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 Un hymne de plus, parmi des milliers

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Winruna
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MessageSujet: Un hymne de plus, parmi des milliers   Un hymne de plus, parmi des milliers Icon_minitimeDim 4 Mai - 22:20

[Hop ! Désolé pour le retard, un peu de mal à me mettre dans le perso... j'espère que ça ira, l'inspiration un lendemain de soirée c'est pas ça qu'est ça XD]

Depuis fort longtemps il n'y avait plus de fêtes. Plus de rituels et plus de danses à grandes échelles... Pourtant, la lune pleine restait un événement heureux, qu'il convenait de célébrer dès que l'occasion se présentait. Cette nuit, on la voyait particulièrement bien. C'était une belle soirée de printemps, vibrante, odorante. Les odeurs des fleurs se mêlaient à celles nettement moins agréable de la pollution moderne. L'ambiance était heureuse, car il était facile de faire abstraction de ces détails fâcheux lorsque le ciel d'encre hypnotisait son spectateur, à force de frissons mélodieux. Une forme noire entra dans le champ de vision du lunatique. Un long coup de vent. Les branches des arbres qui se pliaient, et quelques feuilles en fugue. Les doigts blancs couraient sur l'ocarina, dont les notes suivaient la brise précipitée. Une balade lente et langoureuse pour remercier l'Astre de les bénir une fois de plus de sa lueur vitale, enchanteresse. Winruna était d'une excellente humeur. Le sourire aux lèvres, il posa l'instrument lorsqu'il eut terminé.

Le faë était assis dans l'herbe, le dos contre un chêne centenaire. Andele l'endormie couchait sa joue sur son bras. Elle avait les yeux ouverts. Elle respirait paisiblement. Mais elle n'était pas là. Depuis des siècles, sa conscience s'en était allée. Malgré tout elle continuait d'avoir besoin de la lumière de Séléné. Winruna passa une main affectueuse contre la chevelure claire de sa protégée. Il fit en sorte de la redresser puis de la coucher contre l'écorce. Il s'allongea ensuite à même l'herbe, où son chapeau haut de forme roula, comme il le perdait dans un geste un peu sec. Le lorialet soupira d'aise. Son regard vairon embrassait la voûte étoilée. Il récupéra son ocarina. Échevelé, il se remit à jouer jusqu'à devenir ivre. Il voulait rire. Il voulait danser. A défaut il se roula par terre et évita de justesse les fesses de Mareti, laquelle était sortie du chapeau échoué et s'était subitement matérialisée sous forme humaine avec pour objectif de lui écraser les abdominaux. La pixie échappa un glapissement de douleur quand son arrière-train rencontra l'herbe trop brutalement. Winruna éclata d'un rire mélodieux, presque hystérique. La pleine lune le rendait fébrile. Elle le rendait euphorique. Mareti s'était relevée et se frottait les fesses énergiquement. Elle se tourna vers lui en adoptant une mine boudeuse :

"Yaseeja, ça n'était pas gentil du tout ça !"

Le lorialet continuait de s'esclaffer à en perdre haleine. Il ne retrouva son calme que lentement. Lorsqu'il tourna sur elle son regard patient et gorgé de malice, il avait encore quelques éclats de rire au travers de la gorge, qui secouaient ses épaules à intervalle irrégulier.

"Penses-tu que vraiment je doive m'excuser ?
Blame tes intentions : tu l'as bien mérité !"

Elle lui tira la langue et tourna autour de lui tandis qu'il reprenait sa position initiale, et entamait une nouvelle balade, qu'elle suivit lentement en tournant sur ses pieds, en dansant avec langueur, peu soucieuse d'être en tenue d'Eve dans un parc public.

"Tu fais tout le temps tomber ton chapeau  en ce moment ! J'ai la tête qui tourne ! Tourne... Tourne..."

"Regarde cette nuit, et dis moi donc comment,
Je pourrais ignorer ce tableau renversant."

Elle se laissa finalement tomber contre lui et se calma dans un soupir bienheureux. La tête contre sa gorge, une main autour de son cou. Imperturbable, le lorialet jouait. Elle l'accompagna au chant. Peu importaient les passants éventuels. Les feux follets vivaient depuis des millénaires. L'avis des éphémères locaux ne les perturbait pas le moins du monde.
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MessageSujet: Re: Un hymne de plus, parmi des milliers   Un hymne de plus, parmi des milliers Icon_minitimeMar 6 Mai - 2:12

Quelle soirée! Bess avait peut-être fait les choses à moitiés avec Claire, mais au final ça l’avait dégourdie pour retrouver sa nourriture au Danse Macabre. Un petit SMS de rien du tout avait arrangé son diner dans une petite rue mal éclairé derrière le Danse Macabre. Un jeune homme de 20 ans, un cou bien long, un coup sur la veine et c’était fini ; Bess n’avait plus faim et son humeur avait finalement changée. Elle était satisfaite.

En revenant chez elle, son téléphone avait des messages en absence. Elle changea d’habits pour une belle robe longue bleue à décolleté en forme de cœur tout en écoutant le répondeur. Après ces quelques semaines de congés pris par ses collègues, ils voulaient finalement reprendre leurs répétitions pour les prochaines dates à jouer dans quelques bars en Louisiane. Finalement elle pourra reprendre sa contrebasse et jouer du Mingus comme auparavant!
Décidée de sortir et retrouver ses compagnons de bande, elle enfila son trenchcoat, son sac, prit la contrebasse dans l’étui à une roue et sortit de son sous-sol avec une cigarette allumée dans la bouche.

Bess avait pour habitude de passer par le Weston Park, histoire de prendre un peu d’air frais même si cela ne faisait pratiquement aucune différence vu son état de mort-vivant. Le vent se faisait entendre, les feuilles sur les arbres tremblaient doucement et soudain c’était le son d’un homme qui riait hystériquement qu'elle entendait puis le chant d'une femme et une ocarina. Elle allait ignorer le tout comme à son habitude et poursuivre son chemin, mais quelque chose lui tirait les ficelles, un effet étrange qu’elle ressentait, une sorte de sentiment qu’il serait bon d’au moins jeter un œil. Elle voyait un très grand arbre à sa droite et elle savait que la musique provenait de l’autre côté. Bess jeta un dernier coup d’œil à la route qu’elle devait prendre pour finalement soupirer avec résignation et se diriger vers le grand arbre, contrebasse sur le dos vu la difficulté à rouler sur l’herbe ; pour avoir une bonne vue, elle avait contourné l’arbre quand elle était encore à une distance correcte. Au premier coup d’œil c’était un jeune homme avec une demoiselle toute nue et une autre fille qui semblait ne pas être consciente, surement shooté. En fronçant les sourcils elle pensa :

Urgh… Je croyais qu’on en avait fini avec les années 60 et les hallucinogènes, mais comment ça se fait que…Oh ciel, mais je rêve ?!

S’exclama Bess dans sa tête en voyant le visage de Winruna. Ce n’étaient pas des humains, ni des vampires. Par contre son visage était celui de la Première Guerre Mondiale en France. Quand la Vampire faisait partie de la communauté vampirique Française elle devait se débarrasser de certaines mauvaises herbes qui apparaissaient dans l’entourage. Elle se souvenait de lui, l’homme dans le camp des malades à qui elle mentait qu’elle était de la famille d’un des blessés, alors qu’elle devait se débarrasser de sa cible.  Elle avait complètement oublié son existence.
Ses yeux étaient écarquillés, sa cigarette sur l'herbe se fumait toute seule vu la bouche entre-ouverte de la Vampire. Elle s’était mise à rire d’étonnement. Ce sentiment étrange et cet homme à plusieurs mètres d’elle était sans doute un Fäe, la Vamp sentait presque un air d’enivrement ; il fallait qu’elle fasse attention, mais elle s’était avancé vers le petit groupe et en regardant Winruna avec un sourire sur les lèvres elle s’adressa à lui :

- Liam, n’est-ce pas? Hah… Mais qui êtes-vous…Vous vous souvenez de moi? La…Hm…dame qui était venue quelques fois dans le camp des malades en France?

Un sentiment étrange résidait dans le cœur pourri de Bess. C’était le premier Fäe qu’elle rencontrait en chair et en os, celui-ci avait une odeur bien puissante. Il fallait qu’elle fasse attention, l’apparence de ce jeune homme était trompeuse et il ne lui fallait pas beaucoup de temps pour le réaliser, après tout elle a survécu plus de 300 ans.
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MessageSujet: Re: Un hymne de plus, parmi des milliers   Un hymne de plus, parmi des milliers Icon_minitimeMar 6 Mai - 20:24

L'harmonie lunaire fut brisée par une nouvelle musique, irrégulière, égale... Le son d'une prose qui loin d'être chantée, n'était là que pour déconcentrer le lorialet de ses occupations. En prenait-il ombrage ? Aucunement. Nul être ou presque n'était capable d'apprécier le goût de l'imprévu comme Winruna pouvait le faire. Goûter à la surprise et la transformer en notes était un art dont il raffolait depuis toujours. Il cessa d'abord de jouer pour tourner lentement son regard pétillant dans la direction du son. Il y avait une silhouette. Il se dressa en position assise. Mareti, quant à elle, s'évapora comme par magie. Sous forme de pixie, elle retourna dans le chapeau qu'il était en train de visser sur sa tête. Depuis Gaea, vivre était devenu plus simple, plus pratique. Ils n'avaient plus besoin d'être aussi prudents qu'avant, quand bien même certaines choses devaient rester cachées. A la lumière de la lune, il était difficile d'en être certain, mais l'ensemble des vêtements du faë semblait être d'un gris perle qui lui donnait l'air encore plus pâle qu'il ne l'était naturellement. Il portait une veste queue de pie au dessus d'une fine chemise ivoire. Étrangement, il portait aussi des mitaines. Une petite voix s'échappa du couvre-chef de Winruna :

"Tiens ! Une mort-vivante."

Lorsqu'il sut à qui appartenait le visage en face de lui, un sourire radieux commença à éclore sur ses lèvres. Pourtant à aucun instant, il ne laissa entendre qu'il l'avait effectivement reconnue. Les prunelles vairons brillaient d'une lueur un peu folle. Il se redressa lentement, fit tourner la canne dans sa main, puis se baissa dans une révérence dansante. Il chanta une réponse en suivant l'air de la balade que la nouvelle venue avait interrompu, d'une voix dont la justesse envoûtante n'était plus à prouver :

"Quelle étrange façon de recroiser la mort.
Étrange et fâcheuse pour qui lui veut du tort..."

Mélanger les présentations à un autre sujet de conversation dont il souhaitait entretenir un interlocuteur faisait partie de ses manières de faire habituelles. Sous le chapeau, il fixait Betsy sans ciller, et sans que son sourire perde une once de largeur ni de sincère enthousiasme. Pourtant, tout dans son attitude affable et guillerette inquiétait. La vampire n'était pas inconnue de Winruna, puisqu'elle était souvent venue le voir dans le camp de blessés dont il s'occupait, durant la première guerre mondiale. Il avait dû se méfier d'elle afin qu'elle ne découvre pas de quelle façon il détournait les cadavres, ou aidait certains blessés à mourir juste parce qu'ils lui semblaient vraiment appétissants. Elle s'était aussi méfiée de lui mais pour des raisons différentes. Chaque fois, elle avait prétexté visiter un proche. Le faë n'avait pas été dupe, peut-être parce qu'il se méfiait naturellement des vampires qui affirmaient avoir de la famille. A cette époque encore, c'était chose assez rare. Quoiqu'il en soit il avait été très amusé par cette situation et s'était contenté d'observer sans intervenir... Jusqu'au moment où le fameux parent avait fini par succomber dans des circonstances mystérieuses. Winruna se détourna d'elle, afin de faire face à la lune dont la seule vue semblait le plonger dans un état d'extase avancé. Son désintérêt n'était que feint, ainsi que son interlocutrice le remarquerait. Il reprit, cette fois dans un français parfait :

"Dites moi, mon amie, ce que vous préférez,
Ronde, ou plutôt cornue ? Rouge ou pure clarté ?"

Ah... dire qu'il aurait dû faire en sorte de l'éliminer, si la situation des faës n'avait pas évolué. Mais il n'avait plus besoin de cacher (entièrement) sa nature, et le droit à la non-vie de Betsy ne serait pas remis en question ce soir. Il sembla subitement qu'il se souvenait de quelque chose, et c'est avec une excitation presque puérile qu'il leva un ongle devant son nez et se tourna vers la vampire, qu'il pointa ensuite du doigt quelques secondes étendues.

"... En fait non."

Le bras retourna à sa place. Winruna avait ce sourire dément, un peu moqueur, qu'il lui arrivait d'arborer parfois. Parler trop d'un seul trait... C'était gâcher le rythme ! C'était gâcher l'envie, et gâcher la soirée.
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MessageSujet: Re: Un hymne de plus, parmi des milliers   Un hymne de plus, parmi des milliers Icon_minitimeMer 7 Mai - 20:09

Bess ne pouvait pas cacher son air surpris quand Mareti s’était transformé en pixie. Elle allait sortir son pistolet de poche à la milliseconde, mais décida autrement quand Liam avait remis son chapeau sur la tête avec la fée réfugié à l’intérieur. En l’examinant de plus près, elle remarquait qu’il pouvait facilement passer pour un vampire à l’œil humain, vu la pâleur de sa peau au clair de lune. Elle avait toujours du mal à croire que Liam n’était nul d’autre qu’un Faë, quand il était dans le camp des blessés elle ne faisait pas attention à lui, c’était un humain aux beaux traits et un air sympathique, mais certainement personne de spécial.

Quand il se relevait avec un énorme sourire et un air fou à ses yeux, elle garda une main dans la pochette intérieure de son trenchcoat, la moitié de son corps caché par la contrebasse qu’elle avait posée devant elle. Avec une canne dans la main, cette révérence était gracieuse, la Vampire se demandait si c’était effectivement une bonne idée de l'avoir approché et de se présenter. Vu qu'il était trop tard de faire demi-tour, elle se contenta de voir ce qu'il avait à dire.
D’une voix envoutante il avait commencé à parler, ou chanter plutôt. Une fois de plus elle le dévisageait, se sentant très idiote car la poésie n’avait jamais été son fort. Quand elle était petite c’était les livres d’histoire et la poésie avant de dormir. Bess se demandait s’il faisait allusion à sa proie d’antan, mais elle voulait tout d’abord clarifier sa manière de communiquer :

- La première fois que je vous ai vue, votre manière de parler était… universelle, comme qui dirait. Pourquoi un changement pareil? Est-ce une chose qui vous rend particulière? - Sa main était toujours cachée dans le trenchcoat. Elle ne savourait aucunement la pensée de devoir peut-être l’utiliser si celui-ci devenait un peu plus agitée, il  y avait quelque chose en lui qui réveillait un instinct de survie, un instinct qui disait presque « danger droit devant ». - J’assume que par-là vous voulez dire que vous saviez ce que j’allais faire avec un de ces blessés, si j’ai bien compris… Pourquoi m’avoir laissé main libre ?

C’était étrange pour elle de voir son premier Faë, un être qui semblait fou. L’odeur de son sang était presque enivrante, un peu comme un bon vin du XIXème siècle ouvert en cette nuit éclairé. Elle repensait à ses collègues qui devaient l’attendre, mais cette opportunité ne se présentait pas tous les jours! Elle l’observait quand celui-ci était presque en extase devant la lune qui éclairait son visage. Bess se demandait si c’était un semblant de désintérêt qu’il montrait, mais soudain il s’était retourné. La lune ronde ou cornue? Rouge ou clarté? La vampire se sentait ridicule, ou peut-être était-il bel et bien dément? Elle haussa les épaules avec un sourcil levé.

- La lune n’a jamais fait de mal aux gens de mon espèce. Du moment qu’elle est présente, quel que soit la forme, je peux sortir de mon abri. C’est bien de cela que vous parlez? Il serait plus simple si vous…

Il venait de se rappeler de quelque chose, elle voyait ça dans ses yeux et la manière dont il la pointait du doigt. Elle fit un pas en arrière, toujours aussi méfiante des intentions du jeune homme. Elle s’attendait à une exclamation, mais ça n’est jamais arrivé. En secouant la tête, comme-ci elle faisait un rêve des plus étranges elle regarda la jeune fille contre l’arbre avec un air ennuyé.

- Et elle… Une compagne de voyage aussi folle que vous je vois. Il n’y a plus personne à la maison?

Bess avait la manière de manier sa langue avec méchanceté parfois, son attitude Anglaise apparaissait de temps à autre en forme de sarcasme. Un peu alarmé, elle regarda l’heure sur son téléphone. En hésitant au départ elle remit le téléphone dans sa poche et s’était dite que de toute manière elle n’avait que deux solos dans le répertoire, ils s’en sortiront sans elle. La nuit allait être longue à décortiquer les alexandrins et en apprendre plus sur les Faë. Cela l’intéressait plus que de déguster son sang qui devait être l’équivalent de l’héroïne pour les êtres humains.
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MessageSujet: Re: Un hymne de plus, parmi des milliers   Un hymne de plus, parmi des milliers Icon_minitimeJeu 8 Mai - 17:40

Winruna entendait les questions de la femme vampire. Il n'y répondait pas, car il avait autre chose en tête... Mais il retenait chacun de ses accents. Chaque intonation, et chaque rythme entre les syllabes. Il avait bonne mémoire : après tout, il avait vécu, et les fenka n'existaient plus pour retenir les mélodies et les chansons qu'il composait. Il n'avait pas toujours de partition vierge sur lui. Alors, il avait entraîné son esprit, de la même façon qu'il avait appris à parler dans tant de langues différentes qu'il n'en tenait plus le compte. La majorité d'entre elles étaient mortes depuis des temps dont on ne parlait plus que dans certains livres d'Histoire spécialisés.

Le temps était resté en suspension pendant quelques secondes, puis la morte s'était encore exprimée. Plutôt que de répondre à sa question, elle avait choisi des propos vagues. Mais peu lui importait, finalement ! A lui aussi l'Astre plaisait indépendamment de sa forme et de sa luminosité. La lune nouvelle était bien triste lorsqu'elle arrivait, et la nuit trop sombre le plongeait dans la nostalgie. Souvent, il en profitait pour jouer le Requiem qu'il avait composé pour Genmo des années auparavant. Mais c'était d'Andele dont il était question. Il se tourna dans la direction de l'Endormie avec un sourire mélancolique.

"Cela fait très longtemps que l'Esprit vagabonde,
Parfois j'ose espérer que sa transe profonde,
Ne durera pas plus que le temps d'une époque."

Lentement, il se mit à chanter. C'était très discret. Une note de temps à autre, presque comme un murmure entre ses lèvres. Sa prescience instantanée lui était souvent utile lorsqu'il se sentait menacé. Les vampires étaient de ceux qui inquiétaient le plus ceux de son espèce, car leur force et leur rapidité étaient de celles qu'il était difficile de contrer même en étant diablement expérimenté. Il l'avait vue fouiller sa poche, et ne comptait prendre aucun risque. Après des millénaires, ce n'était pas ce soir qu'il comptait prendre le risque d'achever sa balade d'une aussi stupide manière. Mareti s'était envolée. Elle était si petite qu'on la voyait à peine virevolter dans la nuit. Furtive, elle s'était placée derrière Bess, par sécurité.

"Votre comportement n'était point équivoque."

Subitement, il tourna la tête en direction de Betsy. Toute trace de nostalgie ou de tristesse s'était évaporée. De nouveau, son sourire était large et plein d'une malice inquiétante qui lui montait aux yeux et faisait briller son étrange regard comme deux joyaux dépareillés. Il fit encore tourner sa canne et esquissa un bref pas de danse.

"Aimez-vous la musique ? A en croire mes yeux,
Vous semblez correspondre à ce profil heureux."

Winruna émit un rire guilleret. Il semblait excité... exalté, plus précisément. Rencontrer d'autres musiciens lui était toujours très agréable, qu'importe leur espèce, et qu'importe leur âge. Que pourrait-il apprendre des limbes de la non-vie ? Quels souvenirs, quelles vibrations, quels goûts transportait-elle dans son archet ?

"Alors vous comprendrez l'importance du temps !
Des rythmes et des soupirs, des mesures et du ton.
La vie, Amie, mérite un hymne percutant,
Comprenez, cela dit, qu'une arme n'a de son,
Que pour de tristes chants, utiles à l'occasion.
Par cette belle nuit ? C'est une mauvaise option."

Il semblait toujours aussi affable et heureux de discuter. Cela dit, ses propos, quoique naturellement flous comme tout ce qui venait de lui, avaient au moins le mérite d'être clairs sur un point : Il ne voulait pas d'affrontement. Ce soir, c'était la pleine lune ! C'était l'heure de rire, l'heure de jouer, mais certainement pas l'heure de tuer.
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MessageSujet: Re: Un hymne de plus, parmi des milliers   Un hymne de plus, parmi des milliers Icon_minitimeSam 10 Mai - 20:06

Elle suivait le Lorialet du regard et essayait de suivre son train de pensées très chaotique. Bess faisait un effort exemplaire à ne pas lui tirer une balle entre les yeux par simple frustration. Du coin de son œil elle voyait Andele adossé à l'arbre, ayant comprit que la jeune fille était inconsciente et qu'il n'y avait aucun moyen de la réveiller de son sommeil elle était rassuré (aux moins un ennemi potentiel en moins). Tout en fixant Winruna, quelque chose avait brièvement attrapé son regard, elle ne savait pas si c'était un insecte ou bien Mareti et n'étant pas certaine et prête à prendre le risque, elle ne lâcha pas du regard le grand Faë qui pouvait présenter un danger potentiellement plus grand qu'une petite Pixie de rien du tout. Déconcentrée par ses pensées, elle n'avait pas comprit la dernière phrase de Winruna. Elle poussa un grondement frustré tout en fronçant ses sourcils, sa voix était un modèle d'exaspération:

- Point équivoque? Qu'est-ce qui n'était point équivoque? Liam, bon sang, adressez-moi la parole comme vous l'avez fait pendant la Grande Guerre. Ça devient vraiment ridicule!

Elle avait poussé un juron vers la fin. Elle voulait lâcher ce pistolet de sa poche et sortir cette main finalement, être sûr que cette histoire ne se terminera pas en bain de sang, mais comment pouvait-elle être certaine que le Faë allait se comporter de manière digne de confiance? Betsy n'était pas très éduqué sur leur race, ça avait don de l'irriter.
En ayant mentionné la guerre ses souvenirs commençaient à revenir, des souvenirs du début du XXéme siècle. La cible qu'elle devait éliminer n'était qu'un jeune homme de 26 ans, acteur et écrivain. Il était clair qu'un des vampires de son rang avait trahi leur secret car l'humain allait faire une pièce à ce sujet. Le traitre avait payé cher et Bess était chargé de retrouver le jeune humain et son écriteau. Le script n'était pas un problème à trouver et détruire, mais le jeune homme était obligé de rejoindre l'armée. Elle avait fouillé pendant longtemps son appartement pour finalement trouver des papiers qui montraient son placement; il n'était qu'un appât vivant pour l'ennemi, un soldat sans aucune expérience jeté au front. Après avoir été blessé, c'était une affaire très simple à régler et Liam se montrait courtois et coopératif.

Bess se doutait que Liam était un faux nom, avec une odeur aussi particulière il devait être encore plus âgée qu'elle, plus puissant. Son expression mélancolique retourna à un sourire fou qui était fortement déconcertant pour elle. Cette fois elle avait bien compris la question posé... ou était-ce plutôt une déclaration? De toutes les manières, il était sujet de son profil musical vu qu'elle tenait sa contrebasse fermement avec un bras. Toujours suspicieuse des gens qui souriaient beaucoup trop, elle hocha la tête avec réticence et la Vampire l'écouta partir une fois de plus en rimes. Il n'était pas difficile pour elle de comprendre qu'il se doutait de l'arme dans sa poche, mais jusqu'à croire qu'il voulait parler et potentiellement jouer avec elle? Là, elle rit à voix haute et le dévisagea avec les sourcils bien hauts et un sourire qui montrait toutes ses dents blanches.

- Attendez, vous me faites marcher? Vous voulez vraiment me faire croire que la seule chose qui vous intéresse est de faire...une ''jam''? Où est le piège, hm?

Il fallait admettre qu'elle était aussi tenté et curieuse des résultats potentiels de leur improvisations. Elle était en train de manquer sa répétition et elle n'avait plus joué depuis quelques semaines vu que ses idiots du groupe privilégiaient leur famille, quelle audace! Ses mains la démangeaient et elle voulait plutôt tirer sur les cordes de sa contrebasse au lieu que de tirer sur son flingue. De plus jouer avec un Faë, une créature qui populairement aime la musique pourrait s'avérer intéressant; sans compter le fait qu'il devait avoir un savoir plus ample sur la chose, vu son origine. Ce dilemme ne durait pas longtemps et elle se redressa lentement histoire de ne pas l'alarmer. Elle racla sa gorge sans lâcher le Lorialet du regard:

- Je veux bien accepter cette offre, mais je veux votre parole que vous n'allez rien essayer de suspicieux qui pourrait me faire mordre la poussière. Je vous donnerais la mienne volontiers si vous donnez la votre - elle fit une pause puis reprit - ça va de même pour votre luciole... ou je ne sais quoi.

Ses conditions étaient fair-play, ou du moins elle les trouvait convenables. Winruna pouvait ne pas tenir sa parole, mais Bess allait tenir la sienne. La vie est tellement plus simple quand les ''amis'' sont des êtres puissants.
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Winruna
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MessageSujet: Re: Un hymne de plus, parmi des milliers   Un hymne de plus, parmi des milliers Icon_minitimeMar 13 Mai - 22:56

La vampiresse était agacée. Ce n'était pas difficile à comprendre, et c'était un sentiment que Winruna avait l'habitude d'inspirer pour des raisons diverses. Sa façon de s'exprimer en était une récurrente. Les faës la supportaient souvent, bien que pour les plus jeunes, assez modérément. Les humains, sous toutes leurs variantes d'existences, étaient plus que généralement sourds à la musique des mots. Ils ne goûtaient pas sa saveur comme ils l'auraient pu faire. Ils ne se laissaient pas transporter. Parfois, ils réfléchissaient trop, et ne ressentaient pas assez. Il n'eut d'autre réaction à la plainte de son interlocutrice que de continuer comme si de rien n'était. Le lorialet ne sacrifiait sa mélopée éternelle que lorsqu'il avait  de très bonnes raisons de le faire, comme lorsqu'il avait infiltré les rangs des aides-soignants durant la Première Guerre Mondiale. Pour contenter une mort-vivante qui ne parvenait pas à suivre son cheminement ? Certainement pas. Surtout pas lorsqu'il passait un moment follement amusant à observer les rouages tourner dans le crâne de la morte égarée.

Elle alla bien vite à lire entre les mots. Il avait exprimé son amour des rimes, et elle avait pris cela pour une invitation. Il était le Prophète, mais elle était l'Intuition, car elle avait vu juste dans son enthousiasme. Il avait effectivement compté l'inviter à jouer au sein du cercle restreint des premiers Feux Follets. Une belle Elpaäaga en comité restreint, comme à l'époque des celtes. Betsy jouerait le rôle de Kallosta, mais ne finirait pas dans l'assiette. Par malchance, la viande de vampire avait comme un goût d'avarié pour ceux de son espèce. Les yeux du lunatique se mirent à briller d'une lueur exaltée. Il émit un rire ravi, avant de lever les bras en signe de paix.

"Quel intérêt aurais-je à vouloir vous piéger ?
Vous êtes la première à m'avoir retrouvé.
Nous ne nous cachions pas, vous l'aurez remarqué.
Fêtons ces retrouvailles ! Laissez vous emporter..."

A intervalle régulier, il continuait d'émettre une note douce, presque inaudible. Il restait sur ses gardes, prêt à réagir si il devinait qu'elle allait sortir son arme et tenter de l'agresser. On n'entendait plus Mareti, cachée quelque part derrière leur invitée, prête à réagir au besoin, elle aussi. Bess accepta finalement, à condition qu'une promesse soit faite.  Voilà qui n'était pas difficile à fournir puisque Winruna n'avait jamais eu l'intention de faire du mal au vampire, à moins d'y avoir été obligé. L'atmosphère se détendit de façon presque perceptible, bien qu'elle fut encore tirée. Le faë redressa le bord de son chapeau de sorte à dévoiler un peu mieux son visage à la lumière lunaire. Il émit un soupir faussement agacé, qui se voulait comique. Ses yeux continuaient de briller et ses lèvres de sourire.

"Si c'est là ce qu'il faut pour votre apaisement,
Pour cette nuit et tant que vous n'attaquerez,
Ni les miens ni moi-même, je vous fais serment,
De ne pas vous blesser, ni même d'essayer."

La voix de Mareti raisonna enfin, à droite de l'oreille de leur interlocutrice, qui dut avoir l'impression qu'on lui parlait dans le canal auditif - ou presque.

"C'est promis, tout comme il a dit. Tu t'inquiètes, tu t'inquiètes, mais c'est toi qui nous a dérangés et qui tripote ton arme comme si elle te démangeait !"

La voix s'éloignait progressivement de la vamp. Winruna réagit avant même que l'événement n'advienne vraiment, car il avait toujours son temps d'avance : Mareti revêtit son illusion et il la recueillit dans ses bras, tandis qu'elle accrochait ses deux petits bras autour de son cou, et tirait la langue à Bess.

"Je suis une pixie ! Il faut suivre les informations, un peu !"
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MessageSujet: Re: Un hymne de plus, parmi des milliers   Un hymne de plus, parmi des milliers Icon_minitimeVen 16 Mai - 15:03

Bess secoua sa tête brusquement et sortit sa main de la poche pour se frotter l'oreille. Son expression était celle de dégout, mais elle changea très vite quand elle vit la petite autour du cou de Winruna. La Vamp se doutait que Mareti était dans les parages, surement derrière elle pendant tout ce temps à l'observer au cas ou. C'était un bon signe pour Bess, elle pensait que même si le Faë était aussi puissant qu'elle l'imaginait, la Vampire présentait un danger pour les deux créatures magiques et ça la rassurait. Winruna au début n'était qu'un fou dangereux à ses yeux, cependant après la réapparition si fortuite de la pixie elle eut un sourire en coin, il était peut-être dérangé, mais il n'était pas stupide. Sa posture devint un peu plus détendue et elle fit balancer sa contrebasse de droite à gauche dans ses mains.

- Hmph, une pixie vulgaire en plus. Très bien, maintenant que cette situation est hors de notre chemin... Qu'avez vous en tête?

La vampire s'arrêta. Elle prit la fermeture éclaire de l'étui et commença à l'ouvrir pour en ressortir une contrebasse monstre qui était bien plus grande qu'elle. En général une contrebasse normale mesure environs 1m80 en hauteur, mais celle-ci allait vers les 1m90, avec cette taille elle était juste quelques centimètres plus petite que Winruna. L'érable était polit à un haut niveau lui donnant un magnifique éclat et la construction en soi semblait plus que correcte. Une vrai "petite" merveille!
Elle sortit son archet à l'allemande et joua toutes les notes sans toucher aux cordes avec son autre main, une par une. La résonance était très grave, elle pouvait se ressentir dans la cage thoracique et en dessous de la peau. Sa contrebasse était accordé en quartes et le mi, la, ré, sol était bien là. Rien que pour un essai, elle joua le début de "Summertime" pour être sûr qu'elle n'avait pas besoin de raccorder les notes un peu plus. Après avoir reposé l'archet dans son étui elle tira sur les cordes avec ses doigts dans la même mélodie. Un pizzicato très jazzy en soi.
Elle arracha son regard de sa contrebasse pour regarder Liam avec un petit sourire qu'elle essayait de contenir. L'idée de faire une jam avec un Faë ne lui déplaisait pas, c'était même une perspective très intéressante et une expérience potentiellement enrichissante pour elle.

- J'imagine que vous êtes plus intéressé à faire de l'improvisation que de jouer un standard en jazz... Ça m'est égale du moment qu'on joue quelque chose.

Sa voix montrait un semblant de motivation, mais à l'intérieur de Bess c'était bien l'excitation. Elle n'avait pas joué avec quelqu'un depuis un moment et elle jouait toute seule pendant des années entre (et pendant) les deux guerres mondiales. Il était agréable de trouver un autre musicien, même si celui-ci était un peu dérangé, mais aux moins elle allait finalement se dégourdir les doigts. Tout en faisant ses gammes elle pencha sa tête de côté et lança un regard vers le Faë, il avait un très beau visage il fallait l'admettre, c'était un régal pour les yeux.
Liam n'était pas son vrai prénom, elle se disait; un Faë qui parcourait l’ère Moderne avec un prénom douteux attirerait des regards et le prénom Liam était simplement un changement de William, personne n'allait péter attention à cela!
Rien que pour satisfaire sa curiosité elle tenta sa chance et avec un air interrogatif elle alla droit au but.

- J'imagine que Liam n'est pas votre prénom. J'aimerais bien connaitre le vrai, celui que les autres de votre race utilisent pour vous adresser la parole. Sauf si je dois me contenter de vous appeler Liam...

...et je crois que ma curiosité ne sera pas satisfaite bien entendu. Finit-elle la phrase dans sa tête.
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MessageSujet: Re: Un hymne de plus, parmi des milliers   Un hymne de plus, parmi des milliers Icon_minitimeSam 17 Mai - 15:15

Mareti ne répondit pas à la provocation de la mort vivante. A défaut, elle préféra sourire, de manière étrangement similaire à celle adoptée par Winruna. Les deux faës avaient la même expression. Leurs yeux exprimaient la même malice mystérieuse, tandis qu'ils observaient leur invitée. Parler, oui, mais point trop n'en fallait ! Bess avait arraché aux feux follets un serment, mais il n'y avait pour autant aucune chance pour qu'elle parvienne à leur extirper quelque chose qu'ils n'auraient pas voulu donner.

"Quelle bonne question, saurez-vous me le dire ?
Quelle bonne question, saurez-vous me le dire ?
Selon vous quel futur, devrait-il advenir ?
Selon vous quel futur, devrait-il advenir ?"

Était-ce une phrase que Winruna avait l'habitude de répéter souvent ? Car la pixie et le lorialet l'avaient dite en même temps, sur un ton effrayant de synchronisation et de similarité. Elle s'était redressée pour escalader les épaules du chapelier qui en avait presque perdu son chapeau. Il le tenait dans une main, tandis que l'autre soulevait l'une des cuisses de Mareti pour l'empêcher de glisser. Elle était dorénavant accrochée dans son dos. Il semblait n'en avoir rien à faire, et d'ailleurs, il posa de nouveau le chapeau sur sa tête dans un mouvement gracieux. Tout s'était passé sans qu'il ne quitte Bess du regard, même pendant l'espace d'une milliseconde. Il accueillit avec une mine satisfaite l'arrivée de la contrebasse, qu'elle avait décidé de sortir de l'étui. Un coup d'œil rapide, suffisait à penser que l'instrument se défendait, et devait être d'une qualité très correcte. Un lorialet  d'une Tribu de la Main aurait sans doute su en dire plus par avance. Winruna quant à lui plaçait ses yeux sur les détails, mais attendait d'entendre le cri de l'archet pour juger de la personnalité du nouveau venu.

Les vibrations arrivèrent. Quelque chose dans l'atmosphère changea, ou bien était-ce dans l'attitude du faë dont le regard subitement s'assombrit et gagna en intensité ? Ses épaules s'alourdirent. Son sourire oisif disparut, remplacé par une moue subjuguée. Les sons graves et poignants étaient de ceux qui lui faisaient le plus d'effets. Certains étaient capable de le rendre hystérique, et de le plonger dans une folie sanguinaire qu'il passait à suivre l'écoulement des Guerres. D'autres l'emplissaient d'une énergie lente et langoureuse, comme c'était justement le cas maintenant. Il perdait irrémédiablement un peu de cette légèreté qu'on voyait en lui le reste du temps. Parfois, il Voyait. Mais pas cette fois. Une odeur était au bord de sa conscience. Il la goûta à force de longues respirations, laissa Mareti descendre de son dos et s'éloigner en dansant. Il ne se releva qu'avec une lenteur proportionnelle à la profondeur du chant du bois. Il humait l'air. Il sentait l'odeur... D'une salle de spectacle. Cette effluve profonde et poussiéreuse si caractéristique. Les grincements des planches, et l'odeur sucrée du vernis. Le lorialet ferma les yeux et laissa dodeliner sa tête. Il se plongeait dans la vision, dans l'espoir qu'elle devienne plus précise, et qu'il assiste réellement à la scène plutôt que de n'en goûter que certaines sensations superficielles. Le pizzicato l'empêcha malheureusement d'en apprendre plus. Ce son sautillant empêchait sa méditation. Il ouvrit un œil à nouveau pétillant d'espièglerie, puis le second. Et d'éclater d'un rire inattendu en tournoyant sur lui-même, peu avant que Mareti revienne et ne jette (délicatement) quelques objets à ses pieds. Elle en avait profité pour passer quelques vêtements, plutôt que de rester entièrement nue. Il s'arrêta pour tenir le bord de son chapeau qui était encore en train de tomber.

"Nombreux sont les choix qui se présentent à vos pieds,
Liam est un nom que j'utilise souvent,
Et dont l'usage est ainsi plutôt pertinent,
Bien que les vôtres m'aient récemment accordé,
Un sobriquet très drôle et que j'aime à porter."

"Nous sommes connus maintenant, Sauterelle !"

Il changea subitement de sujet, sans avoir fini de répondre, de ce fait. A ses pieds, Mareti avait donc déposé les quelques instruments de musiques avec lesquels ils étaient venus dans ce parc. Ils n'avaient emporté qu'une infime partie de leur matériel, car ils étaient à pied, et qu'ils avaient aussi Andele à porter, mais il restait malgré tout un étui de violon, le fameux ocarina, une mandoline, une flûte traversière et un hautbois.

"Hasard ou décision, quel sera le verdict ?"

Mareti s'approcha du vampire, lui tendant ses deux poings fermés pour qu'elle choisisse soit le gauche, soit le droit, comme dans le fameux jeu d'enfant.

"Jouons donc un moment. Voulez-vous procéder ?
Le choix n'est là qu'une fois, c'est là la règle stricte."

"Gauche ou droite ? Droite ou gauche ? Allez !"
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MessageSujet: Re: Un hymne de plus, parmi des milliers   Un hymne de plus, parmi des milliers Icon_minitimeLun 19 Mai - 1:03

Même en étant plus à l'aise qu'avant elle n'était pas certaine que le Lorialet et Mareti allaient tenir leur promesse, mais du moment que son comportement était égal à celle d'une lady Victorienne ça devait suffire amplement. Son allure détendue se crispa très vite; il y avait quelque chose de très dérangeant dans la manière synchronisé de leur parole, leur sourire malsain et leur apparence en général à ce moment précis. Après une courte pause elle roula des yeux avec un air faussement exaspéré:

- Je vois, "du mal" à exprimer ce que vous avez en tête. Soit. Du moment que vous avez de la musique dans le crâne c'est tout ce que je veux, autrement gardez vos pensées, je n'en ai que faire.

Bess avait connu son lot de personnes dérangés, mais Winruna avait aussi une odeur très puissante. Un peu comme l'équivalent d'un humain qui renifle du spirite à l'état pur, ce qui rendait l'odeur de Mareti inexistante. Il était difficile de se concentrer sur son instrument avec une créature aussi distrayante; il plaisait à l’œil, il avait cette voix étrange et mélodieuse, ce teint pale et ses yeux dérangés qui brillaient dans la nuit. Ce qui intriguait Bess le plus étaient ses réactions aux notes joués avec son archet. Du coin de l’œil elle observait le changement de son état d'esprit, de ses mouvements et de son visage; elle eut un air étonné quand celui-ci redevint stable au pizzicato, que pour quelques instants bien entendu car après il entra dans un fou rire auquel elle s'y attendait pas. Après un moment de méditation la Vampire eut un sourire aux lèvres et lâcha une sorte de ''ah'' qui pouvait se traduire en ''je vois...''. La Vampire le préférait amplement quand il était dans son monde, entièrement créé par le légato de son archet sur les cordes; le pizzicato était bien trop excitant pour lui. Pourquoi ne pas se faire plaisir alors? Il était si concentré et emporté par le son lourd créé avec l'archet... Étant d'humeur charitable elle reprit l'archet à l'Allemande en main quand celui-ci se mit à parler de son nom. La Tutrice pensait qu'il n'allait pas lui livrer de réponse comme l'autre fois, mais voilà qu'il bougeait sa mâchoire en sa direction. Sauterelle? Quel étrange pseudonyme, mais elle voyait bien le pourquoi du comment. Étant si long et fin avec ses longues jambes... Il aurait même pu se faire appeler ''grenouille''?

- Je parle d'un nom dans votre langue et non d'une traduction ou d'un pseudonyme, mais si vous ne voulez pas partager votre vrai nom ce n'est pas très grave. Ce n'était qu'une simple curiosité. Après tout chacun ses secrets, n'est-ce pas Liam?

Sa dernière phrase était décoré par un sourire énigmatique qui donnait un ton différent à sa voix. Elle en cachait des secrets comme beaucoup. Après courte réflexion elle comprenait pourquoi il ne voulait pas dévoiler son vrai nom. Si on lui demandait de faire de même elle aurait refusé aussi; au final elle trouvait que Bess Butler était une combinaison satisfaisante et son vrai nom paraissait médiocre.
Elle regarda les instruments au pied du Faë; Bess appréciait la vue du violon dans son étui et de la flute traversière beaucoup plus que de l'ocarina qui était l'instrument le moins aimé du lot. Quand Mareti s'approcha avec ses petits poings tendus vers elle, son sourire disparu brièvement. En faisant tournoyer rapidement sa contrebasse elle reprit de plus belle:

- Des jeux maintenant? - elle émit un petit rire silencieux - J'aurais choisi la flute ou le violon, ce sont des instruments qui complètent la contrebasse de manière harmonieuse, mais si vous insistez à y aller à la John Cage... - après quelques secondes de réflexion elle fit son choix - À gauche.
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MessageSujet: Re: Un hymne de plus, parmi des milliers   Un hymne de plus, parmi des milliers Icon_minitimeMer 21 Mai - 22:12

Mareti s'était exprimée en français lorsqu'elle avait révélé le pseudonyme de Winruna... Celui que les fans de Will-O-the-Wisp lui avaient donné : Grasshopper, en réalité, et pas "Sauterelle". Les Feux Follets étaient devenus plutôt connus, ces dernières années, et depuis qu'ils avaient commencé à se produire officiellement. Ce pseudonyme revenait souvent. Winruna avait été d'humeur à l'évoquer. Aucun de ses autres noms n'était réellement secret, mais il n'avait simplement pas eu envie de les donner. Peut-être plus tard. Peut-être jamais. Qui pouvait dire ? Lui-même n'en savait rien. Il n'avait pas lu dans cet avenir ci.

Il aurait pu commenter les "plaintes" de son invitée, et il songea même à le faire, tandis qu'il l'observait intensément, toujours le sourire aux lèvres et les yeux brillants d'amusement. Il n'en fit finalement rien, parce qu'il avait autre chose en tête, et qu'elle l'avait coupé au milieu d'une rime. Il lui arrivait parfois de s'adapter lorsque ce genre d'imprévus arrivait. Souvent, c'était une source de jeu pour lui. Lorsque ça ne l'était pas, ça n'en devenait pas pour autant un souci : il ignorait ce qui ne lui convenait pas. Ainsi, il était presque impossible de le contrarier, car il était capable de s'accommoder de tout. Quant à cette histoire de secrets... L'expression assurée de la morte et le ton de sa voix qui se voulait énigmatique lui donnèrent une furieuse envie de rire, qu'il réprima. Winruna n'accordait généralement que peu d'importance aux secrets des autres. Ce qui était ironique, c'est qu'il était souvent au premier plan lorsqu'il s'agissait de les découvrir. A plusieurs reprises, ses visions lui avaient permis d'entrer dans des zones de la vie privée de ses connaissances, dont ces dernières auraient préféré qu'il reste éloigné. Malgré le sourire malsain qui lui divisait le visage en deux, il continua sur sa lancée : il était temps de passer à la suite.

Mareti ouvrit le poing gauche que Bess avait choisi. A l'intérieur, il y avait un caillou. Un simple gravier, ramassé par terre. Elle eut un grand sourire, mais ne pipa mot. Winruna s'exprima le premier :

"Vous avez donc le choix, à défaut du hasard,
Mais ne vous leurrez pas : il reviendra plus tard."

Dans un geste gracieux, le lorialet se baissa pour récupérer l'étui du violon, qu'il ouvrit, pour en extraire un violon entier taillé dans un bois rouge, chaud et vibrant à la lumière du soleil. Au clair de la lune, cela se voyait certainement moins bien, mais peu importait. L'instrument était de très bonne facture : il l'avait acheté en personne à un luthier italien au XVIIème siècle et s'était ensuite payé les services d'une sorcière qui avait jeté un sort de préservation sur le violon, afin qu'il ne se détériore pas trop vite. Il avait fait de même avec nombre de pièces de sa collection, afin de pouvoir en jouer plus longtemps sans risquer de les mettre en pièce juste en les manipulant. Il retira la sourdine. Mareti quant à elle était allée chercher la flûte traversière, dont elle prenait maintenant possession.

"La flûte et le violon, c'est votre dernier mot ?
Objectez maintenant, ou suivez le tempo !"

Il glissa le coussin de l'instrument sur son épaule et prit la position. Les crins de l'archet embrassèrent une double corde poignante et puissante, qui donna au regard du lorialet une teinte hagarde. Ses pupilles s'étaient étrécies, et son expression laissait penser qu'il n'était déjà plus accessible par la parole. Pourtant, il écoutait. il balaya les cordes suivant quelques arabesques véloces et fantasques, joua l'accord parfait de plus en plus vite, jusqu'à terminer sur un la énergique en staccato, suivi du même, cette fois attaché. Les doigts du faë pianotaient contre les volutes et tournaient les clés pour régler les notes désaccordées, peu nombreuses, car l'instrument était très couramment utilisé : il avait servi l'après-midi même. Puis lorsqu'il fut certain d'être prêt, il s'arrêta, le sourire figé. Soit Bess exprimait soit désaccord... Soit son accord implicite. Mareti fut celle qui décida de briser le silence. Elle entama un air de flûte guilleret, léger, rempli d'ornementations aux sonorités celtiques. Les Feux Follets avaient un large registre, mais la musique irlandaise restait de celles qu'ils préféraient jouer depuis son apparition dans le monde des mortels.
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MessageSujet: Re: Un hymne de plus, parmi des milliers   Un hymne de plus, parmi des milliers Icon_minitimeLun 26 Mai - 2:02

Quand Mareti ouvrit son poing gauche, elle eut l'envie de voir ce qu'elle détenait dans le poing droit; mais en même temps elle était désappointé par le contenu. Une vulgaire petite pierre et un sourire dérangeant de la pixie, quelle "surprise"! Winruna avait finalement causé, quelque chose sur son choix et un hasard. La vampire en avait marre des rimes et de la parlotte en énigmes, mais elle comprenait que son interlocuteur jouait avec elle. Les Faës n'étaient pas réputés pour leur amour envers les choses mortes, c'est bien la seule information dont elle était au courant, les plus faibles devaient être une proie convoité des suceurs de sang, les rendant pratiquement ivres. L'ivresse ne manquait pas à la Tutrice, d'ailleurs elle se souvenait des violents abus en tout genre qu'elle avait subi par la main de son ex-mari. Elle ne ressentait plus grand chose en y repensant, mais les souvenirs étaient là.
Bess haussa ses sourcils avec un petit sourire tiré en coin, en hochant la tête pour approuver le choix qui a été fait.

- J'espère que vous vous amusez autant que moi, Liam.

Elle n'avait même pas commencée à jouer de son instrument qu'elle se sentait mentalement fatiguée. En faisant tournoyer sa contrebasse sur soi elle joua quelques notes par ennui avec ses doigts; elle s'arrêta pile poil au son du violon de Winruna. Il avait beaucoup de talent et ça allait sans dire vu qu'il avait plus de vécu et plus de temps pour se perfectionner dans son art; c'était une bonne occasion d'en apprendre sur la musique d'antan si le Faë voulait bien satisfaire sa curiosité, encore un autre chose dont elle doutait énormément. Il avait beau lui avoir fait un serment, il n'avait aucune obligation à l'éduquer ou lui divulguer son passé, ce qui était dommage. Bess laissa cette idée de côté pour le moment, les musiciens ne devaient pas être les meilleurs amis du monde pour faire de la belle musique!

Quand il s'arrêta avec ce sourire figé, Bess sourit de toutes ses dents, cette fois il y avait quelque chose dans son regard qui était presque semblable à celui de Winruna et elle posa son archet sur les cordes en regardant Mareti avec la flute traversière posé sur ses lèvres. Elle écoutait le flot de notes qui en sortaient en attendant une pause dans le thème donné par la pixie pour s'incruster avec son instrument. Bess n'était pas fan de la musique Celtique, mais cela ne la dérangeait en aucun cas; aux moins le Lorialet ne parlait plus en rimes, ils parlaient tous dans un langage musical. En jouant dans un groupe de jazz il ne lui était pas difficile d'improviser, c'était voir plus simple pour elle étant donné le style très organique de la musique Irlandaise.
La contrebasse étant un instrument pas très populaire dans ce style de musique fit une entrée très discrète; donnant une base à la mélodie, quelque chose pour garder terre ferme, un peu comme un tambour ou une batterie créerait un rythme à suivre pour les musiciens. Ses doigts pressaient une corde après l'autre avec détermination, étant une mort-vivante elle ne se souciait pas de ses mains; le cal était un problème lointain pour elle... À vrai dire, vu son élevage elle n'avait jamais eu ce petit problème et il était bien trop tard à en faire l’expérience. Son humeur commençait à changer, elle sentait la musique l'emporter jusqu'au moment où elle vit du coin de son œil un homme faire son chemin de l'autre côté du parc. Si ce n'était qu'un homme au hasard elle n'aurait pas payé attention, mais elle l'avait reconnue. L'homme ''aveugle'' qui la suivait.

Bess n'allait en aucun cas briser la chaine mélodique qui a été créé par leurs instruments, cela montrerait un grand manque de professionnalisme; et puis de toutes les manières ce jeune garçon ne posait pas un grand danger et semblait se diriger vers l'Ambassade. Sans perdre  concentration elle ajouta quelques triplettes par ici et par là ainsi que d'autres rythmes qui se mariaient bien, mais qui donnaient une composition inhabituelle au style Celtique qu'ils jouaient. À cet instant elle était bien trop absorbé par ses mouvements d'archet pour remarquer les réactions des Faës. On pouvait dire qu'elle était satisfaite de cette rencontre fortuite, mis-à-part le fait que Winruna semblait complètement cinglé.

Je me demande s'il comprend la musique comme une langue courante?
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MessageSujet: Re: Un hymne de plus, parmi des milliers   Un hymne de plus, parmi des milliers Icon_minitimeJeu 29 Mai - 17:35

Une chose était certaine... Inutile de prier pour que Winruna s'amuse. Tirer partie de toute situation, la transformer en jeu qui (pour lui) s'avérait être follement amusant, était l'une de ses nombreuses spécialités. La déception du vampire était tangible. S'était-elle attendue à ce que Mareti lui offre un sort ? Un artefact faë antique ? Quelque chose de plus intéressant qu'un vulgaire galet ? Peu importe ! Et le lorialet se moquait royalement de ce que Bess ait apprécié ou non la facétie : il doutait qu'elle ait compris où il voulait en venir, lorsqu'il lui avait annoncé que le choix l'avait emporté. A cette idée, et sachant qu'elle n'avait donc aucune notion de ce qui allait se passer un peu plus tard, comme le "hasard" restait à exploiter, il se mit à glousser, les yeux fous comme ceux d'un homme qui aurait un peu trop bu.

Maintenant, il était temps de jouer. Il sortit son instrument, effectua quelques échauffements en même temps qu'il accordait les cordes paresseuses qui pour certaines avaient relâché leurs efforts de quelques légers degrés, puis il fut prêt. Mareti entama un morceau guilleret et ornementé. Elle fut bientôt rejointe par les variations véloces du violon, et par les touches lentes et puissantes de la contrebasse derrière, qui bien qu'effacée par rapport au jeu rapide des deux autres instruments n'en était pas moins importante, ni poignante. L'alchimie musicale fonctionnait ainsi. Il ne fallut que peu de temps pour que Winruna sombre dans une transe ravie.  Il souriait, les yeux fermés parfois. Ses doigts couraient sur les notes comme si il lui avait été aussi facile de jouer que de respirer, ce qui n'était pas loin d'être la vérité. La musique alterna entre quelques phases plus lentes, plus lourdes ,et des envolées joyeuses sur lesquelles les deux faës s'en donnèrent à coeur joie. Ils se mirent à danser devant Bess, sans cesser une seule seconde d'interprêter. Ils se regardaient dans les yeux, et tournoyaient, l'air malicieux, comme un chat joueur chassant une souris furtive, et une souris kamikaze chassant un chat craintif à l'occasion, aussi. Quelques minutes plus tard, ils étaient toujours en train de jouer de cette façon. Ils s'étaient mis à tourner autour du vampire. Parfois, Mareti se cachait derrière Bess, forçant Winruna à faire un pas rapide sur le côté pour être de nouveau capable de garder le contact visuel. Les notes audacieuses introduites par Bess, inhabituelles mais harmonieuses, semblaient plonger le plus grand des deux faës dans une allégresse dynamique, qui chaque fois lui faisait prendre de nouvelles initiatives.

Subitement, il recula, et cessa de s'intéresser à la pixie, pour plutôt s'occuper à la troisième musicienne, qu'il se mit à observer avec une intensité proportionnelle à la qualité de l'improvisation en cours. Un sourire mystérieux s'étira sur ses lèvres fines. Lentement, sans rompre le jeu ni créer de chaos auditif atroce qui aurait eu pour effet de lui déchirer les oreilles et gâcher un peu son humeur parfaite, il prit les rennes du morceau. Lentement, tout d'abord, il imposa quelques changements de rythmes et de tonalités. Puis il devint plus exigeant dans sa transition, dès lors que les deux autres eurent compris où il se dirigeait. Les notes celtiques s'étaient subitement transformées en cris poignants : ceux d'un violon tzigane étonnamment authentique. La mélodie devint lancinante, et tout à la fois vibrante et heureuse comme un matin de renouveau suivant une atroce catastrophe. La victoire de la vie et de la volonté sur la malchance et l'apparente fatalité. C'était une façon de raconter son peuple que Bess saurait ou non comprendre. Par la musique, Winruna en disait plus que ce qu'il acceptait généralement d'exprimer clairement par les rimes. C'était aussi une façon de communiquer plus directe. Un cœur à cœur qui n'avait pas besoin de mots. Il n'avait fallu que quelques courtes dizaines de secondes pour que Winruna perde sa légèreté et se laisser transporter par les élans tragiques et combattifs des cordes, qui avaient pris le pas sur la flûte, devenue plus discrète.

On aurait pu croire que ça allait durer longtemps, et qu'il s'était finalement calmé, grâce à la lourdeur du morceau... C'était sans compter sur son esprit lunatique. Lorsqu'il ouvrit les yeux, il était encore clairement plongé dans la nostalgie, mais les pupilles qui fixaient Betsy étaient pleines d'une joie beaucoup trop sautillante, qui jurait avec l'atmosphère installée. La voix claire du lorialet s'éleva. Il chantait avec la musique, dans les mediums :

"Un thé ou un café ? Brut ou bien sucré ?
Ronde, ou plutôt cornue ? Rouge ou pure clarté ?"

... Il en profitait pour reprendre une question qui plus tôt n'avait pas été clairement répondue. A quel dessein ? Difficile à dire, lorsqu'on observait son visage exalté, certes, mais parfaitement hermétique à tout autre forme d'expressivité. Il ne quittait pas Bess du regard. Cette fois-ci, il attendait une réponse.... quand bien même il n'aurait aucune difficulté à trouver quoi faire si son invitée choisissait malgré tout de garder le silence.

Difficile aussi de dire si il avait remarqué l'homme qui s'était approché puis éloigné tout aussi vite. Il n'en avait en attendant pas donné l'impression du tout.
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MessageSujet: Re: Un hymne de plus, parmi des milliers   Un hymne de plus, parmi des milliers Icon_minitimeMar 3 Juin - 19:10

Bess était concentré sur sa contrebasse et elle avait presque manqué les Faës tournoyer autour d'elle. La vampire était habitué aux échanges musicaux de manière traditionnelle, sans pour autant danser autour des autres instrumentalistes; elle savait tout de même que traditionnellement dans la musique celtique il y avait beaucoup de mouvement de la part des musiciens. Surtout ceux avec des instruments plus légers comme le violon ou la flute.

Au début elle prit garde, il y avait toujours une distance correcte entre elle et un autre individu par simple habitude, elle n'appréciait jamais l'invasion de sa bulle personnelle, mais elle s'était détendue en se rappelant du serment. En même temps, s'il allait faire quelque chose il aurait pu le faire tant de fois avant de sortir son violon, pourquoi donc pendant un échange musical? La seule chose qu'elle aurait pu reprocher à lui et Mareti serait le fait qu'ils étaient bien trop près d'elle, leur odeur combiné était comme casser une grande bouteille de gin dans une petite pièce, mais ils semblaient si heureux de jouer qu'elle ne pût s'empêcher de sourire elle-même, la musique était un excellent moyen de conversation.
Ses yeux perçaient ceux du Lorialet quand il avait concentré son attention sur elle. Faire contact visuel avec les musiciens était important, cela montrait une connexion favorable et une complicité musicale. Elle ne le lâcha pas du regard pendant un moment, avec un sourire vif, jusqu'au moment ou elle posa son regard sur Mareti, observant chacun de ses mouvements.

Quand celui-ci changeait graduellement de genre elle le suivit à la note, changer les accords de manière soudaine n'était plus vraiment un problème pour elle qui jouait du jazz et quand celui-ci alla dans des notions tziganes elle alla dans son pizzicato en gardant son archet entre le pouce et l'index. Sa nature vampirique lui permettait de faire des combinaisons rapides et quasiment impossibles pour les êtres humains; elle ne s'en priva point et décida de monter sa barre plus haut jusqu'au mouvement calme qui suivit, une fois de plus l'archet à la main elle revint au légato avec lequel elle avait commencé.
Il ne lui était pas difficile à comprendre qu'il contait une histoire importante dans sa musique, il semblait avoir tendance à utiliser les notes comme un moyen de conversation. Une expérience très enrichissante pour Bess; elle se demandait à quoi son histoire ressemblerait sur un manuscrit? Quel serait la clé utilisé? Le nombre de dièses ou bémols? Une sonate ou une fugue? Très difficile à dire et en même temps elle ne le saurait jamais, elle n'était en aucun cas un compositeur, mais plutôt une instrumentaliste qui jouait les pièces des compositeurs.

À la question chantante elle réfléchit un instant sans pour autant s'arrêter de jouer. Parlait-il de Claire? Faisait-il allusion à sa rencontre? Elle avait encore du mal, mais cette fois elle décida de montrer plus d'indulgence. Elle s'était faite à l'idée qu'elle était l'objet de son amusement. Un troll coincé dans un corps de fée. Bess jeta un coup d'œil rapide si l'homme était toujours présent, mais-il était parti. Décidément elle n'avait pas beaucoup de chance ces deniers temps. Avant de répondre elle haussa ses épaules, il était clair qu'elle ne savait pas où sa réponse l'amènerait.

- Thé brut. Ronde et pure clarté. Si vous voyez un sens à ma réponse je suis absolument ravie.

Elle ne le quitta pas du regard, son expression était neutre et sa voix grave, son visage pouvait ressembler à une statue en marbre sans expression. En même temps elle ne comprenait pas beaucoup à ce qu'il disait et avait fait son choix uniquement par la sonorité des mots. Après tout, en bonne anglaise, le thé brut était son second choix après le sang, rien que pour savourer.

[Hrp: J'ai l'impression que mon état malade me rend encore moins compréhensible!]
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MessageSujet: Re: Un hymne de plus, parmi des milliers   Un hymne de plus, parmi des milliers Icon_minitimeMer 18 Juin - 22:15

[C'était parfaitement compréhensible, contrairement aux pensées nébuleuses de Winruna Razz ne t'en fais pas !]

La morte avait répondu, ce qui provoqua la joie du grand faë, qui répondit à sa coopérativité par un grand sourire affable qui, pour un temps, n'avait absolument plus rien d'inquiétant. Après tout, il ne lui avait jamais voulu de mal. Il avait été sincèrement et agréablement surpris de retrouver une figure du passé, qu'il n'avait pas vue depuis... Eh bien. Depuis un temps très court, en réalité, mais pour Winruna, les années, les siècles, et parfois les millénaires, n'avaient plus de réelle signification. Heureux de partager cette nuit avec une adepte des cordes, il lui proposait des divertissements avec toute la spontanéité et la sincérité dont il était capable, bien qu'il en profitât pour jouer avec elle et s'amuser de la difficulté qu'elle pouvait éprouver à le suivre, lorsqu'il ne la perdait pas volontairement. Mais ce soir, l'Elpäaga était haute. Rien n'aurait pu le dissuader de s'amuser jusqu'à devenir ivre de satisfaction et d'intenses ressentis. Il décida de la féliciter pour sa complaisance. Il lui offrirait quelques réponses à des questions qu'elle s'était posée, ou qu'il savait pertinemment qu'elle se poserait. Il n'était pas dit, cependant, qu'il reste longtemps dans cet état d'esprit, même si elle continuait de suivre les pas de danse qu'il esquissait. Nul n'était capable d'empêcher le torrent de couler. De la même façon, à part les Éminences Grises, nul n'était capable de contenir le chaos vivant qu'incarnait le premier Feu Follet. Titania elle-même s'y était essayée, et n'était parvenue qu'à se casser les dents sur ce projet.

"Je partage certains des goûts que vous citez,
Sans quoi nous ne nous serions pas rencontrés.
C'eut été fort dommage de manquer cela :
Le chant de Mareti, Betsy et Winruna"

Il chantait, et les cordes glissaient dans des notes aux accents toujours aussi tziganes, mais dorénavant nettement plus joyeux. Grand détaché. Arrivé au bout d'une partie de son chant, il s'arrêta un instant de jouer, les yeux pleins d'une lueur étrange et difficile à analyser. Mareti quant à elle continuait de souffler dans son propre instrument, si bien que la musique ne mourut pas. Il pointa le vampire du bout de son archet, et ajouta subitement, sans transition :

"Croisées ou embrassées ? Ou peut-être bien plates ?"

Il changea d'avis et le bout de l'archet dériva lentement sur la pixie qui, un peu en retrait, continuait d’égrainer les notes.

"A toi de faire entendre ta voix délicate !"

La pixie cessa de jouer mais partit dans un rire mélodieux, avant de répondre en chantant, sans manquer de suivre la mélodie que la contrebasse soutenait encore :

"Embrassées ! Embrassées ! C'est beaucoup plus intéressant !"

Le lorialet émit un rire amusé. Il donnait l'impression de s'être plus ou moins attendu à cette réponse.

"Un, quatre, cinq et six, voilà le compte est bon !
Seize est un bien grand nombre, et sept un chiffre rond.
Nous y sommes ! Et alors ? Aimez-vous la saison ?"

Il fixait Bess intensément. Les cordes du violon se mirent à vibrer de nouveau tandis qu'une version très personnelle et très peu conventionnelle (mais qu'attendiez-vous de lui exactement ?) de l’Été de Vivaldi échappait à son instrument. Mareti eut tôt fait de s'adapter. Bientôt, plus personne ne parlait. Les faës étaient plongés dans une nouvelle transe musicale. le lorialet ferma les yeux, son corps penchant à intervalle irrégulier dans des directions hypnotiques... ce jusqu'à ce que subitement, il se courbe encore plus. L'odeur des planches. Le sucre. Un visage inconnu. Bess était là. Oh... La vision s'éclaircissait. Des passages de vie se déroulaient derrière ses paupières closes. Ses lèvres étendues en un long sourire paresseux ne daigneraient pas exprimer les images et les connaissances qui lui avaient été transmises. Il ouvrit deux puits profonds, rendus sombres par l'exploration à laquelle il venait de se soumettre. Voilà qu'il avait encore l'air inquiétant, alors qu'il fixait la mort vivante d'un air amusé. Comme si il savait quelque chose qu'elle ne savait pas... Et qu'elle aurait sans doute apprécié de savoir. Ou alors, pas apprécié du tout. Le Vivaldi disparut dans une transition experte. D'autres notes, bien reconnaissables. C'est presque sans prévenir qu'il était passé à un autre classique : la 5ème symphonie de Beethoven, jouée dans un style plus énergique, moins subtil qu'il n'en avait l'habitude. Sa voix s'éleva dans un dernier murmure :

"Quelle étrange notion que celle de passé...
Parfois bien révolu, parfois près d'émerger.
Cette rencontre était tout à fait imprévue.
Et pourtant il se peut que vous n'ayez rien vu."

Un grand sourire. Les notes s'égayèrent et s'adoucirent, au rythme de sa personnalité. Il s'était passé quelque chose, mais maintenant, plus rien. Juste la musique.
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MessageSujet: Re: Un hymne de plus, parmi des milliers   Un hymne de plus, parmi des milliers Icon_minitimeMar 24 Juin - 1:25

La vampire eut un air agréablement étonné sur son visage pale. Ses yeux scintillaient comme deux grands saphirs et elle continua les pas de danse imposés par le Lorialet et sa petite compagne. L'étonnement vint du fait qu'il se rappelait encore de son nom, après plus ou moins 130 années écoulés. Elle n'avait que 301 ans alors que le Faë devait être très ancien; se rappeler ainsi d'une simple connaissance lui avait relevé quelques soupçons qu'elle décida de délaisser pour le moment. Après tout cela pouvait être facilement une coïncidence. Par contre, elle fit une remarque:

- Betsy est réservé pour des connaissances un peu plus... Amples. Néanmoins je suis contente que vous trouvez un sens dans ma réponse à votre... Question.

Elle ne savait toujours pas comment appeler ce qu'elle entendait de la bouche de Winruna. Cela commençait à avoir un peu de sens, mais n'étant pas fervente admiratrice de la poésie elle se sentait toujours un peu à l'écart. La Tutrice aimait une approche directe et sans chichis, le Lorialet ne l'avait pas gâté du tout avec son allure et son état-d'être énigmatique. Quand il s'arrêta de jouer, elle continuait toujours sur son air tzigane posé, elle craignait la nouvelle question qui a été posé, mais quand il changea d'avis et s'adressa à Mareti elle murmura quand même sa réponse qui était "croisée". Il lui fallait du temps pour apprécier le contact physique avec certains et même qu'au final elle gardait beaucoup de gens à distance; c'étaient des bizarreries britanniques qui restaient avec elle, comme le Earl Grey. Bien évidemment le Earl Grey au nature sans rien du tout... Le English Breakfast sachet de thé d'abord, puis eau, puis lait et sachet de thé à la poubelle.

Le sourire du Lorialet la déconcertait toujours un peu et elle fut un peu distraite quand celui-ci avait décidé de changer d'improvisation pour aller dans Vivaldi.
Ce n'était pas sa saison favorite et rien que pour lui faire plaisir elle décida de lui gentiment répondre à la question avec un petit sourire au lèvres.

- Ma foi, j'ai toujours préférée l'Hiver... Mais son Été me fais toujours penser à l'Hiver. À Londres la saison est souvent couverte...

Elle ne comprenait pas ce qu'il voulait dire aux nombres, mais elle décida de laisser ses rumination pour une autre fois. Alors qu'elle jouait sa partie de manière assez agressive elle s'était plongé elle-même dans une sorte de transe, les sourcils froncés et les yeux entre-ouverts, vidant sa tête des problèmes. Quand elle vit le Faë la fixer de manière inquiétante, elle ne savait pas trop comment le prendre, mais ça se voyait: il lui cachait quelque chose. Ce n'était rien qui pouvait risquer sa vie à ce moment précis, mais elle se demandait si par hasard son compagnon musical ne retenait pas des informations qui pouvaient être utilisés par la Tutrice. Une fois de plus elle laissa couler (pour l'instant).

La transition vers la 5éme symphonie de Beethoven l'avait prise quelque peu au dépourvu, elle sentait comme-ci il essayait de mettre à l'épreuve ses capacité musicales et elle commençait à rentrer dans ce petit jeu de change. Elle brisa contact avec le Lorialet pour regarder Mareti qui elle semblait être dans son petit monde, aux moins quand elle parlait (quoique rarement) elle la comprenait mot pour mot. À certains moments elle décida de laisser son archet de côté pour retourner au pizzicato avec de temps à autre quelques frappes rythmés sur le corps en bois de son instrument. S'il allait s'amuser à la faire virevolter elle allait virevolter avec classe aux moins!

Quand il revint à une mélodie calme et posé elle laissa son archet sur l'herbe, elle n'allait pas le reprendre, elle voulait continuer son pizzicato tout en douceur. Aux rimes chantants du Faë elle pencha sa tête de côté, sans émotions au visage et d'un ton neutre elle reprit presque en murmure:

- Et pourtant je vous vois, vous êtes bien là devant moi. À moins que vous ayez vu quelque chose dont je ne suis pas capable de distinguer.

Elle changea tout de suite d'air à la fin de sa phrase, comme-ci elle ait vécu une sorte d'épiphanie; en se redressant elle allait tout de même essayer de sortir aux moins une ou deux informations du "troll". Elle allait jouer le jeu. D'un air interrogatif, avec un sourcil haussé, elle posa sa question en sa manière:

- Votre longue route m'est invisible, mais est-ce ma route dans vos yeux pénible? Inquiétude ou sérénité?
Après cette charmante danse vous pouvez considérer.


Elle ne perdait rien d'essayer, de toutes les manières il lui était dur de prévoir si le Lorialet allait suivre son pas de danse ou simplement la faire revenir dans les rythmes qu'il imposait. Dans tout les cas, si il y avait un danger quelconque elle aurait voulu aux moins être sur ses gardes et le voir arriver droit devant au lieu d'être prise au dépourvu.
Ses doigts traversaient le cou de la contrebasse avec un grand calme serein, sentant que la musique arrivait lentement à sa fin elle décida de prendre la relève et finir par une cadence parfaite, mais dans un accord mineur, donnant une fin un peu dramatique à l'improvisation. En s'arrêtant elle se baissa pour récupérer son archet, elle fixait le Faë d'un air interrogatif, attendant peut-être un verdict? Ou une réponse à sa question? Difficile à dire, mais au fond elle était satisfaite de cette rencontre impromptue, jouer avec un ancien Faë avec tant d'expérience était presque une opportunité à ne pas louper. Bess était ravie de ne pas l'avoir manqué.
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MessageSujet: Re: Un hymne de plus, parmi des milliers   Un hymne de plus, parmi des milliers Icon_minitimeDim 29 Juin - 17:31

Si Winruna regrettait d'avoir appelé la morte par un nom trop familier, il n'en montra rien. D'ailleurs, il ne répondit à aucun des commentaires qu'elle fit, si ce n'est par de longs regards malicieux posés sans qu'il cesse de jouer. La voix du violon prenait parfois des accents rieurs, comme lorsque Bess lui révéla son avis sur l’Été de Vivaldi, qui lui faisait vraisemblablement penser à la saison inverse. L'Eté n'était pas toujours de bon augure. Bon nombre de personnes le voyait comme une époque heureuse. Une période de vie furieuse et d'oisiveté. Seulement, l'été pouvait être aride. Sec. Infertile. Étouffant. Tout comme l'hiver, cette saison extrême était parfois difficile à vivre. Il n'était donc pas étonnant de leur trouver des similarités, et  durant sa longue vie, Winruna n'avait que que constater tout le mal qu'un excès de chaleur pouvait faire... ici à des récoltes, ici à une population. Affamés. Asséchés. Assommés. Forcé par sa condition à rester tout le temps couvert, ses voyages lui avaient parfois donné à expérimenter ces sensations intrigantes. Il alourdit son jeu un maximum pour rendre la pénibilité de la saison plus réelle et tangible. Ce, jusqu'à ce quelque chose d'autre arrive.

Cinquième symphonie de Beethoven. Un avertissement voilé. Winruna avait eu pour un bref instant l'air grave et inquiétant. Il était rapidement revenu à sa légèreté précédente. Lorsque son interlocutrice s'essaya aux vers, une lueur d'agrément passa dans son regard asymétrique. Le son des mots, équilibré, sonnait à son oreille comme une merveilleuse mélodie. Un baume rafraîchissant. Un grand verre de liqueur qui coulait dans sa gorge assoiffée et brûlait ses entrailles d'une ronde satisfaction. Une envolée, un balayage furtif et expert contre les cordes du violon, accompagna le rire léger qui s'échappa de sa gorge comme un oiseau. Subitement très conciliant, Winruna laissa Bess diriger la mélodie durant quelques secondes éparses. Mareti ne jouait plus, et dansait provisoirement avec sa flûte alors qu'elle s'approchait d'un pas guilleret :

"Toi t'es plutôt sympa, pour une mort-vivante !"

"C'est un choix distingué, une chose plaisante."

Winruna venait d'utiliser (détourner ?) des mots que Bess avait intégré à ses propres rimes. Hasard ou volonté ? Il faudrait le deviner ou bien laisser couler, car ni l'un ni l'autre de deux faës ne donnerait cette information de façon claire et précise.

"... Tous ces mots prononcés, de façon élégante."

"Et puis je dois l'avouer, j'aime cette variante !"

La cinquième symphonie de Beethoven n'y ressemblait plus du tout. Les musiciens jouaient comme ils discutaient. Il était difficile d'être certain de la teneur de l'échange. Complice ? Musclé ? Amis ou opposés ? Le grand faë ne donnait provisoirement plus l'impression de vouloir guider les transitions. A défaut, son regard fou, accompagné d'un grand sourire de chat, cachait une réponse qu'il donna en ces mots :

"Inutile d'attendre, allons droit au sujet.
Si j'avais les dents longues, je serais inquiet !
C'est une route sombre, que vous empruntez.
Ainsi est-ce un peu une généralité."

Le rire de Mareti égaya la nuit claire :

"Yaseeja, tu n'es pas très gentil, les soirs de pleine lune !"

Tiens donc ? La pixie semblait s'être subitement entichée du vampire. Ça lui arrivait, parfois. Winruna eut un long sourire, empli de mystère.
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MessageSujet: Re: Un hymne de plus, parmi des milliers   Un hymne de plus, parmi des milliers Icon_minitimeSam 5 Juil - 18:49

Les regards malicieux du Faë étaient maintenant une chose normale, elle ne semblait plus aussi dérangé qu'elle ne l'etait avant. Il fallait admettre aussi que leur jam la detendait énormément, cela faisait longtemps qu'elle n'as plus joué de choses aussi chaotiques, vu les puristes jazzeux avec lesquelles elle trainait. D'ailleurs elle se rappelait qu'il fallait qu'elle arrange une date précise avec eux pour leur date éventuelle au Cadavre Rieur, rien n'était sûr, mais c'était toujours mieux que rien.

Son étonnement fut évident quand la réaction du Lorialet se fit voir et se fit entendre dans ses cordes vocales. La poésie qui sortit de sa bouche avant : elle savait que c'était d'une qualité très pauvre. Ses rimes étaient du charbon comparé aux diamants crées par Winruna. Mareti avait clairement exprimé sa "sympathie" envers la Tutrice après cette tentative réussi. Leur va et viens donnaient un son different a la musique, clairement ils jouaient comme ils discutaient et Bess tenta de se laisser aller avec le son de sa contrebasse, après tout free jazz obligeait.

- Vous avez eu l'honneur d'assister à mes premiers rimes. Félicitations! Quel magnifique effet cela doit faire, un peu comme voir les premiers pas d'un enfant… sauf qu'il est mort.

Son ton etait sarcastique au départ, sauf qu'après c'était incertain si elle adressait la parole aux Faës ou si elle parlait à elle-même. A la dernière phrase, c'était comme-ci elle contemplait l'idée et calculait si ça pouvait effectivement marcher. Clairement elle avait passé bien trop de temps avec Winruna.

Voilà donc que les rimes du Lorialet étaient plus clairs. Effectivement c'était presque comme un avertissement général, mais elle voulait croire qu'il savait plus qu'il ne laissait passer. Aux moins maintenant elle savait qu'il y avait un danger potentiel dans les rues, elle allait se tenir en garde, surtout quand elle devait aller chez certains "élèves" régulièrement. Elle ne démontrait pas d'émotions et ne dit rien de plus à ce sujet, en réclamer d'avantage serait trop gourmand, il n'allait plus le faire pour son amusement. Son attention fût attiré par le nom énoncé par la pixie, Yaseeja. Était-ce là son vrai nom? Ou un nom parmi tant d'autres? Difficile à dire, mais elle se doutait qu'un homme aussi vieux allait porter plusieurs noms, celui-là était des plus étranges.


- Voilà que j'entends un autre nom. Charmant. Connaissez-vous le mien, par hasard?

Elle plissa les yeux et eut un petit sourire aux lèvres. Il n'était pas dit que le Lorialet pouvait que voir dans le futur, ce n’était même pas prouvé qu'il pouvait le faire, mais la Tutrice voulait y croire. S'il pouvait voir des choses invisibles aux yeux des autres, il pouvait facilement voir ce qu'il s'était passé avec elle? À revoir, elle mourrait de curiosité tout en admirant la splendeur de son compagnon musical et de la pixie qui dansait autour. Il a fallu admettre que c'est bien ce dont la Tutrice avait besoin; même si le Lorialet et sa pixie étaient pas bien dans la tête, c'etait agréable de ne pas jouer avec ses puristes jazzeux.

En parlant de puristes jazzeux, elle se baissa rapidement pour récupérer son archet et commença lentement à changer de tempo, cette fois elle voulait avoir les rennes et elle n'allait pas les lâcher. Que les autres la suivent ou pas, ça lui était égale, après tout ça ressemblait beaucoup à de la musique classique libre. Ses mouvements d'archets commençaient à devenir différents, les notes changeaient graduellement et on pouvait reconnaître les préparations d'une fin assez excitante! Dans un moment où elle jouait fortissimo elle s'arrêta subitement pour quelques secondes avant de jouer des notes microtonales et finir dessus. Il fallait en terminer là sinon ils auraient joués encore plus longtemps; elle ne voulait pas risquer de se faire cramer par l'aurore.
Elle laissa sa main avec l'archet se reposer, quant à la Tutrice elle posa sa tête de côté sur la manche de la contrebasse.

- Et bien… c'était une expérience… enrichissante. Mon big band sera plus que ravi de collaborer avec vous deux un de ces jours, surtout après une telle performance. Enfin... Si ça vous chante.

Quel jeu de mot pourri, elle s'en est rendu compte un peu trop tard, rien que par embarras elle émit un grand soupir. La Vampire se demandait si par hasard elle n'allait pas regretter cette décision un jour, après tout il avait déjà bien joué avec sa tête. Elle sentait les idées abstraites envahir sa tête.
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MessageSujet: Re: Un hymne de plus, parmi des milliers   Un hymne de plus, parmi des milliers Icon_minitimeDim 6 Juil - 13:44

Le faë était de ceux qui voyaient la beauté là où personne ne daignait tourner la tête. Il avait aimé avec ferveur les premiers battements des hommes. Le son des roches et du bois entrechoqué était inimitable. Selon la forme et la taille, et aussi le matériau, il évoluait et résonnait de façons différentes. Il égayait l'oreille qui l'écoutait et créait des univers de sonorités vibrantes dans lesquelles Winruna s'était perdu durant des siècles entiers. Un rythme offert au Monde était toujours unique. Une voix, un choix, des mots et des soupirs. Quelle joie trouvait t-on dans la perfection ? Un plaisir très sourd, sans doute. Un sourire tout fin sur les lèvres d'une statue, laquelle s'illuminait dès lors qu'on la frappait. Stylo. Bâton. Pied de biche ou niveau à bulles ! Une pelle ? Un sac de noix ! Rien n'égalait l'envie spontanée du moment. Rien ne valait la vie, et les subtils accents qu'elle donnait aux choses sur lesquelles elle tombait. Entendre des rimes dans la bouche de la vampire était inattendu. C'était l'un de ces instants qu'on ne pouvait refaire, où chaque seconde avait une saveur différente. Un gloussement échappa au lorialet à la comparaison de Bess. Un enfant mort ? Vraiment ? Loin de cette impression, le grand faë rêvassait :

"Est-ce un corps qui me parle, ou une musicienne ?
Individualité et Personnalité,
Créatures mouvantes, vives, colorées,
Que la fatalité ne saurait faire sienne."

Loin de s'en tenir à ces constatations ésotériques, Winruna s'égaya. Il donna une réponse à une question. Elle était formulée d'une façon qui laissait place à beaucoup d'interrogations, et il lisait dans les yeux opposés une curiosité dont le fruit l'inspirait. Mareti s'amusait de son manque de clarté, auquel elle était pourtant plus que très habituée. Les coups d'archets, plus discrets qu'avant, se teintaient de malice saupoudrée de pizzicato. La pixie se mit à tourner autour de Bess tout en continuant de jouer des notes à intervalle irrégulier. La musique devenait étrange. Agréablement déstructurée. A trop suivre l'air, on perdait facilement son esprit dans la confusion du son. Le regard de Winruna changeait lentement. Le sucre qui en coulait se cristallisait lentement. Hagard, mais satisfait, il eut un sourire soudain, né dans les restes de celui qu'il avait presque perdu.

"Combien en portez-vous ? Des noms, des sobriquets ?
Si telle chose existe, lequel est le vrai ?
Le premier, un autre ? Le plus utilisé ?
Quelle importance faut-il donc leur accorder ?

Connaissait-il Bess, Betsy, sous un autre nom encore ? Winruna n'offrirait pas cette information ce soir. Peut-être ne le ferait-il jamais. Son don de clairvoyance n'était pas censé être connu du grand public, et jamais il ne laisserait l'humanité entrevoir l'étendue de ses véritables possibilités, tout comme il ne révélerait pas son exacte nature contre la volonté des faës.

"Yaseeja, ça n'est que pour moi ! Et tu ne peux pas savoir pourquoi, c'est mon secret !"

Un secret que les anciens faës connaissaient, et auquel Winruna accordait bien moins d'importance que sa compagne. Mareti, néanmoins, profita de l'instant pour tirer une langue malicieuse dans la direction de Bess, laquelle avait repris la main sur la musique. Une main audacieuse, que les deux faës respectèrent, sans doute pour faire part de leur appréciation. Le jeu se rangea suivant les accents lancés par la mort-vivante. Ils sentaient à plein nez la fin d'un échange fort amusant. La subtilité des dernières notes firent éclater Winruna d'un rire qui transportait une joie non feinte, puis à son tour, il relâcha l'archet, dans un mouvement dansant qui s'acheva avec une révérence gracieuse. Deux doigts autour du bord de son couvre chef, le faë fixait Bess sans cesser d'étirer les lèvres. Mareti avait lâché sa flûte, et profita de la position de Winruna pour sauter sur son dos et lui voler son chapeau, qu'elle mit sur sa propre tête, trop petite. Son visage s'enfonça entièrement dans le haut de forme. Elle se mit à rire à son tour en battant des pieds.

"Nous autres sommes toujours très intéressés,
Dès lors qu'il s'agit d'échanger et de jouer."

Mareti parvint à extraire sa tête du chapeau.

"Notre groupe reste en ville un moment ! Will-O'-the-Wisp, vous connaissez ? On va jouer le mois prochain, durant une soirée dans un pub irlandais, le Trisk..Trimp... Trinque aux claques !"

Nouveau rire discret de la part du lorialet :

"N'écorche pas les mots que tu sais prononcer !
Mais je dois l'avouer, c'est une bonne idée !"

Subitement, la discussion était devenue nettement plus aisée à suivre.
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MessageSujet: Re: Un hymne de plus, parmi des milliers   Un hymne de plus, parmi des milliers Icon_minitimeLun 14 Juil - 17:42

Elle rentrait dans un territoire dangereux à explorer, pourquoi même avoir fait une comparaison aussi étrange? Telle était la question du moment, le Faë et sa Pixie lui avaient complétement chamboulé la manière de penser et elle se demandait à quel point elle avait vraiment envie de rentrer dans un tel débat. Néanmoins, elle sourit cordialement et expliqua son opinion sur le sujet du corps/musicienne.

- L'un n'annule pas l'autre. Dans tout les cas, vous parlez aux deux car je ne pourrais pas être l'un sans l'autre, soit disant...

Elle s'arrêta, quelque chose la poussait à vouloir continuer, mais il était mieux d'arrêter que de continuer dans une direction pas très certaine et qui pourrait virer à la philosophie.
Combien de nom portait-elle? Là une question très simple, à part son vrai nom et prénom elle avait uniquement Bess ''Betsy'' Butler. Dans sa tête, Bess Butler était maintenant son vrai nom et non Magdalene Cardwell, ou même Cromwell si l'on doit remonter aux moments où ses ancêtres avaient décidés de ne plus être associé à cet homme de pouvoir. Elle haussa un sourcil quand Mareti tira la langue vers la Vampire et ''marquant son territoire''; soit elle jouait bien son jeu, soit elle avait vraiment l'attitude d'une jeune enfant, ça avait beau être quelque chose d'attachant et à la fois irritant pour certains, mais dans les yeux de la Vampire elle comprenait l'obsession de tenir un secret et ne pas vouloir le dire. Sa soif de savoir et sa curiosité avaient une barre placé très haut, garder un secret était d'une telle facilité pour elle; cela lui donnait une satisfaction de savoir des choses alors que d'autres resteront ignorants toute leur vie (ou non-vie pour certains).
Bess ramena son regard vers le Lorialet qui ne semblait pas s'arrêter de sourire. Il était évident que c'était trop simple pour elle de demander s'il connait ses autres noms, cela pouvait révéler trop de choses.


- Ne m'en voulez pas d'essayer - dit-elle poliment - c'est bien la première fois que j'ai affaire avec des... gens de votre genre. Il n'est que naturel que je veuille en savoir plus sur vous et sur la mesure de vos capacités. Je m'excuse si cela vous parait trop intrusif.

Elle hocha la tête en sa direction et revint à sa contrebasse. En réalité elle voulait tout savoir et pas uniquement la mesure de ce que le Lorialet pouvait et ne pouvait pas faire. Pour la mesure du pouvoir elle sentait parfaitement son sang, peut-être pas une mesure de pouvoir, mais quelque chose qu'il fallait garder à l'esprit et prendre note.
Bien évidemment il ne pouvait pas divulguer tous les secrets de son peuple ou même de sa race, elle ne l'aurait pas fait à un parfait inconnu non plus.
Quand lui et Mareti avaient exprimé leur motivation, Bess se sentait bien plus à l'aise. Il était tellement agréable de savoir qu'il y avait encore des gens motivés dans le monde pour collaborer et qui ne joueraient pas qu'un style de musique comme son groupe. Évidemment le jazz restait le plus proche de son cœur, mais avoir la possibilité d'explorer plus de choses...! C'était tellement la bienvenue.
Le Trick était un endroit qu'elle aimait pour beaucoup de raisons et pas parce que la Guinness était une boisson spéciale; parce qu'elle était Anglaise et que son ancêtre était un homme qui avait causé la division en Irlande entre l'Irlande du Nord et le reste du pays, mais aussi parce que les patrons du pub n'aimaient pas beaucoup les vampires et elle ne leur avait donné aucune raison de la jeter dehors.
Elle sourit et pencha sa tête de côté avant de sortir sa phrase avec le plus de politesse possible en corrigeant la faute de Mareti, même si peut-être bien elle le faisait exprès:

- Le Trick O'Clink... ou simplement le Trick suffit. Je vais voir et me renseigner et hélas je n'ai pas eu l'occasion d'écouter vos morceaux à vous. Je serais plus que ravie de collaborer, mais avant tout il faudra que je regarde si je serais libre le mois prochain pour cet événement. Une vieille comme moi peut être parfois occupé.

Elle reprit son étui et plaça sa contrebasse à l'intérieur avec beaucoup de délicatesse, elle renferma le tout après avoir accroché son archet.
Maintenant elle était prête à partir, ne sachant pas vraiment comment faire ses adieux elle fit quelques pas en arrière et s'inclina vers leur direction.

- C'était un vrai régal. Je resterais bien, mais les brûlures de peau ne valent pas vraiment le risque. Au grand plaisir de vous revoir une fois de plus.

En tournant les 180 dégrées sur soi elle avait prit la même route qu'avant pour revenir chez elle, cette fois en levant la contrebasse pour ne pas avoir de difficultés à rouler sur l'herbe. En repensant à cette jam elle soupira, la continuer serait tellement agréable, mais évidemment il fallait se nourrir et revenir chez soi avant de se faire brûler par la lumière du soleil.
Elle jeta une fois de plus un œil en arrière vers les Faës et revint à sa marche rapide vers la rue Bourbon.
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MessageSujet: Re: Un hymne de plus, parmi des milliers   Un hymne de plus, parmi des milliers Icon_minitimeMer 30 Juil - 12:15

La mort-vivante disait des choses amusantes... Se doutait-elle seulement de leur portée philosophique ? Winruna pensait qu'ils ne suivaient pas l'exact même fil de pensée, ce qui n'avait rien pour le perturber : A ce genre de choses, il était habitué. Il générait ce genre de situations, dont il se délectait ensuite. Pensif, c'est dans un dernier fil de paroles qu'il commenta :

"Tout n'est une question que de définitions,
Des pensées heurtées qui déchaînent les passions."

La fin de leur jeu musical arriva. Bess posa une question à laquelle elle n'eut pour réponse qu'une autre question. Elle donna ses raisons mais ne tira rien d'autre du lorialet, dont le regard malicieux la scrutait patiemment, tandis que les dernières notes agonisaient sous la lune pleine. L'instant passa rapidement. Tout devint plus simple et plus concret. Mareti jouait avec le chapeau de Winruna. Une proposition avait fusé : une alliance temporaire, le temps d'un concert. La femme vampire semblait plutôt partante, mais il restait une incertitude due à son éventuel emploi du temps chargé. C'était parfaitement compréhensible, et loin d'être gênant : les Feux Follets étant ce qu'ils étaient, elle avait tout le temps du monde pour leur faire part de son accord ou de son refus pour la soirée. Serait-elle arrivée le soir même, avec deux heures de retard sur le début du concert, sans les avoir prévenus au préalable, que Winruna aurait été capable d'accepter sa participation en riant, quitte à modifier le programme à la volée : il était rare que Will-O'-the-Wisp donne un spectacle totalement dépourvu d'improvisation. La spontanéité et l'imprévu faisaient partie de ce qu'ils étaient. Les yeux du faë brillaient encore :

"C'est fort compréhensible, et je suis satisfait.
Envisager l'idée serait déjà parfait.
Lorsque vous aurez vos disponibilités,
Il vous sera sans doute aisé de nous trouver..."

Il lui suffirait de se souvenir du nom "public" de leur troupe, connu internationalement. Une recherche rapide lui permettrait de prendre contact avec le groupe, lequel (a contrario de Winruna) possédait une adresse internet fixe. Les faës et la technologie ne faisaient pas excellent ménage, mais pour vivre parmi les humains, il fallait s'adapter à leurs méthodes. Puis il suffisait de connaître la "furie dansante" pour savoir qu'elle avait toujours été bien moins réfractaire à l'évolution des races primates que la plupart du reste de ses pairs, quand bien même son avis sur la question s'était un peu durci lors de la catastrophe qui avait privé les siens de leur terre natale. Après tout, ces derniers temps, Winruna s'était pris d'affection pour le son de la guitare électrique.

"A bientôt !!"

Suite à un dernier salut silencieux, Winruna (qui avait rangé son violon durant les derniers instants de calme) se désintéressa du vampire en partance. Il profita du fait que Mareti était encore en train de saluer Bess d'une main énergique pour lui voler la flûte traversière qu'elle avait entre les mains.

"Heeey ! Rend moi ça ! C'est la mienne ! Arrête de rigoler comme ça !"

Bien sûr, les plaintes de la pixie ne firent que rendre le lorialet plus hilare qu'il ne l'était déjà. Son rire cristallin s'égrena entre les feuilles chuintantes des arbres, épaisses et fraîches des premières gouttes de rosée matinale. Il se mit à jouer un air guilleret, composé de notes rapides et espacées. Ce faisant il courait en marche arrière et bondissait à l'occasion pour échapper à une Mareti boudeuse (mais hilare à son tour), qui tentait tant bien que mal de récupérer son bien. Ils furent rapidement de retour à l'arbre contre lequel Andele l'endormie reposait, ses yeux vides plongés dans le spectre blafard de leur lune adorée. Un pas sur le côté... Deux autres en sens inverse. Les faës se mirent à courir tels des enfants autour du tronc épais, prudents pour rien, si ce n'est pour éviter de blesser leur protégée en chahutant dans ses jambes. Et ainsi, une nouvelle nuit d'Elpäaga passerait.
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