait changer le cours des choses plus souvent qu'inversement, il voulait rendre les gens malheureux mieux, ou au moins provisoirement les soulager de leur détresse... Ce qui se passait ici était décidément tout l'inverse. Il échouait, lamentablement et triplement. S'il avait eu plus de connaissances sur la magie wiccane, il aurait presque cru à un triple retour directement dirigé vers Asch, contre lui et son moral. La biquette n'était pas prône au désespoir, mais là, il le ressentait de façon assez prononcée tout de même.

La crise de larmes d'Asch semblait interminable, inconsolable. Comment faire pour le sortir de cette situation? Stephan n'avait aucun pouvoir de persuasion, et encore moins de conviction. Il voulait aider, mais ne savait jamais vraiment quoi faire quand la personne en face allait jusqu'à ce genre de crise. Il n'avait nullement réagit à la main sur son épaule, mais avait tout de même levé les yeux dans la chèvre avait posé sa main sur le dos du husky. Quel changement il voyait là. Asch était, d'ordinaire, un mur impénétrable... Un mur avec des fusibles très courts, qui pétaient à une vitesse fulgurante. Il était prône aux comportements aigres, agressifs ou aux humeurs sombres. Jamais Stephan ne l'avait vu ainsi, même après l'événement de la saison des amours.

Dans l'instant présent, le méta rouge paraissait fragile, presque cassable. Qu'il porte un tel regard, des yeux si vides de force... Stephan aurait pu l'enlacer sur l'instant sans réfléchir, mais il était encore bien trop inquiet de l'état d'Asch pour le faire. La biquette ne pensait pas que ça lui ferait si mal de le voir ainsi. Il avait toujours voulu apprendre à mieux connaitre le videur, autant pour que l'ambiance au travail soit détendue que pour avoir quelqu'un à qui parler, avoir un ami. Ses espoirs avaient été brisés à l'instant où la saison des amours et ses événements avaient eu lieu; après ça, il avait vraiment cru qu'il n'y avait aucun espoir. Mais il avait vu Asch être de plus en plus mauvais avec les clients, son caractère plus corrosif, plus agressif... Bien sûr il s'était demandé pourquoi c'était ainsi, mais le méta rouge l'avait clairement évité depuis l'événement sus-mentionné. Il avait toujours pensé qu'Asch lui en voulait; c'était très certainement le cas, mais il avait aussi pensé que le loup le détestait pour ça. Certes il avait été ivre quand ils en avaient parlé au bar, mais apparemment c'était plus un aspect "gênant" de la chose? Stephan était loin de pouvoir réellement comprendre, n'étant pas prône à la gêne post-coïtale.

Avec tout ça il avait été loin d'imaginer la profondeur du gouffre dans lequel Asch chutait dans l'instant. Le méta rouge avait paru comme quelqu'un de solide, bien ancré dans son caractère propre et donc plus ou moins fermé aux autres; parce que c'était bien ce que faisait son agressivité : elle éloignait tout le monde, parce que personne n'avait envie de se prendre un poing dans la figure. Stephan pouvait maintenant comprendre pourquoi il ne laissait personne l'approcher, mais il y avait une vérité claire et nette : il avait besoin de gens autour de lui, besoin d'amis, besoin d'attention et de soutien. Il ne se serait jamais douté avant aujourd'hui que c'était si urgent. Alice était loin de l'avoir préparé à ça.

Cela semblait rassurer Asch que Stephan pose sa main, bien que tremblante, sur le husky. Le bouc ne pouvait s'empêcher de sourire un peu nerveusement. Oui, ne pas avoir peur... C'était plus facile à dire qu'à faire mais il doutait qu'Asch puisse comprendre dans l'instant la raison de sa frayeur totale. Déjà cela lui demandait un effort surhumain de toucher l'animal, qui en plus tournait sa tête vers lui avec sa langue pendue pour le regarder, alors ne pas avoir peur c'était une étape inatteignable à l'heure actuelle. Mais heureusement, l'affection du chien ne déborda pas plus à l'égard de la biquette, chose très rassurante. Il serait peut-être partit en courant si Alcide avait essayé de le léchouiller... Et ça, ça aurait tué tout espoir d'aide qu'il pouvait avoir.

Au moins le chat avait été un "divertissement" de la situation actuelle, et lui permettait de reprendre un rythme cardiaque normal... Mais laisser Asch n'était pas non plus la meilleure idée du monde. Que pouvait-il faire? C'était bien la première fois qu'il se sentait aussi démuni. La biquette avait l'habitude d'intervenir pour aider des gens, mais seulement sur le coup, et très rarement dans la durée; il avait déjà suffisamment de mal à s'occuper de lui-même, il ne se sentait pas capable de soutenir quelqu'un d'autre. Cependant, là, dans l'instant, Asch avait besoin de sa présence, du moins il le pensait. La présence du gros chien n'aidait en rien Stephan, mais au moins le fait qu'il soit si affectif avec le méta rouge, ça l'aidait à prendre un temps pour réfléchir. Bien sûr cela avait mené à la question de s'il devait partir.

Le regard qu'Asch lui lança à ce moment-là aurait pu le faire rester en un instant. Malgré leur teinte très jaune, il n'y avait aucun doute sur l'émotion trahie dans ce regard fixé sur lui. L'urgence dans sa voix et ses yeux, la terreur pure d'être seul, d'être abandonné... Stephan ne saurait jamais comment réagir si Asch avait le malheur d'aller plus loin qu'une transformation partielle, mais il était certain qu'il serait loin d'arranger la situation s'il partait. Les mots du méta loup lui fendirent le coeur. Sérieusement? Si Stephan restait ce n'était pas pour avoir quelque chose en échange bon sang. Il ravala la boule qui se formait dans sa gorge et s'agenouilla près d'Asch. Il ne savait pas quoi faire, mais le videur avait besoin de lui, et c'était tout ce qu'il pouvait faire pour l'aider pour le moment.

Il posa sa main sur son épaule d'abord, puis à l'arrière de son cou. Il essaya de garder une respiration calme malgré la proximité du husky, et tenta tant bien que mal de s'approcher et à peu près enlacer le videur. Ses propres pensées fusaient. Que pouvait-il faire de plus, vraiment?

"Je reste, promis."

Sa voix tremblait mais pas de peur. Il fallait qu'il soutienne Asch, juste pour le moment au moins, avant qu'il ne reprenne son habitude de faire fuir tous ceux autour de lui, comme il supposait qu'il ferait une fois sobre. Il le détesterait peut-être plus tard pour ça, mais il n'était plus à ça près. Leur relation était déjà ruinée par la saison des amours, ça ne pouvait pas empirer. Il le serra tant bien que mal, pour montrer qu'il était là, qu'il ne le lâcherait pas de sitôt. La présence du chien n'aidait pas vraiment, ni la pensée que le videur était déjà partiellement changé en son totem... Mais au moins il semblait calme pour le moment. Il n'avait jamais vu Asch changé et "calme" comme cela.

Il pensa aux mots du méta rouge. Le silence est trop, il fait mal... Ca lui rappelait des choses tiens. Cela faisait longtemps qu'il n'y avait pas pensé. En même temps, songer à ses pensées auto-destructrices du passé c'était pas le top quand on voulait garder la tête hors de l'eau. Cela dit, il ne se souvenait même pas de comment il en était sortit. Ca avait été progressif, ça avait prit du temps... Il espéra subitement qu'il serait peut-être un tournant dans le malheur d'Asch, qu'il l'empêcherait de creuser encore et toujours. C'était peut-être prétentieux pour ça part, mais il voyait pas une file d'attente menant à la porte du méta rouge pour l'aider. Pour le moment, dans l'instant, il était tout ce que le videur avait comme soutien. C'était sa responsabilité.

Le temps qui s'était écoulé était difficile à capter. Ca aurait pu être des minutes, des heures, des secondes, il n'en savait absolument rien, mais il savait qu'il commençait à avoir un peu froid.

"Asch, faudrait rentrer ou on va vraiment tomber malade."

Pas la meilleure motivation, mais il espéra pouvoir peut-être faire bouger un minimum le méta rouge... Il se voyait mal le soulever, mais il essaierait si ils en venaient à ça.
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MessageSujet: Re: Des verres vides et... une biquette ?   Des verres vides et... une biquette ? - Page 2 Icon_minitimeMer 5 Oct - 1:00

Il était rare qu'on enlace Asch, et il y avait plusieurs raisons à cela. La première et la plus évidente était qu'il ne donnait pas l'impression d'être du genre à apprécier ce genre d'effusions. Sa silhouette d'armoire à glace n'incitait pas  à le prendre dans ses bras - chose qui pouvait d'ailleurs s'avérer être difficile selon la taille des bras en question et l'endroit visé par l'embrassade. La seconde tenait à son tempérament asocial et à l'image de dur à cuire qu'il aimait à se donner. Il ne faisait confiance qu'à très peu de monde et ne s'ouvrait qu'auprès d'un nombre encore plus restreint. Parmi ceux là, plus rares encore étaient ceux à qui il daignait montrer la réalité tendre qu'il cachait sous toutes ces couches d'apparence rêches et solides. Ça le mettait mal à l'aise. Ça lui donnait l'impression d'être en danger. Puis il fallait bien dire aussi qu'il avait honte de cette hypersensibilité qu'il gardait close en lui les trois quarts du temps. Bien qu'il fut aisé de voir en lui comme dans un livre ouvert faute à son incapacité à cacher ses expressions, ainsi que la mare d'émotions qui bouillonnaient en permanence dans son regard trop grand, cette émotivité ne s'exprimait sans masques que par les explosions tant physiques que verbales qui lui étaient si caractéristiques, et qui éloignaient de lui le reste de ceux qui ne l'avaient pas fui au préalable.

Ainsi il n'était habitué à recevoir l'affection que d'une seule personne - à l'exception de son chien. C'était à dire de sa sœur, Karin, qu'il n'avait pas vue depuis qu'il avait fui Orlando. Ça commençait à faire un bout. Bien qu'il lui fit confiance, il n'avait jamais pu se résoudre à la contacter pour lui dévoiler sa position. Il était en fugue et il n'avait pas envie de mettre sa frangine dans une inconfortable position où il lui aurait fallu mentir à leur mère pour le protéger. Il y aurait un moment où il faudrait bien qu'il renoue avec elle, mais pour le moment, ça n'était pas possible.

Tout ça pour dire qu'il était d'une maladresse affligeante dès lors qu'on en venait aux mots, certes, on l'avait remarqué, mais aussi lorsque les gestes se mettaient à traduire une forme d'attention et d'intimité qu'il n'était pas habitué à recevoir, quand bien même il en avait désespérément besoin. Malgré l'ivresse, malgré la tristesse qui en démultipliait les effets, il se raidit perceptiblement lorsque Stephan passa la main dans son dos. Ses yeux s'ouvrirent de surprise. Un trait de gêne passa au travers, aussitôt submergé par l'envie de se laisser faire. Il y avait eu trop de fois, ces derniers temps, où il aurait secrètement voulu qu'on comprenne son besoin d'être soutenu autrement que par des incitations froides et indélicates à s'endurcir et à arrêter de chialer. Trop de fois où il aurait juste voulu qu'on le comprenne. Qu'on le laisse exprimer son mal-être librement, sans le juger, mais en lui fournissant simplement un soutien. Qu'on l'accompagne un peu. Qu'on lui montre qu'il comptait pour quelqu'un et qu'il avait le droit d'aller mal. Juste ça. Rien de plus. Il n'aurait jamais cru que ce serait Stephan, le barman des Plaisirs Coupables, qui finirait par tenir ce rôle pour lui. Ni qu'il y parviendrait aussi bien.

Sans réfléchir, Asch accrocha fermement ses bras sur les épaules de l'autre métamorphe, en réponse à son étreinte rendue hésitante par la présence d'Alcide. Comme Asch forçait pour renforcer le contact, le chien, qui n'avait pas envie de finir en sandwich entre son maître et un humain qui sentait le bétail apeuré, fit un léger bond en arrière. Il s'ébroua et s'éloigna de quelques pas dans la rue, probablement décidé à vider sa vessie pleine, ou quelque autre banalité glamour de cet ordre.

Toujours en pleurs, Asch posa la tête contre l'épaule de son collègue, qu'il ne donnait plus l'impression de vouloir lâcher. Il s'accrochait à lui comme à une planche de secours. Une planche de secours qui allait finir par émettre quelques craquements inquiétants si il maintenait la pression plus longtemps : le rouquin maîtrisait sa force récemment acquise d'une manière qui restait encore assez maladroite, et ce même lorsqu'il était sobre. Lentement, les croassements douloureux qui quittaient sa gorge se teintaient de soulagement. Stephan lui avait dit qu'il resterait. Il l'avait promis. Il le lui avait fait comprendre par les gestes en lui offrant une épaule sur laquelle pleurer. C'était subtil, à peine perceptible, mais il se sentait un peu mieux. Quelque chose au fond de son ventre, ou peut-être au niveau de son estomac... Quelque chose de glacial et dont il n'avait jamais vraiment eu conscience de la présence était en train de se réchauffer.

"Asch, faudrait rentrer ou on va vraiment tomber malade."

Comme pour donner raison au barman, Alcide choisit ce moment pour émerger de l'ombre. Ses griffes épaisses cliquetèrent sur le pavé jusqu'à ce qu'il rentre à l'intérieur de l'appartement, où il rejoignit sa panière. Il tourna sur lui-même à plusieurs reprises puis se coucha sagement, le museau entre les pattes. Pendant ce temps, Asch retrouvait ses moyens. Autant de moyens qu'il était encore capable d'en avoir en étant totalement déchiré, du moins. Il se rendait compte qu'il avait la tête qui tournait d'une manière vraiment très appuyée. Le silence épais de l'extérieur ainsi que le froid ambiant le frappèrent de plein fouet. Il frissonna en même temps qu'il reniflait, puis il redressa le visage et ses yeux croisèrent ceux de son bienfaiteur. Quelque chose de bref passa. Embarras très vague, assourdi par l'alcool. Reconnaissance muette. Changement. Quelque chose avait changé dans la façon dont il voyait Stephan. Ce n'était plus ce collègue chiant car  trop naïf qui lui tapait sur les nerfs à ne rien capter et à se laisser mener par le bout du nez par Précieuse, même si ce dernier point restait rageant. Plus ce type à éviter comme la peste parce qu'il le mettait mal à l'aise pour des raisons qu'il ne voulait analyser pour rien au monde. Non... Maintenant, il y avait autre chose. Comme une aura autour de lui. Quelque chose qui le poussait vers lui plutôt que de le repousser. Une familiarité apaisante, dans ses traits. Quelque chose comme de la confiance, un sentiment de sécurité à le regarder.

Ou bien peut-être qu'il avait juste beaucoup trop bu.

Déstabilisé, il détourna les yeux. Ses lèvres esquissèrent une moue gênée sans qu'il s'en rende compte. Il s'appuya au mur pour tenter de se relever, et y parvint sans trop de mal, malgré quelques accrocs.

"Ouais... Désolé... Je... Dé... solé."

Oui. Désolé. Quelque chose sonnait bien dans ce mot. C'était un mot qu'il aurait probablement dû lui dire encore une fois, même si il ne savait plus pourquoi.

Nan mais c'était quoi ce délire ? Depuis quand prenait-il la peine de s'excuser sans raison ? Déjà, il n'aimait pas s'excuser, à moins d'avoir vraiment merdé un max et d'en être au point où c'était la seule chose qui lui permettait d'expier et de se sentir moins coupable.

Perdu dans ces réflexions, il passa la porte d'un pas tout à la fois incertain, vasif et penseux... pardon. Vaseux et pensif. Il essuya ses yeux encore mouillés d'un revers de main et dût aller s'appuyer sur la table qui trônait au centre de la pièce. Il poussa accidentellement un récipient plein de cendres froides, et remarqua qu'il avait perdu sa clope à peine entamée depuis un long moment déjà. Il ne savait même pas à quel moment il l'avait lâchée. Ça aurait pu être à trois rues d'ici comme devant le pallier.

".. Putain ça tourne... Merde ... J'en ai marre... Ça me fatigue..."

Il prit maladroitement le chemin de la chambre, renversa un meuble au passage sans prendre la peine de ramasser les débris (la preuve qu'il ne pétait pas le mobilier que dans les bars où il travaillait), rebondit maladroitement contre l'arc dessiné dans le mur et ne réussit qu'au prix d'efforts acharnés à passer de l'autre côté, où il s'effondra comme une masse, à moitié à côté du lit.

"... tourne... Oh bord... les yeux fermés c'est juste la merde..."

Quelques secondes de silence lui répondirent. Il prit peur. D'une petite voix, comme si il craignait de parler dans le vide et que personne  ne lui rende ses mots, il demanda :

"... Stephan ?"

Tiens. C'était bizarre de prononcer son nom. Il l'avait déjà fait avant en fait ? Pas sûr... S'rappelait pas.
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MessageSujet: Re: Des verres vides et... une biquette ?   Des verres vides et... une biquette ? - Page 2 Icon_minitimeMer 5 Oct - 2:05

Stephan avait peur, non, Stephan était terrifié de faire une erreur, que son comportement vers Asch ne soit pas voulu, pas ce dont il avait besoin. ils se connaissaient trop peu pour qu'il en ait la certitude, et le silence n'aidait en rien au départ. Mais la suite le rassura quelque part. Lorsqu'il avait enlacé le videur, il n'avait été sûr de rien, encore moins que le geste ne soit bien accueilli. Pourtant tout pouvait aller dans cette direction : la façon dont il tenait Alcide, et pleurait ainsi comme à la recherche de quelque chose, de quelqu'un qui puisse soulager son fardeau. Stephan n'avait été sûr de rien, mais il avait bien fait.

Le méta aux cheveux rouges s'était rapidement accroché à lui, très rapidement selon lui - c'était bon signe. Du même coup Alcide s'était levé pour ne pas se retrouver dans l'étreinte, et avait plus ou moins bondit en arrière pour échapper à tout ça. Immédiatement Stephan était plus détendu, et il n'y avait plus cette sensation qui le tenaillait, ce battement hystérique de son coeur qui lui rappelait qu'une créature potentiellement dangereuse dans son esprit était trop près de lui. Du même coup Asch s'était raccroché plus fermement, rapproché, tout pour ne pas lâcher le barman qui avait commencé cette étreinte des plus étranges mais des plus nécessaires. Qu'y avait-il à dire de plus quand il ressentait le méta rouge pleurer, s'agripper comme sa vie en dépendait. Stephan réalisa sur le coup que c'était peut-être le cas. La réalisation lui fit fermer les yeux et froncer les sourcils, tenant Asch plus fermement encore. Il avait envie de lui dire tant de choses, mais comment faire? De toute façon, ça aurait été certainement bien plus gênant, et le videur n'aurait peut-être pas compris. Il avait envie de lui dire que tout irait bien, qu'il serait toujours là quand Asch avait besoin. Il ne voulait plus faire des promesses dans le vent comme il l'avait fait pour d'autres, ne pensant qu'à se donner bonne figure ou pour se protéger, comptant plutôt sur l'autre pour tenir ses promesses de ne pas le lâcher comme une merde... Et pourtant il l'avait fait tant de fois. Il aurait pu, il aurait dû faire attention à ce qu'il avait dit à plusieurs gens, mais il avait été égoïste, et il avait eu besoin qu'on le rassure. Puis il en avait voulu à ces gens de ne pas le protéger ou l'aider, mais il avait fait la même chose pour eux. Ce soir, il se jura, serait la première promesse qu'il garderait, aussi difficile soit-elle.

Stephan pensa subitement au comportement habituel d'Asch et se dit que ce serait tout de même chose compliquée... Mais peut-être qu'après ce soir les choses changeraient entre eux. Peut-être qu'Asch comprendrait qu'il ne lui voulait aucun mal, et était loin de vouloir provoquer la gêne qu'il faisait naître chez lui.
Les bruits que faisaient Asch le firent frissonner, pas parce qu'il avait froid, mais parce que la détresse qu'il sentait au travers était énorme, et que, quelque part, elle le terrifiait. Si longtemps il avait évité les gens qui semblaient aller mal, juste parce qu'il ne voulait pas être infecté par ces émotions négatives qui pourraient tout aussi facilement le faire chuter. Mais là, il comprenait qu'à deux c'était toujours plus facile de remonter la pente, qu'à deux le fardeau était moins lourd à porter. L'étreinte du méta rouge était forte, très forte, si ce n'était un peu douloureuse. Il dû faire attention à sa respiration pour ne pas qu'il s'en rende compte. Si Asch voyait qu'il lui faisait du mal, ça le tuerait, et il refusait de laisser paraître que c'était un moment désagréable pour lui. Ce moment n'était pas sien, n'était pas pour lui : ce moment était pour Asch.

Dans le calme rythmé des pleurs et quasi croassements du méta loup, Stephan se vit rassuré par le fait qu'il y avait une teinte dans ces sons, quelque chose qu'il n'avait pas entendu lorsqu'il avait tenu Alcide. C'était comme si les sons sonnaient petit à petit la fin de la douleur, comme si elle était petit à petit libérée du corps d'Asch. Il ne pouvait savoir pour sûr, mais il était certain que là, dans l'instant, le videur était quelque part où ça allait mieux. Il caressa le dos d'Asch sans trop insister, juste pour montrer par ses gestes qu'il était là, et qu'il pouvait compter sur lui.

A peine Stephan avait octroyé les mots sur le fait qu'il fallait rentrer, le husky réapparut, faisant raidir la biquette soudainement, juste le temps de le voir passer à côté d'eux pour retourner à l'intérieur, visiblement tranquille pour le moment. Le méta chèvre se détendit un peu à nouveau, juste quand Asch frissonna. Ah, maintenant qu'il l'avait dit, le videur devait prendre un peu plus conscience de leur environnement. Il dressa justement un peu la tête, et leurs yeux se croisèrent. Ils étaient encore cerclés de rouge et de larmes, mais il semblait visiblement un peu calmé... Cela dit, il avait encore besoin de lui, de ça il n'avait aucun doute. Il eu du mal à comprendre le regard d'Asch, d'autant qu'il ne l'avait jamais vu le regarder comme ça. Quand on a tant l'habitude de l'embarras ou le mépris, on a du mal à capter la notion de reconnaissance.

Le moment fut aussitôt terminé, et Asch détourna le regard, accompagné d'une moue dont la gêne était déjà accentuée par la rougeur de son visage après avoir pleuré. Il capta les mouvements, et le fait qu'Asch le relâchait - un peu à son soulagement, mais il n'en fit rien. Il se recula un peu et le lâcha, regardant le videur pour qu'il ne se fasse pas mal quand il se levait, au cas-où il perdrait encore l'équilibre. Il s'appuya au mur le plus proche sous les yeux de la biquette, qui était prête à le soutenir en cas de problèmes. Au passage il balbutia. Stephan ne put s'empêcher de lui tapoter l'épaule de façon rassurante. Il allait dire quelque chose mais se rendit compte de la boule dans sa gorge. S'il essayait d'octroyer un mot, il se sentait capable de pleurer aussi - le geste devait donc être plus efficace et parlant. Bien sûr il ne pouvait pas trop comprendre de quoi Asch s'excusait... S'il avait compris la profondeur de sa non-estime de lui-même, il aurait pu essayer de le rassurer d'avantage, mais c'étaient des choses qui prenaient du temps, et le barman avait des priorités, comme mettre Asch au lit pour dormir.

Le méta rouge passa donc la porte, au grand soulagement de la biquette. Il attendit qu'il ait fait quelques pas pour fermer la porte derrière eux, faisant attention à ce que les clés ne soient pas restées sur la poignée. A l'intérieur, maintenant que la porte était fermée, il faisait sombre sans la lueur des lampadaires à l'extérieur, et il prit un moment à s'habituer à l'obscurité. Il perçu la silhouette d'Asch avancer petit à petit, percuter quelque chose, dont l'événement fut suivit d'un bruit de fracas. Ah mince oui il avait vu la table quand il avait fait peur au chat pour l'éloigner - elle était couverte de pleins de trucs si ses souvenirs étaient bons. La constatation d'Asch n'évait rien de surprenant; déjà dans le noir il devait pas y voir grand chose, puis se vider de ses émotions comme ça bah... Ca avait tendance à vider toute énergie avec, comme une remise à zéro émotionnelle. Visiblement, le videur avait d'autant plus besoin de se coucher.

Stephan avait commencé à avancer, et tâtonna au sol pour trouver au moins le récipient qui était tombé. Hm, un cendrier, il ne voulait pas imaginer l'état du sol si tout son contenu y était déversé... Il verrait ça demain, là il n'avait pas envie d'allumer la lumière et aveugler tout le monde, de plus il pouvait jurer qu'il commençait à voir mieux. A peine avait-il mit le cendrier sur la table qu'un nouveau bruit de fracas s'en suivit. Il leva la tête et vit la silhouette d'Asch trébucher et chuter dans la pièce à côté. Stephan secoua un peu la tête, ne sachant pas trop comment il allait bien pouvoir traverser ce champ de mine... Au moins Asch lui indiquait qu'il était encore bien en vie, c'était un bon début. Il allait vraiment pas bien, fallait qu'il aille dormir...

La voix étrangement faible du méta rouge lui fit rater un battement de coeur. Ca lui rappelait celle d'un enfant qui appelait ses parents, qui cherchait un repère durant la nuit dans une maison obscure et inconnue. Immédiatement il s'avança, se prenant à moitié les pieds dans le meuble renversé, et se rattrapa à peine sur le mur le plus proche. il avait bien failli se péter le nez sur l'angle du mur [angle ou coin, là est la question], mais il avait déjà eu la démarche du zombie pour tâtonner et essayer de se repérer dans le noir.

"Attends Asch j'arrive!" Dit-il rapidement, tâtonnant à ses pieds pour passer outre le meubre.

Il enjamba tant bien que mal, ne sachant pas le gabarit de la chose, et approcha du méta rouge. A en croire la silhouette globale de la chambre, il s'était échoué quasiment sur le lit... Mais pas tout à fait. Prenant son courage à deux mains, il s'approcha doucement.

"T'inquiète pas, je suis là et t'es bientôt couché. Aller zoup..."

Il aida Asch à se lever à peu près sur ses jambes juste pour le laisser retomber plus loin, sur le lit. Il le fit s'allonger sur le côté, et se redressa pour s'étirer le dos.

"Faut que j'enlève tes chaussures." Dit-il, plus en disant l'information que pour lui demander une approbation.

S'appuyant un peu sur le côté du lit, il trouva les pieds d'Asch et entreprit de lui enlever ses pompes. Plus facile à dire qu'à faire dans l'obscurité. Après quelques temps de galère plus tard, il laissa la paire au pied du lit, et se rapprocha de l'avant, s'agenouillant près de là où la tête du videur était posée.

"Tu veux te mettre sous la couette? Tu auras plus chaud."

Hors de question de le dévêtir maintenant, pas après ce qu'il s'était passé - et il doutait que ça soit si dramatique de le laisser fringué dans son lit. Il ne put s'empêcher de poser la main sur son bras en soupirant de soulagement. Asch était chez lui, et couché... Mission accomplie jusque là.

"Tu as besoin de quelque chose d'autre?"


Il n'y aurait peut-être même pas de réponse de la part du méta loup, mais ça ne coûtait rien de demander.
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MessageSujet: Re: Des verres vides et... une biquette ?   Des verres vides et... une biquette ? - Page 2 Icon_minitimeMer 5 Oct - 20:33

"Gmblgggmbl..."

Tels furent les mots prononcés par Asch lorsque Stephan tenta  de le soulever afin de le tirer bon gré mal gré sur le lit. Maintenant qu'il était couché, il prenait la pleine mesure de son vertige et se sentait littéralement cloué, incapable de se relever. Son estomac lui rappelait douloureusement sa présence. Chacun de ses muscles lui donnait l'impression de peser cent kilos. Frissonnant, les sourcils froncés par la contrariété autant que par l'effort désagréable qu'il était obligé de produire pour se redresser et se mouvoir comme on l'y invitait, il grinça sur quelques centimètres puis s'effondra à nouveau, et cette fois définitivement. Il avait des sueurs froides. Se mettre bien dans le lit avait fini de l'achever, ce qu'il exprima de façon très éloquente via un soupir suintant par lequel il se vida de tout l'air qui lui restait dans les poumons. Un hoquet gargouillant le secoua. Il enfouit sa tête dans l'oreiller en poussant un gémissement inaudible qui en disait long sur son état.

Il avait l'impression que Stephan était à la fois très loin et très près. Il le sentait bouger, il captait sa chaleur, et pourtant les mouvements qu'il effectuait pour lui retirer ses chaussures lui laissaient l'étrange sensation d'avoir les pieds à dix mètres du reste de son corps. Les sons lui parvenaient étouffés, presque irréels. Il s'enfonçait dans le matelas comme si il plongeait dans un vide sombre et sans fin. Son tournis était si puissant qu'il ne reconnaissait plus les directions. Sa confusion se parait d'airs stroboscopiques : tout bougeait dans des sens qui, par saccades, n'arrêtaient plus de changer. Il avait besoin  de s'accrocher à quelque chose de solide pour retrouver l'orientation du monde, et peut-être un soupçon de sens des distances. Le lit ne suffisait pas : il tanguait avec lui.

"T'pas obligé..."

... Marmonna t-il entre ses dents, comme il se rendait compte avec beaucoup de retard de ce que Stephan était encore en train de faire pour lui. Ça le mettait mal à l'aise qu'il se sente obligé de lui retirer ses chaussures. M'en même temps, il se sentait mal à l'aise et culpabilisait dès lors que quelqu'un faisait quelque chose pour lui sans rien exiger en retour. Il avait l'impression d'être un poids, une gêne, pour ces personnes qui ne lui devaient rien. Même lorsqu'il s'agissait d'un acte de pure gentillesse, ou de solidarité, il se sentait comme une merde dès qu'il en était la cible. Il pensait à tout ce qu'il aurait pu faire pour que personne ne fut obligé d'en arriver à faire ça pour lui. Il s'imaginait que dans le fond, volontairement ou pas, ils devaient retenir ce désagrément qu'il avait été et ensuite, le voir au travers. Il se sentait redevable, ce qui était un problème lorsqu'il était certain de ne jamais savoir comment leur revaloir la pareille. Il n'était pas certain d'en être capable, même si il l'aurait souhaité. Montrer qu'il n'était pas ingrat, prouver qu'il avait à cœur plus de choses que ce que les gens croyaient, lui était extrêmement difficile. Il éprouvait une honte complexe à analyser à faire ces choses qu'on n'attendait pas de lui. Il ne voulait pas qu'on les lui fasse remarquer. Dans la grande majorité des cas, il bloquait, et il se contentait d'afficher son habituel masque hostile, distant.

C'était drôle de voir qu'il pouvait encore se soucier d'une paire de chaussures lorsque quelques minutes plus tôt il avait accepté un énorme câlin. Et qu'on le raccompagne chez lui. Et qu'on reste avec lui pour la nuit.

Le métamorphe chèvre lui proposa de se glisser sous la couette. Il aurait bien aimé être en mesure de le faire, mais il était couché comme une merde sur le lit, d'une telle manière qu'il serait impossible d'extraire les draps du dessous de sa silhouette. Lorsqu'on voyait le mal qu'il avait eu à faire son imitation de chenille sur moins de cinquante centimètres de distance, on comprenait aisément qu'il serait incapable de se pousser pour qu'on puisse défaire le lit. A moins que Stephan ne procède en deux temps, et le fasse rouler sur le côté - il s'agissait d'un lit deux places. Célibataire endurci ou pas, Asch aimait avoir de quoi s'étaler la nuit.

"Jp.. plus bouger... Désolé..."

Troisième fois qu'il répétait ce mot pourtant absent de son vocabulaire en temps normal. Ça finissait par devenir loin d'être anodin. Il frissonna. C'était vrai qu'il faisait froid. La couverture aurait été bien, mais un être vivant, c'était encore mieux. Habituellement, Alcide serait venu lui tenir compagnie sans attendre, mais la présence de Stephan avait dû l'en dissuader. La main indélicate du loup se leva et on voyait qu'il ne savait pas vraiment ce qu'il faisait, ni même comment il l'orientait. Après avoir brassé l'air un moment, il finit par toucher le bras de son collègue, qu'il se mit à tâter, comme si il n'était pas certain de ce dont il pouvait s'agir.

"Ah. T'es là. T'es toujours là... C'est bien..."

Il n'avait pas cessé de se transformer, ses émotions débordantes ayant probablement déclenché en lui un changement qu'il était bien incapable d'arrêter dans son actuel état. C'était lent et subtil, mais si on le regardait bien, on pourrait remarquer qu'il avait gagné quelques attributs lupins supplémentaires depuis qu'ils étaient rentrés. Ses crocs devenaient plus affûtés. Ses ongles, sombres et épais, comme ils se changeaient en griffes. Un duvet rouge apparaissait sur ses phalanges.

La chaleur et la présence du barman l'attiraient. Il ne répondit pas à sa dernière question par les mots, trop ivre et trop maladroit pour en faire usage plus longtemps. A défaut, il avança lentement dans la direction du métamorphe, contre les genoux duquel il se lova, à la recherche de plusieurs types de chaleurs. Il donna l'impression d'échapper un léger grondement animal. Son loup mal dressé débordait souvent à des moments parfaitement inattendus.
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Des verres vides et... une biquette ? - Page 2 Vide
MessageSujet: Re: Des verres vides et... une biquette ?   Des verres vides et... une biquette ? - Page 2 Icon_minitimeVen 7 Oct - 1:59

Le "commentaire" d'Asch semblait parsemé d'onomatopées diverses et variées, des mots mi-formés, des tentatives de former une phrase... Tout devait être particulièrement chamboulé dans le cas présent. Tout de même, malgré la situation, Asch devait être relativement bien installé, et c'était rassurant pour la biquette qu'ils soient enfin là. Il aurait pu soupirer de soulagement, mais il y avait encore des choses à faire. S'occuper des personnes ivres n'était pas une chose que l'on faisait tous les jours, mais une nécessité dans le cas du méta rouge. Combien de fois s'était-il retrouvé là, ou dehors même n'ayant pas réussi à rentrer chez lui? Il préférait ne pas y penser, valait mieux rester dans le présent, prendre conscience que rien ne pouvait trop mal se passer... Il l'espérait du moins.

Il avait enlevé les chaussures d'Asch, malgré le fait que ce dernier lui dit, comme il le pouvait, qu'il n'était pas obligé de le faire. En même temps, ce n'était pas comme si c'était plus difficile que ce qu'il avait fait pour arriver jusque là. Ses propres émotions allaient dans tous les sens. La soirée avait été une montagne russe de ces sensations internes, qui lui donnaient autant envie de sourire que de pleurer. Être en présence du méta rouge, et l'accompagner dans cette situation, avaient fait refaire surface des choses qu'il aurait préféré oublier, mais comme il l'avait pensé plus tôt : ce moment n'était pas pour lui, mais pour le videur. Il avait besoin de toute l'aide disponible, c'est à dire uniquement la sienne, vu qu'il était le seul présent. Enfin, lui et Alcide, mais il préférait ne pas y penser, vu que la frayeur était très fraîche dans son esprit.

En toute honnêteté, il aurait préféré mettre Asch sous les draps directement, mais vu la difficulté qu'il avait eu rien qu'à le faire bouger jusqu'à sur le lit, c'est à dire à peine deux décimètres, il n'allait pas pousser le vice. De plus, le méta rouge lui faisait bien comprendre qu'il ne pouvait plus se mouvoir. En même temps, vu comment il beuglait et galérait à parler, il n'avait aucun doute sur la véracité des propos. Stephan se demanda s'il y avait une autre couverture dans le coin ou quelque chose, mais ne se sentait pas de fouiller. Demander au videur aurait été une idée, mais aurait-il simplement répondu? Peut-être pas, il allait devoir faire avec ce qu'il avait. Il se souvint de la voix d'Asch lorsqu'il avait prit du temps à surmonter les obstacles pour rentrer dans la chambre. Cette voix faible, quasi enfantine dans ses tons... Il ne voulait plus s'éloigner de son collègue, il voulait montrer qu'il était là pour lui.

Dans la pénombre il cru apercevoir du mouvement, et ce ne fut qu'après qu'Asch soit entré en contact avec lui qu'il comprit que cela avait été sa main, cherchant une accroche, une présence. Oui, il avait bien fait de rester là et ne pas fouiller pour trouver une autre couverture. Il se laissa tâter avec un sourire triste. Heureusement qu'il ne pouvait pas voir son expression à l'heure actuelle, et il failli rire nerveusement aux mots du videur.

"Je suis là Asch, je suis là."

Il lui avait semblé important de le répéter pour appuyer la vérité de ses mots, ainsi que pour rassurer le loup. Cependant il fut nettement moins rassuré quand il se rendit compte que la main d'Asch était plus... griffue que d'ordinaire. Il n'avait pas cessé d'avancer dans sa transformation après l'événement arrivé sur le pallier, chose que Stephan n'avait pas pu voir. Maintenant il était certain que c'était quelque chose qu'il ne pourrait stopper, et qu'Asch ne savait pas comment cesser. L'important du coup, c'était d'être là pour le maintenir le plus calme possible... Mais si cela ne cessait pas sa transformation, que ferait-il? L'inquiétude tiraillait la biquette. Il ne fallait surtout pas qu'il ait une réaction comme celle qu'il avait pu avoir face à Alcide; cela pourrait mal tourner, pire encore qu'avant.

Il avait bien fallu que la chèvre lui demande s'il avait besoin d'autre chose, mais il ne reçu aucune réponse. A la place, il sentit le loup se rapprocher, chercher, peut-être attiré par la chaleur corporel de l'autre métamorphe? Stephan ne bougea pas lorsqu'il sentit la tête du méta rouge contre ses genoux, cherchant la proximité. Il se trouva un peu bête, ne sachant pas quoi faire. Il essaya de faire une liste des choses positives qu'il avait réussi à accomplir, mais c'était loin d'être fini. Lorsqu'un léger grondement non-humain échappa du videur, il sentit son coeur battre plus vite. Il se sentait perdu, incapable de faire quoi que ce soit. Que faire dans cette situation?

Tout tournait dans sa tête, ce qu'Asch avait dit, comment il avait réagit à ses avancées vers lui pour essayer de lui montrer qu'il le soutenait, ce regard qu'il lui avait jeté avant qu'ils ne rentrent à l'intérieur... La boule dans sa gorge était là, présente plus que jamais; elle n'était jamais véritablement partie, il avait juste détourné son attention d'elle dans ses échecs en cross-country pour arriver jusqu'à Asch dans la chambre.
Maintenant qu'il l'avait remarquée, elle se fit plus savoir, et il aurait pu jurer que son corps venait de monter de quelques degrés, et son visage était rouge. Il avait essayé de repousser le sentiment de désespoir que le méta rouge avait sentit, se faire une carapace pour repousser les émotions négatives pour ne pas les absorber... Mais elles l'avaient suivi, et maintenant il se sentait vulnérable, et la coquille n'était plus assez forte. Il renifla, essayant de retenir les larmes qui menaçaient de tomber toutes seules... Trop tard.

Il pouvait les sentir, perler sur ses joues. Tout ce qu'il avait gardé en lui, tous ces moments de détresse qu'il avait ressentit à vivre sous un pont, à ne pas savoir s'il allait survivre au lendemain, à se demander s'il était au bon endroit. Nathalie n'avait été qu'une excuse pour quitter le sud. Ici c'était autre chose, il s'était senti piégé, et n'avait pas réussi à s'intégrer à la vie de la ville. Il restait un être solitaire, bien qu'il avait toujours cherché la compagnie d'autrui. Chaque fois qu'il rencontrait quelqu'un de nouveau, il était terrifié qu'on apprenne la nature de son totem ridicule, comme un secret bien gardé, comme s'il voulait rester dans le placard pour quelque chose qu'il ne pouvait contrôler, qui faisait partit de lui, et qui ne le quitterait jamais jusqu'à ce qu'il rende son dernier souffle. L'idée que d'autres le sachent, c'était terrifiant, et Précieuse l'appelait ouvertement "ma biquette", comme révélant au monde entier qu'il n'était rien qu'un pitoyable herbivore, dont même l'humain était aussi con que le totem.

Les larmes coulaient toutes seules, et ses mains cherchèrent le contact d'Asch, touchant doucement ses cheveux, son front, sa joue... Il plissa fortement les yeux et serra les dents, retenant les larmes qui menaçaient de le faire pleurer bruyamment. Il se sentait fragile, vulnérable, il ne savait pas quoi faire. Pourquoi s'était-il sentit si fort toute la soirée, et maintenant tout tombait comme un miroir se brisant sur le sol, révélant ce qu'il se cachait sous sa peau, au plus profond de son être. Il se maudissait sur l'instant. Ca se pouvait pas attendre qu'Asch se soit déjà endormi sérieusement? il aurait pu se foutre assit sur un coin du lit et chialer autant qu'il le voulait... Non non, fallait qu'Asch soit juste là, à la recherche de sa chaleur. Il fallait être honnête, c'était tout ce qu'il pouvait lui offrir dans l'instant.

Il se recourba pour être au plus près du méta loup, tremblant de tout son être avec les pleurs, sentant ses épaules vibrer de façon régulière et forte, son souffle saccadé. Sa main prit celle d'Asch, qui était nettement plus velue que s'il avait été totalement humain. Il la serra. Il voulait montrer qu'il était là, et aussi bête que cela paraisse, qu'il ne chialait pas à cause d'Asch, qu'il ne craquait pas parce qu'il était là à s'occuper de lui... Le méta rouge n'avait que fait remonter ces émotions, qui auraient éclatées un jour ou l'autre, peut-être dans une situation bien moins privée et propice. Son autre main caressait la racine des cheveux du loup rouge, essayant de garder ce qui voulait exploser en lui. Si seulement ça ne l'avait pas prit là maintenant.

Le désespoir et la solitude d'Asch n'avait que fait remonter ces mêmes émotions à la surface.
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Des verres vides et... une biquette ? - Page 2 Vide
MessageSujet: Re: Des verres vides et... une biquette ?   Des verres vides et... une biquette ? - Page 2 Icon_minitimeSam 15 Oct - 11:03

De façon parfaitement inattendue, Asch sentit un choc froid glisser sur sa pommette la plus exposée. Surpris, il ouvrit les yeux et comprit tant bien que mal que le phénomène venait de Stephan, penché au dessus de lui. Il cligna ses paupières gourdes et, paré d'une expression entre inquiétude et étonnement, eut l'occasion de voir son collègue se départir des couches de responsabilité sous lesquelles il avait caché ses émotions.

Le loup ne cillait plus. Son regard, intense d'un souci aussi ardent qu'il lui était inhabituel, observait son collègue et lui faisait comprendre silencieusement, involontairement, qu'il avait vu que ça n'allait pas et qu'il n'était pas insensible à son malheur. Comment l'aurait-il pu lorsqu'il savait ce que ce genre de conneries pouvaient faire ? Le point auquel ça pouvait être destructeur ? Et tandis que Stephan avait tant fait pour lui, quand rien ne l'y avait obligé ? Il donnait souvent l'impression d'être ingrat, mais il y avait des limites à tout. Surtout lorsqu'il était bourré.

Mais pas que lorsqu'il était bourré. Dans le cas présent, même sobre, il aurait probablement été suffisamment mal pour l'autre métamorphe pour se sentir obligé de faire quelque chose, quitte à cesser brièvement de se cacher derrière son masque de brutalité distante.

Néanmoins ses actions étaient limitées. Sa nausée n'était certes plus qu'un point distant, à peine visible à l'horizon de l'océan tumultueux qui lui servait d'estomac, mais il ne lui faudrait pas grand chose pour revenir au premier plan. Tout tournait toujours très fort dès qu'il fermait les yeux, et il se sentait incapable de faire le moindre réel mouvement. Impossible pour lui de se relever. Il était obligé de rester inactif, sous les doigts du barman qu'il aurait probablement qualifié de "gênants" si il avait été dans son état normal et si il n'avait pas été en train de projeter toute sa volonté afin de faire aller bien Stephan, à défaut de pouvoir mieux faire.

L'aidant enfin dans cette tâche qu'il s'était donnée sans vraiment se poser de questions, puisque ça semblait être la chose à faire, son collègue se prostra lentement jusqu'à se caler contre lui. Asch sentait moins sa propre douleur, ainsi tourné dans la direction de celle d'autrui. Elle était pourtant présente. La chaude proximité de Stephan la fit grandement diminuer. Il frissonna d'aise. Il découvrait cette sensation qui avait peut-être mené son collègue jusqu'à lui : celle de se sentir à sa juste place, pour une fois, car il avait la possibilité de faire quelque chose de positif. D'aider, plutôt que de détruire. De faire du bien à quelqu'un et ce faisant, sans que cela soit vraiment volontaire, de retrouver un zeste, même léger, d'estime de lui-même. Ça n'était pas suffisant, car depuis le temps qu'il s'en prenait plein la gueule et que personne ne se souciait de lui, que tout le monde le méprisait, cette dernière pointait largement dans les négatifs. La tendance n'allait pas s'inverser aussi facilement. Mais il y avait un mieux.

C'était secondaire. Il se foutait pas mal de ce qui pourrait lui arriver, cela dit, ce sentiment de mieux-être ne pouvait que lui être utile pour consoler Stephan, et il comptait bien en profiter. A pleurer contre lui de la sorte, il paraissait fragile. Asch ressentait le besoin de le protéger des assauts de ce monde cruel qui lui avait tout pris. C'était une chose qu'il en ait bouffé plein la tronche et qu'il soit cassé de l'intérieur à un point qui lui paraissait irréparable, mais ça ne devait pas arriver aux autres. Surtout pas à quelqu'un d'aussi gentil que son collègue, même si il l'avait couramment énervé faute à sa naïveté désolante. La seule autre personne pour laquelle il avait jamais ressenti ce genre d'élans était sa sœur. Forcément c'était pas pareil, mais il y avait un truc commun. Une espèce d'affection démesurée, mêlée de la conscience de pouvoir agir, et de la nécessité de le faire. Asch se sentait coupé en deux. Il y avait le lui du présent qui agissait, puis il y avait un tout petit lui à l'arrière de son crâne qui observait la scène et qui se demandait, effaré, comment il pouvait en être arrivé là lorsqu'en début de soirée, il considérait encore Stephan comme un indésirable agaçant car gênant.

"... Viens là."

Tant bien que mal, Asch démêla ses bras. Il en passa un sous le corps de Stephan tandis que l'autre glissait au contraire dans son dos, puis sur son épaule. Il le serra avec force. Asch s'était comporté comme une serpillière détrempée tout le temps qu'ils avaient passé ensemble cette nuit, mais il savait aussi prendre un autre rôle. Un rôle qu'on lui associait nettement plus aisément, car dans l'imaginaire commun, il convenait mieux à sa carrure. Il avait les pensées aussi claires que son taux d'alcoolémie le permettait, si bien qu'il était redevenu capable de mesurer sa force pour offrir une étreinte ferme, mais pas douloureuse. Une étreinte qui voulait dire "tu n'es pas seul et tu peux te reposer sur moi".

Sans s'en rendre compte, il avait calé la tête de Stephan contre lui et caressait ses cheveux comme si ça avait été ceux de sa frangine. Comme il le faisait avec elle lorsqu'elle n'allait pas bien et qu'elle avait besoin de réconfort. Dans le palmarès des trucs gênants de la soirée, ça serait probablement une des choses qui remporteraient la compétition si il s'en souvenait le lendemain.

"Laisse tout sortir. T'as le droit."

Des mots simples et qu'il aurait voulu qu'on lui dise, souvent, plutôt que de lui laisser entendre qu'il n'avait pas le droit d'être triste, ni de laisser sa douleur s'exprimer de manière aussi humide et bruyante qu'elle le voulait bien. Il sentait son corps dont la transformation continuait, et ça l'emmerdait royalement. Néanmoins c'était très lent. Peut-être avait-il encore vingt minutes devant lui avant de se trouver sous forme de loup. Étrangement, ce changement ne l'inquiétait pas. Il ne ressentait aucun énervement, aucun débordement. Le loup était d'accord avec l'humain : Stephan était membre de sa meute, aussi ridicule, hétérogène, et réduite qu'elle fut. On protégeait les siens. Il n'y aurait pas de sang versé ce soir.
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MessageSujet: Re: Des verres vides et... une biquette ?   Des verres vides et... une biquette ? - Page 2 Icon_minitimeSam 15 Oct - 13:37

Stephan flottait dans un néant de vide et d'obscurité, se noyant dans ses émotions négatives qui avaient pris le dessus sans qu'il puisse les arrêter. Il sentait qu'il devait sortir la tête de l'eau s'il voulait s'en sortir, quitter le néan était possible... Mais en avait-il envie? Le monde était-il meilleur une fois la tête à l'air libre? Il en doutait, ce n'était pas pour rien qu'il s'était retrouvé comme ça. C'était le monde hors de l'eau qui l'avait poussé à se retrouver dans cette situation. Sa mâchoire était serrée au possible, ses dents grinçant douloureusement dans une tentative désespérée d'étouffer les sanglots qui menaçaient de s'échapper de sa gorge.

Les larmes avaient illustrées son désarroi, sa douleur, des choses qu'il avait oublié volontairement, ou du moins repoussé le plus loin possible dans son esprit. Cette vulnérabilité, il ne l'avait pas vraiment sentie depuis qu'il avait quitté sa famille pour vivre son indépendance pleinement. C'était à cause de ça qu'il était partit d'ailleurs. Il s'était sentit fragile et faible, et supportait de moins en moins le comportement de ses cousins et cousines. Ses parents l'avaient soutenu, et avaient dit de quelque soit sa décision, ils l'accepteraient. Ni une ni deux il avait fait ses valises et mis les voiles. Ca avait été une décision facile à prendre sur le coup, et il ne la regrettait pas... Mais il avait bien dû emmener ce bagage d'émotions avec lui.

Pendant les années qu'il avait passé à la Nouvelle Orléans, il n'avait jamais laissé paraître cette facette de lui-même, et avait donc ignoré les émotions qui ne voulaient faire qu'une chose : arriver à ébullition, paraitre à la surface pour s'échapper, se libérer... Il les avait empêché, craignant de passer pour un faible, un inutile... Toutes ces choses qui l'avaient fait quitter le Texas. Tout s'était accumulé en double, en triple. Même avec quelqu'un d'aussi patient que Brume il n'aurait osé lâcher ce surplus d'émotions qui menaçaient d'exploser comme un orage de douleur.

Il essaya de se calmer néanmoins, mettre un bouchon sur la bouteille explosive de ses souvenirs et ses émotions, mais lorsqu'il ouvrit les yeux, il vit Asch pleinement conscient qui le regardait fixement. Ce regard qui disait tant, un regard qu'il ne l'avait jamais vu tenir pour qui que ce soit... Il se serait senti privilégié si ce regard n'avait pas accentué la douleur dans son estomac, lui rappelant pourquoi il pleurait. Un cri étranglé lui échappa, qu'il fit taire tant bien que mal. Il souffrait, il voulait disparaitre, ne plus être là, ne plus être une entité à part entière, ne plus exister. Traverser le sol ou se téléporter aurait été un soulagement, mais il n'y aurait jamais eu de solution aux problèmes auxquels il faisait face. Tout son être lui faisait savoir que c'était nécessaire, mais comme divisé en deux, il combattait encore, retenant les pleurs quitte à se casser la mâchoire ou les dents pour le faire.

Dans un élan désespéré il s'était rapproché d'Asch, se sentant petit dans un corps trop grand et étrangement inconnu pour faire quoi que ce soit d'autre. Des frissons remontaient le long de son dos, des frissons qu'il tentait de cesser par volonté pure à la base de sa nuque, tout pour ne pas qu'ils envahissent son esprit. Si cela arrivait, ça serait la fin de cette guerre acharnée pour se stopper, et il ne voulait pas qu'Asch en soit témoin. Pourtant c'était la chose à faire quelque part, il n'y aurait pas meilleure occasion, mais il demeurait fortement conscient de la présence du videur. Le souvenir de son regard failli bien l'achever. Un nouveau cri étranglé menaçait, mais il ferma sa gorge et serra la mâchoire si fortement qu'il en avait la tête qui tournait. Il sentait comme un mur dans sa tête, un mur dont il ne savait pas de quel côté il était; essayait-il d'empêcher quelque chose d'entrer, ou de franchir ce mur lui-même? Il ne savait même plus, il se sentait perdu, dans un corps ne lui appartenant plus. Il n'arrivait pas à détourner ses pensées de toutes ces sensations qui le submergeaient, l'emportaient de leurs vagues dans une mer glaciale et brûlante à la fois.

Il entendit à peine les mots d'Asch, mais ressentit plus que compris leur sens. Il se sentait incapable de bouger, mais se rapprocha tant bien que mal, sentant la main du méta rouge contre lui lorsque son bras se retrouvait en dessous de lui. Stephan retint néanmoins le cri qu'il avait étouffé tout à l'heure, toujours présent dans sa gorge comme pour dire "je suis là et je ne partirais pas". Il secoua sa tête automatiquement, comme pour faire descendre cette boule hurlante, la faire redisparaitre dans les méandres d'où elle venait... Mais rien n'y faisait. Il sentit alors une main caresser ses cheveux, et se rendit compte que sa tête était contre Asch, et que maintenant qu'il réalisait cela, il sentait d'autant plus sa chaleur rassurante, comme une aura de paix qui lui rappelait son enfance lorsqu'il était dans les bras de ses parents après un cauchemar. Il se trouva soudainement vide de douleur, et se laissa submerger par le souvenir. Leurs bras autour de lui, les mots qui rassuraient dans cette chambre où il y avait toujours une veilleuse pour le jeune Stephan.

Puis il sentit les vibrations de la voix d'Asch, et compris leur sens cette fois-ci, mais aussi le sentiment qui s'en dégageait. Le mur dans sa tête s'écroula, la barrière qu'il avait forgé à la base de sa nuque disparut aussitôt, et tout sortit soudainement, sans retenue, sans rien pour l'arrêter.
Il hurla, un son de désespoir étranglé, déchiré entre tant d'émotions qu'il ne savait pas laquelle mettre en avant d'abord. Ses mains se crispèrent, s'agrippèrent à la seule source de chaleur, à la seule chose qui le maintenait encore un minimum entier. Sans cette présence, il se serait déchiré, effondré... Tout son intérieur se désintégrait à petit feu, ne laissant que charpilles, amas de chair et d'organes sans maître, sans raison d'être. Il ne reconnaissait même pas les sons qui lui échappaient, comme s'ils venaient de quelqu'un d'autre. Des cris et des pleurs étranges, étouffés contre une tierce personne, dont l'intensité augmentait chaque seconde.

Des spasmes prenaient ce corps, le laissant trembler sans contrôle, sans rien. Il n'y avait plus rien, plus de raison, plus de logique, plus même de souvenirs. Que ces émotions brutes qui n'en faisaient qu'à leur tête sans demander l'avis de qui que ce soit... Même si elles avaient demandé, il n'y avait plus personne au commande pour donner une approbation.

Chaque seconde durait éternité, chaque minute ne durait qu'un battement, rien n'avait de sens, rien n'avait de place. Rien. Vide. Comme un écran noir à la fin d'un film, l'esprit de Stephan était débranché, dissocié, laissé de côté le temps de... Le temps de quoi? Il n'y avait plus personne pour le savoir, et aucune réponse ne viendrait de ce néant.

Comme un retour à la réalité, lent et incontrôlable, Stephan finit par ressentir que ses cris avaient diminués pour devenir de simples pleurs. Les tremblements étaient présents, mais il y avait un soulagement derrière, une étrange sensation de légèreté, comme si un poids massif venait juste d'être laissé quelque part en cours de route. Il sentit petit à petit son corps, ses bras accrochés à Asch, ses mains crispées comme si elles s'agrippaient à lui comme une ancre pour ne pas se retrouver perdu en pleine tempête. Il sentit aussi que l'intérieur de son corps avait cessé de prendre feu, de se réduire en cendre... Peut-être n'y avait-il plus rien à brûler? Aussi étrange que cela lui paraisse, il ne sentait pas de vide là où tout avait été consumé, plutôt il y avait de la place, de la place pour se reformer, pour ajouter de nouveaux ingrédients qui faisaient de lui un individu à part entière.

Les sanglots de calmèrent, et une nouvelle chaleur l'empli. Comme un bon feu de bois dans une tempête de neige, qui fait revivre des membres presque roides, il se laissa bercer par la sensation. Il y avait quelque chose dans cette situation, tout ça... Un sentiment qui lui avait échappé depuis toujours. C'était ça de se sentir appartenir quelque part? C'était ça de se sentir renaître de ses cendres?

Plus conscient et moins perché, Stephan aurait rit à la notion de phénix, mais les sensations étaient là, aussi étranges soient-elles, aussi ridicules qu'elles soient pour quelqu'un vu de l'extérieur... Il se moquait bien de savoir où il était, tant que ces bras étaient autour de lui, tant que cette chaleur lui rappelait qu'il était vivant, qu'il existait, qu'il n'était pas une coquille vide de sens. Ses yeux demeurèrent clos alors qu'il se laissa bercer, peu conscient qu'à côté de lui se trouvait un métamorphe rouge en pleine transformation pour devenir quelque chose qui le terrifiait à cause d'un traumatisme stupide... Il profita du moment, se sentant léger... Maintenant que sa respiration était redevenue normale, les tremblements avaient quasi entièrement cessé...

Il soupira, comme pour annoncer un point final à une histoire, ou à une période de souffrance silencieuse. Il était là où il appartenait, où il avait sa place, et c'était tout ce qui comptait pour l'instant.
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MessageSujet: Re: Des verres vides et... une biquette ?   Des verres vides et... une biquette ? - Page 2 Icon_minitimeMer 19 Oct - 18:29

Asch eut l'impression de sentir Stephan s'effondrer dans ses bras au sens littéral, comme un château de cartes qu'il aurait maladroitement essayé d'étreindre. Son collègue eut un cri vibrant qui, comme il était collé contre lui, remonta tout du long de sa colonne vertébrale au gré d'un fort frisson gelé.

La douleur de l'autre métamorphe lui faisait mal. Cependant, c'était ce pourquoi il avait signé en le prenant dans ses bras et en lui donnant verbalement le droit de faire tout sortir. C'était bien, que ça arrive, indépendamment du fait que ce fut difficile à supporter pour lui, faute à ses émotions qui malgré la nécessité qu'il avait éprouvée d'agir comme un bouclier n'étaient devenues qu'à peine plus stables et qu'à peine moins perçantes. Il serra les dents, les yeux humides, et ce fut tout. Il était capable de l'encaisser. Ce fantôme de mal-être ne lui appartenait pas directement et ne pouvait donc pas égaler sa propre peine, qu'il avait réussie à dompter afin d'être en mesure de consoler Stephan. Il pouvait le faire. Cette certitude lui octroya un sentiment de sérénité, de capacité, qu'il n'avait que très rarement éprouvé. C'était étrange, d'avoir un objectif. C'était encore plus étrange d'avoir les moyens de l'accomplir.

Dans ses bras, le métamorphe herbivore était en proie à une crise de pleurs telle qu'Asch avait peur de ce qu'il se passerait si il avait le malheur de le lâcher. C'était comme si il était en train de se dissoudre en tessons branlants. Stephan s'accrochait à lui comme à une planche de survie, et il se demandait à quel point cette description pouvait être interprétée au sens propre. Instinctivement, il répondit en serrant plus fort. La puissance qu'il y mettait répondait directement à celle de son collègue, dont elle était le miroir et l'interlocutrice. Asch ne laisserait pas Stephan se démanteler. La tempête n'emporterait pas ses lambeaux. Il serait là pour garder ensembles ses morceaux éclatés par la souffrance qu'il devinait dans sa gorge et dans son attitude. Et, seulement lorsqu'ils se seraient ressoudés pour former un tout cohérent, il songerait à lui rendre sa liberté.

En communion avec ces émotions que son empathie alcoolique lui transmettait avec une intensité quasi insupportable, il ferma les yeux, trouva en lui un étang calme et profond, plongea dedans et se laissa submerger par la pure émotion positive dont il était constitué. Pour Asch qui était plus généralement abonné aux pensées négatives et aux élans violents, pour ne pas dire haineux, c'était une expérience étrange, à la limite du surnaturel. Il était cependant trop ivre pour s'en soucier plus que cela et se contenta d'en être satisfait, car elle lui donna la force et la patience d'attendre jusqu'à ce que du côté de Stephan, les cris et les tremblements diminuent en force, puis cessent complètement. Asch n'avait jamais arrêté de caresser sa tignasse, suivant un geste lent, répétitif et rassurant.

Le rouquin soupira de soulagement. Il pouvait sentir que le pire était passé. Le barman avait perdu cette crispation terrible qui durant les précédentes minutes lui avait donné l'impression qu'il allait se briser comme une figurine de porcelaine malmenée. Il paraissait mieux. Il paraissait détendu. Une vague de bien-être envahit Asch à son tour. Il avait réussi. Pour lui qui était abonné aux échecs critiques, c'était une issue quasi miraculeuse. Pour une rare fois, il n'avait plus l'impression d'être un déchet indésirable, incapable de produire la moindre chose positive.

Il n'analysait plus ni ses comportements, ni l'affection étrange qu'il s'était trouvée pour Stephan. Il était trop bourré et trop chamboulé pour en cacher les proportions, ce pourquoi le bras qui était initialement posé contre le haut du dos du barman remonta à l'arrière de sa tête? Placé ainsi, il entourait son visage. Asch plongea le nez dans la chevelure du métamorphe chèvre et inspira. Son odeur lui rappelait une scène nettement moins glorieuse, bien qu'approximativement aussi gênante. Ça aurait dû être un rappel aigu à la réalité, mais rien n'aurait pu le tirer de son étrange léthargie à cet  instant même. Rien n'aurait pu lui paraître autrement que doux. Il aimait le parfum qui se dégageait de Stephan. Il aurait tout le temps de méditer sur cette constatation cuisante le lendemain, à condition qu'il s'en souvienne.

"Voilà... C'est bien..."

Il voulut prendre les cheveux de Stephan dans sa main mais constata que son pouce avait déjà perdu ses capacités de préhension. Des crocs poussaient dans sa bouche. Son visage ne tarderait probablement plus à se déformer pour se changer en gueule de loup. Le duvet rouge recouvrait maintenant une bonne partie du dit faciès, ainsi que de son corps tout entier. Il posa son front contre celui de son collègue et grogna de mécontentement.

"Je peux pas.. Je sais pas comment faut faire pour arrêter. Désolé."

Sa phrase s'arrêta dans un soupir qui l'était beaucoup moins (... désolé, s'entend). Il était trop exténué pour être en mesure de penser et de parler tout à la fois, si bien qu'il exprimait des préoccupations que son esprit avait déjà oubliées. Ainsi qu'en témoignait son expression vacante, ses yeux fermés, la lourdeur qui prenait tous ses membres, sa transformation était probablement la seule chose qui parvenait encore à le tenir éveillé, si on pouvait appeler ça comme ça.
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MessageSujet: Re: Des verres vides et... une biquette ?   Des verres vides et... une biquette ? - Page 2 Icon_minitimeJeu 20 Oct - 1:12

Stephan se trouvait dans un cocon étrange, mêlé d'agonie et de tristesse, de douleur et de désespoir. Il ne savait pas quelle pensée venait d'où, ou à quel moment ces émotions faisaient surface, si c'était chacun leur tour ou tout à la fois. C'était un moment étrange pour lui, qui n'avait jamais véritablement craqué ainsi; encore moins dans les bras de quelqu'un. Entre le néant et la réalité on-ne-peut-plus présente, il avait l'impression de jongler entre deux mondes, entre deux temps. C'était comme si subitement le temps s'était divisé en deux espaces distincts, qui n'allaient ni à la même vitesse, ni au même rythme régulier. Chaque phase était présente et impossible à la fois. L'incohérence l'avait fait lâcher tout espoir d'y comprendre quoi que ce soit, et laissait tout arriver sans rien essayer d'y changer.

C'était ainsi qu'il avait hurlé contre Asch sans avoir conscience qu'il était réellement en train de le faire, trop obnubilé et submergé d'émotions pour savoir ce qu'il se passait. Il pouvait sentir la pression des bras du videur autour de lui, se resserrer comme en réponse à son agonie et miroitant sa propre accroche désespérée. Il savait à peine où il était à présent, juste qu'on lui avait autorisé à se briser ainsi, de façon externe. C'était un droit fort agréable qu'on venait de lui attribuer; il essaierait de s'en souvenir pour faire de même à quelqu'un d'autre qui était ainsi submergé par ces émotions et sensations négatives. Il avait l'impression que ses bras faisaient partit de quelqu'un d'autre, comme si ce n'était pas lui qui serrait son étreinte mais juste un corps sans âme, une coquille dénuée de toute énergie positive.

Il avait eu le temps de se noyer dans des souvenirs divers, des rappels sensoriels étrangement lointains, et pourtant présents dans son esprit comme si tout ceci lui était arrivé hier. Que tout fasse surface ainsi... c'était pour le moins inattendu. Les bras autour de lui lui rappelaient qu'il était vivant, et qu'il avait le droit à tout ça, même si lui-même n'en comprenait pas grand chose. Le mode autopilote de son corps n'allait pas le laisser prendre les commandes de si vite. Sa tête comme une spirale, il se laissa serrer, s'accrochant désespérément à la source de chaleur présente.
La main caressant ses cheveux était aussi source de souvenirs, mais aussi d'un certain étonnement latent, qui, il savait, ne referait surface que plus tard lorsqu'il reprendrait pleine possession de son corps et de ses moyens. Il profita donc autant que possible sur le coup, autant que ses émotions lui permettaient d'user de ses sens du présent.

Enfin, à la longue, il se sentit se détendre, se décrisper, ses doigts lâchant doucement la source de chaleur qu'était Asch pour les sentir petit à petit lui appartenir à nouveau. Comme après une sortie de corps, il avait l'impression de se retrouver dans un corps un peu vide, mais pas au sens négatif. Il y avait beaucoup de potentiel après cette vidange émotionnelle. Il trouva qu'il ne ressentait plus grand chose, à part une chaleur interne rassurante. Avec l'aide encourageante de l'extérieur, il sentit enfin ses bras, ses jambes, puis ses cheveux jusqu'à la racine. Une fois de plus il se sentit presque surpris de la main qui le caressait, mais n'était pas encore apte à juger la situation de façon émotionnelle. Il se sentait étonnamment rationnel, ancré dans le présent. Il pouvait enfin utiliser ses sens. Le contact avec Asch, la respiration de ce dernier alors que sa poitrine se levait puis se baissait à chaque souffle.

Il sentit alors quelque chose d'autant plus inattendu, mais qui le détendit davantage. Le videur s'était rapproché, tenant l'arrière de sa tête, pour plonger sa tête dans les cheveux du barman. Il sentit l'écho d'un sentiment de surprise, puis sourit légèrement alors qu'il sentait qu'Asch le humait. Une situation pour le moins incongrue, mais qui plaçait Stephan dans un état de tranquillité agréable. Déjà qu'il planait avant, alors là c'était le summum. Il en profita pour respirer profondément par le nez, respirant l'odeur du corps à côté de lui, sentant le souffle d'Asch dans sa crinière, ressentant tout ce qui se passait autour de lui, comme absorbant ce moment pour en faire un souvenir de référence, un souvenir dénué de gêne... Chose qui était excessivement rare avec le méta rouge.

La voix du dit loup se fit entendre, basse, un peu rauque. Il avait l'impression de l'entendre pour la première fois, d'en entendre la moindre vibration, la moindre tonalité. Ce n'étaient que peu de mots, mais ils lui semblaient les plus beaux du monde, et bizarrement les plus familiers. Il ne savait pas vraiment où se trouvait la sienne. Il était trop épuisé et n'était même pas certain de quoi dire. il aurait sans doute voulu s'excuser, ou le remercier en temps normaux, mais cette situation n'avait rien de banal, alors il préféra se taire, et profiter. Du coup sa propre main maintenant détendue chercha le dos d'Asch et s'y posa, demeurant immobile, sentant sous sa paume les battements lointains du coeur du videur... Des battements et une épaisseur sous ses vêtements semblait-il. La réalité revint à Stephan, mais doucement (heureusement). Il se rappela de la transformation du loup rouge, et de sa propre réaction face à Alcide. Il était encore assez distant et spectateur de ses propres émotions pour se dire qu'il fallait qu'il reste calme en toutes circonstances.

Ce n'est que lorsqu'Asch posa son front contre le sien qu'il ouvrit les yeux. Dans la pénombre il ne perçu pas vraiment son visage, mais sentit l'aspect duveteux de sa peau contre la sienne. Les mots qui suivirent ne rassurèrent guère le côté instinctif qui lui rappela allègrement qu'il était une proie pour un tel animal. Il avait lui-même envie de grogner. Il avait passé sa vie à renier son totem, il n'allait pas se laisser emporter par ça maintenant; son instinct de survie l'avait tout sauf aidé jusque là, il n'allait pas se laisser faire.
Bien sûr il y avait aussi le côté rationnel qui pensait à loup = crocs = danger, surtout après sa réaction à cause du chien de chasse qui l'avait attaqué des années auparavant... Merde quoi, pourquoi fallait-il que ça l'atteigne comme ça? Il ferma de nouveau les yeux, ne voulant pas y penser. Il ne savait subitement pas quoi faire. Jusque là tout avait semblé naturel, il avait laissé couler la situation, ne cherchant qu'à rectifier le tir où il y avait problème... Maintenant tout était problématique: sa propre condition d'herbivore, son traumatisme, sa proximité avec Asch alors qu'il était en pleine transformation...

Le soupir qui suivit la phrase d'Asch failli lui faire ouvrir les yeux une seconde fois. Il se sentait bête, après tout ce qu'il s'était passé son but premier avait été de ramener Asch chez lui en sécurité pour une bonne nuit de sommeil... Il avait retardé cette nuit avec sa surcharge émotionnelle... Il devait être exténué. Cela dit, ça n'aidait pas la situation. Il ne savait toujours pas ce qu'il pouvait bien faire une fois le videur entièrement transformé. Pourquoi se disait-il qu'il y allait avoir un problème? Ce n'était que tenter le diable de penser ce genre de chose. Asch n'était pas en état de réfléchir, mais encore moins en état de bouger si on était honnête. Il doutait que sous forme de loup il ait bien plus d'énergie que ça... Toujours le doute siégeait. Saleté de doute, il n'avait pas besoin de ça.

Il pensa à la dernière phrase d'Asch. Lui-même ne savait pas comment arrêter une transformation, et saurait encore moins conseiller quelqu'un pour le faire. Il n'avait quasiment jamais eu de transformations partielles, et toutes avaient abouti sur des transformations totales... Il ne voyait pas comment on pouvait retenir cet élan qui était si naturel pour les métamorphes. Il imagina bien qu'il y avait nombre de gens qui arrivaient à le faire... Avec de l'entrainement peut-être? il n'en savait rien. Voilà qu'il déviait encore. Bon, au moins ça l'évitait de partir dans des pensées négatives quant au loup à ces côtés.

Il caressa son dos, se détachant le plus possible de ses émotions et sensations, essayant d'ignorer le fait que le tissu cachait une texture qui n'était pas de la peau humaine. Il se concentra sur le souffle chaud d'Asch contre sa peau, sur l'odeur de cigarette qui s'échappait de sa bouche; au moins il ne respirait pas une odeur de vomi, c'était déjà ça le miracle de la nicotine.

Maintenant sa respiration calme, il chercha le visage d'Asch et y posa une main, sentant la fourrure sous ses doigts. La sensation lui fit un frisson, mais pas tant de peur. Bien sûr qu'une voix au fond de sa tête hurlait au possible, mais lui-même dans l'instant trouvait ça doux, agréable. Il lui rappelait son oncle, Ian, quand ce dernier était allé jusqu'à se transformer pour le protéger. Il s'accrocha à l'image, voyant les yeux du loup sage et patient. C'était plus simple d'imaginer que c'était une connaissance amicale qu'il avait en face de lui; il ne voulait pas se risquer à avoir la même réaction que face au husky d'Asch.

"C'est pas grave... C'est doux."

Heureusement qu'il planait encore un peu, sinon il aurait ri de lui-même, et aurait peut-être prit conscience de ce qu'il faisait. Il préférait ça comme ça, dans le calme, sans l'angoisse nerveuse qui le tiendrait s'il était totalement conscient. Il ne voulait pas encore se familiariser avec l'idée qu'il caressait un loup, bien que l'idée aurait été plus simple à supporter tout en ayant ce contact. Il glissait sa main contre sa joue, qui semblait prendre une forme plus canine, glissant sous son oeil puis vers son oreille. Il passa son pouce sur cette zone, caressant doucement, profitant de la texture étrangement agréable.

Il laissa la chaleur et le calme l'envahir, détendu, écoutant le souffle d'Asch. Il espéra qu'il s'endormirait après tout ça, ils avaient autant besoin de ça l'un que l'autre, et lui-même ne doutait pas qu'il finirait par tomber comme une pierre. Maintenant l'image de son oncle en tête, il se laissa bercer au son de leurs souffles, corps détendu.
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Des verres vides et... une biquette ? - Page 2 Vide
MessageSujet: Re: Des verres vides et... une biquette ?   Des verres vides et... une biquette ? - Page 2 Icon_minitimeVen 21 Oct - 16:10

Il y avait eu un temps de latence assez conséquent entre le moment où Asch s'était excusé et celui où Stephan lui avait répondu. Il fallait dire qu'ils étaient tous les deux émotionnellement devenus de véritables déchets, un peu ivre pour l'un et complètement déchiré pour l'autre. Le métamorphe rouge n'avait évidemment rien remarqué, justement trop fait pour garder la moindre notion du temps, mais leur lenteur commune n'était pour autant pas sans conséquence. Lorsque le barman s'exprima, le visage d'Asch avait quasi intégralement perdu forme humaine. Sa cavité buccale et la configuration de ses cordes vocales l'empêchaient dorénavant de parler, ce qui coupait donc court à leur discussion. Certes, étant donné la teneur des derniers propos échangés, ils ne perdaient pas grand chose et pouvaient toujours continuer de façon muette. Mais tout de même.

Le rouquin ouvrit les yeux, étonné par l'espèce de compliment qu'on venait de lui faire. Doux ? Ce n'était pas exactement le qualificatif qu'on lui associait de façon la plus récurrente. Ni à son alter ego animal, communément considéré comme une furie sanguinaire par les plus sympathiques de ses connaissances, et comme un parasite tout juste bon à être dépecé par les autres. Il n'avait jamais vraiment songé au fait que sa fourrure de loup pouvait être "douce". C'était pourtant logique. Son poil ne devait pas être bien différent de celui d'Alcide. Mais il n'avait jamais vraiment eu l'occasion de considérer ce côté peluche vivante dont ça pouvait le doter. Bizarrement, lorsqu'on était occupé à essayer de ne pas bouffer le bras d'une inconnue rencontrée en pleine forêt, c'était pas exactement ce à quoi on pensait en premier. Il avait alors nettement plus conscience de ses crocs puissants, de ses grosses griffes qui rentraient si aisément dans la peau humaine. De toutes ces choses dures et pointues (comme) qui étaient mises à sa disposition pour faire du mal, tuer, par jeu ou pour se nourrir. Avant cette agression fatidique, il n'aurait probablement pas aimé être considéré comme une chose "douce", en fait. C'était pas très viril, et par conséquent ça le dérangeait. Mais là il commençait à en avoir marre de cette brutalité qu'il avait en lui et qui l'amenait à faire toutes ces regrettables conneries. Cette violence incontrôlable, qui amenait tout le monde à le considérer responsable de tout et de n'importe quoi même quand il n'y était pas pour grand chose, à se méfier, et à rester loin de lui. Merde. Ce n'était pas ce qu'il voulait. Donc tant qu'à faire, là, il préférait être un marshmallow rose à strass violets si c'était ce que Stephan voulait voir en lui. Et tant pis pour sa masculinité froissée. De toute façon, il avait trop bu. Pis si il devait penser à tout ce qui était arrivé ce soir qui dérangeait de façon encore plus nette sa conception des choses, il allait se défoncer le crâne à base de facepalm. Et en plus il aurait du mal à le faire, vu qu'on pouvait encore difficilement dire qu'il disposait de paumes, ni qu'elles étaient orientées dans le sens adéquat pour qu'il parvienne à ses fins. Il pouvait toujours inventer les faceclaw, mais il aurait l'air plus con qu'autre chose.

Toutes ces pensées lui traversèrent le crâne en un éclair. Son hésitation fut presque imperceptible, aussitôt remplacée par un regard intense. Ses oreilles qui s'étaient étirées à l'arrière de la tête et venaient de prendre leur forme triangulaire se levèrent en signe de surprise. Puis presque immédiatement, Stephan avança la main vers sa gueule et il les aplatit en signe de contentement.

Le loup frissonnait sous les doigts délicats de son collègue, qui caressait sa tête d'une manière très agréable. Il les sentait lisser sa fourrure, sur ce qu'était devenue sa joue. Ses yeux s'ouvraient et se fermaient lentement au rythme du contact. Finalement un gémissement lupin échappa à sa gorge. Ses poumons se vidèrent. Il essaya tant bien que mal de bouger afin de se coucher plus confortablement pour sa nouvelle corpulence. La transformation devait avoir accéléré ses facultés de régénération, car il réussit à se redresser sur quatre pattes flageolantes et à avancer tant bien que mal jusqu'à libérer son pelage rutilant des vêtements peu pratiques dans lesquels il était engoncé. Voilà qui allait être gênant le lendemain, lorsqu'il retrouverait forme humaine. Aussitôt libéré, le loup s'effondra lourdement contre Stephan, prouvant que son équilibre était encore très loin d'être revenu. Il patina pour se coller contre lui, à la manière d'un animal affectueux très investi dans la mission qu'il s'était donné de fusionner avec l'humain qu'il avait choisi pour être la cible de ses câlins. Peu conscient de la peur éventuelle qu'il pourrait procurer au bipède (après tout il avait dit qu'il était "doux", alors comment pouvait-il le craindre dans ces conditions ?), Asch glissa une patte sous son bras, sa tête dans son cou, et laissa une léchouille à la base de sa mâchoire. Puis, il échappa un soupir enrobé de sommeil et d'alcool. La seconde d'après, il était profondément endormi.
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Dire que dans des conditions normales Stephan aurait été terrorisé plus que tout était un "understatement" flagrant. Avec sa terreur des créatures canines nouvellement découverte, il aurait très mal réagit face à Asch qui se transformait rapidement pour devenir un animal à quatre pattes, constitué de griffes et de crocs. Bien heureusement pour lui, son lapsus total vers le vide et le néant aidèrent grandement au fait qu'il ne pouvait plus ressentir grand chose de ce genre d'émotions. Il planait plutôt sur un nuage chaleureux, où il était bien et en sécurité. Le contact avec le visage d'Asch et l'image de Ian dans sa tête étaient des éléments non négligeables de ce bien-être. La fourrure douce qui était au contact de sa peau le fit sourire légèrement, plus grâce à un écho d'émotion qu'une réelle expression sincère. Somme toute, il ressentait ce contentement d'être là, un peu comme une satisfaction simple, sans pour autant être teintée de joie.

Alors qu'il caressait le visage du loup rouge, qui n'avait maintenant vraiment plus rien d'humain, il contempla la créature avec un oeil neuf, songeant toujours à son oncle dans un coin de son esprit. L'animal réagissait paisiblement à son contact, d'abord avec une certaine surprise sembla-t-il, puis avec une détente perceptible dans la façon dont ses yeux se fermaient en rythme avec le contact du barman.

Un gémissement animal échappa du loup rouge au moment où ses poumons se vidèrent, comme pour signifier qu'il y avait encore une chose à faire. Toujours détaché de ses émotions, il regarda le loup s'éloigner de lui pour se redresser. Voilà qu'il arrivait à tenir sur ses quatre pattes. Voir le loup de toute sa taille fit frissonner Stephan, mais plus à cause du fantôme de son traumatisme qu'autre chose. Il en était trop détaché, ainsi que de ses propres émotions, pour que cela aille plus loin. Autant dire que même s'il ne s'en rendait pas compte, c'était une aubaine qu'il ne puisse pas réagir comme en temps normaux lorsqu'il était en pleine possession de ses moyens. Il laissa le loup s'extirper tant bien que mal des vêtements qui n'étaient plus fait pour sa morphologie lupine, et qui, somme toute, devaient être inconfortables, surtout pour dormir. Il ne l'aida pas, gardant les yeux mi-ouverts comme attendant son retour, lui laissant cet espace et ce moment pour clore cette soirée interminable, afin de se préparer à une bonne nuit de sommeil.

Enfin le loup fut libéré des liens qu'étaient ses vêtements humains, et échoua plus que se posa contre Stephan. Il se débattit un peu pour trouver la position idéale avec le barman; ce dernier demeura immobile, son corps maintenant comme une pierre, l'empêchant de vraiment bouger. La vidange émotionnelle avait été un événement épuisant, et maintenant il avait juste l'intention de s'endormir. La manière dont Asch se démenait pour se coller à lui le fit sourire, et il le laissa s'installer. Le contact était chaud et agréable. Enfin il trouva la bonne position: tête dans le cou de Stephan. Ce dernier ferma les yeux, puis les rouvrit aussitôt car le loup rouge venait de le léchouiller. Il aurait pu rire en d'autres circonstances tellement c'était incongru; mais maintenant, le geste avait quelque chose de bienvenu, et il caressa d'une main distraite la fourrure d'Asch. Rapidement il n'avait plus de force pour le faire, et sa main ne répondit plus. Il laissa ses yeux se fermer tous seuls, inspira profondément une dernière fois. Au milieu de son expiration il s'était endormi.
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Asch Räder
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Asch Räder

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